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Tamar Hanna

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Messages posté(e)s par Tamar Hanna

  1.  

    Le 12/11/2022 à 21:36, Loufiat a dit :

    Non c'est une experience souvent répétée que je ne fais que rappeler : la foule est le pire des tyrans.

    Les chefs existent bel et bien. La foule et ses mouvements aussi dites-vous. Alors les chefs ne servent pas à éviter la "tyranie" de la foule. Le peuvent-ils?

     

    Le 12/11/2022 à 21:36, Loufiat a dit :

    Il ne l'implique pas forcément à mon avis, mais vous aviez fait ce rapprochement, d'où ma question que vous semblez esquiver ? 

    Oui, je pense que le commandement implique forcément l'asservissement de l'homme par l'homme.

     

    Le 12/11/2022 à 21:36, Loufiat a dit :


    J'ai parlé de salariat mais le propos ne s'y limite pas. C'est un cas de figure. Le groupe est tout groupe susceptible d'être confronté à des choix et d'être déchiré par des conflits. Je parle dans un cadre général mais on peut explorer des exemples plus précis si vous voulez.

    Pensez-vous qu'un chef puisse éviter ces conflits et ces déchirures?

  2. Le 12/11/2022 à 18:15, Enchantant a dit :

    Bonsoir @Tamar Hanna,

    Que nous, des hommes, n’ayons pas l'intuition d’être enceinte, jusque-là c’est logique.

    Que vous ayez eu l’intuition que vous étiez enceinte au bout de 24 heures, aucun homme ne peut prétendre le contraire.

    Que des femmes puissent sentir des choses dans ce domaine différentes des hommes, cela me semble l’évidence même.

    Que les femmes ne sentent pas les choses de la même façon sur ce sujet, me semble tout aussi évident.

    Du peu que je sais sur la question, l’ovulation est la période réceptive chez la femme, que l’acte sexuel ait eu lieu précisément au cours de cette brève période d’ovulation et que vous en ayez ressenti immédiatement les effets dans votre organisme, ce n’est pas si surprenant que cela de mon point de vue ?

    La conception d'un embryon humain n'est pas un drame, elle s'inscrit dans le processus de la vie, tout simplement.

    Pour quelle raison devrions nous vous qualifier de menteuse ?

    Merci de votre gentillesse.

    Parce qu'on m'a déjà traitée de menteuse: médicalement on m'avait dit que je ne pourrai pas avoir d'enfant à cause d'un coup de couteau dans le bas du ventre...je vous laisse imaginer les remarques que j'ai essuyé, la guerre que j'ai dû mener, et les sceptiques que j'ai dû forcer pour qu'on me prenne au sérieux. Mais rien à faire: tant qu'il n'y avait pas les outils scientifiques pour les convaincre que ce que je ressentais était l'expression d'une vérité,  même si les symptôme que j'ai ressentis étaient plus psychologiques que scientifiques (le psychologue disait que c'était mon désir et que donc je me fourvoyais sur toute la ligne), personne ne me croyait.

    Alors oui on m'a ri au nez quand j'ai dis avoir senti être enceinte,  j'ai fait rire quand j'ai décris mes symptômes, j'ai tapé du poing pour que le psy et le médecin veuillent bien "rentrer dans mon délire" et me prescrivent une prise de sang. Impossible  impossible, impossible qu'on me disait, rien ne correspondant à ce qu'ils avaient appris.

    J'ai peut-être mal pris que quelqu'un me sorte la science pour me dire que mes symptômes ne sont pas dû à un début de grossesse... et pourtant: même s'il n'y avait pas corrélation scientifique directe, j'avais raison, et pour affronter le scepticisme du monde entier à accepter l'impossible, peut-être que psychologiquement j'ai initié des symptômes qui n'auraient pas dû intervenir si tôt dans la grossesse

  3. il y a 4 minutes, BELUGA a dit :

    ça, oui, c'est possible; mais de là à savoir qui est le père dans le cas de partenaires multiples: non.

    C'est vrai que la question n'était pas aussi précise que plusieurs partenaires en même temps. Pour ce cas-ci, c'est vrai que je ne pourrai pas savoir de qui est l'enfant, tant qu'il n'est pas sorti!

    il y a 4 minutes, chanou 34 a dit :

    non. 24h après le rapport, il n'y a encore aucune communication entre l'oeuf et l'organisme maternel. Vos symptômes étaient dûs à autre chose mais sûrement pas à la grossesse qui débutait.

    Ho! Vous devez sans doute être une pro pour affirmer ceci!!! Alors je suis une menteuse! Hahaha. Que vaut ma parole après tout?

  4. Le 11/11/2022 à 12:47, G2LLOQ a dit :

    Une femme qui a plusieurs partenaires qu'elles voit régulièrement , et qui "tombe" enceinte après ètre "montée" au ciel  ;   sait elle avec certitude lequel est l'heureux gagnant  ?  sur quels critères s'appuie sa certitude  , et en % d'erreurs  ?   merci  a toutes , a vos claviers ;

    C'est parti................;

    J'ai senti dans les 24 h que j'étais enceinte: violents vomissements, grande fatigue soudaine (non pas liée à une nuit torride!) et douleurs aux seins qui avaient gonflés plus que pour des règles ordinaires.
    Je ne pense pas que toutes les femmes peuvent sentir les choses de la même façon, et une expérience personnelle n'est pas du tout représentative de la généralité, même si un homme dis: "j'ai une ancienne copine qui ne sait pas du tout qui est le père", etc...
    Au bout de combien de réponses dans un sens ou dans l'autre fera pencher la balance dans votre opinion?
    Si je suis la seule (oui, je n'ai pas lu la totalité des pages déjà écrites) à parler dans ce sens serai-je dans la catégorie des menteuses, de celles qui affabulent ou qui vont vivre la légende ou la représentante d'une possibilité très peu représentée?

    • Merci 1
  5. Il y a 3 heures, Loufiat a dit :

    La foule est souvent le pire des tyrans et la fonction du chef à cet égard est de préserver de son arbitraire.

    Qu'est-ce que la foule? Troquer l'arbitraire de la foule pour l'arbitraire d'un chef, c'est ça que vous dites?

    Il y a 3 heures, Loufiat a dit :

    Le commandement implique-t-il l'asservissement ?

    L'implique-t-il pour vous? Qui me sert? Qui je sers?

     

    Il y a 3 heures, Loufiat a dit :

    Susciter en chacun le meilleur de lui-même n'enlève pas la nécessité dans certaines situations de devoir prendre une décision quand le groupe ne parvient pas toujours à se mettre d'accord voire se déchire, même si chacun donne de son côté le meilleur de lui-même. C'est encore une fonction du commandement que de prendre cette responsabilité de faire appliquer une décision à un moment, avec l'inévitable risque qu'elle s'avère mauvaise ou qu'elle soit contestée. C'est aussi la situation d'un juge par exemple. Pour qu'un conflit cesse et ne s'envenime pas davantage on fait appel à un juge extérieur au conflit qui va trancher suivant des principes clairs reconnus par tous (en principe). Nous ne sommes pas tous toujours capables de discerner ce qui est juste, surtout quand nos intérêts, égo, etc. sont directement en jeu.

    Qui est le groupe? Dans quel cadre parlez-vous? Ailleurs je vous vois parler de salaire, c'est uniquement dans ce cadre que vous posez votre question du commandement. Si c'est le cas, un bon commandement est celui qui se fait obéir et craindre par n'importe quel moyen légal, tant qu'il y a rentabilité pour le système.

  6. Il y a 23 heures, Passiflore a dit :

    Une société désordonnée, désorganisée, chaotique.

    Il me semblait bien que vous n'utilisiez pas le bon mot!

    Ainsi donc je peux vous répondre: non, je ne le pense pas. Cela dit, je comprends qu'il est parfois difficile ne serait-ce qu'imaginer ce que je dis! Et pourtant, il suffit d'ouvrir les yeux et voir

  7. Il y a 7 heures, Maurice Clampin a dit :

    :pap:   Ça peut être vrai mais pas toujours .

    L' inverse est assez souvent arrivé . Le groupe , la foule , L' élection peut désigner le plus mauvais ( voir Hitler) ..... Et bien d' autres .

    Les hommes n'ont pas besoin de chef. Il serait temps de s'en apercevoir.

    Il serait temps qu'autre chose sorte de nos cerveaux que cette volonté d'asservissement et de pouvoir.

    L'élection n'est pas le choix d'avoir un chef ou pas, c'est juste choisir à quelle sauce être mangé: le choix s'arrête à ce qui est proposé à la carte!

  8. Il y a 19 heures, Loufiat a dit :

    Dans votre expérience quels sont les ingrédients qui font un bon commandement ? Et au contraire avez-vous été confronté à de mauvais chefs ? 

    Celui qui sera reconnu comme chef sera celui qui sera naturellement désigné par l'ensemble des personnes concernées car il aura la qualité de susciter chez tout un chacun le meilleur de lui-même. Il n'aura pas besoin de commander car il sera le garant de l'implication de chacun à donner en toute occasion le meilleur de lui-même.

  9. Bonjour

    Nous n'avons sans doute pas assez de "vécu" de communication pour nous entendre (dans le sens proche de comprendre).

    Je ne disais pas du tout que vous étiez dans une mauvaise direction, bien au contraire; j'ai tenté de vous faire savoir que j'éprouvais une certaine inquiétude, peut-être bien à tord d'ailleurs, comment savoir.

    Par contre ce dont vous me parlez au sujet de la douleur me semble familier, c'est juste qu'il me faudrait un temps d'adaptation à cause du vocabulaire employé. Adaptation qui se fera au fur et à mesure de ce que vous communiquerez.

    Mais ne vous formalisez pas plus que de mesure, je suis folle et je me cache facilement derrière cette fausse excuse, même si c'est vrai!

    Voyez mes interventions comme un caprice peut-être inintelligible qui a surtout le but de vous faire savoir que je vous lis attentivement.

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  10. Il y a 22 heures, Loufiat a dit :

    J'entame la troisième semaine du "sprint" pour lancer la suite du plan, mais voilà qu'hier soir je bute pieds nus contre le montant d'une porte. Un grand "crac" s'est fait entendre et ce matin l'orteil en question est gonflé et noirci.

    En amont de l'évènement, je remarque qu'un ensemble de fonctions corporelles sont devenues de plus en plus aléatoires ; ce choc est le dernier venu d'une suite d'opérations foireuses cette dernière semaine, alors que les deux premières s'étaient déroulées sans accrocs avec une montée progressive en puissance et en efficacité. J'avais déjà remarqué ces courbes et paliers dans l'effort, avec des phases de progrès rapides puis où l'on se sent plafonner, avant de pouvoir progresser à nouveau. C'est comme si le corps accumulait en surface puis devait absorber la somme de tous les apprentissages effectués, et que sa dynamique globale se trouvait modifiée par cette intégration, ce qui créait de l'aléatoire au sein de fonctions qui étaient stables.

    Puis en aval de l'évènement, c'est-à-dire maintenant, un dilemme apparaît entre information et énergie. La phalange douloureuse, l'orteil cassé c'est de l'information. La douleur perçue participe à façonner un certain comportement. Je marche différemment pour éviter l'angle qui réveille la douleur. C'est l'information : ce qui forme, "in"-"forme" le comportement. Mais à un second niveau, cette information est de l'énergie, c'est-à-dire qu'elle est un certain quantum d'énergie, dépensé précisément dans cette information de la douleur. Mais comme énergie, elle reste indifférenciée. Ainsi il y a une dualité au sein de la douleur. Face, c'est le doigt cassé qui vous fait oublier toutes vos belles philosophies ; pile, c'est l'énergie indifférenciée.

    Ceci m'évoque ces dessins qui peuvent former plusieurs figures selon la perspective qu'on adopte. Dans un sens c'est une femme élancée et dans l'autre, le visage d'un vieux. Ou bien les cubes dessinés, dont la profondeur peut être renversée. De la même façon toute perception peut-être retournée en énergie.

    Appliqué à la douleur, le phénomène qui se réalise est étrange. La douleur n'est pas neutralisée comme information, mais c'est comme si elle était consumée, comme si elle était redirigée ou retournée un foyer originel, l'Energie ; ou disons, remise en perspective, plus simplement. Mais l'opération mentale correspondante est un effort de rappel, de souvenir. Il faut se souvenir de l'énergie dans l'information.

    La même chose se passe avec la fatigue. Vous vous réveillez et la première information qui vous saute au visage est la fatigue. Mais alors vous vous "souvenez" que c'est là une certaine énergie dans cette information. Alors la fatigue est désamorcée, sans nécessairement disparaître totalement. Mais le vécu finalement est celui d'une illusion qui se lève. 

    Le monde est ainsi fait: il rend ce que nous lui envoyons.

    Un appel, un signe ignoré, et un léger coup de semonce nous prévient (pour vous ce serait les fonctions corporelles plus aléatoires?)

    Continuer d'ignorer et les coups se répètent et s'intensifient (la casse de votre propre corps)

    Soit on utilise toujours plus de violence pour contrer les appels et les semonces, et la violence nous est renvoyée à sa juste mesure; soit le coup est assez fort pour nous propulser momentanément hors du cercle vicieux, réaction de survie corporelle...jusqu'à la prochaine rechute; soit on s'extrait du cercle en analysant les comportements et le moment où l'inattention fit agir violemment.

    Le corps n'a pas besoin de violence pour apprendre, c'est l'esprit qui s'habitue à la violence, perd peu à peu sa sensibilité et souplesse et ne percute plus qu'à la violence.

    Prenez soin de vous et du monde, ce ne sont pas les informations qui nous forment mais nous qui donnons forme à l'"in"-"forme".

  11. Le 15/09/2021 à 10:09, Loufiat a dit :

    Le récit de votre excursion était très beau et touchant, il m'a beaucoup aidé à un moment critique, si bien que je n'ai pas su comment y répondre avant d'être sorti de cette situation. Mais les choses se précipitent maintenant, d'ailleurs sans douleur inutile, ce qui est un soulagement : le mur recule simplement parce que j'arrête d'avancer. C'est une fuite, car le monde file ; et c'est une création parce qu'un espace s'ouvre où toutes les perspectives se renouvellent. Maintenant, il s'agit de se maintenir dans cette retenue, d'élargir cet espace et d'entretenir la direction intérieure qui dans ces conditions peut s'éveiller. Je ne saurais dire si c'est le début ou la fin d'un exil en réalité. En tout cas c'est une croisée des chemins. Je suis très ému de pouvoir vous lire et la partager d'une certaine façon avec vous. A bientôt.

    J'aime la musique de ces mots: le mur recule simplement parce que j'arrête d'avancer.

    Ce n'est plus une fuite, c'est la découverte d'un autre espace temps. Une nécessité, une pression nous dirige dans ce chemin.

    Le plus beau est encore à construire, peut-être est-il à découvrir simplement.

    J'aimerai encore vous lire aussi, tant que vous serez parmi nous: à bientôt

  12. Le 30/08/2021 à 20:47, Loufiat a dit :

    Pardonnez-moi. Je n'ai pas été à la hauteur de votre main tendue. Quand on est perdu au degré où j'en suis, il n'est plus si facile d'écrire un texte sensé. Le phénomène est bien celui que vous avez décrit, du retard sur soi-même. La mémoire devient inutile lorsque l'esprit et l'impulsion n'y sont plus, un vulgaire sac de pierres dont on se débarrasserait sans hésiter si un éclair de lucidité pouvait encore nous atteindre. Mais c'est propre à la folie de ne pas se connaître. Heureusement vous n'avez pas tourné les talons. Heureusement vous tendez encore la main pour que l'aveugle retrouve son chemin. Goûterez-vous un jour aux fruits du monde que vous portez ? Serez-vous remerciée une seule fois à hauteur de votre dons ? Mais vous êtes déjà au-delà. Votre générosité enfin est de celle qui comme le sphinx, attend imperturbable que l'humble mortel réponde à la seule question, "Qui es-tu ?" Point de passage sans répondre de ton être, par ton être. 

    Seule question décisive. "Qui es-tu". Aucun narcissisme. Ni non plus une question abstraite, intellectuelle. Mais la question posée à tout homme, toute femme au creux de sa vie. C'est l'instant 0, le véritable point de départ où tout commence, sans quoi il n'y a qu'automatisme, mémoire et aléa, - Rien. Nihil. Et qui peut poser cette question ? Qui peut seul la poser sans trucage, jusqu'au bout ? Mais c'est toujours le plus faible. C'est le moins puissant. C'est l'égaré qui dépend de ta décision pour vivre. C'est l'animal effaré dans les rails de l'abattoir. Vois comme avec le fort, tu peux seulement être dans une relation de compétition, même codifiée par les règles, amortie par l'humour et la complicité, "pacifiée" - serait-ce par la matraque ou la bombe atomique. Au contraire, celui qui ne peut pas arrêter ton bras, par son impuissance même celui-là t'interroge de la façon la plus radicale et atteint le véritable centre de ton être : qui es-tu ? Que fais-tu ? Et bien sûr, inévitablement... qu'as-tu fait ?

    Comme nous voudrions faire taire parfois par qui cette question arrive... Car c'est bien là seulement que l'homme est amené à se rencontrer, pour le meilleur et pour le pire. Tragique épreuve en vérité, qui doit le consumer jusqu'aux entrailles, le mettre à genoux et le briser sans quoi il n'a rien compris, sa vie n'est encore pas commencée. Et qui le pardonnera ? Qui ?? Bien entendu pour l'inconscient, l'inconscient que je suis, cette question ne se pose pas. Nous la voyons seulement poindre en creux derrière des comportements, et dans la violence même. Et c'est une question qui s'est posée dans cette discussion : de quoi les gens ont-ils besoin. Il semble que ce que nous cherchions, ce soit très souvent le pardon. Et je crois que ce que perturbe vraiment, dans l'existence humaine, la fameuse "Mort de Dieu" proclamée il y a longtemps, c'est le pardon. Nous pourrions examiner toute une myriade de phénomènes, de société, psychologiques, sous ce double rapport de l'angoisse et du pardon. Mais quelle importance.

    "Croire". Vous qui êtes une croyante, je suis un croyant moi aussi. Mais par là-même nous sommes davantage que cela, n'est-ce pas. Croire. Vous le savez bien. Croire est l'espace de votre liberté. Il n'y a aucune liberté dans la suite des nécessités. Mais dans le croire, oui, dans la mesure où c'est un acte, à condition donc que cet acte ne soit pas mitigé, recouvert, oublié, nécessaire. A condition que nous ne le prenions pas trop au sérieux, comme vous dîtes, car il n'est jamais dernier, bien entendu. Car qu'est-ce qui est dernier ? Qu'est-ce qui est vraiment ultime ? Est-ce la vie, "ma" vie ? mais ce sac de viande, s'il doit être l'alpha et l'oméga, autant m'allonger, la viande se conduira seule à son terme mieux que je ne saurais. Alors qu'est-ce qui est ultime ? L'autre ? Ma femme, mon enfant ? l'ami ? mais cet autre est également relatif et mitigé, il peut nous décevoir, il nous questionne au-delà ou en-deça de ce que nous voudrions, et il mourra bientôt lui aussi. Alors qu'est-ce qui est dernier ?

    Je reviens au centre... à la question brûlante... que je ne cesse de perdre à force de la repousser... Je veux que cette vie ressemble à mon état : un exil, un éclatement, une contradiction ouverte, un refus. Une division. Un retranchement, une plaie ouverte. Parce que c'est seulement à partir de là qu'une réunion devient possible.

    Vous aviez parfaitement raison en écrivant qu'il faut couper dans le vif pour sortir d'une situation qui devient intenable. Ce qui s'écarte donc de votre méthode, de changer une chose à la fois pour en observer les effets. Et vous avez tout autant raison de craindre que ce soit une fuite : c'en est une indéniablement. Mais c'est aussi la seule manière que je trouve, pour me mettre dans une position d'ouverture radicale. Par rapport à ces mémoires, ces habitudes, ce recouvrement inexorable de l'existence dans la suite des jours. Et vous savez combien il est difficile de se tenir sur cette brèche. D'être la conscience la plus large et aiguë du départ imminent de toute chose, à commencer par soi. De sa propre relativité, de sa propre nullité et de sa propre valeur. Du don sans aucune retenue, total et fou. De la vanité indépassable, aussi, de tout ce que nous entreprenons. De ce caractère fragile et impermanent de toute chose, de toute croyance en quoi réside notre liberté et notre force. Car c'est là seulement que nous avons à vivre. C'est là seulement que la gorge se dénoue, que nous respirons enfin, qu'une douce lumière à nouveau peut inonder le monde, comme la rosée d'un jour nouveau. C'est là qu'à nouveau l'autre, l'autre m'attend, et retrouve toute sa place à mes côtés.

    Belles images, douces fantaisies...

    Je crois percevoir votre impression de patauger dans quelque chose qui se rapprocherait des sables mouvants!

    Ne cherchez pas une main tendue, je ne la tendais pas: vous n'en aviez pas besoin. Vous êtes loin de vous noyez: vous marchez sur la terre ferme, ce sont juste vos yeux qui rendent la perspective floue et titubante, pas très palpable.

    Pour mieux vous comprendre, j'ai pris le sac à dos il y a 5jours, et j'ai marché deux jours durant, en montagne, en direction de la source d'un des fleuves de France. J'ai mis à vif ce désir de partir, partir sur les routes et découvrir le monde, éclater les limites du nid dans lequel je vivais enfant, pleine de volonté à rencontrer tous ces inconnus qui peuplent les terres vierges pour mes pas. Alors je suis partie pour rencontre mes vieux souvenirs, rencontrer mes rêves d'enfant, rencontrer le carrefour qui a fait dévier mes pas vers d'autres possibles et tenter de voir ce qui avait été brisé, voir ce qui avait été occulté et enfoui dans mon âme d'enfant au profit d'une vie toute tracée.

    Je me suis rencontrée; je n'ai pas attendu longtemps, ce souvenir est en réalité toujours dans ma mémoire vive et revient régulièrement au fond de mes yeux. J'ai rencontré, non pas un moi tel que je pourrai l'observer dans un miroir, mais un moi tel un diamant avec ses mille facettes et ses mille voix. Je me suis vue fuyant les problèmes que j'accumule faute de savoir les éviter ou les résoudre. Je me suis vue enchaînée à la roue d'un puits, marchant pieds nus dans un sillon creusé en cercle, les yeux plongés dans l'horizon. Je me suis vue seule au sommet d'une montagne, fouillant les étendues à mes pieds et celles au-dessus de ma tête, et toujours revenir à cet horizon. Je me suis vue avec des ailes et toujours cet appel de l'endroit où je ne suis pas. Je me suis vue dans un monde inconnu, ployant sous le poids d'une atmosphère trop lourde, mais toujours mon corps suivant l'invincible impériosité de mes yeux. Je me suis vue abattre sans distinction amis et ennemis barrant mon chemin. Je me suis vue plier les genoux et baisser les yeux devant un enfant, poser sac et bâton pour le servir. Je me suis vue face à un mur sans fin et sans limite, angoissée par l'impossibilité qu'avait mon esprit à se sortir de cette impasse. Je me suis vue aussi marchant sur une corde au-dessus d'un vide improbable, pouvant faire apparaître toute sorte de décors sans pour autant savoir enlever ce vide sous mes pieds. Quel est ce vide? Quel est ce désir, cet appel de l'inconnu, cet appel des pieds et des yeux?

    Je crois que ce désir, cette certitude qu'il faut partir, qu'on va partir, qu'on est en chemin, nous le portons depuis tellement de générations qu'il n'est sans doute pas né celui qui n'entendra pas cet appel un moment ou un autre dans sa vie. C'est que nous naissons sans doute voyageur et que nous sommes nomade par essence, par nature, comme tout ceux qui ont pattes, ailes ou nageoires. L'arbre n'a pas ce rêve ancré en lui. Lui, il conquiert l'espace en étendant son ombre, ses rêves sont branches, feuilles et réseau racinaire. Ses rêves sont de s'élever et s'élargir, jamais il ne rêve de s'arracher pour aller occuper une autre place. Même pour ses graines il ne pense pas en terme de voyage, mais il pense en terme de réseau, de liens jamais brisés et toujours plus développés. C'est que nous n'avons tout simplement pas la même nature, pas le même rôle. Et pourtant, je sais que nous avons encore de la nature de l'arbre dans nos gênes...

    Il y a une fuite dans le voyage, c'est indéniable. Il y a aussi création. Partir c'est fuir et se libérer. Fuir, c'est partir avec ses chaînes; se libérer c'est en rire parce que ce ne sont pas elles qui nous définissent; Créer, c'est résoudre le passé pour permettre de faire éclore ce que nous sommes. Je ne crois pas que nous soyons des individus, dans le sens indivisibles. Je crois que les apparences sont trompeuses et j'aime tromper les apparences. Ce voyage que nous faisons n'est que celui de la graine de l'arbre. Cette graine porte un trésor de potentiel, son seul rôle est de ne s'arrêter que lorsqu'elle aura trouvé le meilleur endroit. Elle ne sait d'où elle vient, combien de temps durera son voyage, quelle distance elle aura à parcourir, quel endroit sera le bon. Pourtant tout dépend d'elle, le passé comme l'avenir. Nous avons à peu près le même rôle: chercher le bon endroit et le bon moment, ne serait-ce que l'endroit de notre mort, et pour autant ce ne sera que l'avenir qui pourra témoigner de notre participation, nous n'en saurons rien.

     

    Chercher le pardon, ce serait admettre que nous sommes coupables. Est-ce ainsi que vous vous voyez, que vous nous voyez tous: coupables? Ce besoin n'est pas celui du pardon, mais celui d'être "grand" dans les yeux de l'autre. Je m'explique. L'autre n'est que son propre reflet, l'écho de ce que nous sommes. Mais la victime implore la victime chez l'autre, le prédateur appelle le prédateur dans sa victime et le combat ne s'arrête jamais. Si la victime regarde son bourreau et voit un égal, un humain balayé et dirigé par les circonstances, un innocent, alors il n'est plus victime et il n'y a plus de bourreau, il se sait humain innocent balayé et dirigé par les circonstances. Cet humain aura la capacité de désarmer les plus forts et de renforcer les plus faibles pour autant qu'il dépose toute violence et s'arme de force d'esprit. Parce qu'il aura la capacité de voir ce qu'il y a de grand et beau dans l'autre, il fera vivre ce qu'il y a de grand et beau en lui, et toute l'humanité et le monde s'en trouvera grandi et embelli.

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  13. Le 23/08/2021 à 17:23, Loufiat a dit :

    Bonjour,

    Un grand merci pour votre développement. J'accepte évidemment la proposition, avec plus de joie que je ne saurais dire.

    Il y a un point que je crois devoir clarifier avec vous et @bouddean , que j'associe du coup à cette réponse car de nombreux éléments se recoupent dans vos interventions, au moins par les réponses que je voudrais formuler.

    Vous avez peut-être compris que je ne crois à aucune réalité plus fondamentale que la communication. Par là, je ne veux pas dire la parole, qui est une toute petite part de la communication, quoi que singulière et possiblement décisive. Je veux dire qu'un chien grognant à votre encontre adresse un message très clair, que vous comprenez parfaitement quelque soit la langue que vous parlez. De même le bleu du ciel, l'étreinte de ceux qui tiennent à vous, le vent hurlant ou la mer plate à perte de vue, le bruit inhabituel d'un moteur détraqué, l'odeur de champignons qui monte d'un sous-bois ou encore le rythme des mots ici même : tout cela est communication au sens où c'est en vain que nous chercherions une réalité fondamentale et définitive derrière, au-delà de ces communications de toutes natures, par définition "ouvertes" et "se faisant", dont nous décodons une petite partie seulement et que nous organisons, pratiquement et verbalement, dans une plus petite mesure encore.

    Avez-vous remarqué que nous sommes cernés de ténèbres plus épaisses que la plus épaisse des purées de poix, mais que des impressions peuvent malgré tout nous parvenir directement à travers ces ténèbres avant que de pénétrer la sphère des sensations et de l'intellection ? Un exemple commun : vous êtes assise en train de lire, absorbée par votre lecture quand votre regard se lève pour se planter spontanément dans les yeux d'un inconnu qui vous observait de loin et qui trésaille d'être surpris soudain. Vous ne pouviez pas savoir que cette personne vous regardait, elle était hors du champ de vos perceptions. Pourtant vos yeux l'ont trouvée sans aucune hésitation. Toute la vie est à l'image de cet instant : impossible et pourtant. Finalement, je veux dire par là qu'il est entendu que le monde n'est pas figé ou fini, qu'aucune définition ni aucune habitude ne saurait étouffer cette vie quelque soit la désespérance que l'on porte sur ses épaules.

    Alors, vous évoquez les habitudes et la mémoire, assez à la façon dont Bouddean a évoqué les fausses croyances qui nous enferment. Et quand lui parlait de liberté, vous avez parlé d'énergie, d'impulsion créatrice. Je vous suis entièrement tous deux et il me semble que vos propos sont très proches dans les trajectoires qu'ils dessinent. Je ferai simplement remarquer que ceci doit ou, à tout le moins, peut aussi nous conduire à un niveau sociologique, que vous semblez vouloir éviter pour une raison qui m'échappe, peut-être parce que ce registre ne vous est pas familier personnellement à l'un et l'autre. Mais les habitudes et les croyances trouvent leur dernière raison dans les institutions.

    Prenons par exemple la croyance que le soleil se lèvera demain. C'est une croyance car personne ne peut savoir une telle chose. Qu'importe à ce titre l'appareil scientifique capable d'étayer cette croyance. En réalité nous n'avons aucune certitude à ce sujet et surtout pas besoin d'y penser, il nous suffit de le croire. Mais la nécessité n'est aucunement celle pour le soleil de se lever, c'est celle que nous croyions qu'il se lèvera pour que nous puissions vivre comme nous le faisons. Si ce n'était pas le cas, si nous devions croire le contraire ou si nous en doutions réellement nous ne pourrions pas vivre comme nous le faisons maintenant.

    L'immense part de nos vies repose de la même façon sur des croyances qui sont des strates de communication sous-jacentes au sens cette fois de la possibilité qu'un mouvement se transmette de telle sorte qu'on dise des parties d'un tout qu'elles "communiquent" entre elles. La croyance ou les habitudes sont à la vie humaine comme l'oxygène ou mieux, le sol sur lequel se dressent ses institutions.

    Je vais devoir y revenir mais poste car c'est déjà beaucoup.

    Bonjour

    J'ai lu plusieurs fois, mais j'avoue ne pas tout comprendre, à cause de ce que j'ai surligné en gras. Chaque paragraphe m'est compréhensible, à part ce cœur des choses dont je n'arrive pas à cerner le sens, votre sens.

    Pour ce qui est de la communication, je pense partager cette croyance qu'elle est primordiale et que la parole n'est pas forcément son meilleur atout aujourd'hui, mais pourrai potentiellement l'être. Tout simplement parce qu'elle est utilisée avec excès. Bien souvent la source des problèmes vient d'un excès, survient alors un incident, un accident et il est alors possible de créer un nouvel équilibre, une nouvelle chance de changement. La parole utilise la mémoire "vive", et les autres mémoires sont souvent laissées en arrière, en sourdine et nous avons plus ou moins perdu la capacité de communiquer et décoder les autres formes de communication. Ainsi votre exemple ("vous êtes assise en train de lire, absorbée par votre lecture...") est l'illustration parfaite de ce que je dis: votre mémoire était en quelque sorte absorbée par l'imaginaire, laissant ainsi aux autres "sens" plus de place pour communiquer avec tout l'environnement.

    Pour ce qui est des croyances, moi je n'ai pas peur de dire que je suis croyante. Pourtant est-on bien sûr de ce que vous et moi entendons par croyance? Le verbe croire est utilisé avec différents sens et les sens peuvent même différer selon ceux qui se disent non-croyants et ceux qui se disent croyant. Le verbe croire en français est utilisé avec au moins quatre sens: il y a bien évidemment l'acte de foi "je crois que Dieu existe et que nous irons au paradis ou en enfer"; il y a l'espoir "je crois en toi"; il y a le souvenir "je crois avoir laissé mes clés sur le toit de la niche à chien" et il y a le raisonnement: "je crois que le soleil va se lever". Tout cela est croyance. En effet je crois que le soleil se lèvera demain (de même que pour la communication), mais je sais aussi que cela n'est pas pour autant vrai parce que ce n'est qu'un hypothèse. Une hypothèse peut être invalidée mais ne peut jamais être validée à 100%. Croire en l'individu dépendra de l'espoir qui fait vivre cette croyance; qu'elle vienne à être déçus et cette croyance disparaîtra, etc.

    Le problème que je vois poindre bien souvent dans nos vies et nos paroles, c'est l'extrémité des choses et l'apparence impossibilité de les muer. Je m'explique. Je ne sais pas ce qu'est le nihilisme, alors je suis allée chercher un peu, et le peu que j'en ai trouvé m'a fait prendre conscience que le nihiliste se trouve dans une impasse parce qu'il ne voit plus que ça. Alors que je crois le nihilisme est une position sage pour autant qu'elle ne soit pas unique et enfermante. C'est à dire que ça devrait donner de la souplesse à l'esprit plutôt que d'en ôter, que la prouesse est de savoir sauter d'un extrême à l'autre et que c'est la station (l'arrêt) prolongée qui nuit. C'est le fait de prendre au sérieux quelque chose qui nous rend faible. J'aimerai rencontrer un nihiliste enthousiaste, un stoïcien hédoniste, un avare généreux ou un égoïste philanthrope! Se prendre au sérieux, c'est assez risible! Je pense qu'on manque tout simplement de souplesse et qu'on oublie que pour communiquer il nous est parfois nécessaire d'utiliser des exemples extrêmes pour exagérer la perspective et ainsi espérer que l'autre comprenne. Mais alors il ne faut pas oublier qu'il faut lâcher l'extrême ou remettre en perspective l'extrême inverse pour espérer atteindre un certain équilibre ou en tout cas ne pas le briser.

    Cela dit, je n'ai aucune connaissance en nihilisme, hédonisme, stoïcisme ou autre...mais j'aime bavarder et me taire!

    Nihil

  14. Le 06/08/2021 à 11:58, Loufiat a dit :

    La conclusion s'impose, je ne veux plus participer à ce monde. Je ne compte pas mourir car la vie reste une bénédiction et j'aime infiniment mes proches et mes semblables. Mais je dois abandonner toute forme de normalité, ce commerce tel qu'il est réglé entre nous car je refuse ce qu'il implique.

    Dans quelques semaines, quelques mois au plus je partirai avec le minimum, pour parcourir ce pays et rencontrer ses habitants, les servir sans rien espérer que les conditions de la survie immédiate. Je m'illusionne certainement, auquel cas je crèverai la bouche ouverte dans la fange. Advienne que pourra : j'aurai essayé.

    Au plaisir, d'ici là, de discuter principes ou préparatifs avec qui voudra.

    (En philo, parce qu'il est question au fond de mettre ses actes d'aplomb avec ses idées, et aussi de ce qui est impliqué par la vie en société aujourd'hui.)

    Bonsoir

    Je réagis tard, mais il m'a fallut creuser profond!

    J'étais partagée entre le fait que quelque part je voyais un genre de fuite, et d'un autre côté un vieux sentiment compagnon que c'était une chose nécessaire à faire que celle de trancher quelque chose et partir sur les routes.

    Je crois avoir entrevue une solution, pour moi en tout cas.

    Je crois qu'il est nécessaire d'effacer notre mémoire, celle qui nous fait vivre dans un monde bien défini et définitif. Tout au long de notre vie, nous accumulons des expériences, des conditionnements, toujours les mêmes et qui s'auto-valident, qui se gravent dans nos différentes mémoires et viennent s'ajouter à celles que l'on transporte dans notre patrimoine générationnel. Et, pour une question d'économie d'énergie, cette mémoire se déclenche automatiquement au lieu de notre potentiel à choisir une certaine possibilité dans la totalité des possibles. Un moment donné, notre mémoire prend totalement le pas et notre vie est toute tracée, les lois physiques inchangeables, la réalité immuable et nos habitudes ancrées dans les couches profondes. A partir de cet instant nous vivons en retard, car notre mémoire nous sert continuellement ce qu'on a déjà vécu en nous occultant les autres possibles. Nos yeux ont appris à voir une seule possibilité de la réalité et ne peuvent plus voir clair ou juste voir derrière le décors de la mémoire, nos oreilles n'entendent que ceux qui parlent la même langue, notre corps ne sait plus marcher, manger ou juste respirer: tout est automatique et standardisé, seule compte l'économie d'énergie...mais pas celle mesurable qui nous viendrait du pétrole ou du nucléaire, non, je parle d'une masse d'énergie qui est l'impulsion même de notre naissance. Et non, je ne nommerai pas cela dieu ou autrement, je me refuse à nommer ceci, à part donner une direction lorsque j'écris ou parle.

    Mais tout n'est pas définitif, car prendre conscience d'un fait n'est que l'élément déclencheur du changement, c'est un accident qui termine un monde et qui permet d'en ouvrir un autre.

    Dans cette énoncée, je vois deux données cruciales: celle de la mémoire et celle de l'énergie.

    Pour croire changer quelque chose, il faut savoir ce qu'il y a à changer, changer qu'une chose à la fois et vérifier les effets. Pour cela il faut de l'énergie, réveiller l'impulsion qui nous fit chair.

    Concrètement, ça passe souvent par des changements qui paraissent radicaux et qui font souvent suite à des traumatismes ou des deuils. Cet instant où la réalité et la représentation qu'on s'en fait se trouve modifiée, chamboulée et non-ordinaire se grave, et, soit nous décidons de la cacher (amnésie ou refus de se rappeler), soit nous ne pouvons faire autrement que de changer certaines choses de ce qu'était le quotidien. Je vois votre décision s'inscrivant dans l'impossibilité de continuer dans ce qui était votre quotidien et votre volonté de changer quelque chose de radical pour votre propre survie. Suis-je sur la bonne voie vous concernant?

    Il est en effet nécessaire de trancher dans les habitudes pour faire vaciller la mémoire, pour lui arracher le monopole de notre attention et permettre à cette attention de s'élargir et entrevoir d'autres possibles, voire même les réaliser. Ce coup d'épée dans le vif prendra avec différents individus différentes formes, mais il y aura toujours un point en commun: le changement d'habitude. Bien souvent ces personnes s'installent dans de nouvelles habitudes et le cycle reprend, mais il est possible de rester dans l'inconfort (mental avant tout, bien que le confort physique n'aide pas à l'inconfort mental) pour maintenir cette ouverture de la conscience.

    Effacer les mémoires et reprendre le contrôle de sa propre énergie pour créer de nouveaux mondes, de nouvelles façons de vivre

    Je serai heureuse de parler avec vous, ici si vous le permettez car d'autres pourraient s'inspirer de vos gestes, de cette décision radicale et de ses préparations qui, même si vous les souhaitez rudimentaires, peuvent et doivent être réfléchies pour votre bien et celui de ceux pour qui vous marcherez.

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  15. Il y a 3 heures, Auger a dit :

    C'est drôle le "j'ai pas peur !" (que je respecte pour autant)

    ça me fait penser à "j'ai pas peur du dentiste" par ceux qui ont de super bonnes dents et qui n'ont jamais besoin d'y aller...

    Ce que je veux dire, c'est que ne pas en avoir peur quand on pense (supposément, car on peut pas être sûr) que c'est trèèèèès loin, c'est fastoche.

    Après quand ça se rapproche, c'est une autre histoire...

    En tout cas, moi j'ai  la trouille quand j'y pense, alors je fais l'autruche et comme beaucoup, je m'efforce de ne pas y penser.

    C'est drôle parce que c'est justement parce que j'en ai peur que j'y pense tous les jours, voire plusieurs fois par jour. Plus j'y pense et moins elle me fait peur et plus elle devient une alliée...

  16. Il y a 5 heures, Annalevine a dit :

    Votre discours est incantatoire. C’est votre marque déposée. Mais un enfant qui n’est pas élevé par un être humain ne parvient pas à devenir humain. Il reste dans un état sauvage, animal. Et vous le savez. Ayla, si aucun humain ne l’avait élevée, quand elle venait de naître,  n’aurait même pas pu parler, elle n’aurait eu aucun mot dans lequel s’exprimer.

    Votre affirmation est une affirmation de votre volonté de puissance. Vous ne supportez pas que votre puissance puisse être limitée par l’autre.

    Mais vous savez que vous avez tort. Le seul fait d’écrire ici exprime votre recherche de l’autre : être lue, même dans votre affirmation de toute puissance dans laquelle l’autre vous désirez  le tuer.

    Votre défi : « nul autre que moi n’existe » est ce vertigineux péché d’orgueil dans lequel nous sommes  si nombreux à désirer choir, moi y compris.

    Je n'existe pas, je ne suis qu'un leurre, un attrape-rêve, un moyen d'explorer, un rôle sur ce forum. J'affronte mes démons sur ce terrain de bataille et me confronte à des morsures avilissantes et à l'incompréhension. En effet je recherche l'Autre, je l'appelle.

    Je n'arrivais pas à fixer le terme "exister". Une fois qu'on est initié, éveillé à l'espèce, notre espèce, ne reste-t-il qu'à vouloir exister? J'ai soumis l'histoire d'Ayla, parce que je voulais que vous m'expliquiez comment arrivait le fait que même mort pour tous ceux qui nous faisaient exister, on pouvait encore vivre? Qu'est-ce qu'on devient une fois que tout ce qui nous faisait vivre s'efface? Quelle est la saveur de la vie quand on a tout perdu? Quelle est la saveur de la vie quand on retrouve quelque chose, même d'insignifiant auparavant?

  17. Ayla n'existait plus dans le regard des seuls humains qui constituaient son monde et les seuls au monde croyait-elle: elle avait été maudite par eux tous: elle avait désobéi. Elle savait qu'elle allait mourir, car tous ceux qui sont maudits n'existent plus pour ceux qui constituaient son existence et meurent d'inexistence et d'abandon. Mais la vie pulse sans le regard des autres, et vivre est plus fort qu'exister dans le regard des autres. Ainsi Ayla dût accepter de vivre sans exister pour personne. Elle accepta son sort et pût vivre au-delà de l'existence de sa propre espèce. Ainsi commence, continue et s'affirme la vie.

  18. Il y a 7 heures, Annalevine a dit :

    Plus je pratique ce forum plus je me rends compte qu’il existe bien deux mondes : celui des spectateurs et celui des acteurs. Le monde des spectateurs me paraît ici composé de personnes solitaires non engagées dans une quelconque relation collective. Ils regardent, seuls, le monde. 
    Le paradoxe c’est que ces solitaires ont le sentiment d’atteindre une perfection ou une vérité qui, selon eux, fait défaut aux acteurs. Ainsi ont-ils le sentiment d’avoir toujours raison. 
    Ils ont toujours le mot pour décrire le partenaire idéal, la société idéale, la pensée idéale, etc. Ils sont réfléchis, dépassionnés, ils savent que le sentiment ne peut qu’être un trouble à expurger dans le ciel clair de leur raison triomphante.

    Face à eux il y a le monde des acteurs, ceux qui font et créent le monde. Ceux là, et c’est paradoxal, donnent toujours le sentiment de faire des erreurs, des approximations, de s’appuyer sur l’émotion ou le sentiment, d’avancer puis de reculer. Ceux là donnent le sentiment de bricoler là où les spectateurs bâtissent des cathédrales rationnelles qu’aucun sentiment ne peut venir fragiliser.

    Je me rappelle de l’un des trois prix Nobel de biologie qui disait si Dieu existe alors il bricole. Mais ce qu’il voulait aussi dire c’est que si le concept de Nature signifie quelque chose, alors la Nature bricole.

    Paradoxe : ceux qui font le monde bricolent, ceux qui regardent disent le vrai ou encore le juste ou encore le sensé de manière parfaite mais ne font rien.
     

    Cela ressemble au football : il y a les joueurs qui font le spectacle et il y a les spectateurs qui savent mieux que les acteurs mais qui ne font rien.

    Le mot séparra le geste de l'intention. Créons un language qui liera ce qui est séparé, forgé aux fourneau des fabricants de sabres, épuré par la sueur et le sang, vivifié par la force douce des femmes et fortifié de l'énergie des hommes

  19. Le 16/10/2020 à 07:28, zenalpha a dit :

    Attention à la polysémie des mots.

    Un "enrichissement de son expérience et de son savoir" dans une de mes phrases n'est PAS un enrichissement de son compte en banque ni de son patrimoine ...

    J'ai du mal à comprendre que tu l'aies interprété ainsi.

    Ne vois pas l'enrichissement de son expérience et de son savoir comme un porte monnaie dont la valeur des billets définirait la richesse de l'individu..

    Mais l'individu comme un sol dont la richesse est dépendante du lien entre ses constituants et du soin apporté pour sa fertilisation.

    Le livre est un engrais naturel 100% bio.

    Merci pour les précisions: j'avais bien vu le sens que vous y donniez. Je maintiens que l'impression d'enrichissement est un piège

    • Like 1
  20. Il y a 10 heures, zenalpha a dit :

    Je ne vois pas les choses ainsi.

    Certains livres émeuvent, d'autres présentent une thèse, ... , rares sont les ouvrages sans parti pris plus particulièrement dans cette rubrique philosophie.

    L'expérience de la vie peut comprendre la lecture et la lecture est dans tous les cas une forme d'expérience dans la vie.

    L'idée de dire que l'expérience de la vie justifie de ne pas lire, si on le peut, clairement... non.

    On ne lit pas directement pour rechercher  un 'savoir', j'imagine que lorsqu'on ne lit pas, on cumule aussi fort heureusement du savoir...

    On recherche un enrichissement de son expérience et de son savoir.

    Qu'est-ce qui n'est pas expérience?

    "L'idée de dire que l'expérience de la vie justifie de ne pas lire, si on le peut, clairement... non."

    Une telle idée ne m'a pas effleurée.

    "On ne lit pas directement pour rechercher  un 'savoir', j'imagine que lorsqu'on ne lit pas, on cumule aussi fort heureusement du savoir..."

    J'aurai dit "fort malheureusement" au contraire.

    Chercher un enrichissement est l'inverse de ma recherche. Croire que l'on ne peut partager qu'en possédant!

     

  21. Il y a 2 heures, zenalpha a dit :

    Arrêtez donc de violer les... livres ... des auteurs...

    Et commencez vos phrases par :

    selon l'autre ... , bla bla bla

    En plus, ça nous permettra de remplir les ... 

    Le savoir est dans les livres. L'expérience n'est pas du savoir.

  22. il y a 2 minutes, Groenland a dit :

    Mais pourquoi on a tant de mal à me comprendre ??? A croire que c'est un foutage de gueule ?!

    Je dis que tout humain est à la base "authentique" mais que c'est les sociétés qui nous rendent inauthentiques et même je dis que tout humain qui est devenu inauthentique peut (re)devenir authentique, bref : "Deviens ce que tu es !".... 

    Vous dites... Et vous faites? Vous nous lancer des informations, comment peut-on les vérifier? Les avez-vous vérifié? Quelle expérience ou quel exemple avez-vous pour appuyer ce que vous avancez?

  23. il y a 1 minute, Groenland a dit :

    BIEN ou MAL je ne sais pas c'est toi qui le dis... Mais je dirais moi que tout ce qui est authentique est BON, APPRECIABLE, NATUREL, BEAU, MEMORABLE, etc. etc. etc.

    Il est chou avec ses jolis mots gonflés de morale. Et toi, t'as quoi d'authentique? Pourquoi la masse l'emporte-t-elle sur la minorité? Que tu ne vois pas d'humain "authentique" ne veut pas dire qu'il n'y en a pas!

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