AFRICANA

Donc rien n'est jamais acquis, c'est une triste histoire, en ce qui me concerne je donne de l'argent et des habilles aux sans abris que je croise.

Je le salue à chaque fois que je le croise. (il est possible que je joue la bonne conscience pour ceux qui en n'ont pas et se sentent visé(e)s)

J'ai l'habitude de prendre la ligne 3 (Levallois) à Auber direction Saint-Lazare en prenant le Metro arrêt : Havre-Caumartin, pour cela je prends un long escalator bordé par des escaliers, et sur l'un des escaliers notamment celui de droit lorsque je monte, je croise très souvent un sans domicile fixe vers les coups de 7h, un homme âgé (quatre vingt ans environ), tirant une valise dont les...tous les jours lorsque je passe à côté je m'assure qu'il soit là, je ne sais pas pourquoi mais c'est devenu un réflexe, lorsque je ne le vois pas (les questions pleuvent, est-ce qu'il va bien ?, est-ce qu'il n'est pas mort ?, agressé ?...). Je me pose beaucoup de questions : a-t-il toujours été un sans abri ?, a-t-il une famille, des ami(e)s ? jeune était-il comme moi, suis-je susceptible de devenir comme lui un jour ?. comment voit-il le monde des autres ?... A quoi bon d'avoir une famille si elle ne peut vous venir en aide en cas de besoin.

Bon fini pour moi les vacances, retour au boulot. Donc je profite de ce topic pour crier haut et fort ma haine du monde de l'entreprise. Les fous et les folles rêvent de travailler dans le monde l'entreprise, de gravir des échelons, d'être reconnus socialement, de ne pas voir leurs noms listés parmi ceux des chômeurs.... Je n'aime pas le travail en entreprise : je n'aime pas les discussions creuses avec les collègues (pendant la pause café), obligé de dire "bonjour" tous les jours à mes collègues, la relation hypocrite qu’entretiennent les salariés avec leurs supérieurs, rentrer chez moi fatigué, me dire le dimanche après midi : "ça y est demain c'est lundi, il faut se coucher tôt, bouchon dans le métro", faire toujours les mêmes tâchés administratives à la con. Le monde de l'entreprise n'est qu'une prison dans laquelle tout le monde veut s’insérer, je me sens à l'étroit dans mon costume, dans mon bureau, dans mon épanouissement, je ne tiendrai pas 40 ans. Enfant voyant mon père partir au boulot avec son joli costume, je faisais toutes les nuits le vœux de devenir un homme très vite, voilà qu'aujourd'hui adulte, je fais des cauchemars toutes les nuits. Le travail me vole du temps et je n'ai pas le temps de... Le monde du travail est aussi chiant que la mort, je dis merde à la mort et mort à la mort. PS : je reviendrais peut-être un jour sur Forumfr, si je ne me suis pas suicidé d'ici là