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Tout ce qui a été posté par satinvelours
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« Boire un grand bol de sommeil noir... »
satinvelours a répondu à un(e) sujet de satinvelours dans Littérature
Je vous suis reconnaissante d’avoir pris sur votre temps qui, je l’ai compris, vous est compté pour cette petite analyse de ces poèmes et d’y avoir placé le Cántico spiritual. Je vous remercie de l’intérêt porté aux poèmes que je place ici. Vos analyses sont attendues et toujours bienvenues. -
Le mouvement des Gilets jaunes réactive l’idée de Révolution. Cet espoir ou ce mythe « la révolution » a inspiré toute une partie de la société française jusqu’à la victoire de François Mitterrand en 1981. Le virage de 1983 puis le cynisme des socialistes a tué le mythe. Il y a certes encore quelques réminiscences avec les ouvrages notamment de Besancenot et de...Macron (la révolution!!!). Rien à voir avec le mythe qui inspira les esprits depuis le 18 ème siècle jusqu’en 1983. La « violence » du mythe a tout de même resurgi et est entretenue dans des mouvements marginaux animés par l’idée anarchiste (l’insurrection qui vient ) ou l’idée terroriste (Islam). A cet égard le terrorisme islamiste a empêché l’émergence du terrorisme nihiliste. Lequel couve et apparaîtra lorsque le terrorisme islamiste aura été éradiqué. A moins que les Français se réapproprient ce mythe constitutif de leur histoire, de leur République, de leur culture, de leur être même : la Révolution. A moins qu’au lieu de se résigner à la collaboration avec une culture libérale imposée par les vainqueurs de 45 ils décident de résister.
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Théorie de la relativité : éléments
satinvelours a répondu à un(e) sujet de aliochaverkiev dans Sciences
On suppose bien sûr que A et B sont deux points fixes du train. Si maintenant vous installez un tapis roulant à l’intérieur du train, entre A et B, vous ne mettrez pas le même temps pour aller de A vers B et de B vers A. Mais quelle soit la vitesse relative du train les temps que vous mettrez pour aller de A en B puis de B en A seront les mêmes. Ce qui important de voir c’est que les événements que vous créez à l’intérieur du train ne vous permettent pas pour autant de savoir si le train est au repos ou en mouvement par rapport à un autre référentiel. Ici, si vous notez les temps A-B et B-A ils seront les mêmes quelle que soit la vitesse relative (constante, rectiligne) du train par rapport à un autre référentiel. Bien sûr vous pouvez modifier la vitesse du tapis. Et noter les nouveaux temps. Mais ceux-ci resteront les mêmes quelque soit la vitesse relative (constante, rectiligne) du train par rapport à un autre référentiel (inertiel). -
Théorie de la relativité : éléments
satinvelours a répondu à un(e) sujet de aliochaverkiev dans Sciences
Oui je vois. Vous pensez que la vitesse (rectiligne, constante) agit sur les événements internes au référentiel considéré. Votre pensée est loin d’être illégitime car elle a occupé des années durant les réflexions de Galilée. Ce dernier posait à ses interlocuteurs la question suivante « Je suis dans un bateau, perdu au milieu de l’océan, dans un brouillard très épais. Je ne puis rien voir autour de moi, je n’ai pas de repère extérieur. La mer est calme, pas de vent. Le navire se déplace en ligne droite (on suppose nulle l’action de la rotondité de la terre et de sa rotation) et à vitesse constante. Un marin laisse tomber une pierre du haut du mât : où cette pierre va-t-elle tomber? » Si la vitesse du bateau a une action quelconque la pierre tombera en des lieux différents du pont et il sera ainsi possible de calculer sa vitesse. Mais la pierre tombe toujours au pied du mât quelle que soit la vitesse du bateau. Celle-ci n’a aucune action sur la pierre. Galilée ne réalisera pas cette expérience mais ceux qui viendront après lui, si [Pierre Gassendi en 1662 fera des expériences équivalentes]. Si nous disons aujourd’hui que la vitesse n’a aucune action sur n’importe quel événement interne au dit référentiel c’est en vertu de l’expérience. Il faut bien voir qu’un physicien n’est pas dogmatique. A votre suggestion : est-ce que la vitesse du train a une action sur les événements intérieurs au train ? le physicien ne va pas vous dire « non » a priori. Il va faire des expériences. En l’occurrence l’expérience montre que le voyageur dans le train mettra autant de temps pour aller de A à B qu’il en mettra pour aller de B en A [A et B étant deux points du train] et ce quelle que soit la vitesse du train (constante et rectiligne) par rapport à un autre référentiel. Ce n’est pas une question d’autorité subjective c’est la conséquence de l’expérience. Vous réagissez peut-être ainsi car il ne vous a pas échappé que certains « physiciens » auto déclarés sont péremptoires « Ceci est vrai, c’est ainsi, ceci est faux c’est ainsi. Ce principe est absolu », etc. etc. Non un physicien sait que tout ce qu’il affirme n’est jamais fondé que sur l’expérience et que, si un jour une expérience met en défaut ses postulats, il les remettra en cause. Là, en l’occurrence aucune expérience n’a permis encore aujourd’hui de montrer que la vitesse relative (constante , rectiligne) d’un référentiel par rapport à un autre agit sur les événements internes au dit référentiel. Ce qui vous trouble c’est l’action de votre intuition. Intuitivement vous vous dites : ce n’est pas possible que la vitesse du référentiel n’agisse pas sur les événements internes au dit référentiel. En physique souvent les événements observés vont à l’encontre de notre intuition. Les paradoxes de la conjugaison engendrée par les deux postulats posés par Einstein dans l’élaboration de la relativité vont aussi contre notre intuition. La seule manière de passer outre notre intuition c’est de faire des expériences qui vont nous montrer que ce qui est contre intuitif est pourtant vrai (vrai dans le cadre de l’expérience, pas vrai en absolu, attention la science n’est pas une religion, elle est capable de remettre en cause ses principes, ses postulats). -
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Théorie de la relativité : éléments
satinvelours a répondu à un(e) sujet de aliochaverkiev dans Sciences
Oui je crois voir ce qui vous échappe. Sortons de l’exemple de la lumière. Supposons que vous soyez un voyageur et que vous déplaciez de A vers B puis de B vers A. Et bien que le train soit à l’arrêt ou que le train se déplace en ligne droite à une vitesse constate, vous mettrez le même temps pour faire le parcours. -
Théorie de la relativité : éléments
satinvelours a répondu à un(e) sujet de aliochaverkiev dans Sciences
Je pense aussi que vous vous méprenez sur la vitesse (constante, en ligne droite), vous pensez que c’est une donnée absolue. Non la vitesse est toujours relative (sauf la vitesse de la lumière). Cela signifie que, si vous n’avez aucun repère extérieur, vous ne pouvez pas savoir si vous avez telle ou telle vitesse par rapport à un autre référentiel. Je pense que vous vous voyez à bord d’un vaisseau spatial, qui a une vitesse relative v par rapport à un autre vaisseau (constante, rectiligne) et vous vous dites : je le sens bien que j’ai telle vitesse. Non vous ne pouvez pas le « sentir », en faire l’expérience. L’accélération est une valeur absolue, pas la vitesse (constante, rectiligne). -
Théorie de la relativité : éléments
satinvelours a répondu à un(e) sujet de aliochaverkiev dans Sciences
Je n’ai pas très bien compris votre post sur la lumière. Mais je vais essayer de vous répondre. Si le signal lumineux est émis depuis le train là impossible de savoir si vous êtes en mouvement relatif par rapport à un autre référentiel inertiel (le talus ou un autre train). Puisque cet événement, émission d’un rayon de lumière à l’intérieur même du train, est indépendant bien sûr, dans son déroulé, de la vitesse relative d’un autre référentiel. Maintenant supposons que l’impulsion lumineuse provienne d’un point spatial quelconque. Et que cette impulsion soit unique. Là non plus impossible de savoir si vous êtes en mouvement relatif par rapport au référentiel d’où serait issu cette impulsion ; pourquoi ? Parce que la vitesse de la lumière est indépendante de sa source, ou plus concrètement la lumière a une vitesse invariante par rapport aux référentiels inertiels quels que soient leur vitesse relative (c’est cela qui est anti-intuitif, c’est cela la conséquence étonnante de l’invariance de la vitesse de la lumière dans le vide). En revanche supposons que la source lumineuse soit clignotante. Alors là, oui, par rapport au point source du clignotement vous saurez si vous êtes en mouvement ou pas par rapport au référentiel qui diffuse la lumière. Votre difficulté c’est que vous vous mettez toujours dans la peau d’un observateur qui observe le mouvement du train. C’est cela qui vous empêche de bien comprendre les choses. Il faut commencer par vous dire que non, vous n’observez pas le train en mouvement, mais vous êtes un observateur qui est dans le train et qui ne voit rien de ce qui se passe à l’extérieur. -
« Boire un grand bol de sommeil noir... »
satinvelours a répondu à un(e) sujet de satinvelours dans Littérature
Llagas de amor Esta luz, este fuego que devora, este paisaje gris que me rodea, este dolor por una sola idea, esta angustia de cielo, mundo y hora, este llanto de sangre que decora lira sin pulso ya, lúbrica tea, este peso del mar que me golpea, sste alacrán que por mi pecho mora, son guirnalda de amor, cama de herido, donde sin sueño, sueño tu presencia entre las ruinas de mi pecho hundido. Y aunque busco la cumbre de prudencia me da tu corazón valle tendido con cicuta y pasión de amarga ciencia. Traduction Jacky Lavauzelle Plaies d’amour Cette lumière, ce feu qui dévore, Ce paysage gris tout autour de moi, Cette douleur pour une seule idée, Cette angoisse du ciel, du monde et du temps, Ces pleurs de sang qui décorent Une lyre sans pouls, torche lascive, Ce poids de la mer qui me frappe, Ce scorpion qui vit, lové dans ma poitrine, Ce sont guirlande d’amour, lit de malheur, Où sans rêver, je rêve ta présence Parmi les ruines de ma poitrine engloutie. Et pendant que je cherche le sommet de la prudence Ton cœur ne me donne que des vallées envahies De ciguës et la passion de l’amère science. Les sonnets de l’amour obscur, écrits entre 1935 et 1936 sont restés presque cinquante ans dans l'obscurité. -
« Boire un grand bol de sommeil noir... »
satinvelours a répondu à un(e) sujet de satinvelours dans Littérature
Deseo Sólo tu corazón caliente, Y nada más. Mi paraíso, un campo Sin ruiseñor Ni liras, Con un río discreto Y una fuentecilla. Sin la espuela del viento Sobre la fronda, Ni la estrella que quiere Ser hoja. Una enorme luz Que fuera Luciérnaga De otra, En un campo de Miradas rotas. Un reposo claro Y allí nuestros besos, Lunares sonoros Del eco, Se abrirían muy lejos. Y tu corazón caliente, Nada más. Traduction Désir Rien que ton cœur brûlant, Et rien d’autre. Mon paradis : un champ Sans rossignols Ni lyres, Avec un ruisseau discret Et une petite source. Pas de vent qui éperonne Les frondaisons, Ni d’étoile qui veuille Être une feuille. Une immense clarté Qui serait Le ver luisant D’une autre Dans un champ de Regards brisés. Un lumineux repos Et là, tous nos baisers, Grains de beauté sonores De l’écho, Écloraient au loin. Et puis ton cœur brûlant, Et rien d’autre. Deseo fait partie de son premier recueil : De « Libro de poemas » dédié à son frère. A mi hermano Paquito . Dans ce poème « Deseo » (« Désir »), de 1920, Lorca invente la discontinuité entre l’objet et sa représentation, cette anacoluthe mentale – salto ecuestre , saut ou bond équestre, comme il l’appelle –, profonde, structurelle, qui métamorphosera tous ses poèmes en floraisons métaphoriques d’un secret toujours tu. (Poésies II). -
Je vais reprendre ici l’histoire des nombres complexes. Euler (1707-1783) confronté à ces nombres étranges, négatifs sous le radical (radicandes négatifs donc) les qualifia d’imaginaires. Il proposa de représenter par la lettre i l’expression √-1. Cette écriture simplifiée lui permit de trouver une étonnante relation entre les fonctions trigonométriques et les fonctions exponentielles. cos ɵ + i sin ɵ = e^iɵ Il recourut pour cela au développement de Taylor amendé en 1742 par les travaux du mathématicien anglais Colin MacLaurin. Aujourd’hui nous n’avons plus besoin de recourir à ces développements pour établir cette égalité mais Euler ne disposait pas du matériel mathématique dont on dispose aujourd’hui. Actuellement nous procédons comme il suit. f(ɵ) = cos ɵ + i sin ɵ f(ɵ’) = cos ɵ’ + i sin ɵ’ On sait que f(ɵ) x f(ɵ’) = cos ( ɵ + ɵ’) + i sin ( ɵ + ɵ’) = f( ɵ + ɵ’) [Multiplication des modules ici égaux à 1 et somme des arguments – cours de terminales S] Cette propriété vérifie celle des exponentielles. Par ailleurs : f’ ( ɵ ) = - sin ɵ + i cos ɵ = i (cos ɵ +i sin ɵ ) = i f( ɵ ) Donc f est solution de l’équation différentielle y’ = iy d’où f( ɵ ) = e^iɵ et cos ɵ + i sin ɵ = e^iɵ Cette équation est un vrai bijou saluée comme telle par Penrose. Il reste maintenant à voir comment Euler a procédé pour établir cette égalité.
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Théorie de la relativité : éléments
satinvelours a répondu à un(e) sujet de aliochaverkiev dans Sciences
Pour passer des cordonnées du référentiel R au référentiel R’ et inversement Einstein va suivre des raisonnements obscurs où il introduit des fonctions arbitraires qui font penser qu’il avait peut-être eu connaissance des transformations de Lorentz (établies en 1905) transformations qui permettent justement de passer des coordonnées d’un référentiel inertiel à un autre en mouvement par rapport au premier. Toujours est-il qu’il abandonnera en 1907 sa démonstration de 1905. A l’issue de son raisonnement il trouve les relations suivantes : t’ = (t- vx/c²)/ racine de 1- (v/c)² x’ = (x-vt)/ racine de 1-(v/c)² y’ =y z’ = z (où v est la vitesse du référentiel R’ par rapport à R et où c est la vitesse de la lumière dans le vide) Relations qui ne sont autres que les transformations de Lorentz (établies non pas dans le cadre de la relativité bien sûr, mais établies, avec Poincaré, pour laisser invariantes les équations de Maxwell). Il n’est pas nécessaire de détailler pour le moment ces équations, ni d’en donner le sens. Je reviendrai sur ces relations ultérieurement. Continuons de lire l’article de 1905. -
Dans la Critique de la raison pure Kant poursuit deux objectifs : montrer les limites de l’exercice de la raison pure quand elle s’égare dans la spéculation hors sol (la métaphysique) mais surtout répondre à cette question: comment peut-on avoir des connaissances a priori (avant toute expérience) ? Il faut tout de même faire attention. Kant affirme que toute connaissance, d’un point de vue chronologique, commence avec l’expérience. « Nulle connaissance ne précède l’expérience » écrit-il. « Mais toute connaissance commencée dans l’expérience pourrait bien contenir, in fine, des connaissances issues du seul esprit » Question : comment ces connaissances, a priori, nous viennent elles ? « Il existe une science, la métaphysique dont l’intention finale est de traiter du problème de Dieu, de la liberté et de l’immortalité mais sa méthode est dogmatique cad qu’elle s’engage dans cette étude sans examen préalable des réels pouvoirs de la raison pure » [critique : détermination de ces réels pouvoirs] Comme la métaphysique utilise des concepts face auxquels il n’existe aucun objet donné par aucune expérience possible le métaphysicien ne risque pas d’être contredit. La métaphysique s’égare par mimétisme avec le raisonnement mathématique qui paraît lui aussi être « hors sol ». Mais Kant va montrer que les mathématiques ne sont pas l’effet du seul exercice de la raison pure car pour lui les objets mathématiques se pensent d’abord dans les formes pures de l’intuition que sont l’espace et le temps. Il faut remarquer que Kant divise en deux « continents » les facultés humaines : celles qui dérivent de la sensibilité (qui contient les forme pures de la sensibilité ou de l’intuition que sont l’espace et le temps) et celle qui dérivent de l’esprit, de l’entendement (faculté de former des concepts) et de la raison pure. D’un côté la sensibilité, de l’autre l’esprit. Ces deux mondes en s’unissant donnent les connaissances. Sans la sensibilité (la perception) pas de connaissance, sans l’entendement (l’esprit) pas de connaissance non plus. C’est la combinaison des deux qui donnent les connaissances.
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Théorie de la relativité : éléments
satinvelours a répondu à un(e) sujet de aliochaverkiev dans Sciences
Le jeune Einstein a d’abord souligné la relativité des durées et des longueurs mais il n’est pas encore rentré dans l’exposition des conséquences de son acte fondamental : poser ensemble les deux principes de relativité et d’invariance de la vitesse de la lumière dans le vide. Il va maintenant passer à une autre étape de son raisonnement. Soit deux repères R et R’, de coordonnées x,y, z et t pour R et de coordonnées x’,y’, z’ et t’ pour R’. R’ est animé d’une vitesse constante v par rapport à R. Soit un événement spatial lumineux figuré par un point M (la position d’un photon par exemple). M a pour coordonnées dans R, x, y, z et t et dans R’, x’,y’, z’ et t’. Si l’on connaît les cordonnées x, y , z et t de M dans R peut-on en déduire ses coordonnées x’, y’, z’ et t’ dans R’ ? Nous avons vu plus haut que t ne pouvait pas être égal à t’, qu’il n’existe pas de temps universel. Nous sommes donc obligés d’avoir désormais quatre coordonnées pour localiser absolument un événement. Remarquons qu’avant Einstein, la quatrième coordonnée, le temps, existait déjà. Mais comme le temps était universel c’était une variable dont on pouvait se débarrasser. Il suffisait d’écrire des équations paramétrées en t puis de supprimer la variable t en remplaçant sa valeur dans une équation dans l’autre. Les parents dont les enfants sont en terminales S savent bien cela. Dans l’étude du mouvement d’un objet lancé à une vitesse v(0) à partir d’un point spatial, nous trouvons deux équations, l’une selon l’axe des y, l’autre selon l’axe des x dans lesquelles apparaît la variable t. Il suffit de remplacer t dans une équation par sa valeur dans l’autre pour obtenir l’équation du mouvement de l’objet sans référer à t. Ici ce n’est plus possible d’agir ainsi car t n’est plus égal à t’. Avant de continuer citons quelques extraits de l’exposé d’Einstein pour prendre connaissance de son style étonnant : « Plaçons deux systèmes de coordonnées, c’est-à-dire deux séries de trois axes rigides mutuellement perpendiculaires tous issus d’un point… Soit une règle rigide et un certain nombre d’horloges dans chaque système, les tiges et les horloges dans chacun étant identiques. Soit un point initial de l’un des systèmes animé d’un vitesse v...et la vitesse étant communiquée aux axes, aux tiges et aux horloges dans le système... » [C’est avec une certaine malice que je cite ces extraits car, si je n’avais pas dit que c’était Einstein lui-même qui avait écrit ces textes, nul doute que le « savant » du forum, shooté aux revues scientifiques et au vidéos you-tube écrites et tournées pour les « innocents » se serait gaussé d’un tel style] -
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« Boire un grand bol de sommeil noir... »
satinvelours a répondu à un(e) sujet de satinvelours dans Littérature
C’est toujours avec un plaisir non dissimulé, et un grand intérêt que je lis chacune de vos interventions. Vous avez toujours quelque chose à nous faire partager. Pour tout cela je vous remercie. Je ne suis pas hispanisante, je ne suis qu’hispanophile. La poésie espagnole m’a toujours interpellée, elle recèle des merveilles. -
« Boire un grand bol de sommeil noir... »
satinvelours a répondu à un(e) sujet de satinvelours dans Littérature
Je ne peux qu’abonder dans votre sens. S’il ne tenait qu’à moi, je ne proposerais aucune traduction. La traduction ne permet pas de goûter la sonorité de la langue, d’entendre résonner le claquement des talons des danseurs de flamenco, d’écouter couler le Guadalquivir, la tristesse et la nostalgie du Cante jondo, la beauté des Sonetos del amor obscuro… Traduire c’est trahir. Néanmoins je me souviens que Blaquière avait écrit : la traduction pour celles et ceux qui me connaissent l’espagnol. Aussi dès que faire se peut je propose plusieurs traductions. -
Quand Einstein se rend compte que les postulats qu’il retient pour établir la théorie de la relativité restreinte (principe de relativité + invariance de la vitesse de la lumière dans le vide) conduisent à remettre en cause l’absolu du temps et de l’espace il n’hésite pas à franchir le pas : le temps et l’espace ne sont plus des absolus mais des grandeurs relatives qui varient, dans le cadre de référentiels inertiels, comme varient les vitesses (constantes) relatives des dits référentiels. Cette audace intellectuelle est certes remarquable mais elle a été rendue possible par toute une maturation philosophique (allemande) préalable. Dans la Critique de la raison pure, Kant déjà réfléchit sur la caractère absolu ou relatif de l’espace et du temps. Dans l’Esthétique transcendantale, il écrit, page 132 de l’édition de poche GF : « ceux qui affirment la réalité absolue de l’espace et du temps ne peuvent que se mettre eux-mêmes en contradiction avec les principes de l’expérience [suit une démonstration que je ne reproduis pas ici] ». Ceux-là Kant les appelle les physiciens-mathématiciens qui ont besoin pour avancer de certitudes. Ils sont selon lui en accord avec les principes absolus des mathématiques mais quand l’expérience les oblige à passer outre ces principes (ces certitudes apodictiques comme il écrit) ils sont incapables de transgression. Les autres physiciens, Kant les appelle les physiciens imaginatifs. « L’espace et le temps ont pour eux la valeur de rapports entre les phénomènes ». Nous accédons ici au relatif. Pour Kant ces physiciens imaginatifs l’emportent sur les physiciens mathématiciens « en ce sens qu’ils ne rencontrent pas les représentations de l’espace et du temps sur leur chemin quand ils veulent juger des objets » Il décrit là l’état d’esprit du futur Einstein. La faiblesse de ces physiciens selon Kant c’est leur manque de maîtrise des mathématiques. En effet Einstein devra s’appuyer sur des modèles mathématiques conçus par d’autres que lui (son ancien prof de maths en l’occurrence qu’il n’appréciait pas trop!), sa maîtrise des maths n’étant pas suffisante pour penser des modèles mathématiques rendant compte de ses fulgurances intuitives.
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« Boire un grand bol de sommeil noir... »
satinvelours a répondu à un(e) sujet de satinvelours dans Littérature
Muerte de la petenera En la casa blanca, muere la perdición de los hombres. Cien jacas caracolean. Sus jinetes están muertos. Bajo las estremecidas estrellas de los velones, su falda de moaré tiembla entre sus muslos de cobre. Cien jacas caracolean. Sus jinetes están muertos. Largas sombras afiladas vienen del turbio horizonte, y el bordón de una guitarra se rompe. Cien jacas caracolean. Sus jinetes están muertos. Traduction Mort de la petenera Dans la maison blanche se meurent la perdition des hommes. Cent pouliches caracolent Leurs cavaliers sont morts. Et sous la palpitante constellation des lampes, tremble sa jupe moirée entre ses cuisses de bronze. Cent pouliches caracolent. Leurs cavaliers sont morts. De longues ombres affilées viennent du trouble horizon et le bourdon d’une guitare se rompt. Cent pouliches caracolent. Leurs cavaliers sont morts. Autre traduction Dans la maison blanche, meurt La perdition des hommes Cent juments caracolent Leurs cavaliers sont morts. Sous les les frémissantes Étoiles des chandelles, Sa jupe de moirée tremble Entre ses cuisses de cuivre. Cent jument caracolent Leurs cavaliers sont morts. De larges ombres effilées Arrivent du trouble horizon, Et les cordes de la guitare Se rompent. Cent juments caracolent Leurs cavaliers sont morts Dans le Poème du conte jondo , un être, la guitare ; un répertoire clos de formes : soleá, Siguiriya, petenera , et surtout la saeta , ce sanglot ou ce cri bref, incisif comme la flèche dont elle a le nom ; trois villes, Cordoue, Malaga et Séville, et un fleuve, le Guadalquivir ; quelques prénoms, Lola, Carmen, Amparo ; le poignard, terriblement attiré par les racines obscures du cri ; la jument désorientée ; la mort enfin, blanche comme la fleur d’oranger fanée, offrent dans leur noms et leurs résonances espagnoles les images sonores d’un chant collectif devenu voix unique du poème, les images plastiques d’un drame et d’une nostalgie partagés et personnels, le réservoir profond et nocturne – citerne, aljibe – d’où sourdront tous les poèmes ultérieurs et jusqu’au recueil du Poète à New York, ou les Noirs, volcans de sang comprimés dans l’ellipse obscure, symboliseront comme les Gitans, la fulgurante créatrice jugulée par les puissances glacées de la mort. Poésies II. -
« Boire un grand bol de sommeil noir... »
satinvelours a répondu à un(e) sujet de satinvelours dans Littérature
Les deux vidéos que vous mettez en ligne font écho en moi. Il est probable qu’il est impossible de saisir dans son intégralité toute la musique gitano-andalouse. Je suis, et cela sans pouvoir en donner la raison, profondément bouleversée à l’écoute de ces chants. Je me souviens lorsque je séjournais régulièrement à Séville, des amis espagnols m’avaient indiqué un petit tablao flamenco sans prétention, peu fréquenté sinon par les aficionados. Et c’est dans ce petit tablao que j’ai pris la mesure de toute la richesse émotionnelle, de toute la beauté troublante du chant, de la danse et de la guitare flamencos. -
Il est possible de faire le point. Nous ne pouvons connaître le monde qu’à partir des effets qu’il produit sur nos sens. Ce qui signifie que le monde lui-même est hors de notre perception, puisque la perception elle-même n’est jamais qu’un effet. Supposons un verre dont je frappe la surface avec un doigt. Supposons que le verre ait une conscience. Ce que le verre percevra c’est l’onde de choc qui le traversera, pas le doigt. Il ne peut pas percevoir le doigt. Il ne peut qu’en avoir une représentation intellectuelle dont il ne saura jamais si elle coïncide avec le doigt. Vieille question philosophique. Insoluble. Mais il y a pire. Notre perception elle-même est fonction de notre « être », de notre corps, de notre mémoire, etc. La perception n’est pas un absolu mais une fonction de notre complexion physique et mentale. Un autre « être » que nous aura une autre perception. Autrement dit nous vivons dans une niche au milieu d’une réalité à laquelle nous ne pouvons pas avoir accès. Bien sûr nous avons un sentiment de grandeur quand nous percevons l’infini spatial, la course des galaxies, etc. Quand nous pensons conquérir bientôt le pouvoir d’être immortel ou de faire des voyages intergalactiques par la téléportation. Mais ce qui fascinant pour nous n’est encore rien. Nous nous lasserons de l’immortalité et nous choisirons de nous tuer. Nous nous lasserons des voyages et nous choisirons de nous sédentariser. Puisque tous ces imaginaires radieux qui ne transportent d’aise que les innocents ne sont rien, la question est, sachant qu’il n’ y a pas de port, d’oasis ni de paradis, quelle action tout de même accomplir en ce monde ?
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« Boire un grand bol de sommeil noir... »
satinvelours a répondu à un(e) sujet de satinvelours dans Littérature
El paso de la Siguiriya Entre mariposas negras va una muchacha morena junto a una blanca serpiente de niebla. Tierra de luz, cielo de tierra. Va encadenada al temblor de un ritmo que nunca llega; tiene el corazón de plata y un puñal en la diestra. ¿Adónde vas, siguiriya, con un ritmo sin cabeza? ¿Qué luna recogerá tu dolor de cal y adelfa? Tierra de luz, cielo de tierra. Traduction Gilles de Seze Le pas de la Séguirilla Parmi les papillons noirs, va une brunette moresque à côté d'un blanc serpent de brume. Terre de lumière, Ciel de terre. Elle va enchaînée au tremblement d'un rythme qui jamais ne s'établit; elle a un coeur en argent et un poignard dans la main. Où vas-tu, siguiriya, de ce rythme décervelé? Quelle lune soulagera ta douleur de citron et de bouton de rose? Terre de lumière Ciel de terre. Autre traduction dont je n’ai pu définir l’auteur Le pas de la séguidille Parmi les papillons noirs, va une fille brune à côté d’un serpent blanc de brouillard. Terre de lumière, ciel de terre. Elle est enchaînée au frémissement d’un rythme qui jamais n’arrive ; elle a un cœur d’argent et un poignard dans la main droite. Terre de lumière, ciel de terre. Où vas-tu, séguidille avec un rythme sans tête ? Quelle lune recueillera Ta douleur de chaux et de laurier rose ? Terre de lumière, ciel de terre. Ce poème fait partie du groupe de poèmes Intitulé « Poème de la Siguiriya gitane », première sélection du Poème du Cante Jondo. La Siguiriyas est un charme grave, dont Lorca disait qu’il avait gardé sa pureté originelle, ses racines orientales. Poésies II.