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Lettre 59-10 7 novembre 2019, Samuel, XVI siècle : La Perse Nous avons déjà eu affaire avec la Perse lors de l’exil des Judéens à Babylone (voir lettre 24). En 539 avant l’E.C. Cyrus II dit Cyrus le Grand conquit Babylone et occupa la Palestine. C’est lui qui autorisa les Judéens à revenir en Israël. Il fonda le premier Empire perse dont le territoire allait de la Méditerranée jusqu’à l’Inde. Avec lui s’installa la dynastie des Achéménides d’origine indo-européenne. Nous avons retrouvé l’Empire perse quand Alexandre le Grand se mit en tête de le conquérir (lettre 26). Alexandre déposa le dernier Empereur perse Darius III après l’avoir vaincu en 331 avant l’E.C. Ce furent alors les Séleucides, dynastie grecque issue de Séleucos l’un des diadoques d’Alexandre (diadoque : général et compagnon du conquérant), qui régnèrent sur la Perse. Au troisième siècle après l’E.C. une nouvelle dynastie s’imposa : les Sassanides (voir lettre 45). Ils restaurèrent la puissance de l’ancien Empire sur un territoire qui correspond à peu près à l’Irak et à l’Iran actuels. Mais en 636 un nouveau peuple surgit sur la scène : les Arabes. Ils vont submerger les Perses dont l’Empire va s’effondrer et disparaître. Les Perses vont alors devenir les administrateurs des Empires arabes dirigés par les Omeyyades puis par les Abbassides(lettre 49-1). Vers la fin du X siècle l’Empire abbasside se fracture, une nouvelle dynastie, les Bouyides, d’origine perse et de confession chiite prit le pouvoir. Au XI siècle les Turcs Seldjoukides venus d’Asie centrale renversèrent les Bouyides et imposèrent un islam sunnite (lettre 52). Au XIII siècle les Mongols de Gengis Khan, à leur tour, déferlèrent sur la région. Ils s’emparèrent de la Perse et installèrent à la tête du pays Houlagoukhan, le petit-fils de Gengis-khan. Ce dernier fonda la dynastie des Houlagides qui régna jusqu’au début du XIV siècle. Ce furent ensuite les hordes menées par Tamerlan qui occupèrent le pays. Tamerlan devint empereur de la Perse en 1381. Ses descendants les Timourides régnèrent sur la Perse jusqu’en 1501. Vers 1500 des milliers de partisans d’origine turque convertis au chiisme, menés par leur chef Ismaïl prirent le contrôle de la Perse. Ismaïl en devint le Chah (le roi) et fonda la dynastie des Séfévides. Son petit-fils Abbas Ier le Grand qui régna de 1587 à 1629 stabilisa les frontières du royaume qui correspondent pratiquement à celles de l’Iran actuel. Il réussit à imposer une centralisation de l’État. Sous son règne les arts et les lettres furent à l’honneur, Ispahan la capitale s’embellit de monuments ( la place Royale, la mosquée de l’Imam avec un dôme de faïence bleu turquoise), l’art de la miniature connut une période faste. La Perse devint également une grande puissance commerciale entretenant avec l’Europe un important trafic centré sur la soie. Bravo pour ton récital de trompette à Moscou ! Je t’embrasse, Je t’aime
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Lettre 59-9 6 novembre 2019 Samuel, XVI siècle La Russie La Russie apparut de manière déterminante dans l’histoire de l’Europe occidentale avec la guerre de Livonie menée par Ivan IV le Terrible. Cette guerre fut certes perdue par le Tsar mais l’Occident prit alors conscience qu’une nation puissante était née à l’Est. Après la création de la Rus’ de Kiev en 882 par le Varègue Oleg, lui-même successeur de Rurik, le premier Varègue de la dynastie des Riourikides [qui régna en Russie de 882 à 1598 avant d’être remplacée par la dynastie des Romanov], établit lui à Novgorod, d’incessantes guerres de succession provoquèrent l’effondrement du jeune État. L’apparition des Mongols-Tatars au XII siècle provoqua la sujétion des Russes aux chefs mongols, les khans, qui s’établirent sur un vaste territoires appelé la Horde d’Or (capitale : Saraï) situé en Russie méridionale. Les Mongols dominèrent la Russie jusqu’en 1480 avant que leur territoire éclate en khanats, celui de Crimée, celui de Kazan, celui d’Astrakhan et celui se Sibir. Sous la domination des Mongols-Tatars les Russes construisirent au XII siècle un nouvel État à Novgorod avant que s’affirme, à partir du XIV siècle la principauté de Moscou. Les souverains successifs de la principauté surent progressivement accroître le territoire de la Moscovie sans parvenir toutefois à reprendre en totalité l’ancien territoire de la Rus’ de Kiev passé sous le contrôle de la Pologne-Lituanie. C’est surtout Ivan III le Grand (1462-1505) qui fit de la petite principauté un immense territoire de 2 000 000 km², comprenant à la fin de son règne : la Moscovie (Moscou, Vladimir, Souzdal), le territoire de Novgorod, comprenant les métropoles de Pskov et de Viatka, le territoire de Riazan comprenant les principautés de Rostov, Iaroslav et Tver. En outre la possession des terres de Novgorod ouvrit une route d’accès à la Sibérie, par le Nord. Ivan III parvint également à reprendre à la Pologne-Lituanie les régions de Smolensk et de Polatsk ainsi qu’une grande partie de celle de Chernigov qui faisaient jadis partie de la Rus’ de Kiev sans néanmoins pouvoir reprendre Kiev. C’est sous Ivan III également que la Russie devint la premiere représentante de la religion orthodoxe dont le centre géographique situé à Constantinople était passé sous le contrôle des Turcs musulmans en 1453. La chute de l’Empire romain d’Orient donna légitimité aux Russes pour s’en sentir les héritiers et leur permettre de considérer Moscou comme l’incarnation d’une troisième Rome. Le règne d’Ivan le Terrible (1533-1584) marqua les esprits de toute l’Europe tant son autorité fut dévorante. Sacré premier Tsar de toutes les Russies, descendant non seulement de Rurik mais aussi des Paléologues, les Empereurs de Byzance, par sa grand-mère paternelle, il s’estima l’héritier et même le descendant de l’Empereur romain Auguste ce qui, dans son esprit, faisait de lui le souverain de tout l’Occident. Il s’empara du khan de Kazan puis celui d’Astrakhan puis il soumit le khan de Sibir qui lui fit acte d’allégeance. S’appuyant sur les Cosaques, cavaliers aventuriers issus de toutes les nations, vivant dans les marches sud (les frontières sud) de la Russie, guerriers intrépides et invincibles, il commença la conquête de la Sibérie. Il fut moins heureux dans sa guerre contre la Livonie. La Livonie était un ancien territoire conquis par l’Ordre teutonique entre Novgorod et la mer Baltique. Cette région était très convoitée par la Suède, la Pologne et la Russie car elle permettait l’accès à la mer Baltique. Ivan essaya de s’emparer de cette zone stratégique mais il s’enlisa dans une guerre qu’il perdit. Néanmoins pour la première fois de son histoire la Russie fit ainsi irruption dans l’espace territorial européen. Sous le règne de Féodor, le fils du Terrible, le patriarche de Constantinople accepta de créer à Moscou en 1589 un cinquième patriarcat (après ceux de Jérusalem, Antioche, Alexandrie et Constantinople) ce qui conféra à la Russie, déjà considérée comme l’héritière de l’Empire romain d’Orient un rayonnement spirituel considérable. Je te félicite pour avoir obtenu de tes enseignants l’ouverture d’un nouvel atelier à Moscou où tu vas pouvoir à ton tour enseigner tes auditeurs. J’espère que tu vas bientôt apprendre à conduire un cheval. Alors armé de ton sabre, transporté par ton destrier tu sentiras de l’intérieur même de ton esprit ce que vécurent les Cosaques. Je t’embrasse, Je t’aime
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Vous me faites connaître des cultures que je ne connais pas, merci.
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Lettre 59-8 4 Octobre 2019 Samuel, XVI siècle La Pologne-Lituanie Nous avons cité la Pologne pour la première fois dans la lettre 57- Chapitre 1. Elle constituait au quatorzième siècle un royaume dirigé de 1333 à 1370 par Casimir-le-Grand. Ce souverain sut faire du petit pays créé vers le huitième siècle par les Polanes, une tribu slave, un état influent sur la scène européenne. Il doubla la superficie du territoire en repoussant notamment les Allemands qui le menaçaient à l’ouest. Rappelons que sous la pression de tribus nomades venues d’Asie centrale les Slaves se divisèrent en trois groupes dès le septième siècle : les Slaves de l’est, ceux de l’ouest et ceux du sud. Les Slaves de l’ouest sont les ascendants des Polanes. Ces derniers passèrent sous l’influence de l’Europe de l’ouest en se convertissant en 966 au christianisme. Lors du schisme de 1054 (voir lettre 54-1) les Polonais restèrent soumis à l’autorité de Rome, ils devinrent catholiques. [Les Russes, descendants des Slaves de l’est avec les Ukrainiens et les Biélorusses, basculèrent sous l’influence de Byzance, l’Empire romain d’Orient, ils devinrent orthodoxes. Nous voyons que la cassure culturelle entre Polonais et Russes remonte à loin. Quant aux Slaves du sud ils occupèrent les Balkans, ce sont les ascendants des Slovènes et des Serbes]. L’héritière du trône de Pologne, Hedwige, se maria en 1386 avec le Grand-Duc Jagellon de Lituanie, ainsi commença l’union politique entre la Pologne et la Lituanie. Le Grand-Duc, après s’être converti au catholicisme, prit le nom de Ladislas II Jagellon. Il gouverna la Pologne avec sa femme, jusqu’à la mort de celle-ci en 1399, puis seul, jusqu’à sa mort en 1434. Il gouverna la Lituanie de 1377 à 1387 date à laquelle il confia le gouvernement à un tiers (Skirgaila) jusqu’en 1392. Jagellon était le fils du Grand-Duc de Lituanie Olgerd lequel régna sur le duché de 1345 à 1377. Olgerd avait profité de l’effondrement de la Rus de Kiev (suite à d’incessantes guerres de succession et à l’irruption des Mongols et des Tatars) pour conquérir l’ancienne Russie kiévienne. En1392 l’union politique Pologne-Lituanie fut mise à mal : le cousin de Jagellon, Vitovt (converti lui aussi au catholicisme) prit le pouvoir en Lituanie et mena sa propre politique. Il s’attaqua à la principauté naissante de Moscou et au khan de la Horde d’Or [La Horde d’Or était le nom donné au territoire occupé par les Mongols-Tatars. Il comprenait la Russie méridionale (la Crimée, la région de Kazan et celle d’ Astrakhan) ainsi que le Kazakhstan, l’Ouzbékistan et le Turkménistan actuels]. Mais Vitovt fut écrasé par le khan lors de la bataille de Worskma en 1399. Il ne réussit pas plus à briser Moscou. Du coup il renoua avec la Pologne pour s’attaquer aux Allemands (l’Ordre teutonique) qui bloquaient l’accès à la Baltique grâce à leurs conquêtes territoriales : Prusse orientale et Livonie (incluse dans la Lettonie et l’Estonie actuelles). Les Polonais et les Lituaniens à nouveau réunis vainquirent les Allemands en 1410 lors de la bataille de Grunwald (Tannenberg en allemand). La domination de l’Ordre teutonique dans la région fut brisée et l’accès à la mer assuré. Vitovt mourut en 1430 ce qui permit à Jagellon de reprendre le pouvoir en Lituanie et d’installer à la tête de l’union la dynastie des Jagellons qui régna jusqu’en 1572. En 1569 sous le règne de Sigismond II Auguste, le dernier des Jagellons, fut signé le traité de l’Union de Lublin qui réunit le royaume de Pologne et le Grand-Duché de Lituanie en un seul État. Cette Union fut encore appelée : République des Deux Nations. L’ensemble couvrait un territoire qui allait de la mer Baltique à la mer Noire jusqu’aux portes de Moscou. Sa capitale fut d’abord Cracovie puis Varsovie à partir de 1596. [Ce territoire correspond à peu près aujourd’hui aux territoires de la Pologne, la Biélorussie, l’Ukraine, la Lituanie, la Lettonie et l’Estonie]. Ce traité donna ainsi naissance au plus grand État jamais connu en Europe (à l’exception de la Russie), d’une superficie de 800 000 km² et d’une population de 7 500 000 habitants. Sous le règne du successeur du dernier des Jagellons, Étienne 1er Bathory qui régna de 1576 à 1586, l’Union connut son âge d’or. Dans la lignée de Sigismond Auguste il ouvrit son pays aux influences occidentales : l’humanisme et la Renaissance. La production céréalière s’accrut, de nouvelles terres furent défrichées. Surtout il promut la liberté religieuse. Bien que catholique, soucieux de ne pas provoquer dans son royaume des guerres de religion, il permit l’exercice de tous les cultes. Les minorités religieuses, protestants et juifs, ne furent pas inquiétées. Déjà Sigismond en 1573 avait proclamé la liberté de conscience. La Pologne-Lituanie apparut ainsi comme un havre de paix : les persécutés, en raison de leur confession, vinrent s’y réfugier. Enfin Étienne Bathory consolida l’étendue de son territoire en prenant en 1582, à Ivan le Terrible, la Livonie. Mais l’Union était fragile. La noblesse exploitait de vastes territoires travaillés par une paysannerie de serfs asservis sans retenue. Cette même noblesse tentait avec succès de limiter le pouvoir royal en sacrifiant l’intérêt général à leurs intérêts provinciaux. Elle refusait de participer à l’effort financier de guerre, empêchant la création d’une armée nationale ce qui obligeait le roi à recourir à des mercenaires pour défendre les frontières. Or face à ce pouvoir royal affaibli, la Russie au même moment prônait l’autocratie et la toute puissance du pouvoir tsariste. La Pologne-Lituanie se préparait ainsi à des lendemains difficiles. J’espère que tu as passé une bonne fête de Roch Hachana. C’est en principe l’an 5780, que tu peux aussi interpréter, puisque la création du monde remonte à bien plus loin, comme le temps passé depuis le début de la création continue de la mémoire juive. Toujours, je pense à toi, Je t’aime,
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Naissance du concept d’existence
satinvelours a répondu à un(e) sujet de satinvelours dans Philosophie
[Ainsi le rêve n’est pas une activité de la conscience, c’est une activité d’une autre partie du psychisme que la psychanalyse appelle l’inconscient. La conscience est forclose. Tout discours par définition, même explicatif, c’est la nature même du concept, c’est de découper les choses qui en soi se donnent d’une façon informe et diffuse. Penser c’est découper, d’où la métaphore du boucher chez Platon. Toute théorie découpe le réel, une certaine réalité. Nous avons besoin de cela pour penser les choses. La psychanalyse va découper le psychisme, va opposer des instances, l’inconscient, le conscient, pour nous permettre de comprendre une réalité vécue d’une façon diffuse. Est-ce que cela veut dire que dans la réalité ces barrières étanches existent ? Certainement pas. Donc notre très grande habitude de découper, d’analyser, de relier les choses d’une façon logique, du moins dans notre culture, ne peut pas ne pas induire des effets en retour dans des couches beaucoup plus profondes, c’est-à-dire dans des couches inconscientes. Bien sûr que dans la réélaboration du rêve il y a des choses logiques. Mais si l’on se réfère vraiment à la psychanalyse on sait aussi de ce fait que la logique du rêve, plus exactement les moments du rêve qui nous apparaissent comme étant logiques ne sont pas le rêve primitif. Ce sont le fruit du travail d’une réélaboration du rêve. Le contenu patent du rêve, ce dont nous pouvons avoir mémoire, a retravaillé, réaménagé, réélaboré, donc bien souvent en réinjectant des exigences logiques, ce qui est le rêve primitif, c’est-à-dire le contenu latent qui, lui, étant au plus près de la fiction n’a rien de logique. Donc toujours ce travail de réélaboration des choses à l’intérieur même de la théorie psychanalytique.] -
Naissance du concept d’existence
satinvelours a répondu à un(e) sujet de satinvelours dans Philosophie
Pour-soi signifie donc conscience, conscience positionnelle, être une conscience est par définition ne jamais pouvoir être de l’ordre des choses. C’est donc se saisir non pas sur le mode de l’en-soi, mode des choses, mais sur le mode justement opposé qui sera le mode du pour-soi. Pour-soi signifie donc conscience, conscience positionnelle, c’est-à-dire toute conscience est conscience de quelque chose. La conscience vide n’existe pas. Toute conscience se saisit au travers de son activité de représentation, c’est ce que signifie la célèbre phrase de Husserl « Toute conscience est conscience de quelque chose ». Nous ne pourrons en définitive nous saisir que comme conscience, c’est-à-dire comme des pour-soi et comme une conscience qui n’est pas en-soi, qui n’est pas une chose, qui n’est pas comme le voudrait Descartes une substance, mais comme le veulent les phénoménologues une activité incessante. Ma conscience n’est pas autre chose que l’ensemble des processus conscients qui la constituent. Si ces processus viennent à être suspendus, par exemple dans le sommeil, on peut dire littéralement que j’ai perdu ma conscience ou que je n’ai plus de conscience. -
« Boire un grand bol de sommeil noir... »
satinvelours a répondu à un(e) sujet de satinvelours dans Littérature
El poeta dice la verdad Quiero llorar mi pena y te lo digo para que tú me quieras y me llores en un anochecer de ruiseñores, con un puñal, con besos y contigo. Quiero matar al único testigo para el asesinato de mis flores y convertir mi llanto y mis sudores en eterno montón de duro trigo. Que no se acabe nunca la madeja del te quiero me quieres, siempre ardida con decrépito sol y luna vieja. Que lo que no me des y no te pida será para la muerte, que no deja ni sombra por la carne estremecida. Traduction : André Belamich Le poète dit la vérité Je veux pleurer ma peine et te le dire pour que tu m’aimes et pour que tu me pleures par un long crépuscule de rossignols où poignard et baisers pour toi délirent. Je veux tuer le seul témoin, l’unique, qui a pu voir assassiner mes fleurs, et transformer ma plainte et mes sueurs en éternel monceau de durs épis. Fais que jamais ne s’achève la tresse du je t’aime tu m’aimes toujours ardente de jours, de cris, de sel, de lune ancienne, car tes refus rendus à mes silences se perdront tous dans la mort qui ne laisse pas même une ombre à la chair frémissante. Il est évident que le temps a manqué au poète assassiné pour donner plus d’ampleur à sa dernière œuvre en vers. Les Sonnets sont le dernier éclat, poignant, de son génie créateur. André Belamich. Poésies IV -
Lettre 59-7 17 septembre 2019 Samuel, XVI siècle L’Empire chérifien Les Ottomans dont la puissance politique s’étendait sous Soliman le Magnifique de la Mésopotamie jusqu’à l’Algérie en passant par les Balkans, le Hedjaz (La Mecque, Médine) et une partie du Yémen tentèrent de s’emparer du Maroc porte ouverte sur l’Espagne. Après sa conquête par les Arabes à la fin du VII siècle et sa conversion à l’islam, le Maroc sut toujours défendre son autonomie. Rappelons que c’est le chef berbère Tariq ibn Ziyad qui engagea la campagne d’Espagne au début du VIII siècle (lettre 47-2) occupant notamment l’Andalousie. Puis du XI au XIII siècles les dynasties berbères marocaines des Almoravides (lettre 52) puis des Almohades (lettre 55) consolidèrent leurs possessions dans la péninsule ibérique tout en étendant leur pouvoir sur une partie de l’Algérie et des royaumes du sud-marocain. Avec la Reconquista (lettre 56) puis la prise de Grenade (lettre 58-2) les Berbères et les Arabes durent refluer d’Espagne vers le Maroc. Ensuite à partir du XV siècle les Portugais commencèrent à établir des comptoirs sur la façade Atlantique du Maroc : Tanger, Arzila, Azemmour, Safi, Mazagan (El-Jadida), Aguz (Souira Guedima), Anfa (Casablanca), Mogador (Essaouira) Santa Cruz do Cabo de Aguer (Agadir). Cet affaiblissement du Maroc aurait dû permettre aux Ottomans de conquérir le pays. Mais une famille marocaine d’origine arabe, les Saadiens, arrivèrent au pouvoir en 1511 en la personne de Al-Qâ’im bi-’Amr Allah (celui qui exerce la loi de Dieu). Ainsi naquit la dynastie chérifienne du Maroc, chérifienne car les Saadiens se disaient descendants du Prophète (un chérif est un descendant de Mahomet par sa fille Fatima). En 1554 le fils cadet du fondateur de la dynastie, Mohammed ech-Cheikh, étendit son autorité sur tout le pays. Réorganisant l’armée il commença à reprendre aux Portugais leurs comptoirs à l’exception de Mazagan, Tanger et Ceuta (comptoir situé sur la Méditerranée). Puis il fit face à l’attaque lancée contre lui en 1554 par le Pacha d’Alger commandité par Soliman. Aidé par les Espagnols qui, à partir d’un comptoir installé en Algérie, à Oran, prirent à revers l’armée ottomane (Charles Quint ne voulait pas laisser les Turcs s’implanter au Maroc afin de ne pas se retrouver attaqué sur deux fronts : au sud de l’Espagne et au nord des Balkans), Mohammed ech-Cheikh repoussa les Ottomans. Furieux Soliman ordonna son assassinat. Le berlebey d’Alger stipendia des assassins qui décapitèrent Mohammed ech-Cheikh. Sa tête fut exposée sur les remparts de Constantinople mais cette intimidation ne fit que renforcer les Marocains dans leur détermination à résister aux Turcs. La guerre de succession qui suivit la décapitation du sultan amena au pouvoir Ahmed IV al-Mansour (règne : 1578-1603), l’un des fils de Mohamed ech-Cheikh, sous le pouvoir duquel la dynastie chérifienne atteignit son apogée. 1578 (début du règne d’al-Mansour) : cette année-là, le 4 juillet (lettre 59-5) eut lieu la bataille d’Alcaçar-Quivir appelée aussi bataille des Trois Rois. En effet s’y affrontèrent Sébastien Ier, roi du Portugal, le chérif régnant du Maroc : Abd el-Malek (frère de Mohamed ech-Cheikh) et le prétendant au sultanat, rival de ech-Cheikh, son neveu Mohamed al-Mutawakkil petit-fils du fondateur de la dynastie, allié à Sébastien. D’où le nom de la bataille : Trois Rois. Au cours de l’affrontement les trois Rois moururent ce qui permit à al-Mansour de prendre le pouvoir. Le sultan, s’inspirant des méthodes ottomanes, construisit une armée puissante qui le fit respecter par toute L’Europe jusqu’aux sultans de Constantinople. Fort de sa puissance, en 1590, il lança son armée commandée par un général brillant, l’ibérique Djouder à l’assaut de l’Empire songhaï, situé au sud du Maroc, correspondant au Mali actuel. Après avoir traversé le Sahara, l’armée marocaine affronta l’armée songhaï au bord du Niger en 1591, entre Tombouctou et Gao. Djouder gagna la bataille ce qui permit à Ahmed al-Mansour d’étendre son royaume sur toute la vallée moyenne du Niger et de contrôler le commerce du sel, de l’or et des esclaves qui transitait par cette vallée. Ainsi fut constitué l’Empire chérifien. Al-Mansour fit construire à Marrakech, après la bataille des Trois Rois, le luxueux palais El Badi (Palais de l’Incomparable) sur le modèle des anciennes résidences de l’Andalousie musulmane. Il y recevait les ambassades venues d’Europe et de Turquie. Il ne reste aujourd’hui de ce palais qu’une immense esplanade aménagée en jardins et en vergers, entourée de murailles. Bravo pour tes excellentes notes en mathématiques. Je suis heureux de constater que tu as su assimiler les principes du raisonnement mathématique. Plus tard tu transmettras à ton tour ce savoir. Je vois que tu as, face à toi, des Russes forts en mathématiques. Ce ne peut être que stimulant pour toi. Je pense à toi, je suis heureux que tu te plaises à Moscou. Je t’aime, Je t’embrasse
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Lettre 59-6 14 septembre 2019 Samuel, XVI siècle Le moment ottoman Rappel En 1453 (voir lettre 58-4), le 29 mai, l’ottoman Mehmet II s’empara de Constantinople. Le basileus (mot grec qui désignait les empereurs romains d’Orient) Constantin XI mourut les armes à la main : il était le 92ème empereur à régner après Constantin le Grand, le fondateur de la ville. Son vainqueur prit ce jour-là le nom de Mehmet Fatih, « Mehmet le Conquérant ». Le soir même ce dernier pénétra à cheval dans l’église Sainte-Sophie, perle de la chrétienté, construite neuf siècles auparavant par l’empereur Justinien, il y fit réciter une prière musulmane. Sur le toit de l’édifice le Croissant fut hissé, en remplacement de la Croix. [Le Croissant est un symbole dont l’apparition précéda l’avènement de l’Islam. Il est lui-même d’origine byzantine et grecque. Les Turcs l’adoptèrent, puis ce symbole, du fait des conquêtes ottomanes, finit par devenir un symbole musulman. La Croix est le symbole des chrétiens] Les Ottomans (voir lettre 57) après avoir conquis l’Anatolie, franchirent le détroit des Dardanelles en 1354, prenant ainsi pied en Europe. Ils dévastèrent la Thrace puis ils s’emparèrent de la Serbie lors de la bataille du Kosovo (dite encore bataille des Merles) en 1389. Cette bataille resta jusqu’à nos jours dans la mémoire serbe comme la fin de leur indépendance et le début de la « nuit ottomane ». Après la Serbie les Ottomans conquirent la Bosnie entre 1462 et 1466, puis l’Herzégovine en 1481. Entre-temps ils soumirent le duché d’Athènes en 1456 puis la Morée (Péloponnèse) en 1460. Sélim Ier (règne : 1512-1520) Sélim Ier, dit le Terrible ou le Cruel, prit le pouvoir en 1512, poussant son père Mehmet II à l’abdication, tuant tous ses concurrents, frères et neveux. En 1516 il attaqua les Mamelouks qui détenaient la Syrie et l’Égypte. En 1517 le dernier sultan mamelouk est exécuté, l’Égypte devint ottomane ainsi que la Syrie. La Mecque et Médine, hauts lieux saints musulmans, passèrent sous administration ottomane. Soliman le Magnifique (règne : 1520-1566) Soliman, le fils de Sélim Ier fit de l’Empire ottoman l’une des plus grandes puissances de l’Europe orientale. Selon la tradition il descendait de Genghis Khan par sa mère (la fille du khan de Crimée). En 1521 il s’empara de Belgrade, puis en 1522 de l’île de Rhodes. Il soumit la majeure partie de la Hongrie après la victoire de Mohacs en 1526. En 1529 il assiégea Vienne. Mais il fut repoussé par Ferdinand, le frère de Charles Quint. Il se redéploya du côté de l’Orient conquérant l’Anatolie orientale, l’Azerbaïdjan, puis il lança plusieurs attaques contre la Perse. En 1554 un traité de paix mit fin aux campagnes de Soliman dans cette région. Les Perses conservèrent la majeure partie de leur territoire mais ils durent céder à Soliman Bagdad, la Mésopotamie et les embouchures du Tigre et de l’Euphrate sur le golfe persique. Enfin il étendit son influence à l’ouest de l’Égypte. En 1541 la Tripolitaine (Libye), la Tunisie et l’Algérie étaient devenues des provinces de l’Empire. Sélim II (règne : 1566-1574) Le fils de Soliman et de Roxelane (d’origine russe, dite la Joyeuse, qui sut séduire Soliman en lui chantant des airs slaves) s’empara de Chypre en 1570 mais il fut vaincu peu après lors de la bataille de Lépante en 1571 (voir lettre 59-5). Cette défaite est considérée comme la fin de l’expansion territoriale ottomane. Mourad III (règne : 1574-1595), Mehmet III (règne : 1595-1603) A partir du règne du fils de Sélim II, Mourad III, les mères du sultan et les femmes du harem commencèrent à exercer le pouvoir, le sultan s’adonnant de plus en plus aux plaisirs de la gestion du harem. Ce comportement initia le lent déclin de la puissance ottomane. L’Empire Au sommet de l’Empire régnait le sultan. Il se pensait élu de Dieu, « l’ombre de Dieu sur terre », destiné à régner sur le monde, successeur et héritier de l’empire byzantin. Tout et tous (200 millions de sujets) lui appartenaient. Quiconque travaillait un lopin de terre n’en avait que l’usufruit. Il possédait droit de vie et de mort sur chacun. Dans son esprit il avait la charge de protéger et de conduire ses millions de sujets quelles que soient leur nationalité (on compta jusqu’à 73 nationalités) et leur religion. Si l’islam était reconnu comme la seule religion vraie que tous devaient respecter, chacun pouvait néanmoins exercer le culte de son choix, à condition, s’il n’était pas musulman, d’être discret, d’accepter certaines marques de sujétion (l’habit notamment), de payer un impôt spécifique (nous retrouvons là le statut du dhimmi). Le sultan vivait dans son immense palais de Topkapi à Constantinople dominant la Corne d’Or, la mer de Marmara et le Bosphore. Il y demeurait avec ses milliers de serviteurs, ses épouses et ses centaines de concubines gardées par les eunuques dans le harem. Il gouvernait grâce à son conseil appelé le divan, ce mot perse signifiant : bureau. Il envoyait aux quatre coins de l’Empire ses décrets royaux appelés firmans. Il était secondé par le grand Vizir. Les fonctionnaires chargés de gérer l’Empire formaient un corps spécifique : les askers, « esclaves du sultan ». Tous les 6 ou 8 ans les soldats du sultan se rendaient en terre chrétienne conquise (essentiellement les Balkans) pour enlever des garçons de 8 à 14 ans. Ces derniers étaient ensuite circoncis, convertis, placés et éduqués dans des familles turques. Les plus physiques entraient dans l’armée et devenaient des janissaires (soldats de l’armée ottomane). Les autres entraient dans l’administration. Certains devinrent vizirs. Hormis les askers, tous les autres sujets de l’empire, le reaya (le troupeau), étaient soumis à l’impôt. L’Empire était divisé en provinces, chacune dirigée par un gouverneur, le beylerbey. La plupart d’entre elles gardèrent leurs pratiques, leurs lois et leur religion. Les provinces les plus éloignées réussirent à garder leur autonomie comme la Crimée ou encore la Valachie et la Moldavie (deux provinces qui formèrent plus tard la Roumanie). A partir du 17ème siècle les janissaires d’Alger obtinrent le droit d’élire leur propre chef : le dey. A partir du 18ème siècle le bey (placé sous l’autorité d’un belerbey) de Tunis fonda sa propre dynastie. Dans de tels cas le rattachement à l’Empire ne tenait plus qu’au paiement d’un tribut. Fort de sa diversité humaine et de son rayonnement commercial l’Empire produisit une civilisation brillante. Le grand architecte de Soliman, Sinian (1489-1588) construisit les plus belles mosquées du monde dont la Süleymaniye (érigée en l’honneur de Soliman). L’un de ses élèves construisit la célèbre Mosquée bleue. Près de la charia, la loi de l’islam, Mehmet II puis Soliman fondèrent un remarquable ensemble de lois séculières adaptées aux populations de l’Empire, le kanun, ce qui valut à Soliman cet autre qualificatif : le Législateur. De grands poètes laissèrent des œuvres notables tels Fuzuli (1483-1556) ou Baki (1526-1600). Un certain art de vivre aristocratique se dégagea lentement. L’élite s’adonna à la culture des fleurs, dont spécialement les tulipes, ou encore elle mit en vogue le breuvage du café (venu du Yémen) breuvage qui devait conquérir le monde entier. Fin du fin l’attitude la plus élégante consistait à savoir contempler le lever ou le coucher du soleil, dans la paix et l’inaction...Cet art de vivre s’appelait : le keyf. J’espère que tu t’acclimates bien à Moscou. Je vois que les moscovites sont déjà devenus curieux de ton art de jouer de la trompette en venant t’écouter le samedi soir. Je t’aime, Je pense toujours à toi,
