Aller au contenu

Petit ours

Membre
  • Compteur de contenus

    5 438
  • Inscription

  • Dernière visite

  • Jours gagnés

    2

Tout ce qui a été posté par Petit ours

  1. Petit ours

    Procès de Valérie Bacot

    Discutions entre l'avocat général et l'avocate M Tomasini
  2. Petit ours

    Procès de Valérie Bacot

    14 h 55 : "Un dossier tout à fait hors norme"Me Tomasini espère une décision qui fera date."La reconnaissance du syndrome de la femme battue, c'est un pas énorme, pour la spécialiste que je suis. Mais il me semble que le psychiatre M.Prieur n'a pas voulu faire le pas de plus. Il a parlé d'une ligne de démarcation réduite à peau de chagrin, mais n'a pas retenu l'abolition "à cause de la jurisprudence actuelle." Nous sommes dans un dossier tout à fait hors norme. Une emprise à son niveau le plus élevé et une altération qui touche l'abolition."Me Tomasini cite un arrêt de la cour suprême canadienne. "On va me dire qu'on est en France, mais le problème des violences conjugales, il n'est pas local ni national. Je regarde ce qui se passe ailleurs." 15 h 10 : "Lésions neuronales"Me Tomasini affirme que Valérie Bacot n'avait pas conscience de son geste. "Vous pensez qu'elle a pu se dire à ce moment précis "je veux le tuer" ? Non, elle n'a pas pu", affirme Me Tomasini, qui veut faire entendre que Valérie Bacot n'a pas vraiment réfléchi son geste, qu'il était incontrôlable. Car elle a repensé à toute sa vie, tout ce qu'elle avait vécu.Elle pense que l'affaire Bacot peut faire évoluer la loi.Me Tomasini cite des études scientifiques parlant de lésions neuronales chez les personnes ayant subi des traumatismes si forts et ancrés. "En France, dans les expertises judiciaires, on ne fait pas ce type d'examens. Ils existent dans des pays anglo-saxons. La science avance. Les lois aussi."L'avocate évoque un amendement déposé par la députée Valérie Boyer concernant l'irresponsabilité pénale de femmes battues. Nous l'avions évoqué ici."Nous sommes à la porte entre l'ancien monde et le nouveau monde. L'avocat général a compris le dilemme. Il demande une peine clémente. Mais il demande une condamnation. (...) Devant toutes les carences de la société que cette affaire a montrées. Oui je suis en colère." 15 h 15 : "Je vous demande l'acquittement"C'est la fin de la plaidoirie de la 2e avocate de la défense."Me Tomasini demande, si l'on reste dans l'ancien monde" une peine plancher de deux ans, avec des soins, que Valérie demande. Mais si vous me suivez dans le nouveau monde, le pas manquant que le Dr Prieur n'a pas osé le faire, vous pouvez le faire pour Valérie. Ce n'est pas un permis de tuer : ça, c'est l'épouvantail de ceux qui n'ont pas compris.Je vous demande de dire que Valérie était atteinte au moment des faits d'un trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli son discernement, au sens de l'article 121-1 du Code pénal. En conséquence, je vous demande l'acquittement de Valérie Bacot." Les débats sont terminés. Le jury s'est retiré pour délibérer à 15 h 20.>> En défense, Me Tomasini a plaidé l'irresponsabilité pénale, et donc l'acquittement, demandant un jugement qui ferait jurisprudence.>> Plus tôt dans la journée, l'avocat général avait requis une peine de 5 années de prison dont 4 avec sursis. C'est-à-dire une peine clémente qui ne renverrait pas Valérie Bacot derrière les barreaux, celle-ci ayant déjà fait un an de détention provisoire.>> Verdict attendu dans la soirée Le dernier mot de Valérie Bacot : "J'espère que ça va m'aider" Valérie Bacot a mis son masque sous le menton pour prononcer, fébrilement mais clairement, les derniers mots du procès accordés à l'accusée. "Je voudrais dire pardon à mes enfants. Pardon aux enfants qu'il a eus avant. Pardon à ses compagnes. Et merci à vous tous de m'avoir écoutée. Et m'avoir appris beaucoup de choses que je ne savais pas, que je n'ai jamais entendues ni comprises, et qui j'espère vont m'aider à passer cette étape. D'avoir écouté ses frères er soeurs et ex-compagnes, leur fardeau à surmonter. J'espère que ça va m'aider. Je pense qu'à une chose, mes enfants, mon travail. Surmonter un peu tout ça, pour être comme vous tous. Ce procès, c'est important pour arriver à tourner une page. Juste merci. J'ai hâte d'être avec mes enfants et ma petite-fille. Je suis contente de voir que maintenant on a notre famille, nos amis, et ça ça fait du bien de pouvoir se reposer sur les autres. J'en ai besoin."
  3. Petit ours

    Procès de Valérie Bacot

    14 h 35 : "Le monstre de La Clayette"Me Tomasini rejette la préméditation. "La cour ne pourra pas la retenir. Pour quatre raisons."1- Elle parle du somnifère, "c'est Lucas qui l'a versé. Valérie disait qu'elle voulait le faire dormir pour quelques heures de répit. Et la dose n'était pas létale."2-"L'arme n'était pas destinée à tuer Daniel. Qu'elle ait pensé, fugitivement, l'arme dans les mains, qu'elle pouvait en finir aux moyens de cette arme, ne veut pas dire que c'est prémédité."3- "Les propos tenus à Karline : la tension ce week-end là était telle qu'elle a pu extrapoler"4- "Un élément essentiel : Valérie a toujours pensé qu'elle était incapable de passer à l'acte et tuer celui qu'on peut appeler le monstre de La Clayette. Le psychiatre parlait "d'impuissance a 14 h 45 : "Valérie Bacot est-elle responsable pénalement ?"Me Tomasini pose la question de l'irresponsabilité pénale de Valérie Bacot."Altération ou abolition ?, demande l'avocate (Abolition du discernement signifie irresponsabilité pénale, dans le Droit pénal français. L'expert psychiatre n'a conclu qu'à une altération, certes forte, mais pas une abolition du discernement de Valérie Bacot, NDLR). Mais le psychiatre n'a pas nié qu'il est difficile de marquer une ligne claire et nette entre altération abolition au moment des faits. Il parle d'un sujet aliéné par l'emprise."
  4. Petit ours

    Procès de Valérie Bacot

    14 h 13 : "Aucun risque de récidive"Me Bonaggiunta arrive à la fin de sa plaidoirie. Elle évoque la Valérie d'aujourd'hui. "Sa voix est douce, et malgré tout ce qu'elle a vécu, elle s'anime encore quand elle parle de ses enfants. Cette femme non-violente, comment imaginer qu'elle puisse accomplir un acte cruel ? Il n'y a aucun risque de récidive chez une femme victime du syndrome de femme battue."L'avocate parle des enfants, et notamment du plus jeune. "Il a besoin de sa mère. Et il vaut mieux ne pas avoir de père qu'un père violent, violeur, proxénète..."A l'adresse de l'avocat général : "C'est ça la France, une société qui ne s'occupe pas des petites filles victimes de viols ?"Elle parle de ceux qui "vont se reconnaître et feront leur examen de conscience".Elle évoque les pays dont la législation est différente, à l'égard des victimes de violences conjugales. "Quand le syndrome de la femme battue est établi, elles ne font pas un jour de prison. Simplement à titre symbolique, ils ont compris tout cela. J'aimerais que l'on avance, là-dessus." 14 h 15 : la plaidoirie de Me Bonaggiunta est terminée. Me Tomasini prend la parole. Pour Valérie Bacot, c'est la dernière étape de son voyage au bout de l'enfer. L'envoyer en prison, ce serait son purgatoire. Vous avez la possibilité de l'envoyer au paradis. Me Bonaggiunta 14 h 25 : "C'est ne rien comprendre au mécanisme de l'emprise"Me Tomasini s'approche des jurés pour attaquer sa plaidoirie. Avant d'énumérer, à la barre, tous les prénoms de ces femmes mortes sous les coups de leur conjoint violent 2021. "Sous les coups de poing,sous les coups de feu, sous les coups de couteau, défenestrées, immolées. Valérie Bacot aurait dû être l'une des 146 victimes de l'année 2016.Monsieur l'avocat général a dit : "Elle a décidé de tuer. ça, c'est ne rien comprendre au mécanisme de l'emprise, c'est ne pas comprendre la vie de Valérie Bacot."Au jurés : "C'est vous, la société. C'est vous qui allez prendre une décision qui dans l'histoire fera date."
  5. Petit ours

    Procès de Valérie Bacot

    13 h 55 : "La perversion extrême"Me Bonaggiunta rappelle les témoignages de ceux qui ont connu Daniel. Sa famille, ses anciennes compagnes. "Cette bête sauvage, ce monstre, il ne méritait pas de vivre." Voilà comment son propre frère a parlé de lui. "Quand j'ai appris que Valérie était enceinte, je me suis dit pourvu que ce ne soit pas une fille, car il aime les petites filles..." a dit sa soeur. Voilà comment sa famille le percevait. Les trois anciennes compagnes qui ont témoigné pensent la même chose : il aurait pu la tuer. C'était un monstre."L'avocate évoque maintenant la prostitution contrainte. Il va lui imposer les rendez-vous, avec des femmes d'abord, puis des hommes. Il n'y participe pas. Le psychiatre a été clair : c'est la perversion extrême. Il jouit en tant que voyeur. Et puis il va aménager la 806. Laisse un petit oeillet pour voir ce qui se passe. 14 h : "L'imminence du péril"L'avocate de la défense raconte la vie au foyer."Le psychiatre a parlé du syndrome de la femme battue. Il a aussi évoqué le syndrome de Stockholm. Voilà la vie de pseudo-épouse de Valérie. Alors quelle a été celle des enfants, dans ce huis clos ? J'ai le sentiment que la famille vivait en fonction de l'humeur du père. Valérie a dit "j'ai programmé mes enfants pour qu'ils se taisent, avec leur père. Autant que lui m'avait programmé."Le passage à l'acte. "Il y a eu un soir, Karline parle à sa mère, dit que son père lui a dit quelque chose, et Valérie se souvient qu'il lui avait demandé la même chose, quand elle avait le même âge... Elle se dit c'est pas possible, pas ma petite fille. Elle voit l'imminence du péril. Elle pense à ses enfants. Pas à elle, elle ne pense jamais à elle, Valérie.Elle s'empare de l'arme, elle ferme les yeux. Dans un premier temps, elle ne réalise pas qu'elle l'a tué." Il l'a mise sous emprise, dans une toile d'araignée, et elle n'a pas réussi à en sortir Me Bonaggiunta
  6. Petit ours

    Procès de Valérie Bacot

    13 h 45 : "Elle ne pouvait pas partir" Me Bonaggiunta évoque les violences. "Ce qui a le plus marqué Valérie, ce sont les mots. Ces mots qu'elle subissait, et qui font qu'encore aujourd'hui elle n'a aucune confiance en elle, elle dit "je suis bête" à tout bout de champ." L'avocate raconte divers épisodes de violences, subis "dans ce foyer complètement toxique. Pendant ces années, elle a passé son temps à cacher. A ne pas dire les choses. Dans la salle de bain, elle essuyais le sang, et si les enfants posaient des questions, elle répondait "t'occupes, c'est des histoires de grands. Un jour elle a pensé à se suicider. Mais n'a pas voulu laisser ses enfants avec ce fou. Elle y a renoncé. Elle ne pouvait pas partir. Les psychiatres ont été clairs là-dessus. Porter plainte ? Elle avait trop peur des représailles." Pour illustrer les violences narrées par Valérie, Me Bonaggiunta raconte que Daniel "lui mettait une arme sur la tempe, faisait mine de tirer, lui disait que la prochaine fois, elle y aurait droit.
  7. Petit ours

    Procès de Valérie Bacot

    13 h 38 : "Des petits coussins avec de la lavande" Me Bonaggiunta évoque la condamnation, puis la sortie de prison de Daniel. "Il a été condamné. On a dit c'est formidable. Ben non. Il n'est même pas condamné pour viol, mais pour agressions sexuelles. La mère parle d'une anecdote. Ce n'est pas une anecdote. Elle demande à Valérie de lui écrire, en prison. Le loup va revenir dans la bergerie avec la complicité de la mère de Valérie. Quand il revient, elle espère qu'il va changer, mais non. Sa mère lui fait faire un test de grossesse, elle savait. Lui, va uriner sur le test, pour faire croire qu'elle n'est pas enceinte. C'est peut-être un moyen pour la mère de le garder à la maison : mettre sa fille dans son lit. Pour protéger cet homme, Valérie part avec lui. Et sa mère lui prépare sa valise. Lui met des petits coussins avec de la lavande dedans. Et aujourd'hui elle dit avoir été mise devant le fait accompli. Mais non. Imaginez une jeune de 17 ans, enceinte de son violeur. Elle obéit. Elle dit "Qu'est-ce que je pouvais faire d'autre ?""
  8. Petit ours

    Procès de Valérie Bacot

    13 h 20 : "C'est à la fois Cosette et Cendrillon" Me Bonaggiunta évoque l'enfance de Valérie Bacot. "On a vu, quand sa mère a quitté la barre. Pas un regard pour Valérie. Pas un geste. (...) Pour cette femme, ces événements (elle parle des viol subis dans l'enfance) c'était une anecdote. Voilà les rapports avec cette maman qui n'en était pas une. Et son père, il était absent. Elle a aussi une fratrie. Un frère aîné. Qui lui a toujours fait peur. Alors qu'elle allait rentrer en CP, à six ans, alors qu'ils allaient partager un moment heureux, une glace chez la grand-mère, il lui impose une fellation à la cave. Son petit frère, c'était sa bulle d'oxygène. Sa vie, je la résumerais simplement : c'est à la fois Cosette et Cendrillon. Elle s'occupait des tâches de ménage. Et elle était entourée d'adultes effrayants et malveillants. 13 h 30 : Imaginez cet homme, ce qu'il fait. Imaginez-le ! Me Bonaggiunta parle des premières années avec Daniel Polette. "Elle avait la sensation d'être protégée par son nouveau papa. Un jour, il commence à aller la voir dans la salle de bains. Petit à petit, il lui pose des questions, sur ses seins qui poussent, un jour il lui passe de la crème, 'je vais t'apprendre la propreté, ta mère est une crasseuse", qu'est-ce que vous vouliez qu'elle fasse ? Et puis un jour, il la viole, dans la salle de bains. Puis dans la chambre le lendemain. A peine le goûter fini, il lui disait "tu montes !". Elle a 12 ans, c'était une petite fille timide, fragile, douce, frêle. Imaginez cet homme. Qui la pénètre brutalement. Son haleine d'alcool, sa grosse moustache sur la bouche de Valérie, sa sueur. Imaginez cette scène ! Monstrueux. Valérie a compris qu'il ne faut rien dire pour que l'horreur passe plus vite. (...) Un jour Monique (la soeur de Daniel, NDLR) voit et comprend. Que Valérie subit ce qu'elle a subi. Elle et Mireille le dénoncent, elles ont cette force. Valérie a 13 ans (15 en réalité, NDLR), lui part en prison. Il la regarde. Un regard noir. Ses frères et soeurs parlent de regard de la mort. Personne n'expliquera à Valérie ce qui était de l'ordre de l'interdit. Valérie pense qu'elle est coupable. A aucun moment elle ne pense que son violeur est coupable."
  9. Petit ours

    Procès de Valérie Bacot

    12 h 57. Valérie Bacot est installée dans la salle, à sa place. L'audience est sur le point de reprendre. 13 heures. "ça va, Mme Bacot ? La présidente demande à l'accusée si elle va mieux. La réponse est oui. Me Bonaggiunta est à la barre, elle plaidera en premier pour la défense. 13 h 10 : "Ce n'est pas elle qui aurait dû se retrouver devant vous" Me Bonaggiunta plaide pour Valérie Bacot. "J'ai l'honneur de plaider pour Valérie Bacot et pour toutes ces femmes. Si je peux plaider, c'est qu'elle est vivante, qu'elle sortie des griffes de Daniel Polette. Ce n'est pas elle qui aurait dû se retrouver devant vous. C'est son violeur, son proxénète. Et tous ses complices. Les parents de Valérie, les institutions qui n'ont pas su la protéger. Valérie et ses enfants sont vivants, grâce à elle uniquement. Personne ne leur a tendu la main. Daniel Polette, toute la famille l'appelle "l'autre". Par respect pour eux, je l’appellerai "l'autre" aussi. Oui, elle a tué, mais c'était elle ou lui. Tous les psychiatres nous l'ont expliqué. Tué celui qui l'a violentée, prostituée, traitée comme un objet. Il l'a tatouée, à l'encre de chine, avc son prénom, DANY, pour que tout le monde sache qu'elle lui appartenait." Elle se tourne vers Valérie, qui regarde le sol, immobile. "Oui, Valérie, si vous ne l'aviez pas tuée, vous seriez morte." L'avocate annonce qu'elle parle de meurtre et non d'assassinat. "Même l'avocat général a compris ce qu'elle a vécu." [L’affaire #valeriebacot montre que l’être humain reste le pire des animaux terrestre. Force à elle et toute sa famille. Cette femme aura souffert toute sa vie]
  10. Petit ours

    Procès de Valérie Bacot

    j'espère que les jurés suivront,
  11. Petit ours

    Procès de Valérie Bacot

    L'audience est bien sûr est suspendue et ne pourra pas reprendre tout de suite. Le Samu vient d'arriver. Si les réquisitions sont suivies, la préventive couvrira le ferme… elle sera donc enfin libre
  12. Petit ours

    Procès de Valérie Bacot

    10 h 15 : l'audience est suspendue. L'avocat général requiert cinq années de prison, dont quatre assorties d'un sursis probatoire pendant trois ans, avec obligation de soins. Une peine qui ne renverrait pas Valérie Bacot derrière les barreaux. L'année ferme serait aménageable. 10 h 20 : Valérie Bacot a fait un malaise L'accusée, à l'annonce des réquisitions, a chuté, prise d'un malaise. Elle a été placée en PLS dans la salle d'audience. Les secours ont été appelés. Elle a déjà fait un an de détention provisoire. La peine serait déjà effectuée si j'ai bien compris .
  13. Petit ours

    Procès de Valérie Bacot

    9 heures : "Pas le procès d'autres personnes, de la société, de la justice, de la mère..." L'avocat général commence son réquisitoire. "Vous avez à juger un assassinat, d'une balle dans la tête, dans un contexte conjugal, un contexte de violence conjugale. L'application de la loi, cette fameuse loi qui a tant manqué durant tout ce parcours de vie. L'affirmation des valeurs de la civilisation. Quand Lucas Granet dit "on s'est fait justice soi-même... Mais c'est quoi une société où l'on se fait justice soit même ? "Valérie Bacot ne pouvait pas prendre la vie de celui qui la violait, la terrorisait. Je ne crois pas que ce soit une tribune d'opinion, que l'on puisse généraliser. Tous les dossiers ne se ressemblent. Ici, l'emprise est d'une précocité, unique. C'est le procès de Valérie Bacot, pas le procès d'autres personnes, de la société, de la justice, de la mère..." 9 h 15 : "C'est fondateur comme traumatisme" L'avocat général parle de l'enfance de Valérie Bacot. "Elle n'a pas connu encore Daniel Polette, mais est déjà dans une situation intenable, avec un couple de parents en crise, ce qui va provoquer la construction d'une personnalité aux traits abandonniques. Un père absent. Un grand-frère agresseur sexuel quand elle a six ans. C'est fondateur aussi comme traumatisme. Valérie Bacot présente toutes les vulnérabilités pour être la proie idéale du pervers sexuel. Mère peu protectrice, très fragile psychologiquement elle-même, violente... Valérie Bacot va rechercher comme protecteur son agresseur. Elle recherche un père, Daniel Polette va l'utiliser, sexuellement." 9 h 25 : "Le travail des gendarmes, des policiers, de la justice..." L'avocat général Eric Jallet parle de la difficulté à sortir quelqu'un de l'emprise. "On a vu comment la soeur de Daniel Polette a été détruite par lui. On a eu un portrait au vitriol d'une personnalité aux traits pervers. Parfois, on ne peut pas sortir les gens de l'emprise. Il y a des situations de vulnérabilité et d'emprise tous les jours. Le travail des gendarmes, policiers, de la justice, des services sociaux... sauve des femmes tous les jours, mais parfois c'est trop tard. En 1995, c'est l'intervention des tiers, les soeurs de Daniel Polette, puis l'examen gynécologique qui met en évidence les relations sexuelles et donc les viols, qui font que Valérie Bacot parle. Quand on révèle des faits pareils, c'est bouleversant, et ça destabilise tout le monde. Valérie va faire en sorte que tout redevienne comme avant, en voulant qu'il revienne à la maison, "pour maman"... Comment imaginer qu'une enfant de 14 ans soit en mesure de s'opposer, face à un prédateur sexuel qui utilise la confusion ?" 9 h 35 : "Il a emprisonné Valérie Bacot" "Suite du réquisitoire. Eric Jallet revient sur la correctionnalisation du dossier de viols en 1995, quia conduit à une peine de quatre ans. "Quand il revient, il était plus fort, a dit Valérie Bacot. Sa mère l'acceptait à nouveau à la maison, préférant retrouver son concubin quels que soient les risques pour sa fille. Et les viols recommencent, tellement intégrés qu'il n'y a pas d'opposition. Ni menace, ni surprise, ni contrainte visibles, le consentement est forcé mais psychiquement. Quand elle est enceinte, on est dans une situation où tout est déjà joué. Valérie Bacot a intégré la dépendance, l'emprise de Daniel Polette sur elle. Ses enfants aussi. Daniel Polette est sûrement le pire des hommes, il aime les armes, il terrorise, ses violences sont imprévisibles, il est à la fois capable de souffler le chaud et le froid, et cela va forger ce huis clos familial fait de peur. Il y a des moments joyeux, de sortie, cadeaux, pêche... mais il y a des violences quotidiennes. Il a emprisonné Valérie Bacot." 9 h 45 : "L'élément déterminant, protéger ses enfants" L'avocat général évoque la difficulté de dénoncer. "Aucun gendarme ne s'en souvient. Mais imaginons que les tentatives de dénonciation à la gendarmerie aient existé ? Mais on voit bien que l'appel au tiers, en réalité, il est impossible. Personne ne s'en aperçoit. Qu'est-ce qui va déclencher cette sortie de l'emprise ? Le crime n'est jamais une solution. L'élément déterminant, le Dr Prieur (psychiatre) le dit, c'est "protéger ses enfants". Elle-même s'est oubliée, elle est dans une protection psychique. Quand Karline lui révèle ce que son père lui a dit, le 12 mars (veille du crime)... Elle ne peut pas entendre l'éventualité d'un viol ou d'une prostitution de sa fille. Elle dit qu'elle n'en dort pas de la nuit. Cette réaction, elle n'en était pas capable pendant 20 ans. Qu'est-ce qui la sauve ? Ses enfants. Encore aujourd'hui, d'ailleurs. C'est une vision altruiste, une vision d'une mère. La volonté de sauver. Comme l'appel au tiers est impossible, elle ne pense qu'à l'élimination. Là, se prend la décision. Le rôle de Lucas Granet ? C'est un enfant, mais il va faciliter les choses. Il y a une aide objective qui est apportée." 9 h 55 : "Le crime est possible, elle ne sait pas si elle en est capable" L'avocat général évoque les éléments de préméditation. "Il y a le Stilnox. Lucas Granet, on a pu lui faire dire une chose et son contraire, mais sur l'épisode du Stilnox, c'est très clair. Valérie Bacot l'a écrasé, il l'a versé. L'arme, elle l'emmène sur les lieux du crime. Elle la positionne entre les deux sièges. Le crime est possible, elle ne sait pas si elle en est capable. Le gendarme se pose la question, si elle veut le tuer, pourquoi attend-elle que la passe si douloureuse avec le client ait lieu ? L'avocat général évoque l'instant du crime. Il y a là un moment de "comment je dois faire ?" Ces 15 minutes ne lui disent pas comment le tuer. N'oublions pas qu'il lui inspire une terreur folle. Alors, elle va endurer le pire avec ce client. Daniel Polette va assister à tout ça. Puis il s'assoit, à la place du passager. Valérie Bacot est à l'arrière. C'est le seul moment où il est vulnérable. Dos à elle, elle a l'arme à portée de main. Elle pose le revolver 22LR entre le fauteuil et l'appuie-tête, à 7 cm. Elle tire une fois, en fermant les yeux. Le projectile va exploser le cerveau. A cette distance, avec ce type d'arme, il n'en faut pas plus. La mort est immédiate. 10 h 05 : "Une violence faite à ses enfants" L'avocat général parle de l'implication des enfants. Elle a entraîné ses enfants dans le trauma. Ces enfants qui lui sont indispensables, elle les a entraînés dans cette vision de cauchemar, d'enterrer leur père, de partager ce secret. C'est une violence faite à ces enfants. Une violence insupportable." Il relève toutefois qu'aucun ne s'est volontairement porté partie civile et qu'ils semblent bien s'en sortir aujourd'hui." "Elle tue pour sauver Karline" Eric Jallet évoque les éléments de droit objectifs. "Le meurtre prémédité n'est en aucune manière une défense légitime. C'est une volonté de donner la mort, préméditée, dans un contexte de violence conjugale. Votre cour doit appliquer le droit. Mais il y a différents éléments à prendre en compte. Le fait qu'elle soit battue tant de temps, il y a un sursaut de survie. Qui fait qu'elle ne s'appartenait plus au moment où elle commet le meurtre. Une dissociation de la personnalité qui la ferait échapper à la réalité pénale ? Le Dr Prieur parle du syndrome de la femme battue. Mais il n'y a pas de rupture avec le réel. Rien qui n'entraîne une abolition du discernement. Elle tue pour sauver Karline, ça a un but très précis. Madame Bacot, elle sait ce qu'elle fait. Elle prend cette décision de le tuer de manière lucide. Avec toutes ses fragilités, ses faiblesses. Elle a été soumise à une forme d'esclavage psychique, mais elle n'est pas folle. Mais évidemment qu'il faut prendre en considération une altération du discernement."
  14. Petit ours

    Procès de Valérie Bacot

    Ce qu'il faut retenir de la journée de jeudi >> Psychiatre et psychologue ont livré leur rapport d'expertise de Valérie Bacot. Le psychiatre relève une altération du discernement, un syndrome de la femme battue et" un libre-arbitre réduit à peau de chagrin" au moment des faits. La défense de Valérie Bacot a demandé à ce que la question de l'abolition du discernement, c'est-à-dire l'irresponsabilité pénale, soit posée. >> "Je sais que je repars" (en prison) a affirmé Valérie Bacot à la barre, au moment de raconter sa vie et son état d'esprit. Dans sa déposition, elle a redit à la cour comment elle estimait avoir subi l'enchaînement des événements. Et comment elle essaie aujourd'hui de gagner en lucidité sur la manière dont elle s'est construite. >> L'avocate de la partie civile, qui porte les intérêts de son plus jeune fils, a demandé à la cour une déclaration de culpabilité, "qu'il sache que le crime n'est pas une solution", dans une plaidoirie marquée par une terrible tiraillement. https://www.lejsl.com/faits-divers-justice/2021/06/25/faits-divers-justice-2021-06-25 8 heures : Le programme de ce vendredi >> L'audience débute à 9 heures avec le réquisitoire de l'avocat général, chargé de porter l'accusation >> La défense de Valérie Bacot va plaider >> Après les derniers mots accordés à l'accusée, la cour partira délibérer - Revivez le déroulement de la 4e journée du procès en cliquant ici.- Revivez le déroulement de la 3e journée du procès en cliquant ici.- Revivez le déroulement de la 2e journée du procès en cliquant ici.- Revivez le déroulement de la 1re journée du procès en cliquant ici.
  15. Petit ours

    Procès de Valérie Bacot

    16 h 33 : "Effort de banalisation de l'acte sexuel"La défense demande la lecture du rapport Dr Alloy. Ce psychiatre avait réalisé une expertise concernant Valérie Bacot dans l'information judiciaire de 1995."Valérie décrit M.Polette comme gentil et prévenant avec elle, il l'aidait pour les devoirs notamment. Voyant sa mère heureuse avec M.Polette, elle cherche des solutions pour qu'il revienne à la maison. Elle reconnait trois relations sexuelles avec lui. (...) La mère valorise aussi M.Polette.""On voit là l'effort de banalisation de l'acte sexuel et de non-représentation de l'interdit.""Elle se retrouve la cause de l'éclatement de la famille. (...) Mère soucieuse aussi de diminuer la portée de l'interdit.""Un avocat représentant uniquement Valérie aurait été bénéfique", expliquait le psychiatre. 16 h 40 : "C'était quand j'étais petite, en vacances avec mes grands-parents"La présidente présente des photos et demande à Valérie Bacot de les commenter si elle le souhaite.On la voit jeune, donner à manger à son petit voisin, profiter de vacances avec ses grands-parents, poser avec ses enfants, quand ils étaient petits ou plus récemment... Valérie Bacot sanglote, notamment quand elle voit l'image de sa petite-fille, née il y a peu, dans ses bras. 16 h 45 : l'audience est suspendue Elle reprendra à 17 h 10 avec la plaidoirie de la partie civile, Me Saggio, représentant l'administrateur ad hoc du plus jeune des enfants de Daniel Polette et Valérie Bacot. 16 h 44 : la présidente lit les questions qui seront posées lors du délibéré. La défense demande à ce que la question de l'abolition du discernement soit posée. 17 h 20 : "Plongés dans l'horreur" Me Béatrice Saggio, avocate de la partie civile, plaide devant la cour. "Nous sommes plongés dans l'horreur de la vie que mes conseurs nomment Valérie. Tout le monde ne peut qu'être touché, Madame, par ce que vous avez subi. M.Polette était un sale type. Beaucoup de qualificatifs ont été donnés, tous lui conviennent. Vous avez connu l'enfer. Vécu dans la terreur de votre conjoint. Votre corps a été souillé. Par beaucoup d'égards, vous êtes une mère exceptionnelle, protectrice, aimante, investie. "Oui vous pouvez être fière de vos quatre enfants (NDLR : elle plaide pour les intérêts du plus jeune, le seul mineur, présent à côté d'elle). "Il a perdu son père, les intérêts de sa mère, qui est jugée, entrent aujourd'hui en conflit avec les siens. Il semble dépassé par les événements, et semble vouloir s'éloigner de ce qui constitue son histoire. Il ne peut pas se constituer en victime. Jusqu'à mercredi, il n'avait pas souhaité venir. Sa présence traduit une évolution. Il a pris la décision d'être là où les choses se disent. Tout enfant a le droit d'avoir des parents. Quels qu'ils soient. Même en prison. Lucas Granet a dit que M.Polette était un bon père pour lui. Et pourtant on ne peut pas le soupçonner de porter Daniel Polette dans son coeur. Il a quand même un manque maintenant. Madame Valérie Bacot comparaît pour le meurtre de Daniel Polette et pourtant, c'est son vécu de victime qui occupe toute la scène. Cela rend presque indécente la constitution de partie civile de son plus jeune fils. La mission du conseil départemental consiste simplement à veiller à la préservation des intérêts de cet enfant.
  16. Petit ours

    Procès de Valérie Bacot

    16 h 20 : "5 enfants, c'est ça ?"Lecture des déclarations du père de Valérie Bacot, Roger. Il avait expliqué avoir été impuissant à empêcher Daniel Polette de poursuivre ses relations avec Valérie lorsqu'elle était adolescente. Après l'avoir perdue de vue, il ne sait même pas combien Valérie a d'enfants, "5 c'est çà ?" Il explique que lui (Daniel, NDLR), il ne voulait pas le voir. 16 h 05 : "ça aurait dû être fait 25 ans plus tôt". L'audition de Valérie Bacot est terminée. La présidente fait quelques lectures de pièces du dossier. L'instruction sera ensuite achevée, et les plaidoiries commenceront. La partie civile doit plaider ce soir. Le réquisitoire et les plaidoiries de la défense sont prévus demain vendredi. La présidente lit tout d'abord les auditions du grand-frère de Valérie, Christophe. Qui déclarait notamment que se débarrasser de Daniel Polette, "ça aurait dû être fait 25 ans plus tôt".Interrogé sur le récit de la fellation forcée qu'a fait Valérie, il avait déclaré : "Je suis sur le cul", n'ayant aucun souvenir d'un tel fait, se rappelant uniquement un autre épisode tendancieux entre eux, chez leurs grands-parents, lors duquel il avait demandé à voir son entrejambe.Interrogé sur le climat familial durant leur enfance, Christophe avait eu une réponse ironique face aux enquêteurs, faisant comprendre que pour lui ce n'était pas si terrible que ce que Valérie a raconté.
  17. Petit ours

    Procès de Valérie Bacot

    16 heures : "Je sais que je repars"Valérie Bacot suit des soins psychologiques dont le bilan laisse entrevoir une adhésion et des progrès très satisfaisants, relève la présidente."Mes collègues savent que je vais repartir (elle veut dire en prison, NDLR) et m'ont fait un pot de départ,et ça m'a fait un déclic, je ne suis plus une chose, je suis quelqu'un. C'est bête hein !-Vous avez toujours besoin de rajouter ce genre de..., dit la présidente (elle fait référence au "c'est bête")-Oui, désolée, sourit l'accusée.-Cela montre qu'il y a encore du chemin", dit la présidente sur un ton encore très bienveillant.Elle demande ensuite : "Comment vous voyez la vie après ce procès ?-Je sais que je repars, donc j'ai mis tout en ordre. Je peux pas faire le déménagement de Kevin, mais j'ai vu la maison achetée par Dylan, j'ai vu toutes les premières fois de ma petite-fille... Je me dis allez Valérie c'est bon ! Faut prendre ce que t'as pris ! Et Karline, c'est bon, je vois qu'elle se débrouille, elle a pas besoin de moi."Elle ajoute qu'il faut encore s'occuper de son denier fils.-Et l'avenir pour vous ?-Je dirais mon travail. Mon travail, c'est mon nouvel enfant. Se lever et construire quelque chose. Je dois gagner en estime de moi, c'est ce qu'ils me disent."L'audition par la présidente s'achève, elle s'est déroulée dans un climat très doux. Valérie s'exprime d'une petite voix entrecoupée de légers rires, un peu nerveux mais qui trahissent qu'elle parle de choses qui lui font plaisir. 16 h 05 : l'audition de Valérie Bacot est terminée.La présidente fait quelques lectures de pièces du dossier. L'instruction sera ensuite achevée, et les plaidoiries commenceront.
  18. Petit ours

    Procès de Valérie Bacot

    14 h 55 : "A partir de quand les choses dérapent ?"Valérie répond à la présidente sur son enfance."La présence d'un père vous manquait ?-Oui.-La venue de Daniel venait combler cela ?-Un peu, oui.-A partir de quand les choses dérapent ?-Je peux pas dire exactement, mais peu de temps après son arrivée.-Quelques mois ?-Oui."La présidente rappelle qu'il n'a été condamné en 1996 que pour trois faits précis, commis en 1995, trois ans après son arrivée."ça je l'ai appris après, je savais pas à l'époque", répond Valérie. 15 heures. "Je me sens toujours coupable" Valérie est questionnée sur cette période après la condamnation de Daniel pour agressions sexuelles, et la mesure d'assistance éducative mise en place à l'époque. "Un juge des enfants l'avait mise en place pour essayer de vous permettre de vous voir comme une victime de ces faits", dit la présidente. "Il n'a pas marché ?" -La preuve, je me sens toujours coupable." La présidente rappelle les courriers au procureur, à la maison d'arrêt, dans lesquels la jeune Valérie revendiquait le droit d'aller visiter Daniel en prison. "Je croyais que c'était ma faute, j'écoutais ma mère et j'agissais pour qu'il ne m'en veuille plus. -Daniel vous écrivait ? -Je me souviens juste qu'il m'écrivait et que je devais vite lui répondre. Une fois j'ai tardé et ma mère m'a dit de le faire. ça lui faisait plaisir, je le faisais." 15 h 10 : "C'est compliqué, hein... je dois être cinglée !" Valérie raconte la sortie de prison avec Daniel. "ça a vite repris, oui..." Elle explique que sa mère l'a forcée à partir, peu de temps après, alors qu'elle était enceinte. "Je suis tombée des nues. Je comprenais pas, qu'est-ce qu'elle racontait. Elle a fait mes valises, toute pimpante. (...) Elle a dit au juge que je lui ai mis le couteau sous la gorge. Et avant de partir elle m'a proposé de boire un café, je lui ai dit "je sais pas si tu te rends compte, c'est l'horreur quoi"... Ma mère ça a été mon modèle de ce que j'ai pas voulu être. Je fais le contraire de ce qu'elle a fait." Elle explique être partie avec Daniel parce que "c'était le père de mon enfant, pour mon enfant je suis parti avec le père. C'est compliqué, hein... je dois être cinglée ! 15 h 30 : "Le soulagement de vider mon sac" Valérie Bacot répond sur son travail. "J'ai toujours voulu travailler. Mais c'est lui qui voulait pas. J'avais proposé de garder des enfants à domicile. Il voulait pas car il fallait avoir des services sociaux, pour faire des enquêtes... Il voulait pas, quoi. -Après les faits vous allez trouver du travail vite. Dès avril 2016 (un mois après la mort de Daniel Polette, NDLR) et votre employeur a expliqué qu'il était très satisfait de vos prestations. Votre travail a cessé avec votre incarcération en octobre 2017. -J'avais eu un appel de ma cheffe, c'est la première fois que je recevais un compliment... ça m'a fait quelque chose, même si je me vois toujours comme... comme rien." La présidente lui demande comment elle a vécu son incarcération. -De deux façons... Dur de plus être avec mes enfants, et soulagement de vider mon sac. Tout, tout... ça m'a lessivé mais fait du bien. -Est-ce que vous sortiez d'une forme de prison dans laquelle vous étiez ? -Complètement, oui." Elle raconte sa relation, saine voire complice, avec le personnel pénitentiaire : "Elles m'ont vu renaître. (Petit rire nerveux dont elle s'excuse immédiatement). ça a été comme une renaissance." 15 h 40 : "Mon père est venu, je me suis dit jackpot" Valérie raconte les visites en prison, celles de ses enfants qu'elle a pu voir quelque fois. "Et j'ai vu deux fois mon père. C'était bizarre. J'étais réticente, mais je l'ai fait. Parce que quand vous avez pas beaucoup de visites, vous prenez les visites qui viennent. Il est venu unefois, ça s'est bien passé, il est revenu, je me disais que j'allais peut-être gagner un père, une famille pour les enfants... Il m'a demandé ce qu'il pouvait faire pour moi, je me suis dit jackpot ! Mais je suis vite redescendue... Je lui ai dit que ce serait bien qu'il connaisse mes enfants, les rencontre. Il m'a dit que c'était compliqué, qu'il n'avait pas beaucoup d'argent, je lui ai dit que je m'en foutais de son argent, qu'il pouvait juste les voir... ça s'est fini comme ça, ce qui m'est remonté c'est que soi-disant je les avais envoyés balader..." 15 h 47 : "Je me sens bien avec tout le monde" Valérie Bacot raconte le sentiment de sécurité qu'elle avait dans un univers, en prison, uniquement peuplé de femmes. "ça me faisait bizarre de travailler avec que des hommes maintenant (elle travaille en plâtrerie peinture, lire la journée d'hier), mais mes chefs m'ont mis en sécurité, m'ont dit que si il y avait le moindre souci, on en parlait. Et aujourd'hui je me sens bien avec tout le monde, il n'y a aucun souci."
  19. Petit ours

    Procès de Valérie Bacot

    14 h 41 : "J'ai encore pris une calotte" Valérie Bacot est interrogée sur ce qu'elle perçoit des débats. "Ce matin, j'ai entendu des choses qu'on m'avait déjà expliquées, même si ça imprime pas dans ma tête. ça m'a mis une calotte, encore une fois. Y'a beaucoup de choses qui ont été dites qui m'ont mis une calotte. Qui me font comprendre beaucoup de choses. Même si j'arrive pas à imprimer. Elle est interrogée sur son enfance. Sur ses parents : "Mon père, il est comme il est. Et ma mère... c'est pas ma mère, quoi. Le seul bon souvenir de mon enfance, c'est quand je me cachais derrière la boutique, avec mon frère. L'image qui me vient en premier, y'a le magasin, on rentre, et y'a une autre porte de l'autre côté. Je revois encore ma mère avec je sais même pas qui... et pour pas que je le dise à mon père, elle m'a acheté une boîte à musique rose, c'était mon cadeau pour pas que je le dise à mon père. On en parlait avec l'aîné, je dis pas mon frère, je dis l'aîné, on l'avait déjà vue (leur mère, ndlr) avec d'autres hommes à la maison, on avait pas très bonne réputation." Sur ses frères : "J'ai aucun souvenir avec l'aîné. A part deux épisodes dont celui de la cave (il lui aurait imposé une fellation, à six ans, NDLR) 14 h 35 : l'audience est reprise La cour indique le versement au débat de pièces, dont le casier judiciaire de Valérie Bacot. "Il est vierge", rappelle la présidente. Elle appelle Valérie Bacot à la barre.
  20. Petit ours

    Procès de Valérie Bacot

    12 h 50 : "Sortir de son corps"Le Dr Lopez parle du jour des faits. "Bon c'est une hypothèse, je n'étais pas là." Mais il évoque une dissociation avec la réalité, face à une situation insupportable. "Sortir de son corps". Associant cet état à la situation de Valérie, qui a expliqué avoir subi une passe très violente, une sodomie non consentie, être dans la voiture, déshabillée, avec du sang sur elle, juste avant de tirer sur son mari. Il fait le comparatif avec une autre affaire pour laquelle il avait, en tant qu'expert, conclu à un discernement aboli. "On est un peu dans le même cas avec Valérie Bacot." 12 h 35 : "Une marionnette"Gérard Lopez, psychiatre, dépose à la barre. "Depuis trois mois je fais des téléconsulations trois fois par semaine à Valérie Bacot." Il est entendu à la demande de la défense et non pas comme expert. "J'essaierai d'être à la fois indépendant et objectif, même si le processus de transfert est bien engagé. Elle a une personnalité traumatique complexe, un trouble très très très complexe qui vient de l'enfance et bien avant d'avoir rencontré M.Polette. (...) Elle était extrêmement maltraitée." Sur l'emprise de Daniel, "elle était une marionnette". Le psychiatre affirme que Valérie Bacot a confiance en lui, son thérapeuthe, alors qu'elle ne fait pas du tout confiance aux hommes. "Si ses enfants vont bien, c'est uniquement grâce à elle", affirme le psychiatre, qui la qualifie d'"incapable de faire du mal à une mouche" dans des propos très tranchés, parfois caricaturaux. Notamment sur sa peur des hommes. Rappelons qu'après la mort de Daniel Polette, Valérie Bacot a rapidement eu des relations avec plusieurs autres hommes, s'inscrivant même sur un site de rencontre. Le docteur insiste : '"Elle n'est pas dangereuse. Elle n'a pas de casier judiciaire. Pas de conduite addictive." Il qualifie son cas "d'extrêmement lourd, il faudra des années pour la sortir de ça. On peut parler de sa responsabilité pénale." L'avocat général pose une question dans laquelle il évoque des éléments cruciaux du dossier, comme la tentative d'empoisonnement au Stilnox. L'expert dit qu'il n'est pas au courant. Et la présidente intervient : "Si je peux me permettre c'est pour ça que c'est délicat, votre déposition. Et je ne vous ai pas posé de questions, car vous intervenez sans avoir eu accès au dossier, et il est difficile à partir de là de donner des avis tranchés tels que vous l'avez fait." L'expert est embarrassé. Il qualifie cette histoire d'empoisonnement de "très gênante, effectivement". Puis il énumère tous ses diplômes et publications pour bomber le torse, et cite à nouveau d'autres affaires qu'il aurait connues pour faire des comparaisons.
  21. Petit ours

    Procès de Valérie Bacot

    12 h 35 : "Une marionnette"Gérard Lopez, psychiatre, dépose à la barre. "Depuis trois mois je fais des téléconsulations trois fois par semaine à Valérie Bacot." Il est entendu à la demande de la défense et non pas comme expert. "J'essaierai d'être à la fois indépendant et objectif, même si le processus de transfert est bien engagé. Elle a une personnalité traumatique complexe, un trouble très très très complexe qui vient de l'enfance et bien avant d'avoir rencontré M.Polette. (...) Elle était extrêmement maltraitée."Sur l'emprise de Daniel, "elle était une marionnette". Le psychiatre affirme que Valérie Bacot a confiance en lui, alors qu'elle ne fait pas du tout confiance aux hommes."Si ses enfants vont bien, c'est uniquement grâce à elle", affirme le psychiatre, qui la qualifie d'"incapable de faire du mal à une mouche" dans des propos très tranchés, parfois caricaturaux. Notamment sur sa peur des hommes. Rappelons qu'après la mort de Daniel Polette, Valérie Bacot a rapidement eu des relations avec plusieurs autres hommes, s'inscrivant même sur un site de rencontre. Le docteur insiste : '"Elle n'est pas dangereuse. Elle n'a pas de casier judiciaire. Pas de conduite addictive.
  22. Petit ours

    Procès de Valérie Bacot

    12 h 22 : "Une surchauffe"La psychologue est interrogée par la défense. "La préméditation, pour elle, c'était celle d'arrêter l'horreur, de protéger les enfants. J'ai pas eu le sentiment que c'était de tuer cet homme-là." L'experte reprend le mot prononcé par Me Tomasini, "une surchauffe", pour qualifier le processus qui a conduit au crime. "On n'est pas dans un discernement."En réponse à une question de l'avocat général qui évoque le somnifère, l'experte parle d'un sentiment de "danger imminent" qui a pu prédominer durant le week-end des faits.L'audition de la psychologue Laurence François est terminée. Place au Dr Lopez.
  23. Petit ours

    Procès de Valérie Bacot

    Oui Le monde est un chaos, et son désordre excède tout ce qu'on y voudrait apporter de remède.” (plus sérieusement c'est horrible de se dire que plains de gens son aussi monstrueux que cet homme…) 12 h 10 : "Si les homme sont bienveillants..."La psychologue réagit sur le travail qu'effectue aujourd'hui Valérie Bacot.Valérie travaille dans le BTP aujourd'hui. "Je ne suis pas étonnée parce que symboliquement, c'est aussi une manière de se reconstruire." Le fait qu'elle travaille dans un milieu masculin ? "Si les hommes sont bienveillants, il n'y aura pas de problème."
×