

maxplanck
Nouveau-
Compteur de contenus
1 -
Inscription
-
Dernière visite
maxplanck's Achievements
Baby Forumeur (1/14)
0
Réputation sur la communauté
-
Le CNRS fâche les frères Bogdanoff
maxplanck a répondu à un(e) sujet de Grenouille Verte dans Sciences
Plutôt que de parler d'escrocs et sans vouloir te contredire, je pense qu'il ne faut pas mélanger les déclarations faites à des journalistes avec les rapports scientifiques. Les déclarations lancées par Majid sur les Bogdanoff dans le cadre d'un procès n'ont strictement rien à voir avec le jugement qu'il porte sur leurs travaux scientifiques.Dans le premier cas, il a surtout lâché du lest sur les Bogdanov pour qu'on lui fiche la paix. Dans le second cas, il est intervenu en tant qu'expert pour juger scientifiquement et en profondeur la partie de la thèse dont il est spécialiste. J'en veux pour preuve les rapports de thèses qui étaient accessibles il y a quelques années sur internet et dont voici une copie (rapports de Majid dont les équations ne peuvent malheureusement pas être reproduites ici). Mais il est clair qu'il comprend leurs travaux, qu'il les défend et qu'il les juge originaux et importants (il écrit même que "les idées de Bogdanoff concernant les fluctuations de signature sont, à mon avis, parmi les plus originales et les plus intéressantes que j'ai rencontrées"). Professeur Shahn Majid Departement de Mathématiques Appliquées et de Physique Théorique Université de Cambridge Rapport du 9 Mars 1999 Ceci est mon rapport sur la thèse de Mr Grichka Bogdanoff, intitulée « Fluctuations Quantiques de la Signature de la Métrique à l'Echelle de Planck » Il s'agit d'une thèse impressionnante, qui montre une grande originalité et détermination de la part de son auteur. Elle démontre également une grande connaissance de nombreux aspects de la littérature de physique-mathématiques.. Telles sont en fait les qualités qui en font une thèse très intéressante. La physique à l'échelle de Planck implique nécessairement de la spéculation. Cependant, les idées de Bogdanoff concernant les fluctuations de signature sont, à mon avis, parmi les plus originales et les plus intéressantes que j'ai rencontrées. Bogdanoff développe l'idée selon laquelle les deux signatures (+++-) et (++++) coexistent à la courbure de l'échelle de Planck, avant de subir une transition vers la signature lorentzienne à mesure que l'Univers se dilate. En dehors de considérations plus physiques, une part importante de son approche de ces idées consiste à se tourner (dans le chapitre 3), vers la géométrie non-commutative comprise comme le guide de ce que l'on doit s'attendre à trouver à l'échelle de Planck. Cette approche a conduit Bogdanoff à entrer en profondeur dans la théorie des groupes quantiques, vue comme une classe naturelle de modèles issus de la géométrie non commutative. Je pense qu'il s'agit d'une approche très appropriée et actuelle qui avait défintivement besoin d'être développée. Pour ce faire, Bogdanoff a du assimiler une grande part d'un formalisme mathématique non familier à la plupart des physiciens. Après quoi, Bogdanoff parvient, je crois de façon convaincante, à la conclusion selon laquelle dans le contexte de modèles d'espace-temps déformables, il existe deux signatures naturelles pour la métrique ( le cas ++ _ _ étant naturellement exclu). En outre, les structures algébriques sous-jacentes au groupe q-euclidien Uq (su2) ⊗ Uq (su2) et au groupe q- lorentien Uq (su2) Uq (su2*op ) qui apparaissent à première vue tout à fait différentes, peuvent, en fait, être construites sur la même algèbre avec deux coproduits possibles correspondant à ces deux signatures reliées par un cocycle de déformation de Drinfeld, ou « équivalence de jauge ». Par là, ainsi que par d'autres arguments, Bogdanoff établit, je pense, à nouveau, de manière convaincante, un lien entre quantisation et changement entre ces deux signatures. Bien que la plupart des considérations de Bogdanoff en q-géométrie renvoient à un espace plat, elles devraient pouvoir s'appliquer à la structure locale en géométrie quantique à l'échelle de Planck. En même temps qu'il développe ces idées, Bogdanoff présente un certain nombre de résultats plus mathématiques motivés par ses considérations physiques. Parmi les plus intéressants d'entre eux, je citerai une esquisse de construction de plusieurs double produits croisés cocycliques ainsi que d'un produit bicroisé d'algèbres de Hopf, notamment : Uq(so3,1) χSOq(4) Uq(so4) cv χ Uq(so3,1) qui mélange les deux signatures dans un « double quantique cocyclique », ces deux cocycles étant reliés par une dualisation partielle. Ceci et plusieurs autres résultats préfigurés m'apparaissent bien fondés et, à la suite de la thèse, pourront former la base d'articles publiables. Bogdanoff propose une forme quotient de son double produit croisé cocyclique comme le q-analogue de l'espace symétrique SO(3,1) x SO(4) / SO(3). Il y a également des idées intéressantes à propos des anomalies et des extensions cocycliques. Il serait certainement intéressant de reformuler le problème connu du dilaton (le caractère inévitable du générateur du dilaton) dans le contexte de l'algèbre q-déformée de Poincaré, en le considérant comme une anomalie en termes physiques. Un pas intéressant dans cette direction est la construction algébrique proposée par Bogdanoff : R 3,1 qcv χ Uq (so3,1) qui combine des éléments de la q-algèbre connue de Poincaré (à dilaton) avec le produit bicroisé de l'algèbre connue de k-Poincaré (sans dilaton). Un cocycle de déformation devrait également relier les représentations euclidiennes et lorentziennes de cette construction. Bien que ces résultats soient des conjectures, je pense qu'ils sont stimulants et représentent des contributions dignes d'intérêt à la littérature. En résumé, voici une thèse hautement originale et provocatrice qui est la première à explorer certaines idées intéressantes pour la physique à l'échelle de Planck. La principale conclusion selon laquelle la signature est à la fois modifiable et contrainte par la géométrie non commutative est importante. Les outils techniques sont avancés et une intuition valable est également évidente. En conséquences, je souhaite recommander que Mr Grichka Bogdanoff se voie attribuer le grade de Docteur en Mathématiques. March 4,1999 Dr Shahn Majid Dpt Applied Mathematics and Theoretical Physics University of Cambridge