Fraction

Et vous, êtes-vous plutôt infirmière ou femme-flic ? J'avoue que j'aime les deux. Vous parlez beaucoup des autres, mais vous ne parlez jamais de vous. Qui êtes-vous, quelles sont vos qualités, vos propriétés ?

Malheureusement, il n'existe pas d'instrument capable de mesurer la vérité. Sinon, on l'aurait déjà découverte. Nous savons comment approcher la vérité : par la preuve, la démonstration, et l'intuition. Mais les unes et les autres peuvent se court-circuiter.

La modestie ne consiste pas à être stupide et à le revendiquer. Elle consiste à être intelligent et à fédérer les esprits faibles. Einstein était l'homme le plus intelligent du monde, en son temps. Il revendiquait une formule anachronique et transgressive. Son humilité était dans sa posture, et non dans l'arrogance de sa transgression. Meuh non, je n'ai pas le complexe de Galilée. Mais cessez de traiter de prétentieux tous ceux qui pensent autre chose que ce que dit la télé.

Oui, je cours le 100 mètres en 12 secondes, et je sais faire le Rubik's Cube. Mais dois-je m'en excuser ? Faute de tomber sous les griffes inquisitrices du bûcher aux vanités ? Superman est un homme supérieur. Mais, il est supérieur de fait, et non de droit. Sa supériorité factuelle ne lui attribue aucun droit supplémentaire. Je n'ai jamais conçu l'intelligence comme un passe-droit, ni comme un titre de noblesse.

J'ai fait des mauvais choix dans mon adolescence. Mais je me suis rattrapé par la suite. Je suis devenu adulte à 30 ans. Mais c'était déjà trop tard. La vie était passée devant moi. J'aurais pu la rattraper, mais je n'en avais plus la volonté. A 45 ans, ma vie n'est pas foutue. Je ne suis pas une vieille carcasse. Mais j'ai compris que ni l'argent ni l'intelligence ne m'apporteront du sens. Le sens, je dois le trouver dans l'amour. Mais quel amour ? L'amour des Restos du Cœur ? L'amour de la Nation ? Non, je ne suis pas suffisamment altruiste. Je veux rendre une femme heureuse. Et qu'elle me rende heureux à mon tour.

Moi, j'aime avoir un pied dans le sérieux, et un autre dans la transgression. Parce que le sérieux n'apporte que du drame, du tragique. Et je n'ai pas un tempérament dépressif. J'aime la vie, malgré ce qu'elle m'a fait.

Je sais aussi être sérieux. Mais sur les forums, ça ne fait pas d'audience.

J'adore dire des conneries.

Moi, ça fait 5 ans que je n'ai pas baisé. J'ai 3 barres de pression dans les testicules. Ca peut vous crever un œil. Si une chèvre passe, je vais la démonter.

Vous avez parfaitement raison. Arrêtez de subir. Affirmez-vous telle que vous êtes, et non telle que la virilité voudrait que vous soyez. La virilité a défini la femme idéale dans un entre-soi toxique. La femme n'est pas la réponse aux attentes de l'homme. C'est un élément de la grammaire, la grammaire du Bien, la grammaire de l'évidence.

Ce que je décris est une réalité dans beaucoup de couples. La différence culturelle crée un déséquilibre des forces. On peut baiser tous les jours. Mais si on n'a plus rien à se dire, on finit par s'engueuler. Et celui qui a plus de répartie, plus de culture, finit par écraser l'autre.

Non, évidemment. Je ne suis pas un despote, ni supérieur à vous culturellement. Je voulais juste vous mettre face à un cas pratique que beaucoup de femmes subissent au quotidien. C'est difficile de résister à un mari qui a un niveau culturel supérieur. Moi, j'ai appris à reconnaitre la raison des autres. Même lorsqu'elle n'est pas référencée par des éléments culturels. On peut avoir raison sans preuve ni référence.

Mon bagage culturel est supérieur à celui des autres. Et il sera supérieur au vôtre. Mais je n'en fais pas un argument de supériorité. Comment comptez-vous me contenir, et contenir mon arrogance ? Avec quels arguments ? Seriez-vous à la hauteur d'un despote, d'un pervers narcissique, qui vous est intellectuellement supérieur ?

Est-ce que vous, vous seriez capable de me tenir tête ? Sachant ce que vous savez de moi ?

Oui, j'ai déjà pensé à l'homosexualité. Je n'ai pas de tabou. Mais j'aime les femmes par-dessus tout. Je suis incapable de tomber amoureux d'un homme. Ce serait juste pour un plan cul. Mais j'ai 45 ans, et j'ai passé l'âge des plans cul. J'ai envie de m'engager sentimentalement.

Je ne suis pas méchant. Mais la vie conjugale est faite de hauts et de bas. Et je sais que la colère me fait parfois dire des mots que je ne pense pas. En revanche, je suis incapable de lever la main sur une femme. J'ai un minimum de self-control, et la violence physique ne fait pas partie de mon éducation ni de ma culture.

J'ai longtemps aimé les femmes conservatrices. Ma mère est conservatrice, centre-droit catholique. Elle est née pendant la guerre. Mais aujourd'hui, je ne sais plus ce que je veux. Les femmes-flics sont des diablesses. Alors que les infirmières sont des fées. Mais j'ai peur de les broyer. J'ai peur de leur faire du mal malgré moi. Ai-je suffisamment de maturité affective pour ne pas le faire ?

Les nostalgiques ne regrettent pas le passé. Ils regrettent leur enfance et leur innocence. L'enfance est pleine de vie, d'amour, de rêve, et d'espoir. Comme le dit si bien la chanson de Léo Ferré : "avec le temps, on n'aime plus". Et c'est cet amour déchu qui nous manque tant. C'est n'est pas le passé en lui-même.

Je ne vais pas choisir le parti politique de ma femme, ni sa religion. Ma foi, je pourrais m'accommoder d'une femme de gauche. Je me suis déjà accommodé d'une femme musulmane. C'est une grande performance. L'important ce n'est pas d'être d'accord, mais de partager un spectre de valeurs. Il faut une compatibilité d'âme et d'esprit. L'appartenance politique et religieuse est secondaire.

Oui, c'est du second degré. J'ai connu ma femme au collège. Mais la femme qu'on aime à 12 ans n'est pas forcément la femme qu'on aime à 45 ans. On a pris des chemins spirituels différents. Nos anciens restaient avec la même femme toute leur vie. C'était comme un devoir, une autorité morale. Mais aujourd'hui, ce n'est plus possible. L'adolescent mâle voue un culte à la puissance. Mais l'adulte mâle voue un culte à la sagesse, et au pragmatisme. Cette maturation implique de nombreuses ruptures.

Je plaisante, je suis un gentleman, du moins j'essaye. Mais je suis confronté à un paradoxe : J'aime les femmes critiques. Mais plus elles sont critiques, moins elles m'aiment. Parce qu'elles sont critiques, mais pour d'autres raisons que moi.

Pour l'instant, j'avoue que c'est l'objet d'étude qui manque. J'ai défénestré mon ex. Malheureusement, j'habite au rez-de-chaussée. Mais il y a d'autres thons dans l'océan.

Je sais localiser un clitoris empiriquement. Mais je n'ai toujours pas trouvé le point G.

Que les ladies se lèvent. Que les prétentieuses se doigtent.

Je sais aussi aimer. Mais il est vrai que je manque d'expérience. Je n'ai connu qu'une seule femme dans ma vie. Ca m'a appris une certaine forme d'abnégation et de compromissions. Mais je n'ai pas envie de faire des compliments à une mégalo qui revendique sa beauté comme un argument de supériorité.