-
Compteur de contenus
3 006 -
Inscription
-
Jours gagnés
1
Type de contenu
Profils
Forums
Blogs
Calendrier
Vidéos
Quiz
Movies
Tout ce qui a été posté par satinvelours
-
Naissance du concept d’existence
satinvelours a répondu à un(e) sujet de satinvelours dans Philosophie
Sartre ou l’existence comme facticité et liberté C’est le penseur le plus important pour l’existentialisme, celui qui va initier ce mouvement. On peut considérer ces deux termes, facticité et liberté, et leur relation, comme étant au centre. Les deux termes de facticité et de liberté constituent les deux concepts majeurs autour desquels se constitue la philosophie sartrienne que l’on appelle vraiment l’existentialisme, au sens restreint et pur du terme. Non seulement ces deux notions, mais aussi leur relation. Facticité : en effet pour Sartre, il s’agit de nous découvrir comme des êtres qui sont de l’ordre du fait. C’est-à-dire que l’existence se constate mais ne se démontre pas, ne se déduit pas (La nausée). Notre existence est donc factuelle, et le substantif qui a été fabriqué par Sartre est un mélange entre quelque chose qui est factuel, de l’ordre du fait, et quelque chose qui est fabriqué, factice, donc le produit de l’intervention humaine et non pas quelque chose de naturel. Il y a ce mélange volontaire de la part de Sartre. À la fois nous sommes de l’ordre du fait ce qui va nous faire réfléchir sur la contingence. Mais il y a dans le terme même de facticité l’idée que cet être que nous sommes de l’ordre du fait, c’est nous-mêmes qui le construisons, qui l’élaborons, qui le fabriquons. Autrement dit, rien n’est naturel en nous, mais tout est de l’ordre de la construction, et donc du choix qui est le nôtre par rapport à nous-mêmes. Donc facticité est un terme extrêmement important qui ouvre sur « la grande découverte » de Sartre de l’existentialisme, du moins de sa thématisation, et de sa radicalisation. Sartre va se réemparer de la contingence et en tirer des implications qui seront des implications engageant nos vies dans leur aspect le plus concret. -
Lettre 58-1 26 mai 2019 Samuel, XV siècle chapitre I Evolution générale en Europe L’épidémie de peste disparut progressivement au cours du XIV siècle malgré quelques brèves réapparitions au début du XV siècle. La guerre de Cent ans s’acheva en 1453 avec la victoire de la France sur l’Angleterre, sur le continent. Ces épreuves développèrent un fort sentiment d’appartenance nationale dans la plupart des pays européens. Partout les populations durent s’unir contre l’adversité. Ce développement identitaire ne fut pas favorable aux Juifs comme nous le verrons ci-après. Ce sentiment national avait commencé à se développer au XIV siècle dans une révolte généralisée contre l’autorité du Pape. Philippe le Bel, roi de France, s’était opposé à l’autorité du Pape Boniface VIII (1294-1303). Philippe gagna ce combat, allant même jusqu’à faire nommer un Pape d’origine française, Clément V, qui vint siéger en Avignon (qui appartenait alors au roi de Naples). Les Papes résidèrent en Avignon de 1309 à 1376. Les Romains (furieux) appelèrent cette période : la Captivité d’Avignon. Puis les Papes revinrent à Rome en 1377. Un Pape romain fut nommé mais il déplut aussitôt aux cardinaux (ceux qui élisent le Pape) qui élurent un autre Pape (alors qu’il faut attendre la mort du Pape élu pour en nommer un autre). Du coup il y eut deux Papes ! L’un résidant à Rome, l’autre retournant résider en Avignon. Cette scission dura 39 ans et fut appelée le Grand Schisme. Cet affaiblissement de la papauté engendra des hérésies dont les plus connues furent celles de Wyclif (1330-1384) en Angleterre et celle de Jean Huss (1369/1373-1415) en Bohème (ou vivaient les Tchèques, qui sont des Slaves). Wyclif comme Jean Huss voulurent affirmer la prépondérance de l‘identité nationale contre l’autorité religieuse de Rome (Jean Huss voulait aussi s’opposer à l’influence allemande sur son pays). Les hérétiques perdirent leur combat mais ils renforcèrent le sentiment national de leurs pays respectifs. D’une manière générale ce sentiment national, démarré au XIV siècle, continué au sortir des épreuves de ce même siècle, se développa dans tous les pays d’Europe, sentiment symbolisé par l’unité des peuples derrière l’autorité d’un seul homme: le roi. C’en était donc aussi fini de la féodalité. Épidémies et guerres portèrent un coup très rude à l’ensemble de la population européenne qui dut diminuer d’au moins un tiers sinon plus. Conséquences : abandon des terres, ruine des exploitations seigneuriales. La disparition de ces fléaux engendra un puissant désir de renaissance dans les esprits. L’agriculture reprit, l’industrie et le commerce aussi. Cette vitalité économique provoqua un développement marqué des sciences : géométrie, physique, sciences naturelles, astronomie. En raison du manque de bras engendré par la mortalité, les salaires augmentèrent sensiblement, les richesses produites furent ainsi mieux partagées et la démographie prit un nouvel essor. Dans le cadre de ce nouveau sentiment national l’Italie qui avait moins souffert de la peste que les autres pays se tourna vers son passé glorieux en se réintéressant aux œuvres de l’antiquité romaine, ainsi qu’à celles de l’antiquité grecque grâce à l’apport culturel de nombreux byzantins, de culture et de langue grecques, qui fuyaient devant l’avancée des Turcs. L’invention de l’imprimerie par l’allemand Gutenberg vers 1450 fut l’un des événements les plus importants de toute l’Histoire : il était désormais possible de diffuser dans toute la population les œuvres des grandes figures de la Grèce ancienne. Des intellectuels italiens se mirent à traduire toutes ces œuvres et à les transmettre. Ils furent appelés : les humanistes (l’humanisme à l’époque désignait le goût passionné pour les œuvres de la littérature grecque et latine, humanus signifiant : instruit, cultivé). Les premiers humanistes furent Pétrarque (1304-1374) et Boccace (1313-1375). Les artistes italiens s’enthousiasmèrent pour l’art gréco-romain. En quelques années ils réinventèrent l’architecture, la sculpture et la peinture. De toutes les villes d’Italie ce fut Florence, la Florence des Médicis qui fut au quinzième siècle le centre le plus brillant de ce mouvement artistique que nous appelons : la Renaissance. Notons les grands noms de ce mouvement. Pour l’architecture : Brunelleschi (1377-1446), pour la peinture : Fra Angelico (1400-1455) Botticelli (1445-1510), pour la sculpture : Donatello (1386-1466) et Verrochio (1435-1488). Je t’embrasse
-
-
Existe-t-il une corrélation entre la situation personnelle et la vie virtuelle?
satinvelours a répondu à un sujet dans Société
erreur -
Existe-t-il une corrélation entre la situation personnelle et la vie virtuelle?
satinvelours a répondu à un sujet dans Société
Si nous partons de l’hypothèse que la vie sur le forum est une image affadie de la vie réelle, bref si la vie sur le forum est qualifiée de vie virtuelle par opposition à la vie réelle, alors Vilaine a raison : la vie sur le forum est aliénante car elle détourne de la vie réelle. Mais Vilaine est victime d’une illusion. La vie sur le forum n’est pas une activité virtuelle, c’est une activité immatérielle. Comme lire un livre, rêver ou aller raconter sa vie sur un divan à un analyste que l’on ne voit pas ni que l’on entend. Dans une activité immatérielle nous débattons avec nos propres pensées, et les pensées qui arrivent sur l’écran sous forme de signes auxquels nous donnons sens à partir de notre monde deviennent nos pensées. Si nous parvenons à sortir de l’illusion que la vie sur le forum est assimilable à un relationnel réel, si nous comprenons que la vie sur le forum est un débat avec nous-mêmes alors l’activité sur le forum devient précieuse car elle nous permet d’améliorer notre connaissance de soi, avant de repartir à « l’assaut » de la vie relationnelle dite réelle, c’est-à-dire celle qui mélange activité immatérielle et matérielle, celle qui inclut l’action sur et dans le monde réel. -
-
Naissance du concept d’existence
satinvelours a répondu à un(e) sujet de satinvelours dans Philosophie
La philosophie de Gabriel Marcel est une ontologie de la présence à soi, à l’autre, au monde. Mais cette notion d’intersubjectivité ne peut pas se comprendre comme constituants d’un « état ». Elle est bien plutôt ce qui se donne à vivre au travers de chacune de nos rencontres ou expériences, fussent-elles les plus ténue. En effet, aucune action ne se fait « seul », mais toujours en référence à l’autre, fût-il absent. La solitude n’est pas l’absence totale de l’autre, des autres mais sa/leur suspension pour un temps donné, car, en effet dans ma solitude, je me rapporte à l’autre, ne serait-ce que pour éprouver pour l’éprouver comme absent. Nous sommes donc profondément des êtres enracinés, qui ne pouvons exister qu’en plongeant nos racines dans ce que Merleau-Ponty appelait « la chair du monde » : langage, gestualité, attitude, comportements. Tout nous relie à cette humanité et à son ouverture vers l’Etre. Il y a, de ce point de vue, dans toute communauté - fut-elle ratée - une promesse de communion. Le mal n’est pas autre chose que se repli sur nous, que cette fermeture désolée et désolante qui scelle aussi notre éloignement de l’Etre. L’Etre n’est pas ce qui est bon en soi mais ce qui fait lever en nous le Bien dont nous sommes capables. C’est peut-être ce fond d’obscurité nécessaire pour que quelque part, loin en nous s’allume une quelconque lumière. (Un homme de Dieu et La Chapelle ardente). -
-
Naissance du concept d’existence
satinvelours a répondu à un(e) sujet de satinvelours dans Philosophie
Il faudrait qu'il y ait de « l’être » pour sauver un tel monde (ici écho du thème heideggerien de l’oubli de l’être ). La dernière partie du Journal Métaphysique qui couvre les années 1928 à 1933 se préoccupe de l’être et de l’avoir au point que cette appellation constituera le titre d’une partie du Journal précédée d’une Esquisse d’une Phénoménologie de l’Avoir. L’Etre est ce qui précisément nous porte à ne jamais nous laisser enfermer dans quelque chose ou quelqu’un fût-ce nous-même. L’Etre est cet appel qui déjà se laisse entendre au travers de ce noeud de liens, sans lesquels je suis par ailleurs incompréhensible à moi-même. « Je ne me soucie de l’Etre que pour autant que je prends conscience plus ou moins distinctement de l’unité sous-jacente qui me relie à d’autres êtres dont je pressens la réalité » (volume II du Mystère de l’Etre). L’Etre est accomplissement de soi, mais s’accomplir est « participer » à la construction d’un monde, comme de son sens. L’Etre constitue ce que Gabriel Marcel appelle « le mystère fondamental », mystère ontologique, à la fois signe et appel de Dieu, du divin, de quelque chose qui nous dépasse. L’Etre par conséquent se rencontre, il est au cœur de l’existence, et en figure le ressort secret. Ainsi donc, la rencontre de l’autre, la présence de l’autre, la joie, la création, l’amour, la foi ne sont que des facettes de l’Etre. C’est donc comme expérience ontologique qu’il nous est donné de vivre l’autre, non pas simple congénère, « animal politique » comme moi, mais véritable « nexus », noeud vivant de chaque existant et qui en tant que tel l’ouvre indéfiniment vers autre chose : l’autre homme, Dieu. Cependant, et contrairement à Sartre nous n’éprouvons pas cette ouverture, cette transcendance sous forme d’angoisse. Nous l’éprouvons sous forme de plénitude car l’autre, écrit encore Gabriel Marcel, par sa présence son attention, son amour « nous renouvelle en quelque sorte intérieurement ». -
« Boire un grand bol de sommeil noir... »
satinvelours a répondu à un(e) sujet de satinvelours dans Littérature
Norma y paraíso de los negros Odian la sombre del pájaro sobre el pleamar de la blanca mejilla y el conflicto de luz y viento en el salón de la nieve fría. Odian la flecha sin cuerpo, el pañuelo exacto de la despedida, la aguja que mantiene presión y rosa en el gramíneo rubor de la sonrisa. Aman el azul desierto, las vacilantes expresiones bovinas, la mentirosa luna de los polos, la danza curva del agua en la orilla. Con la ciencia del tronco y el rastro llenan de nervios luminosos la arcilla y patinan lúbricos por agua y arenas gustando la amarga frescura de su milenaria saliva. Es por el azul crujiente, azul sin un gusano ni una huella dormida, donde los huevos de avestruz quedan eternos y deambulan intactas las lluvias bailarinas. Es por el azul sin historia, azul de una noche sin temor de día, azul donde el desnudo del viento va quebrando los camellos sonámbulos de las nubes vacías. Es allí donde sueñan los torsos bajo la gula de la hierba. Allí los corales empapan la desesperación de la tinta, los durmientes borran sus perfiles bajo la madeja de los caracoles y queda el hueco de la danza sobre las últimas cenizas. Traduction : Pierre Darmangeat Norme et paradis des noirs Ils haïssent l’ombre de l’oiseau sur la pleine mer de la joue blanche et le conflit de lumière et de vent dans le salon de la neige froide Ils haïssent la flèche sans corps, le mouchoir exact de l’adieu, l’aiguille qui maintient pression et rose dans la rougeur graminées du sourire. Ils aiment l’azur désert, les expressions hésitantes des bœufs, la menteuse lune des pôles, la danse courbe de l’eau sur la rive. Avec la science du tronc et de la piste ils remplissent de nerfs lumineux l’argile et patinent lubriques sur l’eau et sur le sable, goûtant l’amer fraîcheur de leur salive millénaire. C’est dans l’azur craquant, azur sans un ver ni une trace endormie, où les œufs d’autruche demeurent éternels, où déambulent intactes les pluies ballerines. C’est dans l’azur sans histoire, azur d’une nuit sans crainte du jour, azur ou le nu du vent s’en va brisant les chameaux somnambules des nuages vides. C’est là que les torses rêvent sous la gourmandise de l’herbe. Là les coraux imprègnent le désespoir de l’encre, les dormeurs effacent leurs silhouettes sous l’écheveau des coquillages et reste le creux de la danse sur les dernières cendres. Ce poème fait partie de Poeta un Nueva York : Los Negros dédié à Angel del Río. « Norma y paraíso de los negros synthétise le contraste, la confrontation constante entre la civilisation et la nature. Cette opposition civilisation/nature est ce qui confronte les blancs et les noirs. Les noirs détestent le monde blanc, ils s’identifient à la couleur bleue qui les envoient au paradis. L’antithèse fertile entre la liberté tant attendu des forces noires et les forces répressives donne du ton à l’ensemble du poème. » Dans le langage et l’imaginaire lorquiens, les Noirs à New York et les gitans d’Andalousie partagent le même sort poétique et sont l’objet d’une même ferveur, profondément, viscéralement solidaire. Aguilar. Poésies III. -
Naissance du concept d’existence
satinvelours a répondu à un(e) sujet de satinvelours dans Philosophie
Mais dans la « réalité », dans l’expérience de tous les jours, rien ne se passe de la sorte. Ce qu’il nous est donné au contraire d’éprouver est l’existence permanente d’un lien invisible qui nous rattache aux autres. Ce qui nous est donné est moins un moi ou un toi qu’un nous, ce qui nous est donné est l’expérience d’une co-présence dans laquelle s’invente et lentement vient à se distinguer la subjectivité. Ce qui donc est premier et fondateur n’est pas la subjectivité comme le pensait Descartes , mais bien plutôt ce qu’il faut appeler à l’instar des phénoménologues, « l’intersubjectivité ». Exister c’est donc d’abord et avant tout être avec ( cf. chapitre Le sens de ma vie dans le Mystère de l’Etre). L’autre est d’abord un toi et non pas à lui, ce qui, pour Gabriel Marcel implique que l’autre ne peut jamais devenir un objet, mais qu’il est ce « moi qui n’est pas moi » pour reprendre la formule sartrienne. Le toi désigne l’autre comme alter ego, et comme alter ego, ce toi est posé par moi comme transcendance et liberté. De ce point de vue, aimer est collaborer à la liberté de l’autre. Il n’y a donc des problèmes avec l’autre que lorsque j’objective l’autre c’est-à-dire lorsque je le pose comme « nature » dit Gabriel Marcel (comme « objet » dira Sartre). C’est parce que, pour une raison ou pour une autre, je cesse de participer au mystère de la présence de l’autre révélatrice de mon propre mystère. C’est parce que je romps le lien qui m’unit à l’autre, parce que je quitte la communauté qu’ensemble nous sommes voués à former que l’autre peut se constituer comme problème, c’est-à-dire en fait comme obstacle qui se dresse devant moi et que je ne comprends plus. Pour Gabriel Marcel nous sommes sans cesse liés, relayés au monde, aux autres, c’est-à-dire traversés, débordés par un ensemble d’événements et de phénomènes qui nous dépassent. Il n’y a donc pas d’un côté un « sujet » et de l’autre un « objet », mais une relation qui n’admet aucune frontière possible. Le dualisme sujet/objet sert un monde voué à la technique et au progrès de sa maîtrise que Gabriel Marcel interprète comme un projet de déshumanisation. Dans un tel monde « la mort est une chute dans l’inutilisable-déchet pur » écrit-il. Il n’y a donc pas plus de moyen terme à l’alternative production/ utilité, rentabilité/maîtrise ou désespoir. -
« Boire un grand bol de sommeil noir... »
satinvelours a répondu à un(e) sujet de satinvelours dans Littérature
Soneto gongorino en que el poeta mana a su amor una palo ma Este pichón del Turia que te mando, de dulces ojos y de blanca pluma, sobre laurel de Grecia vierte y suma llama lenta de amor do estoy pasando. Su cándida virtud, su cuello blando, en limo doble de caliente espuma, con un temblor de escarcha, perla y bruma la ausencia de tu boca está marcando. Pasa la mano sobre tu blancura y verás qué nevada melodía esparce en copos sobre tu hermosura. Así mi corazón de noche y día, preso en la cárcel del amor oscura, llora, sin verte, su melancolía. Traduction : André Belamich Sonnet à la manière de Gongora dans lequel le poète envoie à son amour une colombe Ce pigeon de Turia qui te retrouve avec ses tendres yeux, ses blanches plumes, sur un laurier de Grèce verse et résume la lente flamme d’amour que je souffre. Sa candide vertu, son col si doux, en un double limon d’ardente écume tout frissonnant de givre, perle et brume, marquent pour moi l’absence de ta bouche. Passe la main sur sa blanche vêture : Tu la verras, neigeuse mélodie, recouvrir de flocons ta beauté pure. Ainsi mon cœur, prisonnier jour et nuit dans la cellule de l’amour obscure sans te voir pleure sa mélancolie. La colombe est un symbole amoureux et érotique dans la tradition classique du lyrisme hispano arabe. Dans différents sonnets de Luis de Góngora, l’absence de la personne aimée est chantée à plusieurs reprises. La mélodie, la voix, de Amancio Prada, témoignent la puissance émotionnelle des poèmes de l'amour obscur. Il faut aussi ajouter la qualité de la diction impliquant une claire transmission des textes. L'harmonie et la voix de Prada n'occultent pas les poèmes de Lorca. Il en en est de même chez Paco Ibáñez. -
-
-
« Boire un grand bol de sommeil noir... »
satinvelours a répondu à un(e) sujet de satinvelours dans Littérature
El poeta pide a su amor que le escriba Amor de mis entrañas, viva muerte, en vano espero tu palabra escrita y pienso, con la flor que se marchita, que si vivo sin mí quiero perderte. El aire es inmortal. La piedra inerte ni conoce la sombra ni la evita. Corazón interior no necesita la miel helada que la luna vierte. Pero yo te sufrí. Rasgué mis venas, tigre y paloma, sobre tu cintura en duelo de mordiscos y azucenas. Llena pues de palabras mi locura o déjame vivir en mi serena noche del alma para siempre oscura. Traduction André Belamich Le poète demande à son amour de lui écrire Ô vive mort, amour de tout mon être, j’espère vainement ton signe écrit et pense avec la fleur qui se flétrit que si je vis sans moi autant de perdre. Oui, l’air est immortel. La pierre inerte ne connaît l’ombre et non plus ne l’évite. Cœur intérieur, de rien ne lui profite le miel glacé que la lune lui verse. Mais moi je souffre et j’ai ouvert mes veines dans un tourment de lys et de morsures, tigre et colombe au-dessus de ton sein. Apaise donc d’un mot cette brûlure ou bien laisse-moi vivre en ma sereine nuit de l’âme à tout jamais obscure. Mythique sonnet dans lequel Lorca dévoile sa sombre vérité. « noche del alma siempre oscura », on peut y voir une allusion au poème de San Juan de la Cruz « Noche oscura del alma ». Mais l’âme obscure du poète, dont il est fait référence ici est, peut-être, l’homosexualité à peine dévoilée dans une société obscurantiste et intolérante. -
-
« Boire un grand bol de sommeil noir... »
satinvelours a répondu à un(e) sujet de satinvelours dans Littérature
No te pude ver cuando eras soltera, mas de casada te encontraré. Te desnudaré casada y romera, cuando en la noche las doce den. Traduction : M. Auclair, P. Lorenz, A. Belamich Je ne t’ai pas connue lorsque tu étais fille, mais je t’approcherai une fois mariée. Je te dévêtirai, épouse et pénitente, quand dans l’obscurité minuit aura sonné. Yerma- Acte II- Dernier taberau ¡Ay, qué blanca la triste casada! ¡Ay cómo se queja entre las ramas! Amapola y clavel serás luego, cuando el macho despliegue su capa. Si tú vienes a la romería a pedir que tu vientre se abra, no te pongas un velo de luto, sino dulce camisa de holanda. Vete sola detrás de los muros,donde están las higueras cerradas,y soporta mi cuerpo de tierra hasta el blanco gemido del alba.cómo se cimbrea la casida. ¡Ay cómo relumbra! ¡Ay cómo relumbraba! ¡Ay, como se cimbrea la casada! Traduction : M. Auclair, P. Lorenz, A. Belamich Ah, comme elle est blanche, la triste épousée ! Comme elle gémit sous les branches ! Mais dans la cape déployée du mâle elle sera bientôt œillet et coquelicot. Si tu viens en pèlerinage demander que s’ouvre ton ventre, ne mets pas un voile endeuillé mais douce flanelle de Hollande. Va-t’en seule au-delà des murets où sont enfermés les figuiers et supporte mon corps de terre jusqu'au gémissement de l'aube. Ah ! comme elle scintille ! comme elle resplendit ! comme vibre l'épousée ! Yerma- Acte II- Dernier tableau Cette violence qui donne à la fatalité des drames de Lorca une intensité bouleversante, c'est peut-être dans Yerma qu'elle est exprimée sous une forme la plus brutale. Louis Parrot. Lorca qualifiait d'ailleurs cette oeuvre de "poème tragique". -
