Tu ne m'en dis pas asez mais ta décision a l'air radicale.
D'abord, comment a-t-il réagi ? Comment va-t-il se débrouiller tout seul ? Financièrement et au quotidien ?
As-tu des aides ménagères ?
Quels sont les revenus du couple ?
Comment ta fille a-t-elle réagi ?
Ensuite toi :
Comment vas-tu vivre après avoir abandonné l'homme que tu as aimé ? tu dis que tu as de l'affection pour lui ????
C'est cruel d'annoncer ton départ avec quelques mois de délai, encore 3 mois à vivre avec ce départ ?
Comment ces 3 mois vont-ils se passer ?
Est-ce que tu crois que tu vas être capable d'avoir une autre relation et que tu ne vas pas te demander sans cesse ce qu'il devient sans toi ?
Quelles relations a-t-il qui vont pouvoir l'aider moralement et physiquement ?
A-t-il de la famille qui va prendre le relais ?
etc........
En ce qui me concerne, jamais je ne pourrais l'abandonner.
J'ai déjà abandonné un homme maniaco-dépressif car la vie n'était plus possible et je voulais soustraire mon fils de cette ambiance négative.
Cela a été très dur mais je savais qu'il pouvait compter sur sa famille.
Est-ce le cas pour ton mari ?
Je veux bien continuer à t'écrire mais réponds à mes questions, sinon nous perdons notre temps toutes les deux.
Je suis beaucoup plus âgée que toi, aussi je ne peux pas vraiment te conseiller, je pense, mais je peux converser.
As-tu une indépendance financière ?
Bon courage dans ces moments difficiles.
bonjour Tulipe,
En réponse à tes questions:
éa fait plus d'un an que je dis à mon conjoint que je n'ai plus envie de cette vie là, que je pleure à tout moment et que sa réponse est "bon. OK. Tu es fatiguée. Aujourdh'hui je vais te laisser un répit". Malheureusement ça ne dure que 24 heures... Le lendemain, tout revient comme avant. Il ne peut rien faire seul mais il est toujours derrière moi pour critiquer ce que je fais : ma conduite automobile "tu conduis trop près, trop vite, tu freines à la dernière minute..."; ma façon de laver le plancher il me semble que c'est pas comme ça que je le faisais moi..."; quand il veut ABSOLUMENT que je fasse quelque chose, du genre enlever les décos de Noël et que moi (le jour ou lui décide) ça ne me tente pas il me fait sa scène de pitié " 'C'est pas juste, moi j'suis handicapé puis je ne peux rien faire... Si j'étais bien, je le ferais tout de suite, c'est le bon moment... Je te demande seulement de défaire le sapin, c'est pas la fin du monde..." é bout de patience de l'entendre me redire toujours les mêmes plaintes, je plie et je fait ce qu'il veut. Je me suis même trouvé un pseudo FAUCON. "il faudrait qu'on lave les fenêtres aujourdh'ui. Il faudrait qu'on (remarquez le faucon :smile2: ) désherbe les plattes-bandes" et ainsi de suite.
Lorsque je lui ai dit que je voulais partir, que je n'en pouvais plus, il m'a demandé d'attendre cet été. Je ne suis pas à l'aise dans cette situation de retarder le départ mais il est en plein déni et je veux bien l'aider à se prendre en main et à attendre cet été.
Oui il a des aides: femme de ménage, accompagnateur, quelqu'un qui peut faire des repas préparés. Tout ceci d'effrayé, en partie, par le gouvernement d'ici (une subvention spéciale pour les gens en perte d'autonomie). éa fait 3 ans que l'ergothérapeute qui s'occupe de son dossier lui parle de toute ces "aides" mais sa réponse à toujours été "Bien non. j'ai besoin de personne, ma femmme est là puis elle m'aide. Si elle voulait pas, elle serait partie..."
Dans le dernier mois, lorsque je lui ai fait part de mes intentions, il à changé. Il a décidé d'utiliser les "aides". Il m'aidait dans la préparation des repas. Il m'aidait en allant faire l'heure du dodo à notre fille (éa a toujours été moi avant car "c'est plus facile quand c'est toi. J'ai pas besoin de me transfrérer encore de fauteuil." Et là, depuis 1 semaine tout redevient comme avant. Toutes les raisons sont bonnes pour ne pas m'aider. Le naturel revient au galop.
Si j'attends encore, je ne fais que retarder l'échéancier. Car si je reste, il va retomber entièrement dépendant de moi mais tout en me controlant. Je veux bien aller faire du camping mais si je dois monter la tente seule, je veux le faire SEULE. Pas avec lui derrière qui me critique et qui me dit comment faire. Car je sais que c'est ce qui va arriver car juste pour faire les valises pour partir en croisière ça été un cauchemar. Il m'a fait une liste. Il m'a demandé de cocher tout ce qui était dessus au fur et à mesure que l'article allait dans la valise. Ensuite il m'A demandé 4 fois si tout y était pour ensuite venir avec moi dans la chambre s'assurer de lui même que j'avais bien fait mon travail...
Ai-je le droit d'être plus capable. Qui le serait? Combien de temps? Mon conjoint n'a JAMAIS eu à accepter sa maladie car j'ai toujours été le prolongement de sa pensée et ce, presque en temps réel et ce malgré mes plaintes et mes pleurs. "Elle m'aime sinon elle serait déjà partie" c'est la réponse qu'il fournit à chaque personne qui ose un tant soit peut prendre ma déffence.
Financièrement, je ne suis pas inquiète. Mes parents ont une place pour moi le temps que je trouve un logement. Ils sont prêts à m'éberger "gratos" le temps qu'il faut.
J'ai déjà eu à repartir à zéro après une relation de près de 8 ans (j'avais 25 ans et j'étais sans enfants) mais je n'ai pas peur de me retrouver en logement. Pour ce qui est de ma fille, une séparation n'est jamais facile peut importe la situation. Comme ma thérapeute m'a dit "lorsque ta fille va avoir 20 ans, elle va mener sa vie comme elle le veut, sans te demander (ou sans écouter) ton opinion. Tu es jeune, tu peux espérer une meilleure vie et ta fille va s'en remettre.
De toute façon, encore hier je conduisais la voiture avec mon conjoint à mes côtés et là, il a commencé à critiquer ma façon du conduire. Eh bien c'est notre fille qui lui à répond "papa. Maman conduit depuis aussi longtemps que toi et elle n'a pas besoin que tu la stress".
LA vérité sort de la bouche des enfants...
Elle voit bien que je suis épuisée.
Je ne m'attends pas à ce que ce soit facile. Oui j'aurai sûrement des remords. Oui je serai critiqué même par ceux que j'aime. Oui je vais sûrement pleurer seule en pensant à lui. Mais un jour, je vais m'en remettre ainsi que lui. Qui sait, il va peut-être rencontrer quelqu'un d'autre avant que moi je rencontre un autre homme. Je connais un couple. Ils se sont rencontrer après que lui soit tombé malade. Il se déplace en fauteuil en plein temps mais il est très autonome. éa été le coup de foudre entre les 2. Elle a accepté de faire un bout de chemin avec lui malgré son handicap car elle savait ce que l'avenir lui réservait. Elle connaisait sa condition. Ils se sont mariés il y a 2 ans.
Moi j'ai dit que je resterais mais à ce moment, ni moi, ni lui, ni sa mère, ni son neurologue, ni personne ne pouvait savoir à quelle vitesse son état était pour dégénéré.
ALors voilà. Est-ce que ma décison est si radicale? Je ne le crois pas.
Ton courriel ma beaucoup fait pleure sur le coup. Je me disais que j'étais une "sans coeur" et finalement, après avoir pleuré et réfléchi, je réalise que je ne me ferai pas des amis en prenant cette décision mais que un jour, les gens comprendront. Et si non. Tant pis.
Sans rancune tulipe. Merci ce m'écrire même si c'Est pas toujours facile à lire.