Donny

Je suis précisément un nationaliste. Vous avez toujours rêvé de comprendre ces affreux nationalistes ? En voici l'occasion inespérée.

Présentation

Mais qu'est-ce que c'est qu'un nationaliste ? Voici le sens premier du terme : « Le nationalisme est une doctrine politique qui vise à l'indépendance d'une nation, sa préservation et sa pérennité. Le nationalisme s'appuie sur l'identité historique, culturelle et linguistique de son peuple. Il est fondé sur le principe d'auto-détermination des peuples, et leur droit à disposer d'eux-même, avec pour conséquence la souveraineté populaire et l'indépendance de l'Etat sur un territoire national. »

La première chose qu'on peut dire sur le nationalisme, c'est qu'il est relatif. Deux choses :

- Il est en rapport avec les particularités du pays auquel il est appliqué. Ainsi, le nationalisme français n'a rien à voir avec le nationalisme allemand, qui n'a rien à voir avec le nationalisme argentin, ou le nationalisme coréen. Le nationalisme français se fonde sur l'idée de la République Romaine, sur le seul territoire des Gaules, avec le droit du sol avec assimilation. Tandis que le nationalisme allemand se fonde sur l'idée de l'Empire Romain (le Saint Empire Romain), sur le territoire carolingien de l'Europe, avec le droit du sang. Il n'est pas rare pourtant d'associer les groupes néo-nazis aux nationalistes français. Seulement pour un authentique nationaliste français, le nazisme est une vulgaire idéologie étrangère, comme le communisme ou le libéralisme, c'est dire le ridicule du rapprochement...

- Il est en rapport avec son temps. Les nationalistes sont souvent des gens en accord avec leur temps et ses moeurs, contrairement à la croyance populaire. Surtout au niveau politique : le nationalisme du siècle dernier n'a rien à voir avec le nationalisme d'aujourd'hui. Le temps des nations coloniales et impériales est totalement révolu. Les prétentions territoriales ont déserté les programmes politiques et les conversations. Pourtant, à cause d'une mauvaise interprétation de l'histoire, le nationalisme est associé à la guerre, ce qui est évidemment absurde. Le supra-nationalisme n'aura pas été une bonne expérience en URSS, comme l'anti-nationalisme en France avant et pendant l'occupation. Mais cette manipulation a sa raison d'être.

Précisions

Un nationaliste cherche toujours à trouver une logique, une ligne directrice à l'existence de sa nation. Là où, dans l'absolu, rien n'a de sens, donner un sens à l'histoire de son peuple revêt un intérêt d'obtention de son propre statu d'être humain. Les animaux n'ont pas d'Histoire. Et le respect qu'un nationaliste peut avoir de lui même le pousse souvent à essayer d'égaler ses ancêtres, même si ces derniers on mis la barre très haut il y a deux siècles.

Un nationaliste a de hautes aspirations pour son pays. Il désire ce qu'il y a de meilleur pour son peuple, en précisant que le mot "peuple" est différent du mot "ethnie"... Mais il ne fait pas de classement avec les autres pays, et respecte les choix des autres peuples, particulièrement les nationalistes français. Car, contrairement à la croyance populaire, la France n'est pas le pays des droits de l'Homme ! La France est le pays des droits de l'Homme ET du Citoyen, sous entendu le droit des individus ET le droits des peuples. Cette merde mondialiste des droits de l'Homme n'est certainement pas la création de la France et des Lumières, même dans les plus sombres moments de notre Obscurité. L'universalisme républicain ne dépasse pas les frontières. La France ne passe pas au dessus des peuples et des frontières pour mener sa croisade moyenâgeuse pour soi-disant libérer les peuples, et imposer sa vision des choses. L'impérialisme droit-de-l-hommiste, allant toujours de paire avec l'anarchisme la liberté du commerce, n'est qu'une prostitution des vrais idées françaises.

Souvent il est dit d'un nationaliste qu'il pense son pays supérieur aux autres. Le problème c'est que la supériorité est un concept qui n'existe pas dans l'absolu. La supériorité ne veut absolument rien dire. On est supérieur EN quelque chose de précis à quelque chose ou quelqu'un. La supériorité tout court n'a pas plus de sens qu'une phrase avec le seul verbe manquer. « Je manque » ne veut absolument rien dire, et « ma nation est supérieur à une autre » a le même capital de bêtise que la première phrase. Ce concept de supériorité n'existe que dans l'esprit malade des imbéciles, qu'ils soient nationalistes, ou anti-nationalistes.

Un nationaliste veut par définition que son peuple ait le droit de disposer de lui même, mais certainement pas de disposer des autres peuples. Cela s'appelle de l'impérialisme, et c'est un véritable danger, comme il l'a été dans toutes les grandes guerres de l'histoire.

Pour les autres nationalistes

Je connais beaucoup de nationalistes, mais c'est une chose loin d'être répandue. Les nationalistes ne connaissent que rarement d'autres nationalistes. La plupart du temps isolés, ils n'en sont pas moins de farouche défenseurs de leurs idées, qu'ils arrivent à articuler tant bien que mal malgré la rudesse des préjugés à leur égard. Néanmoins, pour les rares ayant été jusqu'au bout de cette lecture, et les plus rares encore étant eux même des nationalistes, je vais vous conseiller quelques lectures pour vous armer face aux autres, car un nationaliste se doit d'aspirer au meilleur de lui-même, comme il aspire au meilleur pour sa nation.

« Pour savoir où l'on va, il faut savoir d'où l'on vient »

Et nous sommes politiquement une civilisation greco-romaine, ayant hérités à la Révolution de la théorie politique du républicanisme, théorie politique vielle de 2500 ans. C'est l'héritage perpétuel du savoir faire qui distingue le maître artisan des autres. C'est vrai pour l'art et la science de forger, c'est vrai aussi pour l'art et la science de gouverner les hommes. Un nationaliste ne doit pas se fourvoyer avec les minables théories politiques de notre époque, comme le libéralisme ou le communisme, qui ne saisissent pas la nuance du mot Liberté, et la nécessaire dualité entre volonté individuelle et volonté collective. À ce titre, voici ce que vous devriez lire, si vous avez un minimum de respect pour votre nationalisme :

• Protagoras de Platon. Un nationaliste qui se respecte doit être un maître dans la reconnaissance des sophismes.
• Gorgias de Platon. Un nationaliste qui se respecte doit savoir prendre la parole et convaincre.
• La République de Platon. Un nationaliste qui se respecte doit graver dans son esprit une obsession constante de Justice.
• La République de Cicéron. Un nationaliste qui se respecte doit vivre l'évolution du républicanisme à travers les âges, particulièrement la République Romaine.
• Discours sur la première décade de Tite-Live de Machiavel. Un nationaliste qui se respecte doit connaître le premier livre d'un républicain, ayant dans son coeur le désir d'unir son pays en une nation, et qui émergea au couché de l'époque moyenâgeuse, à l'aube de la Renaissance.
• Le Prince de Machiavel. Un nationaliste qui se respecte doit connaître l'art et la science de gouverner sans la moindre forme de morale, car la morale n'a pas sa place dans l'exercice du pouvoir.
• Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes de Rousseau. Un nationaliste qui se respecte doit savoir définir l'Homme précisément pour ce qu'il est.
• Du Contrat Social de Rousseau. Un nationaliste qui se respecte doit connaître les fondements du républicanisme français et les limites et les failles de certains aspects du républicanisme.

Mis à part le discours sur la décade, les autres livres ne coûtent presque rien. Vous devriez aussi connaître les grandes lignes de l'histoire de votre pays, soit par l'école, où si ça n'a pas fait, ou mal fait, par vous même. Ce fut d'ailleurs mon cas, mais dans le débat et la contradiction, le savoir vient vite. Et même si c'est un homme de son temps, j'ai lu et continu à lire les tomes (18 !) de l'histoire de France de Jules Michelet, historien ayant peut-être le mieux saisi l'essence, la nature profonde de notre pays. Il y a bien sûr bien d'autres livres, beaucoup de ces même auteurs, que vous pourriez lire pour vous aiguiser et entretenir votre nationalisme, mais j'ai mis ce qui me paraissait nécessaire.

Que vive l'espoir de voir un jour notre pays se relever, citoyens. Vous êtes les premières pierres de l'édifice.