Les jeux sont (presque) faits
Samedi 24 Mai - 09:35 «Le cinéma italien fait un retour en force.» La phrase était sur toutes les lèvres il y a quelques jours, au terme de la projection du Gomorra de Matteo Garrone. Elle était de retour hier, encore plus présente. Le réalisateur Paold Sorrentino (à gauche) et le comédien Toni Servillo, sur la Croisette.
La raison de cet engouement fait suite à la projection du second film italien du concours, Il Divo de Paolo Sorrentino, dont on n'espérait pourtant pas grand-chose. Déjà sélectionné deux fois en compétition à Cannes, le cinéaste n'y avait guère laissé de souvenirs, bons ou mauvais. Avec Il Divo, il donne au moins l'impression de renouer avec ce cinéma politique puissant qui a fait la force d'un pays où la dénonciation transite souvent par les artistes. Avec, en prime, une bonne utilisation de ce montage clipé d'ordinaire tant honni. Il Divo, c'est le portrait d'un homme qui fut l'incarnation même du pouvoir dans son pays, Giulio Andreotti (joué par un Toni Servillo génial). Au début des années 1970, l'homme avance tranquillement, immuablement, vers son septième mandat de président du Conseil. Il vit pour et à travers le pouvoir, seule chose qui paraît justifier son existence. Les événements vont un peu se corser lorsque la Mafia décide de lui déclarer la guerre. Volontairement déstructuré, notamment au niveau du temps, Il Divo affiche constamment cynisme, humour et méchanceté face à ce qu'il dépeint. Aidé par une mise en scène ample, une utilisation ahurissante des gros plans et une bande-son le plus souvent tonitruante, Sorrentino dissèque son sujet à coups de matraque, avec une virtuosité qui transforme certaines séquences en morceaux d'anthologie. Suite de l'article...
Source: 24Heures.ch