Fraction

Toi, tu es née pour être libre. Tu as survécu aux chocs pétroliers. Tu as fait des stages commandos. Tu as maté des voyous qui m'ont fait chier dessus. Je plains le macho qui te prendra pour sa proie. Une femme, ça doit juger. Un homme, ça doit diagnostiquer. Finalement, c'est notre nature qui nous libère.

Le taliban, tu dis "oui" une fois, et il te passe la bague au doigt.

Si demain un homme devenait tout-puissant, si son environnement lui obéissait sans contrepouvoir, combien de temps lui faudrait-il pour se corrompre ? Combien de temps pour devenir despotique, mégalomaniaque, pédophile, toxicomane ? Il n’y a pas de réponse péremptoire à cette question. Tout simplement parce qu’il existe plusieurs natures humaines. La nature animale répond d’une électronique basique : Sensibilité – information – moteurs Ou de façon plus holistique : Cœur – cerveau - muscles Chez l’humain, cette électronique basique a vocation à s’extrapoler : Moral – Justesse – Sagesse. Mais cette ontogénèse n’est qu’accessoire, ce n’est pas une nécessité anthropologique. La vertu est essentiellement composée d’inhibitions, or ces inhibitions ne sont ni données ni assimilées en soi. Il ne suffit pas de faire un gros câlin à un taliban pour le rendre démocrate. Il ne suffit pas d’offrir des Pépito à un adolescent délinquant pour le remettre dans le droit chemin. Il ne suffit pas non plus de leur administrer des coups de poings. A vrai dire, l’ontogénèse ne se maîtrise pas, elle se conditionne seulement. La carotte et le bâton n'ont qu'une valeur signalétique, interprétable à souhait. Mais la créature a toujours le choix, le choix d’adhérer à la transcendance et le choix de s’en définir par opposition. Le libre arbitre est inaliénable, et ni la privation ni l’abondance, même normative, ne constitue un outil de contrôle. Aucun embargo n’a jamais fait tomber un dictateur, et aucune subvention n’a jamais rendu un enfant meilleur. Les gauchistes n’aiment pas qu’on leur parle de « mauvaise nature ». Pour eux, tout est culturel, y compris le tabou de l'inceste et de l'anthropophagie. Pour eux, il suffirait de mieux conditionner les hommes pour qu’ils deviennent meilleurs. Il existe à cela deux éléments hors-champ. D’abord, l’Etat n’est pas responsable du déterminisme, que vous soyez fils de cassos ou fils de prof, ce n’est pas de la responsabilité de l’Etat. Ensuite, le conditionnement de l’ontogénèse n’est qu’élémentariste, nutritif, et il n’a pas vocation à transcender, à métamorphoser. Si on rajoute à cela la rétroactivité de l’ontogénèse, alors ça peut même corroborer l’essentialisme de nos aïeux.

C'est pas grave. Mais ça va pas être possible. On reste amis quand même ? Moi, je t'ai toujours vue comme une grande sœur.

Ce ne sont pas les protestants qui ont inventé le capitalisme. Lorsque l'Homo Habilis a fabriqué son premier silex, il avait le choix entre le partager avec sa communauté, ou l'échanger contre des coquillages. Certes le partage est bienveillant et philanthrope, mais il décourage les fabricants de silex, qui finissent par travailler gratuitement. Ceux-ci ont tout intérêt à échanger ce capital productif contre une gratification confortable qui leur permettra d'en fabriquer d'autres. Le capitalisme n'est pas accidentel, il est anthropologique.

On ne mord pas la main qui nous nourrit. Et on ne salit pas ses chiottes non plus. Sinon, ça finira dans notre assiette, tôt ou tard.

Le capitalisme, ce n'est pas "eux", les vilains, les mangeurs d'enfants. Le capitalisme c'est "nous". Nous profitons tous du système. Nous produisons tous 20 tonnes de CO2 par an, et nous avons tous une dizaine d'esclaves dans notre portefeuille. Terminator est un phantasme hollywoodien qui a fait vibrer toute une génération. La machine deviendrait tellement intelligente qu'elle pourrait se passer de l'homme. Mais, comme beaucoup de phantasmes, cette cinématographie est biaisée. Les machines n'auraient aucun intérêt à nous tuer. Elles mangent du tungstène, du cobalt, et du nickel. Nous ne convoitons pas les mêmes ressources. Le risque c'est plutôt l'absorption, l'infantilisation : Aujourd'hui, le GPS choisit le chemin, et peut-être qu'un jour il choisira la destination. "Non, tu n'iras pas au Coffee Shop, tu iras à la salle de sport !" En outre, ChatGPT n'a toujours pas fait ses preuves : il n'est pas récursif, c'est-à-dire qu'il ne peut pas douter de ses sources, rationnellement. La récursivité du formalisme est même une imposture biblique : "Au Commencement était le Verbe. Et le Verbe était avec Dieu. Et le Verbe était Dieu." Il s'agit là d'une imposture d'ordre phallique, tout comme la théorie du Big Bang. En vérité, le premier principe n'est pas phallique, il est utérin. Nous sommes UN avant d'être dissociés.

La retraite par répartition est une solidarité générationnelle représentative du pacte républicain. Mais son taux de rentabilité est nul, par définition. BlackRock est un fond de pension américain qui gère tellement de capitaux qu'il est devenu un investisseur institutionnel monstrueux. Nous n'avons pas l'équivalent en Europe. Les libéraux européens souhaitent probablement promouvoir la retraite complémentaire, la retraite par capitalisation, en ce sens. La financiarisation de l'économie a profité à l'ensemble de la société. Mais elle a amplifié les inégalités. Les humains peuvent s'équivaloir en terme de mérite, mais ils ne s'équivalent pas en terme de valeur marchande. Lorsqu'un "Elon Musk" prend une décision, il génère 1 milliard de dollars de PIB. C'est un génie de la décision. Or, la différence entre la décision et le travail, c'est que le travail s'additionne, alors que la décision se multiplie. Le travail soulève un caillou avec son dos, alors que la décision le soulève avec un levier.

Je comprends votre argument. Mais je ne comprends pas sa coordination avec le mien. Les trente glorieuses, c'est aussi la 5ème République.

On ne peut pas être 100% dirigiste sans être idiot, Et on ne peut pas être 100% libéral sans être dément. Le parti unique soviétique maîtrisait tout. Mais il maitrisait tout d’une économie dont il avait siphonné toute l’énergie vitale. Il était dans le déni de l’offre et de la demande, le substrat énergétique de l’ensemble des relations transactionnelles. Imaginez que le gouvernement offre une mission de service public semi-financée à Total, tout en lui déléguant un libre arbitre, Cette construction administrative ressemblerait à un système hybride symbiotique entre l’arbitre administratif et la matrice de l’entreprise. Total a 20 ans de visibilité, alors que l’Etat peut en avoir 50. D'ailleurs Monsieur Macron a un goût presque assumé pour les systèmes hybrides public privé, comme retraites, assurance-maladie,.. L’hybridation du financement des écoles publiques et privées serait même, sans doute, une solution contre la chute du niveau scolaire. Les patriotes, les poujadistes, et les collectivistes entretiennent une distance avec le CAC40 et les profits à 9 chiffres. Il est vrai que le CAC40 emploie peu, en volume, par rapport aux PME, boulangers, buralistes, pharmaciens, ... Le CAC 40 emploie peu par rapport à son chiffre d’affaires, mais il fait des économies d’échelle, il minimise les coûts, pour finir par vendre moins cher, et/ou avec davantage de valeur ajoutée. Donc in fine, tout le monde y gagne, et le boom de la grande distribution a été l’amorce historique d’une désinflation spectaculaire. Les premiers Présidents de la 5ème République était d’immenses coordinateurs de grands chantiers nationaux. Nous étions dans une économie semi-administrée. Mais depuis que la France doit s’endetter sur les marchés, que le modèle gaullien est en déficit, que le volume administratif est devenu pléthorique, et que les grands acteurs privés ont vu centupler leur envergure, Un certain déséquilibre s’est créé jusqu’à une dette de 3 000 milliards et un déficit de 4.9% du PIB. Il existe de nombreuses façons de faire payer les épargnants, de la plus brutale à la plus indolore. Lorsque les taux de rémunération de l’épargne sont en dessous de l’inflation, on peut raboter tout en fléchant l’épargne.

On a 5000 fichés S. On sait que, parmi eux, il existe des gens inoffensifs, comme certains syndicalistes ou militants extrémistes. Mais ne soyons pas hypocrites. N'hésitons pas à nommer l'ennemi. L'ennemi de la Nation, c'est le djihadisme. Alors, évidemment, certains esprits simplistes vont faire un raccourci : djihadisme = Islam Moi, je ne suis pas de ceux-là. Islam, ça veut dire "paix". Les terroristes sont des incultes.

La 5ème République, comme les 4 premières, n'a jamais eu à faire face à un terrorisme extranational. Le terrorisme ne répond pas du droit civil ni du droit pénal comme il en va des braqueurs de banque ou des pédophiles. On ne traite pas un proxénète comme on traite un terroriste. Un terroriste est susceptible de tuer des innocents à tout moment et sans autre mobile que le meurtre indifférencié. Un terroriste est une bombe humaine, or on ne doit pas laisser une bombe humaine en liberté. En cela, une politique préventive est à la fois nécessaire et anticonstitutionnelle. Pour moi, l'insécurité imminente devrait court-circuiter l'état de droit.

J'avoue que le délire fait partie intégrante de mon activité mentale. Mais il serait malhonnête d'imputer ce délire à l'ensemble de mes déclarations. Je sais déconner, mais je sais aussi être sérieux. La facilité consiste à psychiatriser ses adversaires, pour mieux les disqualifier. Ce n'est pas ma politique. Mais j'en ai un peu marre de ces gens malhonnêtes qui vous jugent sur un mot, sur un vocable, alors même qu'ils n'en maîtrisent pas le sens.

C'est là toute l'ambiguïté entre la police et la justice. La police présume, sur la base d'indices authentifiés. La justice prononce, sur la base de faits avérés. La justice doit dominer en matière de droit civil. Mais en matière de terrorisme, la justice devient incompétente. Parce qu'elle est incapable d'isoler un terroriste présumé sur la seule base de quelques indices. C'est en cela que l'état d'urgence doit être décrété de façon permanente. L'Occident est en guerre depuis le 11 septembre 2001. Ne pas reconnaitre cette situation de guerre constitue un laisser-passer consulaire pour l'ensemble des terroristes.

Les romans ne m'excitent pas. Je ne rêve pas ma vie. La vie, c'est de la merde. Et à moins d'une prophétie miraculeuse, elle le restera.

C'est trop facile de dénoncer sans objet et sans argument. Vous ne méritez même pas mon intervention.

Je vous avoue mon inculture livresque. Moi, vous pouvez me convaincre en quelques phrases. Je n'ai pas besoin d'un roman. J'ai seulement besoin d'épouser votre discernement.

Effectivement, certains activistes syndicaux sont fichés S. Mais permettez moi d'insister sur leur caractère inoffensif. Certes, certains militants CGT ont un mode opératoire transgressif, voire vandale. Mais c'est peanuts à côté du djihadisme. Les activistes syndicaux veulent renverser la table. Mais les djihadistes veulent exterminer les mécréants. On ne peut pas tout comparer.

Ce n'est pas l'école qui m'a appris le français. C'est la télé. L'école m'a seulement appris à ne pas faire de faute.

Le dernier livre que j'ai lu, c'était le Petit Prince. J'avais 12 ans. Et je ne le souhaite à personne. Mieux vaut écrire un livre plutôt que d'en lire cent.

Je suis opposé à la peine de mort pour des raisons philosophiques et métaphysiques. La vie ne se mérite pas, c'est la vie qui permet de mériter. Personne ne mérite ses jambes, ce sont nos jambes qui nous permettent de mériter. Donc personne ne mérite de les perdre. Moi, je parle de prévention contre le terrorisme. Cette prévention implique de traiter les fichés S avec des moyens de coercition adaptés au niveau d'urgence. Plus le niveau d'urgence est élevé, plus la coercition doit être rude. Cela va créer quelques injustices, fatalement. Mais la sécurité des innocents vaut bien quelques sacrifices liberticides.

Votre position scientifique est essentialiste. Les enfants ne naissent pas avec des qualités et des défauts. Ils naissent seulement avec des prédispositions. Et beaucoup d'enfants se définissent par opposition à leurs parents.

Bien loin de moi l'idée de juger de la légitimité d'une vie. Je crois même que l'Etat lui-même n'en a pas le droit. Mon seul postulat, c'est que lorsque la dangerosité d'un radicalisé est imminente, tous les moyens sont bons pour l'en empêcher.

Malheureusement, ce ne sont pas les méchants qui finissent en enfer. Ceux qui finissent en enfer, ce sont les faibles et les psychotiques.

Non, là, vous le faites exprès. J'espère que c'est de la mauvaise foi. Sinon, ça veut dire que c'est pire. Le terme "militaire" n'a jamais été honorifique en soi. Les officiers nazis étaient des militaires. L'armée rouge, c'était des militaires. Vous êtes resté bloqué sur Mathilde Panot et vous pinaillez sur la sémantique parce que vous n'avez rien à dire sur le fond.