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Crosswind

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  1. Crosswind

    Science et philosophie

    Ainsi que bon nombre d'intervenants, qui tentent plutôt désespérément de vous le faire comprendre, vous mélangez les torchons et les serviettes car le champ épistémologique ne recouvre pas l'étude de la science, du moins pas dans ses propres termes. Les sciences n'ont pas pour but de décrire un quelconque réel, elles ne sont qu'un outil pour prédire des phénomènes. Les sciences visent une efficacité, pas une ontologie ou une métaphysique, ce que bon nombre de ses acteurs oublient trop souvent. La physique, donc, ne décrit pas le monde tel qu'il est : elle propose des modèles efficaces. Ce qui est très différent. Et pour cette raison, il est parfaitement possible de faire de l'épistémologie sans être physicien. Ce que vous pointez, Curieux1, ce n'est pas l'épistémologie, mais l'usage erroné que certaines personnes font de certains concepts scientifiques, sans les comprendre. En cela je vous donne raison : certains philosophes ne philosophent pas, mais tentent de faire de la science, domaine qu'ils ne maîtrisent pas, un levier pour leur raisonnement philosophique. Et cela, reconnaissons-le, c'est très souvent foireux. Mais cela ne déforce pas la situation des philosophes, non-scientifiques, qui se contentent d'analyser la connaissance humaine, quelle qu'elle soit. Prenons F=MA, cette bonne vieille formule. Il fut une époque où elle représentait une Vérité aux yeux de bien des scientifiques, et de bien des philosophes. Actuellement, elle peut encore servir mais plus personne n'arguerait d'un quelconque reflet de la Vérité en l'évoquant. F=MA était une approximation, dirions-nous de nos jours. Valable dans un domaine particulier, mais trop grossier au regard des connaissances actuelles. Et pourtant, et pourtant l'objet de l'épistémologue, du philosophe, ne sera pas de juger de la pertinence scientifique de F=MA, ni de E=MC² ou de l'espace de Hilbert, des nombres complexes. Car il leur reconnaîtra l'efficacité. Son objet sera au contraire de montrer, au moyen de l'histoire et de la raison, vers quoi pointent ces formules. Il ne s'agit donc, à nouveau et pour enfoncer le clou, pas de critiquer la machine scientifique, plutôt d'analyser l'interprétation humaine que l'on peut en faire. LA science n'a jamais eu autant besoin de la philosophie, et surtout, comble de l'ironie, la science n'a jamais autant apporté à la philosophie que de nos jours. LEs néo-kantiens se régalent de la mécanique quantique, et Einstein n'a fait que formuler des idées vieilles de plusieurs siècles.
  2. Crosswind

    Science et philosophie

    Je défends personnellement une vision radicalement différente de l'épistémologie, qui en réalité n'a rien à voir avec la pratique scientifique, mais bien dans son interprétation. En gros la chose est la suivante : on ne peut faire de la science qu'en tant que scientifique. Mais on peut l'interpréter en tant que philosophe.
  3. Crosswind

    Science et philosophie

    Tout dépend de ce qu'on entend par "universel". Certains scientifiques sont, de ce point de vue, plus au fait que d'autres de la pluri-sémantique afférente au terme.
  4. Crosswind

    Science et philosophie

    Attention lorsque l'on invoque l'universel ;-)
  5. Crosswind

    Science et philosophie

    Cool, Irène :D Le message de Curieux1, pour l'essentiel, tient en quelques mots, qui frôlent d'ailleurs la tautologie : un non-scientifique ne peut exercer la science. Il ignore par là la spécificité universelle propre à la philosophie, capable d'investir l'entièreté des terrains de la conscience.
  6. Crosswind

    Science et philosophie

    Il y a une chose que je ne comprends pas chez toi, Curieux1. Qu'une personne non-scientifique n'a pas son mot à dire sur les matières strictement scientifiques est une plate évidence puisque cette personne ne dispose pas des compétences requises pour critiquer une quelconque démonstration. Mais peut-on de là inférer que la philosophie n'a aucun accès aux sciences ? Eh bien non. Des scientifiques de renom s'intéressent beaucoup au pendant philosophique de leur discipline, et en tirent même des conclusions générales accessibles à des non-scientifiques. Ces gens sont tout autant des philosophes que des scientifiques. Ces personnes font beaucoup de bien ET à la science, ET à la philosophie, les deux apprenant mutuellement l'une de l'autre. La science, grâce à la philo, reconnaît ses limites, et la philo, aidée par la science, déchiffre un terrain parfois trop mou. Sans être scientifique, il est possible de montrer que les sciences ne décrivent pas un Monde, mais se contentent de prédire des phénomènes. La force de la pensée dépasse de très loin les formules mathématiques... Si ton propos est donc d'affirmer qu'un philosophe des sciences doit d'abord être un scientifique, alors je m'inscris en faux. Car faire de la philosophie des sciences n'est pas faire de la science. Et toi, tu sembles confondre les deux.
  7. C'est toute la question, te répondraient D'Espagnat, Schrödinger (encore que lui te répondrait volontiers "des particules", mi-sourire aux lèvres), Heinsenberg, Bohr, Putnam et bien d'autres. LA théorie quantique actuelle ne permet pas, empêche même, de considérer les traces des chambres à bulles comme traces de particules objets. Si vraiment le débat doit pouvoir s'ouvrir ici, alors j'ouvrirai un fil dédié. Car ce débat est au coeur de l'épistémologie contemporaine. Et pas qu'un peu ! On ne peut pas parler d'objets lorsqu'il s'agit des "entités" formelles de la mécanique quantique. A moins de supputer des variables cachées non-locales, ce qui posent d'éminents problèmes quant à la réfutabilité.
  8. Eh non. Pas en tant que matière au sens commun du terme, ni en tant qu'entités ontologiques, détentrices de propriétés intrinsèques d'objets. C'est ainsi. Mais pas simple à comprendre, même pour des scientifiques.
  9. Eh oui. On connait la "masse", un mot dont la sémantique n'a que peu voire plus rien à voir avec celle du monde macroscopique, et d'autres choses telles que le spin, la couleur, etc, que l'on ne rattache pas à un objet particulier, ni même à une série toute immense soit elle d'objets uniques "électrons", mais à une structure théorique formelle qui n'a rien à voir avec un quelconque ou une série quelconque d'objets matériels. Et attention, il ne s'agit pas ici d'un défaut de compréhension de la structure formelle, mais d'une incompréhension structurelle. En tant que telle, la théorie quantique rejette purement et simplement l'objet. Restent des mots vides de sens utilisés par habitude sur un formalisme excessivement efficace, mais ontologiquement ininterprétable.
  10. L'existence de l'électron se pose en termes normés, ou plus précisément en un échafaudage abstrait qui ne se rapporte à aucune entité ontologique, réifiable. Vous ne pouvez par exemple décrire "un" électron et l'isoler en tant que tel, pas même en tant qu'objet temporaire apte à supporter sur un espace de temps une série de caractéristiques en propre.
  11. Je rappelle aux divers intervenants que lorsque l'on parle de particules en physique microscopique, on ne parle en aucun cas de petites billes de matière, mais de composés mathématiques abstraits...
  12. Au regard de votre intervention, il peut être utile de distinguer la vie consciente au sens où nous l'entendons d'une vie plus élémentaire, inconsciente selon nos propres vues, mais répondant à des critères débordant la simple physique.
  13. En imaginant naïvement que la vie s'exprime universellement comme nous le ressentons subjectivement. Ce débat est sympa, mais tourne à vide
  14. Encore que, tu ne comprends rien des sciences et donc, à l'en croire jusqu'au bout, tu ne peux le croire !
  15. Science normale. Thomas Samuel Kuhn.
  16. Non, c'est malheureusement très vrai. Les lois se forment par interaction puis accord d'un groupe.
  17. Cette question, qui porte sur l'existence supposée de la vie "ailleurs" en appelle une autre plus fondamentale encore : qu'entendons-nous par "vie" ? Par "conscience" ? Sans s'entendre au préalable sur ces termes, toute investigation ne pourra que mener au conflit, au dialogue de sourd.
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