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Bonnie "Prince" Billy


Yavin

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Bonnie "Prince" Billy, la country crue


Lundi 22 septembre - 15:36

De son vrai nom Will Oldham, le musicien a réenregistré ses complaintes des années 1990. Entre pur hillbilly et folk mélancolique, il est un des auteurs les plus originaux d'Amérique.



Le visage de Bonnie "Prince" Billy est apparu pour la première fois sur une pochette de disque avec Master and everyone (2003). Sous ce titre hégélien ("Le Maître et les autres"), un moujik posait de profil, les joues mangées par une impressionnante barbe façon Marx et Engels. De quoi renforcer l'image farouche d'un chanteur qui avait alors pratiquement cessé de communiquer avec la presse. Un an plus tard, l'ermite, tenu pour un des plus originaux et prolifiques auteurs d'Amérique, débarque à Paris dans d'autres dispositions, un nouvel album - déjà ! - sous le bras. Sans informer sa maison de disques de l'heure de son arrivée, il est descendu dans un hôtel des Halles.


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La chambre a été réservée au nom de Will Oldham, identité à l'état civil de Bonnie "Prince" Billy. Will Oldham parle à la troisième personne du singulier de ce double évoquant des hors-la-loi (William Bonney, alias Billy the Kid ; Bonnie Parker), apparu à la fin des années 1990 avec I see a darkness ("Je vois une obscurité"), ¿uvre funèbre et glaciale, dont la pochette était ornée d'une tête de mort. Depuis, les chansons de Bonnie "Prince" Billy ont trouvé la quiétude dans un folk mélancolique. A mesure que le poil poussait, l'humeur s'est éclaircie.

Car entrer, il y a dix ans, dans l'univers du glabre Will Oldham revenait à perdre tout espoir. Sous son vrai nom ou celui d'entités interchangeables (Palace, Palace Brothers, Palace Music, Palace Songs), ce jeune homme déjà usé murmurait des complaintes malingres qui ont radicalement transformé la vision que beaucoup pouvaient avoir de la musique country. A l'époque, Nashville, la capitale du genre, avait retrouvé de sa splendeur marchande grâce aux insipides bluettes anonnées par des cowboys moustachus et des cowgirls au physique de playmates. Aux voies du succès, Will Oldham préférait des sentiers pierreux, des chemins de désolation. Plutôt que d'un "palais", la musique de Palace semblait provenir d'une bicoque isolée.








S'en échappaient des sanglots et des appels à Dieu, de glauques histoires d'alcool, d'inceste et de sexe - l'onaniste You have cum in your hear and your dick is hanging out ("Tu as du sperme dans les cheveux et la bite qui pendouille"). Avec crudité, le chanteur revenait au hillbilly, la musique des péquenauds des Appalaches. Une forme primitive a priori fort éloignée de ses origines sociales.

A son poignet, on remarque une fleur de lys tatouée. Will Oldham n'est pas un Camelot du Roy sudiste, il porte simplement sur la peau le symbole de Louisville (Kentucky), baptisée en l'honneur du monarque guillotiné pour son soutien à la révolution américaine. Oldham lui-même descend d'une dynastie qui a laissé son nom à un comté dans l'Etat du bourbon. Père avocat, mère francophile, qui aura le temps de faire écouter à son fils Piaf et Barbara, Aznavour et Françoise Hardy avant sa révolte punk. Le petit Will écrira des piécettes de théâtre, jouera en 1987 le rôle d'un mineur dans un film du cinéaste indépendant John Sayles. Tardivement, à l'âge de 23 ans, il commence à enregistrer des chansons avec ses frères, Ned le guitariste et Paul le bassiste.


I See A Darkness , titre on-ne-peut-plus sublime...







DANS LES PAS DE DYLAN

Après des années nomades (Paris, Baltimore, la Californie), il est retourné vivre à Louisville, dont ses chroniques lugubres n'ont pas spécialement contribué à assurer la promotion touristique. "Il n'est pas idéal de vivre près de ses enfants ou de ses parents. Vous êtes sans cesse épiés. Mais la dualité de cette ville frontalière pendant la guerre de Sécession me convient. Le Nord estime qu'elle est sudiste, le Sud qu'elle est nordiste."

En demandant à Bonnie "Prince" Billy de réenregistrer les "plus grands succès" de Palace dans un studio de Nashville, Will Oldham a récemment assemblé les deux facettes de sa personnalité. "Master and everyone ne m'a pratiquement rien coûté, explique-t-il. J'ai pu économiser pour faire un disque plus onéreux." Jadis faméliques, les chansons de Palace se sont parées de piano et de cordes, de pedal steel et de ch¿urs féminins. En cassant sa tirelire, il a pu en effet recruter de prestigieux musiciens de session locaux. "D'ordinaire, je travaille avec des amateurs ou des semi-professionnels. Là, c'était magique, tu leur donnes les grilles d'accord, tu prononces un mot, et la prise est dans la boîte. Je n'avais plus qu'à me concentrer sur le chant. Ces gentlemen travaillent vite mais ils coûtent aussi très cher. Je n'avais que trois jours, alors j'en ai profité pour enregistrer 21 chansons."





Parmi ces mercenaires, il y avait le très coté Hargus "Pig" Robbins. "J'ai découvert son curriculum vitae au fil des séances. Mon Dieu ! Ce type était le pianiste maison de Columbia à Nashville. Il a joué sur mes chansons préférées comme The most beautiful girl in the world, de Charlie Rich, Her name is, de George Jones, et sur l'album Blonde on blonde, de Bob Dylan." Avec Greatest Palace music, Will Oldham vient d'ailleurs de s'offrir un plaisir identique à celui de Dylan avec Nashville skyline, en 1969 : un disque dans la plus stricte orthodoxie "countrypolitan", le son sophistiqué de "Music City", en vogue dans les années 1960 et 1970, qui a enfanté à l'époque quelques chefs-d'¿uvre et entraîné depuis les pires dérives commerciales.





Après s'être aliéné son public folk en se convertissant à l'électricité, Dylan suscita ainsi la stupeur de ses fans rockers. Will Oldham cite la déroutante liberté artistique de son aîné comme modèle et en rajoute dans la provocation : "J'ai repris ses chansons Is your love in vain et New pony précisément parce que personne ne les aime. Pour moi, une reprise n'est intéressante que si la chanson est méconnue ou méprisée."

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Bruno Lesprit
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Source: www.palace.free.fr
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  • 4 mois après...
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Bonnie 'Prince' Billy en vidéo


Lundi 09 Février - 14:20

[/Justifier]

[Justifier]

Will Oldham (aka Bonnie 'Prince' Billy) ne se repose jamais. Alors qu'il doit publier un nouvel album solo en mars, il travaille également avec Silent Hill. Ce projet au sein du quel il est accompagné par Brian Harnetty sortira un album en juin. En voici un premier extrait en vidéo avec le titre : Sleeping In The Driveway.


> Pour visionner la vidéo


Nicolas Chapelle
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Source: lesinrocks.com
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