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satinvelours

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Tout ce qui a été posté par satinvelours

  1. L’interprétation de Carmen Linares de la Baladilla est très agréable à écouter. J’avais d’ailleurs cherché parmi son répertoire mais n’avait point trouvé. J’ai lu avec intérêt cette étude du poème de Lorca très détaillé et très complète, me semble-t-il car je ne suis pas spécialiste. Il fallait aussi cette référence à Manuel de Falla et son « Amor brujo. Merci.
  2. L’expérience du muon est claire : la durée de vie du muon est la durée propre entre apparition du muon et disparition du muon. Compte tenu de la vitesse de déplacement du muon, qui forme par lui-même le référentiel en mouvement par rapport au référentiel stationnaire formé par la droite allant de la terre au lieu d'apparition du muon, nous avons ici un coefficient gamma significatif (v² proche de c²). La durée propre (durée de vie du muon) est ici corrigée d’un coefficient important qui donne une durée impropre élevée, ce qui explique la détection de muons au niveau de la terre. Dans le référentiel constitué par le muon lui-même, considéré donc à son tour comme stationnaire, c’est la distance à la terre qui est contractée et qui explique donc que le muon parvienne jusqu’à la terre. Tout cela est OK. Le caractère étonnant de cette expérience est le raccourcissement de la distance à la terre. Les durées propres et impropres dépendent des distances. Cela d’ailleurs ressort d’une manière évidente de l’expérience de l’horloge à lumière. Il est clair dans cette expérience que les particularités observées ne viennent pas des durées, elles viennent des trajectoires différentes du photon. Les espaces liés à chaque référentiel ne sont pas les mêmes. Mais les schémas donnés fusionnent sans cesse les espaces. D’où une certaine confusion et la croyance que les espaces où se déroulent les phénomènes n’en forment qu’un. Concernant le muon la difficulté d’imaginer des espaces différents vient de ceci : les référentiels et la vitesse du déplacement suivent tous des directions parallèles. Du coup il devient difficile de discerner des espaces différents. Pourtant les espaces liés à chaque référentiel diffèrent d’où des trajectoires différentes. Quant aux durées ce sont des résultantes.
  3. Pour ma part je suis arrivé au bout de ma recherche. Je comprends mieux les questions soulevées par la relativité. Comprendre les questions me suffit, dès lors que je les pense fondées. Y répondre demanderait la reprise d’études universitaires, je n’ai pas le temps, ni l’envie. Je me suis trop focalisé sur cette histoire de temps. Il fallait d’abord que je me débarrasse de tout ce fatras irrationnel qui entoure l’idée de temps pour parvenir à réduire le temps à une mesure. Le temps psychique, passionnel, sentimental n’a rien à faire avec la relativité, le temps n’existe qu’en tant qu’indication donnée par les instruments de mesures dédiées à la mesure des durées. Une fois débarrassé de ce fatras, de cette quête irrationnelle du temps en tant que duré de vie, de sa vie, en tant que passé, avenir etc. le champ de la physique est épuré. Mais je ne peux pas en vouloir à certains physiciens de vouloir gagner leur vie en vendant du rêve au grand public. Il faut bien gagner sa vie et il n’est possible d’attirer le grand public qu’en le faisant rêver et en lui faisant accroire qu’il participe aux grands mystères. C’est la comédie humaine. J’avais du mal à croire dans cette histoire de durée de vie du muon ainsi qu’à la fameuse expérience menée en 1971 par les Américains Joseph Hafele et Richard Keating. Mais à force de croquis et de réflexions je vois bien qu’en effet les durées ne sont pas les mêmes d’un référentiel à l’autre ni les longueurs. Je vois bien aussi que ces différences ne sont pas apparentes mais réelles. Je ne pense pas toutefois que le « mystère» vienne des durées, qui restent pour moi des résultantes, mais des longueurs, autrement dit le « mystère » vient de l’espace. Il faudrait maintenant étendre le champ du travail à la relativité générale mais celle-ci ne m’a jamais choqué. Il reste pour moi évident que l’accélération (identifiée à la pesanteur) agit sur le mouvement des objets et donc sur celui des horloges. Voir les fameuses forces fictives étudiées en prépa (les pseudo-forces, forces d’inertie et de Coriolis). Je vois qu’il y a débat entre ceux qui continuent de penser que le rythme des horloges reste le même dans un champ de pesanteur différencié. Pour moi l’accélération agit sur tout mouvement. Il est donc normal qu’une horloge située à 1000 mètres d’altitude ne fonctionne pas comme une horloge située à 2000 mètres d’altitude puisque l’intensité de la pesanteur n’est pas la même. A ce propos d’ailleurs je reste surpris que, dans l’expérience du muon, personne ne prenne en considération que le muon traverse un champ de pesanteur dont l’intensité ne cesse de varier entre l’apparition du muon et sa disparition. Comment se fait il que traverser un champ de pesanteur n’agisse en rien sur la fameuse durée de vie du muon ? « Durée de vie » encore un vocabulaire totalement inapproprié. Les physiciens sont loin de s’être débarrassés de tout animisme.
  4. En relisant hier un chapitre de la « relativité » d’Einstein je me suis aperçu que, pour lui, l’horloge du système en mouvement va réellement moins vite que celles du système stationnaire. Il démontre que le rythme de l’horloge va moins vite (que celui des horloges du système stationnaire) vu du système stationnaire. Ensuite dans ses autres livres il maintient cette idée mais omet de relativiser cette idée en spécifiant bien que ce ralentissement n’existe que vu du système stationnaire. Il y a constamment cette imprécision chez lui, ce qui est agaçant car nombre de commentateurs s’engouffrent dans cette imprécision y compris Feynman, lesquels finissent par dire que les horloges du système en mouvement vont moins vite, y compris dans leur propre système, ce qui est pour moi aberrant. Mieux vaut être carré. Non le rythme de l’horloge en mouvement n’est pas modifié par la vitesse (constante, rectiligne, etc.) du système dans lequel elle se trouve. Donc si comparée à une horloge située dans un système stationnaire, l’horloge en mouvement indique des durées inférieures, si son rythme n’est pas modifié, il n’existe qu’une seule explication : les longueurs parcourues par l’horloge en mouvement sont plus courtes que ces mêmes longueurs mesurées à partir du système stationnaire. Ce qui signifie que ce n’est pas le « temps » qui fait des siennes, ce sont les longueurs parcourues qui varient. Ce qui signifie encore que ce n’est pas le temps qui détermine quoi que ce soit : il est en fait une résultante des conditions propres à l’espace (les longueurs). A voir dans un exemple concret.
  5. Je poste à nouveau la Baladilla de los tres ríos qui se trouve quelques pages au dessus. J’ai trouvé deux interprétations que je n’avais pas repérées. Je les trouve magnifiques, l’une comme l’autre. Baladilla de los tres ríos El río Guadalquivir va entre naranjos y olivos. Los dos ríos de Granada bajan de la nieve al trigo. ¡Ay, amor que se fue y no vino! El río Guadalquivir tiene las barbas granates. Los dos ríos de Granada uno llanto y otro sangre. ¡Ay, amor que se fue por el aire! Para los barcos de vela, Sevilla tiene un camino; por el agua de Granada sólo reman los suspiros. ¡Ay, amor que se fue y no vino! Guadalquivir, alta torre y viento en los naranjales. Dauro y Genil, torrecillas muertas sobre los estanques, ¡Ay, amor que se fue por el aire! ¡Quién dirá que el agua lleva un fuego fatuo de gritos! ¡Ay, amor que se fue y no vino! Lleva azahar, lleva olivas, Andalucía, a tus mares. ¡Ay, amor que se fue por el aire!
  6. Ce dont je me rends compte, en étudiant à nouveau, à partir de schémas simples, les conséquences de la constance de la vitesse de la lumière dans le vide (les conséquences non pas du point de vue physique mais du point de vue conceptuel), c’est que, si les durées des événements ne sont pas les mêmes à partir d’un référentiel inertiel stationnaire et à partir d’un autre en mouvement rectiligne uniforme par rapport à lui, si donc, en dehors de toute référence à un quelconque événement, l’horloge du référentiel en mouvement retarde par rapport aux horloges synchronisées du référentiel stationnaire, cela n’est pas lié au « temps ». Que se passe-t-il alors ? Le rythme de l’horloge en mouvement serait-il ralenti comme le suggère Einstein ? Cela ne paraît pas possible si nous tenons pour vrai le principe de relativité. Feynman va tenter de contourner le problème en écrivant ceci : « Si les horloges en mouvement fonctionnent plus lentement...il nous faut simplement dire...que le temps lui-même paraît plus lent...Tous les phénomènes -le pouls de l’homme, ses modes de pensée, le temps qu’il lui faut pour allumer un cigare, le temps qu’il lui faut pour grandir et vieillir – toutes ces choses doivent être ralenties », ce qui, du coup, explique que l’observateur en mouvement ne puisse pas percevoir le ralentissement du rythme de l’horloge puisque son « esprit » ralentit dans la même proportion que celle du rythme de l’horloge. Ainsi le principe de relativité serait respecté. La remarque de Feynman reste pour moi bidon, il introduit le concept général de « temps » auquel personne ne peut rien rattacher comme le signale Einstein (de même qu’on ne peut rien imaginer sous le mot « espace » selon Einstein, lequel est toujours resté très concret (parlant plutôt de longueurs et de durées)). Feynman comme la plupart des scientifiques américains sont des commerciaux qui tentent de vendre au grand public le fait que le « temps » pourrait varier, avec à la clé ce rêve pour gogos : nous pourrions peut être vieillir moins vite dans telle ou telle circonstance. Tout cela n’est pas sérieux. Non, le rythme de l’horloge en mouvement ne ralentit pas. Je constate d’ailleurs, qu’aujourd’hui, les scientifiques les plus sérieux, non en quête de notoriété dans le public, ne retiennent plus cette idée que le rythme des horloges pourrait varier. Ce n’est donc pas du côté du « temps » qu’il faut trouver une explicitation aux phénomènes constatés.
  7. En relisant l’article d’Einstein (celui de 1905) je me rends compte que ce schéma, les deux référentiels inertiels en mouvement l’un par rapport à l’autre, l’horloge unique d’un côté, la batterie d’horloges de l’autre est lui-même une illustration d’un schéma originel qui visualise les conséquences directes de la constance de la vitesse de la lumière dans le vide. Il faut que j’en revienne à se schéma originel en suivant pas à pas le raisonnement d’Einstein. Retour du coup à l’origine. Au fond tout mon travail me permet de comprendre que certains enseignements de la relativité partent des conséquences de la relativité et non des origines. Cela confirme ce que j’ai toujours constaté : il faut lire les découvreurs dans leurs textes. Sinon on s’égare. Il faut lire les textes de Marx pour le comprendre. Il faut lire les textes de Freud pour le comprendre. Dès que des intermédiaires se mettent entre le découvreur et l’enseigné, on peut être sûr que 99 sur 100 d’entre eux vont tout déformer de l’esprit du découvreur.
  8. Del sueño al aire libre Flor de jazmín y toro degollado. Pavimento infinito. Mapa. Sala. Arpa. Alba. La niña sueña un toro de jazmines y el toro es un sangriento crepúsculo que brama. Si el cielo fuera un niño pequeñito, los jazmines tendrían mitad de noche oscura, y el toro circo azul sin lidiadores, y un corazón al pie de una columna. Pero el cielo es un elefante y el jazmín es un agua sin sangre y la niña es un ramo nocturno por el inmenso pavimento oscuro. Entre el jazmín y el toro o garfios de marfil o gente dormida. En el jazmín un elefante y nubes y en el toro el esqueleto de la niña. Traduction : Nadine Ly « Casida » du songe en plein air Fleur de jasmin et taureau égorgé. Pavement infini. Carte. Salle. Harpe. Et aube. La fillette imagine un taureau de jasmin Et le taureau est un sanglant crépuscule qui brame. Si le ciel était un tout petit enfant Les jasmins auraient une mi - nuit obscure, Et le taureau un cirque bleu sans combattants Avec un cœur au pied d’une colonne. Mets le ciel est un éléphant, Le jasmin est une eau exsangue Et la fille un bouquet nocturne Sur l’immense pavement sombre. Entre le jasmin et le taureau Des crochets d’ivoire ou des gens endormis. Dans le jasmin un éléphant et des nuages, Dans le taureau le squelette de la fillette. Ce poème-devinette s’éclaire singulièrement à la lumière des réseaux obsédants d’association d’images et de mots qui configurent le langage poétique de Lorca. Comme dans bien d’autres textes, et notamment ceux de New York, la fillette est la lune- enfant, dont le croissant frêle et blanc feint les cornes blanches du taureau. Ce dernier, littéralement défini comme sanglant crépuscule qui brame, est identifié à la grande puissance nocturne, alors que les jasmins blancs figurent la lumière diurne, avec son ciel-éléphant et ses nuages. Cette casida est l’un des premiers poèmes du Divan que Lorca ait écrit Aguilar. Hommage à Federico García Lorca. Une autre interprétation, tout à fait différente, mélancolique. J'hésite à savoir celle qui convient le mieux au texte.
  9. @tison2feu Surprenant ! Je ne connaissais ni l’une ni l’autre de ces vidéos. De la première vidéo, George Crumb, je retiens la manière d’interpréter le poème presque théâtrale. L’ambiance musicale est très subjective. L’ensemble est assez sombre et rend bien l’atmosphère du texte de Lorca. Pour la deuxième vidéo il faut se laisser porter par la musicalité de la langue, c’est étonnant, très agréable à l’écoute. Ces deux vidéos sont une découverte pour moi. Merci
  10. L’histoire de l’astronomie illustre cette condition humaine : l’espace est lié à soi. Les premiers développements scientifiques concernant l’étude du mouvement des astres partent de référentiels terrestres. Puis le référentiel, avec Ptolémée, devient géocentrique. Si l’homme n’a pas les moyens mentaux d’avoir une connaissance dans l’absolu du monde, il peut en revanche, grâce à son imagination, se mettre à la place d’un observateur situé au centre de la terre, il peut devenir un tel observateur, muni alors d’un nouvel espace. Puis la Terre perd son rôle central et le référentiel devient héliocentrique, ce qui signifie que l’homme peut s’imaginer observateur au centre du soleil, muni maintenant d’un nouvel espace. La révolution copernicienne. Puis Mach systématise cette idée : il est tout aussi vrai d’affirmer que la terre tourne autour du soleil que d’affirmer que le soleil tourne autour de la terre . Et Poincaré de conclure que le référentiel in fine choisi (l’espace in fine choisi) est celui qui permet d’élaborer les modèles mathématiques les plus simples. L’’astronomie de Ptolémée n’est pas fausse elle est simplement élaborée à partir d’un espace (centré sur la terre) qui n’est pas des plus commodes. La puissance de l’esprit humain c’est son imagination : capacité à devenir un autre, situé ailleurs, muni d’un espace différent. Cette capacité à l’imaginaire explique le développement des mathématiques. Lesquelles s’appuient comme le note Kant sur les formes pures de la sensibilité (la perception donc) non plus connectées à l’expérience mais à l’imagination. Les mathématiques sont liées aux formes pures de la sensibilité, l’espace et le temps, formes dans lesquelles elles se développent. C’est pour cela qu’il est possible d’élaborer des jugements synthétiques en mathématiques, hors expérience (jugements synthétiques : qui apportent une connaissance nouvelle sur tel ou tel sujet). Dans les mathématiques l’expérience est remplacée par l’imaginaire. Ce qui est fantastique c’est de constater que, tout en continuant de s’appuyer sur les formes pures de la sensibilité (et non pas sur les formes pures d entendement, de l’intelligence) les mathématiques, par le recours à l’imaginaire, permettent d’acquérir des connaissances hors expérience. D’ailleurs toute la motivation de Kant, celle qui préside à élaboration de sa Critique de la raison pure réside en cela : comment se fait-il que l’homme puisse acquérir des connaissances nouvelles, hors expérience ? Comment les jugements synthétiques peuvent-ils être possibles (hors expérience) ? Comme Kant estime qu’il n’est pas possible d’acquérir une connaissance sans le double apport de la sensibilité (de la perception) et de l’entendement (l’intelligence) la question des connaissances acquises par les mathématiques, hors expérience, hors apparente intervention de la sensibilité (sensibilité au sens : rapport aux sens) restait sans réponse. Jusqu’à ce qu’il montre que les maths se développent dans l’espace (la géométrie) et le temps (arithmétique) c’est-à-dire dans les formes pures de la sensibilité. Il retrouvait ainsi ses deux sources nécessaires à l’acquisition de toutes connaissances : la sensibilité par le biais de l’espace et du temps, et l’entendement. Toutes ces mises au point préalables permettent du coup de mieux comprendre la théorie de la relativité, laquelle a été élaborée, ne l’oublions pas, dans le cadre de la culture allemande, laquelle s’appuyait autant sur la philosophie que sur les sciences. La pensée scientifique allemande est dans la lignée du formidable développement de la pensée philosophique allemande. Les sémites ont ensuite apporté à cette culture allemande la puissance de leur imaginaire. C’est le couplage entre la pensée éminemment rationnelle allemande et la liberté totale de l’imaginaire sémite qui a engendré les fondements de la science moderne. Deux cultures se sont réunies et ont produit une nouvelle pensée. C’est de l’hybridation des cultures que la Création surgit.
  11. Faisons le point. L’espace est lié à soi. Il est donc impossible de synthétiser en une seule figure deux trajectoires sans relier cette synthèse à un observateur. Il n’existe pas d’espace en soi, indépendant de soi. Il est impossible par exemple d’imaginer ce que peut voir un individu sur le talus quant à ce qui se passe dans le train, en restant soi-même, mentalement, dans le train. Je dois devenir celui qui se trouve sur le talus pour voir ce qu’il voit. Je suis obligé de me transporter dans son espace. Si je reste dans le train, je reste dans mon espace et je ne peux pas voir ce que voit l’observateur du talus. L’esprit humain est limité : je dois devenir l’autre pour voir ce qu’il voit, je ne peux pas voir ce qu’il voit sans faire cette identification. Je n’ai pas un accès à un savoir absolu. En conclusion l’espace est une forme de l’’esprit que chacun projette sur l’extérieur à soi pour saisir cet extérieur dans la perception. La perception et donc l’individu est le point de départ. Le point de départ ne sont pas les idées, mais la perception. Sans aucune perception l’enfant meurt et ne peut pas devenir un adulte pensant. Toute pensée s’enracine d’abord dans la perception. Sans elle il n’ y a pas de pensée possible. L’idéalisme qui tente de se débarrasser de la perception est un égarement. La question adjacente est celle-ci : ce que je perçois (ce que j’observe) est-il la réalité ? J’ai déjà répondu à cette question en élaborant l’image de l’étang sur lequel ricoche un galet. Ce choc enfante une onde qui chemine vers un hypothétique esprit logé dans l’étang. Cet esprit percevra l’onde, laquelle n’est pas le galet. Il y a donc hiatus entre l’observation (la perception) et le réel. L’image de l’onde est intéressante en ce qu’elle permet de visualiser ce que sont les formes de l’espace et du temps. L’espace est la forme de l’onde, le temps est sa progression. Néanmoins cette image a ses limites. Cette image exprime la passivité de l’eau. Or l’esprit humain est actif. C’est lui qui donne forme à la réalité, cette réalité que nous ne percevons pas en direct. L’espace et le temps sont des actes volontaires qui donnent forme au réel. C’est pourquoi je pense que le phénomène n’est pas simple représentation, n’est pas simple modèle. Le phénomène est lui aussi une réalité, qui n’est certes pas la Réalité, mais qui est plus qu’une image, qu’une représentation. Le phénomène est une création à quatre mains, écrite conjointement par l’esprit humain et le Réel. Le phénomène est un réel lui aussi, pas un imaginaire. Se maintenir constamment dans cette dualité, Réel contre observation, est stérile, erroné et sommaire. De toute façon celui qui, ici, ne cesse de dire aux autres : vous confondez réalité et observation est infoutu de développer son idée.
  12. Jaspers parle de notre existence possible non pas dans telle ou telle modalité d'existence. Cette transcendance, cette ouverture dont nous sommes faits et que nous sommes, signifie pour lui que notre existence est cet effort permanent, conscient et inconscient, pour nous saisir comme unité, comme objet sans jamais pouvoir y parvenir, puisque nous sommes cette échappée au-delà de nous-mêmes, c'est-à-dire cette transcendance. Dire cela c'est dire que fondamentalement par cette transcendance nous sommes cette liberté. C'est ce qui unit absolument tous les penseurs de l'existentialisme. Pour Jaspers, mais aussi pour Sartre, notre existence ne se réduit jamais à notre existence réelle ou empirique. Nous ne sommes jamais enfermés dans les limites étroites de cet être empirique, c'est-à-dire nous ne nous confondons jamais avec l'ensemble de nos déterminations, sexuelles, raciales, ethniques, culturelles, linguistiques, familiales, historiques, c'est-à-dire tout ce qui sert à nous identifier, à nous déterminer. Nous sommes toujours transcendants à tout cela, c'est dire que nous sommes libres. Une des grandes objections qui a été faite à ces pensées, à commencer par Jaspers avant Sartre, c'est l'objection du temps. Est-ce que l'on ne rencontre pas une limite à cette affirmation d'une liberté radicale à laquelle conduit cette philosophie, à savoir est-ce que le temps ne réintroduit pas à chacun et chacune d'entre nous une contrainte implacable, indépassable ? Car le temps, c'est-à-dire la durée est orientée. Nous allons donc passer vers un futur. On ne peut revenir en arrière. Ce que j'ai fait je l'ai fait, je ne pourrai donc pas modifier mon passé. Ce constat que tout le monde fait, n'est-il pas suffisant à écorner cette thèse comme quoi par notre transcendance nous serions radicalement libres ? La réponse de Jaspers est celle-ci : un fait est un fait certes, mais reste encore à se l'approprier en le rendant signifiant pour nous, c'est-à-dire en faisant de ce fait, cet acte, cette situation que je me suis créée, j'en fasse un objet de reconnaissance. C'est l'idée qu'un fait devient vraiment un fait lorsque je le reconnais et plus encore lorsque je me reconnais dans mes propres actes. Nous agissons, mais nos actes sont toujours à double détente. Nous agissons mais il faut encore assumer nos actes. Là nous avons la liberté.
  13. Canción Por las ramas del laurel vi dos palomas oscuras. La una era el sol, la otra la luna. Vecinitas, les dije, ¿dónde está mi sepultura ? » En mi cola, dijo el sol. En mi garganta, dijo la luna. Y yo que estaba caminando con la tierra a la cintura vi dos águilas de marmol y una muchacha desnuda. La una era la otra y la muchacha era ninguna. Aguilitas, les dije, ¿dónde está mi sepultura ? » En mi cola, dijo el sol. En mi garganta, dijo la luna. Por las ramas del cerezo vi dos palomas desnudas, la una era la otra y las dos eran ninguna. Traduction (je n'en connais pas l'auteur) Sur les branches du laurier j'ai vu deux colombes obscures. L’ une était le soleil l'autre la lune. Mes petites voisines, leur dis-je, où est donc ma sépulture ? Dans ma traîne, dit le soleil. Dans ma gorge, dit la lune. Et moi qui cheminais avec la terre à la ceinture j'ai vu deux aigles de marbre et une fille nue. L’ une était l’ autre et la fille n’ était personne. Mes petits aigles, leur dis-je, où est donc ma sépulture ? Dans ma traîne, dit le soleil. Dans ma gorge, a dit la lune. Sur les branches du cerisier j'ai vu deux colombes nues. l'une était l’ autre et les deux n’ étaient aucune. Ce poème fait partie des Primeras canciones publiées en 1936, mais datées à titre indicatif de 1922. Dès 1920, Pedro Salinas disait à Mathilde Pomès que lorca avait retrouvé la poésie espagnole : « Lorca a si bien retrouvé la poésie espagnole, que le monde entier a l’impression qu’il l’a créée », répondit-elle. Musique ( très belle) de Paco Ibáñez Une autre interprétation par Isabel Parra
  14. Je vois que votre vision du monde est sommaire. Quand vous faites une erreur d’appréciation dans la vie financière vous perdez tout ce que vous avez et, si vous égarez les décideurs finaux, vous êtes viré. Le risque est autrement plus intense que celui qui est un simple salarié. Maintenant que vous pensiez que toute vie financière est une escroquerie là je comprends qu’il devient impossible de discuter avec vous. Vos a priori catholiques empêchent toutes discussions. Vous ne me respectez pas, vous me traitez de tricheur, vous comprendrez que je ne vous réponde plus. Bientôt vous allez m’envoyer dans la chambre à gaz vu votre état d’esprit. Il y avait Azad, celui qui tente de souiller Samuel (cela en dit long sur ses refoulements) maintenant il y a vous. Décidément vous êtes nombreux à être pétris de haine sociale ici. Adieu.
  15. Il n’est pas forcément bon de s’appuyer sur les attendus des personnes spécialisées dans telle ou telle discipline. Une personne qui s’appuie sur une compétence acquise dans un métier donné ne voit pas en général le cadre dans lequel elle officie. Un physicien, un mathématicien, un psychologue, un sociologue, etc. finit par faire de sa discipline un absolu. Chaque expert croit que tout s’explique par sa discipline.Trop de gens croit beaucoup trop dans la parole des experts. Il faut oser critiquer Klein, Einstein, Hawking, quand ils sortent de la seule technique. Je ne peux pas ergoter sans cesse sur ce qu’est la réalité. Un chercheur tient pour réel ce qu’il observe. A un moment il faut faire le pari que ce qui est observé est réel. Je n’ai jamais vu un physicien ou un ingénieur ne pas faire de mesures, et faire une mesure c’est tout de même partir du ce fait : ce que j’observe est réel, quitte ensuite à discuter de la nature de ce réel. On ne peut pas constamment faire du hors sol. A un moment il faut agir. Et qui agit part du principe que ce qu’il perçoit est réel. Le matin quand j’ouvre ma porte je pars du principe que la porte est réelle, je ne peux pas sans cesse rester devant ma porte en me demandant si elle est réelle ou pas. A un moment j’agis. Je fut un expert dans la vie sociale, utilisant les mathématiques pour bien gagner ma vie, certainement mieux qu’un chercheur en maths ou en physique, mieux qu’un ingénieur. Mais quand j’officiais dans mon domaine (financier) je savais bien que mes attendus, que mes rapports pour lesquels j’étais bien payé, comportaient une sacrée dose de subjectivité ! Je savais bien que j’inventais en partie la réalité. Cela m’a toujours surpris d’ailleurs. Comment se fait-il que les non-initiés donnent autant de crédit aux experts ? S’ils savaient à quel point ceux-ci créent la réalité ils seraient soufflés. Peu de personnes prennent de la hauteur pour comprendre l’esprit même de leur discipline. Cela me rappelle le dire d’un prof quand je suis retourné en fac pour affiner certaines de mes connaissances en maths. C’était un cours de physique. Nous étions deux à caracoler en tête, un jeune, très doué, et moi, plus ancien, tout aussi facile. A un moment le jeune posa cette question au prof : mais comment se fait-il que les choses soient ainsi, je ne comprends pas. Le prof lui répondit : vous êtes là pour acquérir des connaissances, vous prendrez le temps de comprendre ces connaissances quand vous serez à la retraite. Je cherche à comprendre la structure de la pensée scientifique. En montrer aussi sa limite. En montrer la subjectivité aussi. La pensée scientifique nous égare. Elle ne nous égare pas concernant la technique, elle nous égare dans la pensée qu’elle diffuse, qui est une pensée totalitaire.
  16. Nous pouvons essayer de trouver la vraie trajectoire de la balle en reliant la balle à une bobine reliée au mécanisme X. La balle est lâchée. Si X continue sa course avec le référentiel B le fil est dévidé selon une droite. Si X arrête sa course, le fil est dévidé selon des arcs paraboliques. Toujours deux trajectoires. Relatives chacune au référentiel choisi. Il y a bien deux espaces distincts. Il est impossible de les fusionner. Le mécanisme X ne peut pas en effet, à la fois, au même moment, être emporté par B et fixé à A. La volonté humaine d’absolu est tenue en échec. Il y a bien, réellement, deux espaces. Les observateurs qui sont immobiles les uns par rapport aux autres ont le même espace. Ceux qui sont mobiles les uns par rapport aux autres ont des espaces différents. Ce qui somme toute est normal si l’espace est une forme a priori de l’esprit humain, et, à ce titre, fixée à chaque humain. Nous voyons les conséquences : l’homme n’est pas un observateur passif de l’univers, l’homme même en tant qu’observateur passif de l’univers, agit quand même activement sans qu’il en prenne conscience (il se croit passif dans l’observation) sur l’univers, sur la base de sa nature d’homme, elle-même résultat d’une mémoire aussi vieille que l’univers.
  17. Si l’espace est lié à l’observateur dans une relation intime alors il n’ y a plus d’espace absolu. Il devient normal que la balle ait deux trajectoires différentes puisqu’il existe non un espace, mais deux espaces liés chacun à chaque acteur. La balle suit une trajectoire en ligne droite dans l’espace de l’acteur B et une courbe d’allure parabolique dans l’espace de l’acteur A. Le problème c’est que moi, qui étudie la question, je deviens aussi un acteur dans cette affaire, un acteur qui transporte lui aussi son espace. Dans mon espace à moi j’annihile les espaces de A et de B pour les remplacer par le mien. Mais dans le mien il y a maintenant, à nouveau, deux trajectoires différentes dans un même espace, le mien, au même endroit, au même moment. J’ai déplacé le problème. Je ne suis certes plus dans l’espace absolu mais je suis maintenant confronté à mon propre espace.
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