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rizen

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Tout ce qui a été posté par rizen

  1. Ce n'est pas la confrontation au sens de rivalité qui puisse m'intéresser mais la confrontation des idées permettant la remise en question. Il est vrai que je rencontre ici une formidable dynamique de résignation de défaitisme. Mieux vaut ainsi que ce que j'ai vécu sur un autre forum où l'indifférence et l'entre-soi régnaient. Je ne peux pas te répondre à propos de la douleur du bras fantôme si cela peut se dépasser ou pas, ni si cela concerne tous les amputés. La question si la souffrance est un choix, pour ce qui est de ma personne, oui. Je vis un état d'ataraxie. Mais avant cela je subissais ma condition et mon passé. Peut-être la souffrance n'est pas un choix, plutôt une réponse spontanée, et dont le dépassement peut devenir un choix (comme dans la spiritualité) ou un non choix qui produit néanmoins ce dépassement selon des circonstances inattendues. J'ai été confronté à cet "obstacle infranchissable" dont tu parles et des circonstances inattendues ont surgi. D'où mes discours absolument pas défaitistes sur les potentialités humaines. Très juste de ta part en soulignant " ce n'est pas une question de regard mais d'être". Je reçois cela au sens ontologique et métaphysique : se libérer de sa condition permet à l'être, au-delà des identifications au corps et à notre histoire, de regarder d'autres réalités existentielles et de choisir un autre devenir que celui prédéterminé par nos identifications initiales. Un peu difficile à comprendre peut-être ? Et c'est pour cela que ta croyance est que ce que nous avons vécu dans notre passé est bien là, que ça nous construit en tant qu'adulte . En psy l'on dit que c'est un passé qui ne passe pas ! La souffrance rend immobile et alors tu évoques une théorie fixiste personnelle défaitiste. J'ai pourtant présenté des exemples dans mon précédent message mais cela ne peut remettre en cause le principe que puisque tu as souffert, rien ne peut permettre de dépasser cela. Tu es ainsi, désolé d'être cru, le héros d'une tragédie dont l'issue sera dramatique. Ce n'est pas la seule réalité possible (j'ai d'ailleurs présenté en exemples des cas fictifs possibles). Une histoire vraie maintenant. Durant la Seconde guerre mondiale, un hôpital psychiatrique allait être bombardé. On a lâché les malades pour les livrer à eux-mêmes ! À la fin de la guerre il a fallu les récupérer. Le constat était que parmi les survivants retrouvés, 50% avaient retrouvé une bonne santé psychique. Chiffre bien plus élevé que le service psychiatrique connaissait en utilisant ses méthodes ! L'explication donnée fut : les malades mentaux confrontés à des difficultés particulièrement pénibles et qui établissent des liens de fraternité et de partage avec d'autres dans la même situation trouvent là un remède. À partir de cela l'hôpital a commencé à s'interroger sur l'efficacité de ses méthodes, puisque c'était l'hôpital qui était malade ! Du point de vue médical les pronostics sur la santé étaient donc faux, tout comme les pronostics pessimistes que l'on pourraient faire sur sa dépression qui altère de surcroît le jugement !
  2. Il est génial ce forum, on y est contesté à tout bout de champ (je pense au post après le tien). Pour te répondre, la théorie de l'attachement postule l'importance du lien affectif positif entre la mère et l'enfant pour le développement de ce dernier. Ça c'est admis, je le reconnais. Mais cela n'est pas un absolu (et sur ce forum les propos absolus vont bon train). Pour exemple que tu me suggère d'apporter, ceux qui sont rejetés par "ce monde-ci" trouvent parfois une ouverture bien plus heureuse dans la spiritualité, même sans être croyant au préalable, il peut se passer quelque chose, un accès à d'autres réalités spirituelles, ou philosophiques aussi, et qui apportent bien plus que l'amour et l'amitié que l'on attendait des personnes de notre passé. L'on construit alors d'autres liens avec d'autres fondés sur des bases non aliénantes, alors qu'il faut le dire, la vie en société l'est bien souvent. D'autres deviennent artistes, d'autres puisent dans leurs malheurs une dynamique et deviennent écrivains... L'on peut facilement tomber dans le désespoir à cause d'un passé douloureux et la solution n'est pas de vouloir quitter son enfance, chose qui n'est une mémoire de son passé et qui nous anime certes, mais de changer son regard sur son enfance. Ce n'est ni du déni ni une pensée positive en soi. C'est une histoire de détachement et au stade d'une guérison de l'expérience de l'anéantissement du moi permettant une transcendance de son rapport au monde et à soi. De belles paroles me dira-t-on ! Et si un type en grande souffrance gagnait le super-loto à un milliard d'euros ou de devenait célèbre en publiant ses mémoires, ne changerait-t'il pas au moins un peu son regard sur le monde et lui-même ? Cela devrait démontrer que la souffrance est aussi une façon de se projeter dans son devenir et que si cette projection est modifiée par quelque chose, la souffrance du passé peut-être vue aussi comme une expérience qui prend désormais sens en laissant une impression valorisante pour soi.
  3. Effectivement, c'est une pensée constructiviste tout à fait admise. Néanmoins je la remets en question car elle est fondée sur la raison, d'ailleurs la science établit des causes produisant des effets et cela est indéniable. Ici, les effets d'une perception négative de soi, de l'enfant que l'on a été, trouvent des causes logiques (hormis raison neurologiques) dans un passé douloureux (harcèlement, maltraitance, traumatismes...). Mon discours ne remet pas en question le réalisme et les faits mais ce modèle pragmatico-logique qui permet de postuler dans les (psycho)thérapies notamment que prendre conscience des causes soigne de ce passé douloureux refoulé ou à fleur de peau. Bien entendu, c'est une démarche indiscutable dans une culture édifiée sur la raison et la médiatisation où la dialectique pour accoucher de soi-même qui remonte à Platon et son ami Socrate. Comment se fait-il alors que la psychanalyse bute sur la notion de compulsion de répétition où le cerveau se comporte comme une machine ? L'on voit bien que la démarche scientifique de la psychopathologie et son modèle cause-effet ne suffit pas à résoudre certains problèmes. Et lorsqu'on connaît ou entend des témoignages sur les comportements des psys (qui passent leur vie à cogiter), l'on comprend bien que l'analyse, la logique, la relation de cause à effet, sont loin d'être déterminants pour se soigner et je pose ainsi le problème de la pertinence du modèle scientifique et psychanalytique ainsi que de celui de l'analyse personnelle de chacun sur son passé ! De même, le constructivisme consistant à affirmer que l'enfance est déterminante pour l'adulte, je crois bien en être le contre-exemple. C'est d'ailleurs pour cela que dans "Petite présentation" je termine ma présentation en parlant de catharsis et guérison. Cette expérience démontre, malgré mon cursus en sciences humaines et sociales, que l'on peut, sans s'occuper des causes de sa souffrance, se libérer de son passé douloureux. Je ne suis absolument pas un amateur sur cette question et mes dires remettent en cause le paradigme scientifique de cause à effet en sc. humaines et sociales. Je ne suis pas non plus à dire "quand on veut on peut" et à dénier les faits. Cette relation de cause à effet induit une pensée déterministe qui d'ailleurs est assez naturelle en fin de compte. Nous avons néanmoins des ressources innées permettant de transcender notre histoire. Il y a d'ailleurs des cas inexpliqués. Certaines situations qui pourraient apparaître traumatisantes peuvent également être libératrice. Tout comme un électro-choc peut réanimer !
  4. Je me doutais un peu que tu parlais de toi dans ton sujet de topic parce qu'il serait difficile de trouver "plusieurs personnes" pour dire qu'elles ont détesté l'enfant qu'elles ont été. En utilisant le terme "positiver" je faisais allusion à la perception toute personnelle que l'on peut poser sur les événements de son passé. C'est donc une construction. Pour répondre à tes propos sur mon dernier message "comment fait-on ?", on peut avoir été détesté par untel dans son passé et de le rencontrer à nouveau, maintenant, il se trouve fort sympathique envers nous. C'est au moins le constat que j'ai fait avec plusieurs personnes : les gens veulent volontiers effacer leurs fautes et proposer une présentation de soi positive dès un changement de contexte qui en donne l'occasion. À négativer tout son passé l'on entre dans un nihilisme qui se refuse à s'accorder aux autres et à son pouvoir d'agir. Le fait même de communiquer avec d'autres est déjà une expérience positive.
  5. Si l'on n'a rien à positiver de son enfance, je crois que la vie serait insupportable et ce serait psychiquement une dépersonnalisation qui à mon sens ne pourrait même pas permettre d'avoir avoir un avis sur son passé.
  6. Détester l'enfant que l'on a été ! Le poids de la culpabilité est bien présent. Il y 2 ou 3 décennies l'on a commencé à vouloir "guérir son enfant intérieur" dans les milieux de la thérapie. Je crois qu'il vaudrait mieux guérir "de" puisque l'enfant n'est plus, seuls les souvenirs et d'autres impressions subsistent. C'est comme avec la notion de résilience évoquée juste avant. Je m'y suis penché et en fait je considère que c'est un concept creux ! Il correspond à une époque de la recherche qui fait émerger un nouveau concept mais à y regarder de près, il s'emboîte dans toute la tradition de la théorie de l'attachement déjà ancienne. En somme rien de neuf, juste une autre façon de dire sur la notion d'adaptation ou celle de coping. Cela relance ainsi les publications, l'émulation, les fonds pour ma recherche, etc. Pour apporter encore plus réalisme, aux USA il y a eu un programme dans les écoles visant à renforcer l'estime de soi, synonyme de meilleurs performances scolaires et donc aussi adaptatives. Les résultats, malgré des études en amont (on s'en doute bien) n'ont pas confirmé. Le domaine des émotions, de l'estime de soi, etc, demande que tous jouent le jeu dans une société fondée sur la rivalité et la compétition. Concernant plus directement les personnes détestant l'enfant qu'elles ont été, elles pourraient tenter, si elled veulent se libérer de cela, recontacter d'anciens ou d'anciennes camarades d'enfance pour retrouver un lien positif avec leurs jeunes années. Si à l'époque d'une certaine innocence l'on ne peut s'estimer ou s'aimer, j'ai de la peine pour ces personnes. Comment peut-on ainsi éviter la dépression avec un tel regard sur soi ? Je crois bien que j'ai fait un mauvais clic et que mon message n'est pas au bon endroit !
  7. rizen

    Petite présentation

    A tous Je suis ravi de pouvoir rejoindre le forum de philosophie (surtout). Mon parcours est très atypique. Dès mes 18 ans la pratique de disciplines orientales pour bifurquer à 30 ans vers les thérapies psycho corporelles et verbales, pour ensuite bifurquer à 40 ans vers l'université et préparer un Master en psycho (dont les options en philo m'ont beaucoup marqué). Ma réflexion porte sur la santé, l'éthique, l'épistémologie, la religion, la philosophie antique surtout et plus particulièrement sur la notion de guérison par la catharsis. Ce qui me caractérise depuis longtemps c'est de privilégier la pratique, le pragmatisme, avant de songer à la théorie. J'ai désormais un peu de théorie liée à mes expériences de vie à partager mais je sais bien que les intervenants me permettront d'approfondir ma réflexion et de m'ouvrir à d'autres connaissances. Alors merci par avance. Salutations philosophiques.
  8. rizen

    Recherche livres d'éthique

    "Le prince" de N. Machiavel est tout à fait dans ce registre des dilemmes moraux. J'ai étudié cet ouvrage de "philosophie morale et politique" en fac. L'auteur fait une analyse depuis l'Antiquité des manières de gouverner pour expliquer comment l'on peut courir à sa perte alors que le premier objectif est de durer. Une telle lecture permet aussi de prendre du recul par rapport aux liens hiérarchiques que nous entretenons et de mieux savoir aussi agir (comme un prince ?) puisque Machiavel apporte aussi ses conseils avisés.
  9. La sagesse rend heureux, d'ailleurs je crois que c'est Platon qui a dit que la connaissance apporte du plaisir. N'est-ce pas alors le chemin du bonheur ?Lorsqu'on est heureux on ne se pose pas ou plus de question sur le bonheur. Être heureux rend la vie bien plus facile mais ce n'est pas une fin en soi. La créativité permet de s'investir quotidiennement dans des activités pour en quelque sorte faire fructifier son plaisir de vivre.
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