Wouaw ! C'est ça l'approche qu'on fait de la musique dans les conservatoires et les facs de musique ? Mais......
Où est donc passée la musique ?
Comment peut-on en arriver à se bouffer le nez sur des questions de délimitations historiques absoluments subjectives ?
... moi je vois plutôt (une fois de plus) un énorme sac de culture à étaler, une béquille rassurante pour des musiciens qui n'arrivent pas à comprendre la musique sans quelques bouquins poussiéreux.
C'est comme les mathématiques, toujours des p'tits malins pour se la jouer intello, mais qui en réalité ne sont rien sans ce qu'ils ont pu apprendre bettement par coeur dans les bouquins qu'ont achetés papa et maman ; le genre de gars qui apprend par coeur le nom et la position des pays du monde, avec leurs capitales, pour briller au moment venu. Et croyez-moi, je fais mes études dans ce type de milieu petit-bourgeois-pseudo-intello (j'suis en classe prépa (maths)), je sais de quoi je parle...
Alors voila, moi je joue du piano classique depuis l'age de 5 ans ; l'année dernière je me suis mis à la guitare (surtout impro blues et rock mais aussi interprétation classique, jazz manouche, flamenco... J'essai l'impro manouche mais c'est pas encore ça ! Faut vraiment du temps pour saisir les clefs du jazz manouche et faire des solos intéressants ; c'est difficile et très technique... mais nom de dieu c'est tellement...!).
Ma vie est imbibée de musique. Je me réveille avec de la musique, je mange avec de la musique, je me déplace avec de la musique, je dors avec de la musique, je respire de la musique, je mange de la musique...
J'ai toujours refusé d'aller au conservatoire (des personnes peu fréquentables voyant en moi un moyen de se faire de l'argent facile ont essayé de me caser dans un conservatoire dès l'age de 6 ans... j'ai refusé parceque j'avais une amoureuse très jolie à l'école primaire qui aimait bien m'écouter jouer pour elle, et ça, ça valait plus que tout ce qu'ils pouvaient me proposer !)
J'ai souvent discuté avec des personnes qui faisait de gros efforts pour impressioner avec ce type de culture encyclopédique. Je les écoutais sans rien dire, comme un parfait ignorant. Et après, je les invitaient à discuter autour de quelques petites considérations théoriques pour voir si c'était du solide ou juste de la poudre aux yeux. Et quand je comprenais qu'une fois de plus j'étais tombé sur un rigolo perdu sans ses bouquins, je proposais une petite impro (souvent sur Voodoo Child d'ailleurs ! ... frissons dans le dos).
Et à votre avis qu'est-ce qu'il se passait ?
"Euh... ouais, j'suis pas en forme aujourd'hui.
Nan nan mais quand j'suis tout seul enfermé dans ma chambre et que personne m'entend j'y arrive !
Et puis... j'crois qu'elle est désaccordée ta guitare."
Et voila, l'illustration parfaite ! Ce genre de gars était parfaitement incapable d'utiliser ses deux petites oreilles pour accorder une guitare. Sans accordeur, sans repères sur le manche, sans les quelques positions de la pentatonique (... sans oublier la note Bleue !) apprises par coeur dans un bouquin, bah il n'y'avait rien.
Voila !
Alors pour ou contre le conservatoire ?
Tout dépend de la façon dont on l'aborde ; il faut aller dans ce type d'institution de soi-même, avec un but précis.
Mon dernier professeur de piano, qui a été au conservatoire parceque ses parents l'y avait poussé, m'a avoué être malheureux de ne pas avoir pu vivre sa propre vie. Il était calé en théorie et en histoire de la musique, aucun doute ! Mais... c'est pas vraiment utile pour comprendre et faire de la vraie musique, celle qu'on fait pour soi et qui viens du coeur. Donc voila, il s'est retrouvé prof dans une école bourgeoise parcequ'il ne pouvait rien faire d'autre !
Un poête n'imagine pas son poême avec un un dictionnaire dans une main et un bouquin sur la théorie et l'évolution de la grammaire française dans l'autre.
Il faut bien comprendre que la théorie est un moyen de communiquer les choses.
Je sais lire parfaitement trois clés ; pour des oeuvres "lisibles" (je pense par exemples aux nocturnes de Chopin, à certaines oeuvres de Lizst), je déchiffre à vue sans hésitations. Bon évidemment quand on arrive sur des trucs un peu plus costauds (j'suis sur le troisième mouvement de la Sonate au Clair de Lune en ce moment, le Presto... ça, ça s'déchiffre pas comme ça ! Ceux qui connaissent le morceaux comprendront...! ), ça devient plus laborieux !
Mais en dehors de l'interprétation et de la communication, jamais la théorie et l'écriture ne m'ont servi à faire de la musique ! On a des oreilles et des mains pour ça !
Croyez-vous que les pommes tombes des arbres parceque quelqu'un a écrit un jour qu'il y'avait une force d'intéraction réciproque entre la terre et la pomme ? Croyez-vous que la terre à attendu Copernic et Kepler pour décrire une trajectoire elliptique autour du soleil ? Bah non, surement pas.
Et bien pour l'harmonie c'est la même chose ; elle à pas attendu la théorie musicale pour nous faire tourner la tête. La théorie est une explication, un moyen de communiquer, de clarifier ; ce n'est pas l'origine des choses.
Et moi je crois sincèrement que pour faire de la musique, l'harmonie il faut la sentir, en tomber amoureux.
C'est pas en essayant de la construie à coup de règles et de lois qu'on arrive à l'apprivoiser.
Pour conclure, je dirai que le conservatoire, la fac de musicologie, etc., ça peut être très bien ! Mais surtout, il ne faut pas penser une minute qu'on accède à une compréhension globale de la musique avec des cours et des bouquins. On peut recréer de façon artificielle, notamment en imitant, mais il manquera toujours quelque chose.
Idéalement, le conservatoire et la fac de musico s'adressent à des passionés, des gens qui ont déjà compris beaucoup de choses, des gens qui aiment et qui connaissent la musique.
Mais je ne pense pas que ce soit un endroit où l'on puisse espérer apprendre la musique.