Fraction

Non, ça c'est trop facile. On peut resservir cette soupe à tous les repas sans prendre de risque. N'avez-vous pas quelque chose de plus consistant ? Insultez-moi, faites-moi du mal.

Contredites-moi. Mettez-moi en difficulté. Jugez-moi. J'aime le challenge.

J'ai longtemps subi. J'ai bêlé avec les moutons. Mais je n'ai jamais hululé avec les loups. Aujourd'hui, j'ai suffisamment de ressources personnelles. Ma répartie est totale, totipotente. Et quand bien même personne ne m'aimerait, je saurais jouer le rôle du méchant seul contre tous. Les forums m'ont appris à structurer ma pensée. Ils m'ont appris à vaincre le mauvais esprit, la paresse du pessimisme. Mais malgré tout, les forums permettent un esprit transgressif qu'aucun autre média ne permet.

Merci coach. Mais je crois que ce soir c'est Youporn, comme d'hab.

Il faut apprendre à ne pas se laisser faire. Nul besoin d'être agressif pour se faire respecter. Quand on croit en sa propre légitimité, les mots viennent tout seul. Manquez-vous de confiance en vous ? Ne vous excusez pas d'être vous-même.

Je fréquente les forums depuis 20 ans. Il y a à boire et à manger. N'allez pas sur Usenet, ce sont des marécages. J'aime notre forum pour sa bienveillance. Le modérateur est indispensable au bon fonctionnement d'un forum. Parce que l'anarchie ne promeut que des gens infréquentables.

J'alterne un jour sur deux : Démence-dépression. Confiance-doute. Récréation-engagement. Si j'étais responsable de mes propos, je pourrais être condamné à 200 ans de prison dans certains états américains. Mais la République m'a dédouané : Liberté de conscience, liberté d'expression, liberté de culte, laïcité. Mais moi, il ne fallait pas me dire ça. Je peux tout conquérir, toute prendre, sauf moi-même. J'ai tellement trollé que j'ai pendu le dernier des sages, maître Yoda.

Pour moi, il existe plusieurs féminismes. Le féminisme humain, rationnel, et le féminisme idéologique et corporatiste. J'avoue que mon adhésion porte plutôt sur le premier. C'est comme l'écologie. Il y a l'écologie scientifique et l'écologie passionnelle. Mais qui n'est pas écologiste ? J'ai trouvé Marlène Schiappa très crédible dans son rôle. Cela dit, l'idée de discrimination positive m'apparaît despotique, et antagoniste à la méritocratie. Mais si on passe à la proportionnelle, on pourra faire du chabada-bada.

Effectivement, j'ai des préjugés sur les femmes. Parce que je les aime, et que je les spécule. Je n'ai pas de préjugé sur les ratons-laveurs, ou les kangourous d'Australie. Parce que je m'en fous. Si je connaissais le logiciel de la femme, alors je pourrais m'en passer, en la programmant sur Excel. Mais la magie de l'amour, c'est que l'âme n'est pas programmable. Elle n'est ni formelle ni objective. Elle n'est que conscience et mémoire.

Là, tu m'as eu. Oui, je suis plein de préjugés et de stéréotypes. Mais au fond, je suis comme tout le monde. Ma vision du monde n'est qu'un apriori. Même les scientifiques sont bourrés d'aprioris. Il ne savent pas grand chose, in fine.

Vous êtes donc plutôt naturaliste et essentialiste : Tu es né masculin, donc tu dois te comporter comme un homme. Ca fait débat. Moi, je suis plus tolérant. Un homme a le droit de pleurer.

Je suis moderne : Une femme a le droit de revendiquer sa virilité. Un homme a le droit de revendiquer sa féminité. Ca peut même les rendre heureux, et rendre service à la société. Mais pour rendre ma femme heureuse, je crois que je dois lui faire sentir qu'elle est une femme, et moi un homme. Je suis rarement à la hauteur de ma virilité. Mais j'ai une capacité de pénétration spirituelle. La fusion des âmes est plus jouissive que la fusion des corps.

C'est vous que je cible. Vous n'avez pas rencontré les hommes qui vous auraient permis de structurer votre pensée. On a tous besoin d'un autre structurant. Je comprends tout ce que vous dites. Mais on dirait que vous essayez de jouer dans la cours des hommes, et de leur formalisme inepte. Un homme comme moi vous inciterait à vous revendiquer vous-même.

Votre pensée est complexe. Mais lorsqu'une pensée devient trop compliquée, cela signifie qu'elle est mal dimensionnée. La femme est notion, l'homme est langage. L'un et l'autre sont symbiotiques. On vous a fait croire que le langage était omniscient. Que le Big Bang se suffisait à lui-même. Cela a corrompu vos pensées. Repartez de zéro. C'est la conscience qui crée le monde. Vous n'avez pas à vous excuser d'être une femme. Vous êtes la matrice.

La virilité est autant une force qu'une paresse : _ C'est facile de revendiquer une force innée, une puissance musculaire qu'on n'a pas mérité. _ C'est facile de penser que le gouvernement est un ogre, que tout est pourri sauf vous. _ C'est facile de ne pas changer de chaussettes. Je prône une virilité à la fois dynamique et introspective. Et ça commence par penser contre soi-même. L'empire intérieur. Etre à la hauteur. A la hauteur de la situation, mais surtout de l'autre. Les mauvais esprits vous ont enseigné que Darwin est une pulsion de mort. C'est une hérésie intellectuelle. Ce n'est pas la mort des inadaptés qui fait évoluer l'espèce. C'est la promotion sexuelle. Darwin est une pulsion de vie, un amour inconditionnel. La virilité aussi, la paternité aussi.

Récréation ou engagement ? Faire le clown sur un forum ou se plaindre avec les névropathes ? J'avoue qu'il faut trouver un équilibre. Des fois, je sais aussi être pieux. J'ai programmé mon esprit par la singularité et la récursivité. Je n'ai pas de cause. Psychiatriquement, ça peut déstabiliser les novices. Mais il existe toujours un repère : l'absolu. Et puis si c'était le Grand Schtroumpf qui avait programmé mon esprit, ça aurait été à base de "un tien vaut mieux que deux tu l'auras", "ne confonds pas le tentacule et le cul de ta tante",... Bref, un concours de médiocrité. Je ne suis pas un Schtroumpf. Il y a une erreur de casting. Je suis le Michael Jordan de la pensée : c'est mon ballon et je n'ai pas le droit de le prêter. En couple, je suis facile à vivre. Je ne suis pas très "ménage", mais si je vois ma femme s'y coller, je ne vais pas la laisser faire seule. Mais il ne vaut mieux pas que ça soit moi qui cuisine, j'ai perdu beaucoup d'amis comme ça.

Bobonne, c'est la ménagère de moins de 50 ans qui n'a pas vraiment choisi sa vie. J'espère que ce n'est pas votre cas. Je ferais tout pour que ma femme ne devienne pas une bobonne. Loin d'exaucer ses vœux, je vais m'affairer à rendre leur déception moins douloureuse.

Votre mystère m'interdit tout diagnostic. Je n'aime pas les femmes soumises. La beauté intellectuelle et morale est indissociable de la liberté.

J'ai des euphories nietzschéennes. Je défie les dieux. Je défie la Dream-Team scientifique. Je défie la géniocratie gouvernementale. La démence est une raison. Mais je retombe toujours sur mes pattes. C'est bobonne qui a raison : " non mais dis donc ! Tu te prends pour qui ? Tu n'es pas médecin ! Alors tu prends tes médocs !"

Ma vie m'a conduit vers la psychiatrie. La vie a souvent raison. C'est comme les bonnes femmes. Mais lorsque je ne prends pas mes médocs, je n'ai envie de tuer personne, Je n'ai pas envie de me suicider, je suis bien dans ma peau.

Chaque fois que j'insulte un contradicteur, il en arrive deux. La solution n'est pas là. C'est là la solution stalinienne. Or, on sait qu'elle n'aboutit qu'à l'échec programmé. Non, la solution consiste à rallier les adversaires. Mais pour cela, on a besoin d'une empathie surhumaine. Tel le psychiatre : Je ne joue pas contre toi. Je joue pour toi, avec toi, mais malgré toi.

Votre propos n'est pas méchant. Il est apathique. Il dénote un mépris assumé envers la douleur humaine. J'aime être méchant parfois. Mais c'est toujours conditionné par une légitimité circonstancielle. Je suis un beauf qui fait cocorico. Mais je sais aussi aimer les autres, et surtout les miens.

Saviez-vous que les singes capucins sont sensibles à l'injustice ? Cette sensibilité est un symptôme d'intelligence. Moi, c'est le Diable qui m'a conditionné. Mais je ne cherche pas de coupable. Sans doute que mon ontogénèse était foireuse. Je ne suis pas l'élu, mais plutôt l'idiot du village. Le neuneu qu'on refuse de montrer aux familles voisines. Ou peut-être suis-je le vilain petit canard, destiné à devenir un cygne majestueux.

Le Bien est mon seul dictateur. Mais le Bien est tout sauf un dictateur. Il ressemble à mon père, à ma mère, à mes amis et mes amours. Il me ressemble, et il ne me trahira jamais.

Une femme intelligente, c'est une femme qui a des choses à se reprocher. Je ne vous juge pas. Mais donnez-moi le nom de votre démon.