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January

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Tout ce qui a été posté par January

  1. L'AG énonce les mensonges, les mises en scène du couple, le fait que les accusés se soient joués des institutions mobilisées sur cette affaire qu’il s’agisse de la police ou de la justice. AG : Ils s'en moquent ! Au crime et au mensonge, ils ont rajouté la provocation de toute une nation ! Ils ont donné de la dimension à leur action via la presse, ils ont manipulé l'ordre public et provoqué un trouble à l'ordre public lors de la découverte de la vérité. Ils ont manipulé les institutions. Ils ont aggravé leur cas. Ils ont franchi une frontière qui donne à leurs actes une dimension encore plus inacceptable. Je vous demande encore une fois de la sévérité pour marquer le refus de banalisation de tels comportements. Mais la sévérité d'une sanction ne doit pas être en fonction de la médiatisation d'une affaire. Alors faut-il une sanction distincte pour les deux accusés ? Des sanctions similaires s'imposent pour le ministère public. Le ministère public veut une peine élevée. 30 ANS REQUIS CONTRE LES DEUX ACCUSES AG : Il importe de mettre fin à cette sordide mascarade. J'ai l'honneur de requérir 30 ans de réclusion à l'endroit des accusés, peine de sûreté pour Makhlouf des 2/3, suivi socio-judiciaire pour les deux. alors celle-là je m'y attendais pas. Le maximum. Maître Joël Sollier... Merci.
  2. L’avocat général rappelle que l’accusé a donné trois versions des faits sur la mort de l’enfant : accident de vélo ou de trottinette, empoisonnement après que Fiona ait avalé un cachet, coups donnés par Cécile Bourgeon.. AG : Tout cela est incroyable et c'est pourquoi nous ne le croyons pas. Cela le rend-il coupable de coups mortels ? Cela assoit une conviction. Ce qui la conforte, ce sont ses propres déclarations sur les causes de la mort : 'accident de vélo, trottinette... "forcement un incident mineur", l'empoisonnement également quasi-écarté par un toxicologue, les violences de CB.. Et là on voit les incohérences... et ces coups ne sont pas mortels, donc on n'a pas d'explication. Si aux yeux du ministère public Berkane Makhlouf est l’auteur principal des coups mortels, Cécile Bourgeon n’est pas une simple observatrice de faits qui la dépassent ! Cécile Bourgeon assiste Berkane Maklhouf. Il y a des actes positifs de sa part ! CBourgeon est complice car elle participe de manière active à un processus mortifère, le fond de teint, le bandeau, les absences à l'école.. Cécile Bourgeon décrit elle-même des scènes où l'enfant était terrorisée, elle avait conscience de ce qui se passait. J'ai une question simple à poser : Qui Cécile Bourgeon aide-t-elle ? Son enfant ? Ou le tortionnaire ? De qui Cécile Bourgeon est-elle la protectrice ? De qui est-elle complice ? Plus encore, par son attitude à camoufler les actes de Berkane Makhlouf, elle empêche que cela cesse. Il n'y a que madame Bourgeon qui n'a pas vu que Fiona était en danger. Elle avait été avertie pas sa belle-mère elle-même. L'enfant était terrorisée, et elle n'a rien fait. Berkane Maklhouf est l'auteur principal des faits, sa version des faits est mensongère. Cécile Bourgeon répond à tout les éléments de la complicité. L'AG demande la condamnation pour ce crime aggravé par l'âge de Fiona, par l'ascendance et la réunion. Ainsi que pour l'infraction de non assistance à personne en danger qui "montre la lente marche vers la mort". AG : Fiona n'a que vous pour la défendre. Peut-on banaliser sa mort ? Le ministère public pense qu'il absolument éviter de banaliser sa mort. Le ministère public réclame de la sévérité quand des actes criminels sont commis sur un être vulnérable comme une enfant de 5 ans. Et la société n'accepte pas qu'on la trompe ouvertement.
  3. L’avocat général affirme que le ministère public qu’il représente trouve l’hypothèse de l’enterrement du corps de Fiona peu crédible. Position soutenue également par les avocats des parties civiles. Me Sollier : Je ne dirai pas peu importe (où se trouve le corps). C'est un point important du dossier, c'est important sur le plan moral. Il y a cette forte hypothèse du rejet à la décharge Il revient sur la découverte du bracelet de naissance de Fiona dans un sac de déchets. Comme ses vêtements, ses jouets. L'AG détaille toutes les infractions, il semblerait qu'il va envoyer du lourd..... L'idée d'un enterrement à Aydat est très improbable. L’accusée se rappelle de tout sur la journée du 12 mai 2013, sauf de la sépulture. Comprenne qui pourra. Peut-être avaient-ils un intérêt commun, avaient-ils la crainte que la découverte du corps ne révèle quelque chose? Ne plus se souvenir de l'endroit où est le corps ? Une amnésie de circonstance ! S'il y avait eu le moindre désaccord entre eux, il est impensable qu'ils aient pu procéder ensemble à la disparition du corps. Il demande la condamnation pour le délit de dissimulation de cadavre. (et pour CB modification lieu du crime) L’avocat général fait un point juridique. Il affirme qu’il n’y a pas de preuves de coups mortels sur Fiona de la part de C. Bourgeon mais seulement la preuve de sa complicité. Est-ce que cela veut dire qu’elle n’est pas coupable ? Ce n’est pas si simple. Me Sollier : La différence entre un auteur et un complice, n'est pas leur responsabilité mais leur rôle. Ils n'ont pas fait la même chose mais l'un n'est pas moins coupable que l'autre. une réserve s'impose sur Cécile Bourgeon que l'on voit comme complice de Berkane Makhlouf mais plus difficilement comme auteur direct. Ce qui ne repose que sur des déclarations tardives de Berkane Makhlouf. Et encore celui-ci n'évoque que des violences qui n'étaient pas de nature à causer la mort. Complice veut dire qu’il y a une différence des rôles mais pas des responsabilités. L'AG reprend les témoignages pour décrire un homme violent. Pas seulement le processus mais aussi la nature des violences, ces crises qui peuvent se déclencher sans vraiment de raison. AG : Qui vient nous dire qu'il est dans la maitrise? Et qu'il n'a pas pu porter de coups à un enfant ? L'alcool, la drogue, c'est ce que Zola appelle l'assommoir.. L'alcool, la drogue c'est aussi ce qui vous fait assommer les autres et les détruire. Il évoque les coups portés sur Cécile Bourgeon à Perpignan. Là, il y a des certificats médicaux, il y a des traces de coups qui avaient trois dates différentes. Il rappelle qu'elle venait d'accoucher et que cela veut dire qu'il a porté des coups sur une femme en fin de grossesse ou qui venait d'accoucher "au choix". AG : Qui viendra me dire qu'il connaît des limites ? Que ces violences n'ont pas pu se déchaîner contre un enfant ? Mais ce qui fixe notre conviction c’est sa version des faits. Et plus précisément, ses incohérences. Personne ne doute que Berkane Makhlouf ait aimé les enfants et notamment Fiona. Mais personne ne doute qu'il ait commis l'irréparable dans une crise de folie dont il était coutumier.
  4. Réquisitoire de l'Avocat Général, Joël Sollier Fiona n'est pas morte d'un accident, ça c'est sûr, le couple est-il infernal ? Je crois que l'on a progressé sur la vérité. La question est de savoir qui a tué Fiona ? Car les éléments du dossier montrent que cet enfant est décédé d'une mort violente, qu'elle a agonisé et que son calvaire s'étend sur plusieurs jours. Sept ans pour répondre à la même question. Comment est morte Fiona ? Car Fiona n'est pas morte accidentellement. A-t-elle été victime d'un couple infernal ou d'un geste infanticide d'un seul des deux ?. De la rage de Makhlouf ou la ruse de Bourgeon ? l'AG examine les infractions : cinq. La totalité reprochée à Cécile Bougeon, trois à Berkane Makhlouf. Dans cette histoire, tout a été fait dans la solidarité par ce couple. Il ne s’agit pas d’un simple fait divers. Cette affaire a eu des retentissements dans la France entière. 85 enquêteurs, 300 personnes auditionnées, 1.500 actes de procédures. Rien n'est trop beau, rien n'est trop cher, il faut faire le maximum ! Joël Sollier veut faire part de sa thèse ou plutôt de la conviction du ministère public sur ce dossier. Il entend faire un exposé détaillé car il dit avoir la réponse aux questions posées. Mais avant, l'avocat général s'adresse aux jurés : La justice n'est pas que le droit, elle va au delà du droit. Il leur demande de "faire appel à leur qualité de cœur" au moment où ils prendront leur décision. Me Sollier : Rien ne doit être négligé car l'actrice principale est une mère éplorée, une mère courage... "Sans Fiona, je n'arrive pas à respirer" lit-il des déclarations de Cécile Bourgeon à la presse. Je demande Ia condamnation de Cécile Bourgeon pour dénonciation mensongère. Joël Sollier parle de "la maitrise de soi", "du sang-froid" des deux accusés, de ce "détachement surprenant" de Cécile Bourgeon. Me Sollier : Il n'y a guère que devant les caméras que ses sentiments explosent ! ce manque d'affect, de remords, cette capacité extraordinaire de manipulation.. Ils sont solidaires dans la manipulation mais aussi dans la dissimulation du cadavre. Ils avaient tous les deux un discours moral, de valeurs. Ils savaient donc ce qu’ils auraient dû faire et ce qu’ils n’ont pas fait. Malheureusement comme ça a été dit pendant l'audience, "il coche toutes les cases"... Il a été très violent précédemment, elle, personne ne l'a jamais vue frapper. Il a une longue liste de condamnations à son casier, notamment pour des faits de violences, pas elle.. En tout cas Luciani a bien fait de se battre pour que cette question subsidiaire de complicité concerne BM. Le président ne voulait qu'elle s'applique qu'à CB !! Encore une fois hier je me suis dit : ah bon pour lui c'est vraiment mais vraiment plié alors ? C'est quand même pas normal tout ça.
  5. Comme Maître Lebert avant lui, Jean-François Canis pense que Fiona est morte dans la nuit de jeudi à vendredi. Il appuie sur la coïncidence des recherches de Cécile Bourgeon sur son ordinateur. Quand on est à ce point dans la volonté de tromper la justice... qui veulent-ils tromper sinon ceux devant lesquels je suis en train de plaider. La vérité, on ne la saura jamais car on est au-delà du dicible. On est dans l'un des crimes les plus odieux. Fiona a été battue à mort car elle ressemble à son père. Fiona a été battue a mort car elle n'avait plus sa place dans la famille. La complicité de Cécile Bourgeon, je n'y crois pas. Si elle est complice, elle n'aurait pas agi comme ça. E. n'aura plus de "main protectrice", elle sera dans la solitude, le deuil et la souffrance jusqu'à sa mort. Elle ne s'en remettra jamais. Sa vie sera bouleversée. Et sa mère aurait pu avoir la décence de lui dire la vérité.
  6. Me Jean-François Canis, pour Nicolas Chafoulais J'ai envie de vous dire que je me lève à cet instant pour la petite sœur de Fiona. Elle avait deux ans, elle a dix ans depuis quelques jours.. Dans quelques temps, elle posera des questions. S'il y en a une à qui Cécile Bourgeon doit la vérité, c'est à elle ! Une mère qui se défend, une mère qui cherche l'impunité, c'est possible. Cécile Bourgeon peut nous mentir, nous tromper mais il y en a une à qui elle doit la vérité, c'est E. Une sœur dans la vie c'est essentiel. On est malade de ne pas savoir la vérité, on est souffrant. C'est insupportable.. Sur le banc des parties civiles, on s'est beaucoup interrogé hier soir sur la complicité de Cécile Bourgeon de violences commises par Berkane Makhlouf seul. Je ne vous cache notre déception, ce n'est pas notre vision, ni celle du père de Fiona. On ne peut pas admettre qu'elle soit hiérarchiquement en dessous de lui sur le chemin qui a conduit au drame. Si elle n'a été que complice, pourquoi le couvrir ? Entre Fiona et Berkane Makhlouf, elle aurait choisi Berkane Makhlouf ? Non. Par contre pour se soustraire à la responsabilité de ce crime odieux, ça oui ! S'il était dans le mensonge, c'était parce qu'il avait quelque chose à cacher. C'est ce qu'on estimé les jurés. Eh bien c'est le raisonnement aujourd'hui. Jean-François Canis fait désormais référence à l'affaire Leroux dans laquelle le corps de la victime n'a jamais été retrouvé. "L'accusé a été condamné deux fois car il était d'une mauvaise foi crasse". Me JFC : Fiona est morte de quoi ? Si on avait retrouvé le corps on aurait retrouvé quoi ? Des traces de strangulations, des fractures, des blessures encore plus graves ? Parce que face à des constatations médico-légales on est bien obligé de s’expliquer. Mais depuis le premier jour on est dans la dissimulation, le mensonge. CB a trop menti, elle a trop triché. Le raisonnement est de dire que le mensonge c'est quand on a le pire à dissimuler. Le pire serait que la dissimulation du corps (de Fiona) leur profite. Et c'est vers cela qu'on s'oriente ! Ca va être la victoire du mensonge. Elle va gagner ce soir. Il ne faut pas que ça soit ça ! J'espère que ce n'est pas la justice que vous allez nous offrir. Vous devez avoir la conviction qu'une parole ne vaut rien quand il y a trop de mensonges. J'espère que ce raisonnement sera le votre. J'en suis persuadé ils savent où est le corps de Fiona et ils nous racontent un scénario des plus macabres, et la vérité doit être plus insoutenable encore. Après la disparition de Fiona, que je situe au 8 mai, celle qui part en trombe en voiture, qui s'isole dans l'appartement, qui va à Gerzat... Celle qui fait ça, c'est madame Bourgeon et finalement elle serait complice ? La fausse disparition c'est elle. Les médias, c'est elle. La dissimulation du corps, c'est elle. Et elle ne serait que la complice ? Elle a toujours un point d'avance sur ce pauvre Berkane Makhlouf. Elle a été le leader absolu (...) elle a tout dirigé. Si Berkane Makhlouf avait été le seul responsable, il aurait participé ! Jean-François Canis parle à présente du "pacte" scellé entre Bourgeon et Maklhouf. Il relit les déclarations de l'accusé devant le magistrat. Il rappelle que Makhlouf vient de charger sa compagne pendant deux heures et demie (ce jour-là) mais que Bourgeon lui a sauté dans les bras en sortant. Il vient de l'accuser de quelque chose qu'elle n'a pas fait et elle l'enlace ? Il ne faut pas nous faire croire n'importe quoi ! Ce geste spontané me semble impossible si elle n'a pas commis les violences dont il l'accuse ! Moi je vous dis que cet homme a dénoncé tout au long de l'instruction les violences de Cécile Bourgeon. L'avocat dénonce, malgré tout, cette "union sacrée" entre les deux accusés et regrette les tergiversations que Makhlouf a pu avoir.
  7. Après les gardes à vue à Perpignan elle évoque l'enquêteur qui explique que les descriptions de l'enterrement ne sont pas "fluides" Me ALL : Pourquoi ? Parce que ce sont des fadaises, ce n'est pas la réalité, JAMAIS on ne retrouvera le corps ! "Cécile", c'est la patronne de la musique .. Oui, je crois que l'on est bien ici sur la partition de Cécile Bourgeon. Comment creuser un trou de 50 centimètres de profondeur sur autant de largeur et 1 mètre de long en 10 minutes ? Berkane Makhlouf... Pendant les gardes à vue à Perpignan, dont j'ai visionné les vidéos, ce que je vois c'est un homme qui veut disculper Cécile Bourgeon. Il va mentir, prendre, dit-il, sur sa personne pour la disculper. Si l'on couvre quelqu'un c'est qu'il y a quelque chose à couvrir ! Aussi quand plus tard, quand il vient dire que Cécile Bourgeon a frappé Fiona, cela manifeste d'une volonté de revenir de la réalité. Et l'avocat d'insister : S'il veut la couvrir, c'est qu'il y a quelque chose à couvrir ! Nous ne sommes plus dans un pacte d'amoureux, mais d'intérêt. Chacun ayant des intérêts personnels pas forcément identiques, pour maintenir le statu quo dans les versions depuis le début de ce procès. Celui de BMakhlouf ? La vérité, on ne l'entendra jamais, martèle l'avocate. Aucun des deux accusés n'y a intérêt. Nous repartirons comme nous sommes venus. Nicolas Chafoulais avec un trou noir sur les derniers instants de Fiona et vous Mme Bourgeon avec ce que vous ne voulez pas dire. (aux jurés) : Serez-vous les dernières victimes, les derniers otages de la manipulation de Cécile Bourgeon ?
  8. Fiona est morte ainsi. Dans la conviction, dans la certitude que son père ne l'aimait plus, qu'il ne voulait plus la voir. Qu'est-ce qu'il y a de pire pour un enfant de 5 ans ? Peu à peu, Fiona est effacée. Comme si un enfant en chassait un autre.. Me Anne-Laure Lebert évoque ce vendredi matin où Cécile Bourgeon, à 8h07 et 8h16, cherche à joindre le médecin. Pour lui dire quoi ? Que Fiona est morte ? Et que l'on ne sait pas quoi faire ? Et d'évoquer une contradiction pour expliquer son insistance sur ce vendredi matin là. BM indique dans un procès verbal avoir trouvé Fiona morte "en allant la réveiller pour aller à l'école" C'est quoi ça ? Un laspsus ? Fiona ce vendredi là oui avait école... Elle montre les procès-verbaux qu'elle tient à la main. Elle liste les réalités du dossier tout autant que son confrère auparavant avait égrené les doutes et les manipulations. Me Lebert revient sur le bornage à l'usine Candia à Gerzat Nous sommes la veille de la disparition, Cécile Bourgeon y a travaillé dans cette usine Candia à Gerzat et elle dit ne pas y être allée mais s'être rendue Château des Vergnes proche. Me ALL : Des huit communication échangée on ne saura rien parce que tout ou presque a été effacé. Ce lieu n'est pas neutre parce que c'est un site industriel avec des containers pour déchets industriel dans lesquel il n'y a pas plus simple finalement pour dissimuler un corps. L'enterrement ? Que penser de cette vision puérilo-romantique qui consisterait à enterrer sa fille auprès d'un lac bucolique ? L'usine Candia de Gerzat n'est pas neutre car il est bien connu de Cécile Bourgeon qui y a travaillé pendant deux ans. Et surtout parce qu'elle dit ne jamais y être allée. Mais son téléphone a borné une demi-heure samedi soir.. L'avocate énonce également les recherches de Cécile Bourgeon sur son ordinateur et sur Facebook concernant des disparitions d'enfants. Me ALL : Cela ne peut pas être des coïncidences. On est manipulé sur la date de la mort de Fiona, sur les circonstances de sa mort et du lieu d'enterrement. Elle évoque cette pelle elle aussi, "que l'on trouve par miracle en route". Elle décrit ce moment "où l'on creuse la terre avec cette pelle", donne des mesures, prend des précautions oratoires. Me ALL : Dans quelle folie, Dans quel mirage on est en train de tomber ? En fait, c'est le nouveau Montjuzet ! Ce n'est pas plus cohérent que Montjuzet !
  9. Me Anne-Laure Lebert, pour E. Quels sont les derniers instants de la vie de Fiona ? Y a-t-il une seule personne dans cette salle après 15 jours de procès qui soit capable de le dire ? Et est-ce que c'est normal que personne ne soit capable de le dire ? Quand Cécile Bourgeon nous parle de Fiona, elle nous parle de ce petit bébé à la rigueur, de sa joie à elle d'être mère. Mais, madame Bourgeon, cette petit fille a grandi. Cécile Bourgeon est incapable de parler de Fiona, incapable de la décrire. Pourtant il y en a des mots : c’était une petite fille solaire, intelligente, un peu bavarde, espiègle.. fusionnelle. Parce que c'est ce qui l'a perdue en fait. Elle était fusionnelle avec son papa. Et ça Cécile Bourgeon ne le supporte pas. Il devient l'homme détesté. Petit à petit. Il devient celui qui était possessif, jaloux, violent. Une différence se crée entre E. et Fiona parce que Fiona ressemblait à son père. Me Lebert reprend les déclarations des témoins, des amies Cécile Bourgeon qui sont venues jusqu'à la barre de la cour d'assises de Lyon pour décrire ces attitudes, rapporter ces propos. L'avocate insiste : Cécile Bourgeon, pas Berkane Makhlouf ! Me ALL : Cécile Bourgeon voulait rompre la filiation. "Fiona me dégoûte tant elle ressemble à son père", avait confié l'accusée à une de ses proches. Elle avait fait croire à Fiona que son père ne voulait plus la voir ! Ce sont les propos de la grand-mère maternelle de Fiona, de la maîtresse et de Fiona elle-même : "Ma maman me dit que mon papa ne veut pas me voir". "Ton papa, il ne veut plus te voir et ton papa maintenant c'est Berkane Makhlouf et tu vas l'appeler papa". Et vous croyez qu'elle a accepté ça Fiona ?! Pourquoi je vous parle de ça ? Pourquoi j'insiste ? Parce que Cécile Bourgeon elle-même fait de l'insoumission de Fiona l'origine des violences. Je crois que la première manipulée dans cette histoire, c'était Fiona !
  10. Vous ne l'avez jamais enterrée ! Vous l'avez jetée comme un animal avec sa petite chaîne Sagittaire. Jetée nue comme un chien. Je ne sais pas ce qu'il y a de pire ! Ne pas retrouver l'endroit de l'enterrement ? Cécile Bourgeon connaît. Lui aussi. Tout le monde à Clermont connaît. La pelle ! On va enterrer un corps mais on part sans pelle !. Ils en trouvent une, "on s'est donné du mal, même la pelle a cassé" (...) On va m'expliquer que la terre est dure.. Et comment on sort ce corps du sac ? C'était quoi en premier ? La tête ? (...) On ne sait pas, vous ne dites rien ! Mais Nicolas Chafoulais a le droit de savoir ! Le corps de Fiona a fini dans une poubelle ! Fiona c'était cet objet, un détritus. Il n'y a rien dans le discours de CB. Elle n'aime pas son enfant. Elle, Ce sont ses grossesses qui la comble, ce sont les caméras qui la comble. Pas ses enfants ! Elle a frappé Fiona seulement parce qu'elle la dégoûte et ça s'arrête là (...) Les enfants, elle s'en fiche. Quand on additionne tous ces mensonges, toutes ces manipulations, on cultive la preuve de sa culpabilité. Makhlouf c'est lla violence, les pétages de plomb, il casse tout mais pas les enfants ! Vous cochez toutes les cases, oui, mais je ne crois pas à votre unique culpabilité. Vous êtes tous les deux auteurs et complices de l'autre. Me Fribourg exhorte le jury à ne pas acquitter les accusés sur le bénéfice du doute : Ce doute est sale. Quand il est aussi sale, il profite à l'enfant. Votre intime conviction sera ce qu'il vous sera demandé. Personne ne peut vous l'extorquer. Il termine sur du Baudelaire : Nos péchés sont têtus, nos repentirs sont lâches ; Nous nous faisons payer grassement nos aveux, Et nous rentrons gaiement dans le chemin bourbeux, Croyant par de vils pleurs laver toutes nos taches.
  11. Me Charles Fribourg, pour Nicolas Chafoulais Il raconte que le nom de son client a été changé sur le téléphone de Cécile Bourgeon, remplacé par des termes insultants. Il insiste, celui qui est devenu "Grosse pute Nico dans le téléphone de Cécile Bourgeon", ce Nicolas "ce bon à rien" celui qui ne travaillait pas, celui qui a initié C. Bourgeon aux drogues dures.. Me Fribourg : Comment n'a-t-il pas pu empêcher tout ça ? Il n'y a pas un jour où il n'y pense pas. Comme nous tous, il a cru à la disparition, à l'enlèvement. Il découvre le reste au fil de l'instruction. Il n'y a pas un jour, pas une nuit, où il ne s'accuse pas, il a de profonds regrets. Il a cru à l'enlèvement comme nous tous, parce que c'est la mère, la protectrice. Une mère qui l'a écarté de ses filles les derniers mois avant la mort de Fiona. Une mère ne peut frapper son enfant. C'est impossible, inimaginable dans nos cerveaux, nos acquis, nos cultures. Les bras d'une mère sont forcément plein de tendresse. Le doute profite à l'accusé. Voilà pourquoi on pourrait nous demander de nous asseoir et de ne pas plaider car on ne peut pas condamner sur un fantasme et sur la haine. Pas de preuve, pas de corps mais avez-vous une intime conviction ? Sinon je m'assois et je fais le lit de la défense. On ne peut pas réduire ce dossier à "Il n'y a pas de corps"", poursuit C. Bourgeon est une orfèvre, une artiste de la manipulation. Cécile Bourgeon ne cherche que l'impunité. Elle travaille, elle manipule, elle peaufine le doute. L'orfèvre, le maître manipulateur dans ce dossier c'est elle ! Cécile Bourgeon recherche ce doute, qui profite à l'accusé. Mais ce doute sale, travaillé, qui dégoûte, qui fait vomir... Vous ne pouvez pas le retenir. La presse, les enquêteurs, les magistrats...Elle est forte (Cécile Bourgeon). Elle a réussi à rouler dans la farine un juge d'instruction, un magistrat enquêteur et même vous ses avocats ! La puissance de sa manipulation... La puissance de son mensonge ! Mensonges et manipulations ! Aux maîtresses d'école, aux co-détenues, aux experts, à sa propre famille ! Cette mère, son compagnon... ils appellent les jours qui précèdent la disparition, "on ne répond pas". Ce frère aussi qui ne veut plus voir sa sœur parce qu'il VOUS sait coupable ! Ca fait rire, on est fier de sa manipulation. "J'ai menti à la France entière"... Les larmes de crocodiles..les larmes de caméléon ! On a nettoyé, camouflé, détruit les indices. On a jeté les draps, le pyjama de Fiona, il n'y a pas de traces ADN. La découverte du corps... Le sac, le corps cassé de Fiona pour qu'il entre dans le sac ! La petite soeur est là aussi..l'enterrement... comme un animal !! C'est ça, votre crainte ? Qu'on va vous enlever les enfants parce qu'il y a des plants de cannabis ? Et bien on enlève les plants... au lieu de ça, on enlève les indices !
  12. Tu vois je disais que c'était pas logique tout les deux 20 ans.. Qui a donné le coup fatal, c'est impossible à savoir. Et c'est ça qui a du leur poser un problème à la fin, c'est pour ça qu'ils ont introduit une question subsidiaire. Il va bien falloir déterminer qui a frappé et tué, sinon c'est pas la justice, "tous dans le même panier" c'est pas la justice. Tous les deux 20 ans je n'y crois plus. Si BM se prend 20 ans elle se prend 15, comme complice. On n'imagine pas une seule seconde qu'elle se prenne 20 et lui 15 pour complicité. En revanche je peux imaginer une certaine "clémence" pour BM et une réduction de sa peine. Les remettre tous les deux au même niveau en quelque sorte, 15 ans de réclusion.
  13. Pas de remise de peine, les 18 mois-deux ans elle les fera hors les murs. Pour moi il n'y aura pas de mandat de dépôt, elle ne retournera pas en prison.. Si elle prend 15 ans elle peut demander la conditionnelle dans 18 mois, alors tu penses bien..
  14. C'est important ce qui s'est passé hier.. Les jurés auront la possibilité de condamner pour "complicité". En même temps ça me paraît bien bancal cette question subsidiaire, je ne vois même pas comment l'appliquer en fait. Après coups ? C'est inepte.. Sinon faut pas rêver hein ? Cécile Bourgeon ne sera pas enfermée à vie, pas plus qu'elle ne prendra 30 ans, et on ne va pas non plus la couper en deux. Il faut se résoudre, elle a fait cinq ans de prison, elle a des droits aussi, il y a des lois. Elle n'ira pas en prison si elle est condamnée (pour complicité), c'est comme ça. Elle retombera enceinte, ça aussi, c'est comme ça. Sa gueule je m'en fiche,ce qui m'importe, ce sont les enfants, c'est le volet civil, une protection d'E. et de B. jusqu'à la fin de leur vie.
  15. Me Crespin Notre système n'a pas su protéger Fiona. Mais la première responsabilité est celle des individus. C'est eux que vous aurez à juger. Il parle d'un procès retentissant, un procès exceptionnel, sans corps. "Rarement on a vu un tel pacte de mensonge." "Aucun appel au 119, aucune alerte du système scolaire, tout le système de protection est inefficace, il y a un grand vide où Fiona est tombée. (...) Le doute doit profiter aux enfants. Vous devez les juger tous les deux, ils risquent la même chose", et termine en citant Voltaire: "Le crime plus la lâcheté. Dans le doute, il y a lieu de signaler une maltraitance. Parce que, dans le doute, il n'y a pas de mauvais de signalement. Me Portal Il revient sur le rôle des associations de protection de l'enfance. Et sur l'aveu d'échec en lien avec sa présence à ce procès "Pour Fiona, on a échoué. Comme Me Crespin, il revient sur la question de la complicité : "Unicité, duplicité." Pour les deux avocats, les 2 accusés sont coupables à titre principal.L'enfant que l'on force à appeler le beau-père papa et donc a ostraciser le père biologique. les absences scolaires à répétition, ces enfants que l'on conduit dans des squats, puis les violences... L'avocat liste et, à chaque fois, ajoute un mot : maltraitances ! La dépouille d'une enfant que l'on ne respecte pas, c'est ça aussi l'enfance maltraitée ! Il reprend les certitudes du dossier. L'une qui l'agace particulièrement : La majorité des éléments ont été volontairement dissimulés par les accusés et ceci à seule fin d'en tirer bénéfice. On nous refuse la restitution de ce corps. La dépouille d'une enfant que l'on ne respecte pas, c'est ça aussi l'enfance maltraitée ! Il sensibilise les jurés à la portée de leur décision "sur les bourreaux actuels, si vous leur dites qu'il suffit de se débarrasser du corps !" Me Costantino pour Innocence en danger et Enfance et partage L'avocat commence par une lecture, cela ressemble à une lettre. Peut-être du père de Fiona. La collaboratrice de Me Deschamps, partie civile pour la mère de Cécile Bourgeon et grand-mère de Fiona, prend la parole. elle revient sur le rôle de cette mère "naïve", lors de la disparition de Fiona, "qui croit sa fille" et veut "retrouver sa petite-fille". Et puis, il y a les aveux, "une blessure supplémentaire" mais "elle (Cécile Bourgeon) n'a que moi". Elle parle d'une double perte à vie irrémédiable, celle de Fiona et l'éloignement de Cécile. Elle vous demande de juger mais de ne pas oublier son chagrin. Me Deschamps se lève pour terminer la journée d'audience. Il intervient pour la mère et le beau-père de Cécile Bourgeon. Me Deschamps : une véritable fracture de vie" pour cette mère qui accompagne sa fille, regardant Cécile dans les yeux, cherchant la vérité. Elle a assisté à tous les jours d'audience, en se disant j'ai raté quelques chose de grave. Comment n'ai -je pas pu voir, deviner ...même si personne n'a jamais vu Cécile se livrer à des violences sur ses filles. Cela s'appelle culpabilité ! Sanctionnez là pour cette mère indigne qu'elle a été, qui n'a pas su protéger ses filles mais Cécile n'est pas une criminelle !
  16. La mère de Cécile Bourgeon revient à la barre..Elle veut revenir sur Fiona. Au mois de février, en vacances, son oncle l'a trouvée moins vive "Je ne m'en suis pas rendue compte La seule chose qui l'a choquée Fiona n'a pas voulu garder son doudou pour dormir Elle était grande, disait-elle. Pour elle c'était une forme de maltraitance". Elle relate un épisode où la petite sœur de Fiona frappe son doudou singe en disant "papa (Berkane Makhlouf) fait ça" La mère hausse le ton. "Oui, tu peux souffler".. Elle raconte un épisode où il tend son bébé à Cécile Bourgeon en disant "Tiens moi ça !" "Qu'il arrête de jurer sur la tête de ce petit garçon parce qu'il ne le mérite pas". "Je sais que Cécile a fait un cheminement en cinq ans et demi de détention. Elle s'est détachée de Berkane Makhlouf. Elle a rencontré ce garçon (son mari) et elle s'est stabilisée. Elle a arrêté, grâce à son compagnon, ses médicaments. Il n'y a pas à dire c'est bien ou pas. Cela devait se passer comme ça. Me Luciani en défense de Berkane Makhlouf : Le dossier est ouvert depuis sept ans. Il ne me semble pas que ce que vous venez de dire ait été dit une fois ! - Je n'ai pas dit que Cécile était une sainte. C'est ma fille, si elle me dit "je n'ai pas frappé mes filles" je ne l'ai jamais vu le faire, je la crois. Suite du point droit : La question subsidiaire portera sur la complicité de Cécile Bourgeon, Jusque-là, depuis cinq ans, il a toujours été question de co-action entre Cécile Bourgeon et Berkhane Maklouf. Désormais, si elle devait ne pas être reconnue coupable des violences volontaires ayant entraîné la mort de Fiona, les jurés devront se prononcer sur sa complicité. A-t-elle aidé à la commission du crime ? Me Luciani : La question doit être posée en sens inverse ! Le président : Je ne vois pas en quoi il résulte des débats de raison de retenir la complicité de Berkane Makhlouf ! Pour lui, celle de Cécile Bourgeon ressort des débats : elle aurait favorisé les violences en apposant un bandeau ou en maquillant Fiona. L'avocat insiste. Le président accepte. Depuis sept ans, la question posée était "Cécile Bourgeon a-t-elle commis des violences ayant pu entraîner la mort de Fiona" ? La cour d'assises du Puy-de-Dôme, en 2016, a répondu par la négative et a acquitté Cécile Bourgeon. Celle de la Haute-Loire a répondu "oui "(avec une condamnation de 20 ans de réclusion criminelle en 2018) mais son arrêt a été annulé. Désormais, la cour d'assises du Rhône peut, comme en première instance à Riom, répondre non aux violences volontaires, mais "Oui" à la question de la complicité de Cécile Bourgeon .Elle encoure la peine de 15 ans de réclusion criminelle.
  17. Sur la possibilité que BM soit violent envers les enfants : Il peut tout à faire être violent avec des enfants. Il veut donner une bonne image de lui-même, il dit que c'est un ange. Mais je n'y crois pas, il a une intolérance à la frustration en bas du curseur.. Je ne l'imagine pas ne pas être violent avec ses enfants. A la question du président qui lui demande si elle a une expérience d'expertise des enfants, elle répond par l'affirmative. La cour lui parle alors de Fiona. Elle répond : J'ai imaginé Fiona, pardonnez-moi du terme mal venu, très vivante.. Je la perçois comme une enfant qui grandit, qui commence à répondre à sa mère, à donner son avis. Et cela, Cécile Bourgeon, je l'ai dit tout à l'heure, elle n'aime pas du tout qu'on la contrarie. Je pense que ce n'est pas impossible qu'elle ait donné plus qu'une fessée.
  18. Me Canis, partie civile pour le père de Fiona : Vous arrive-t-il souvent de tomber sur des mères qui parlent si peu de leur enfant disparu et ce discours vous a t-il paru décalé ? - Cela arrive que l'on rencontre ce type de personnalité mais là.. aussi détachée, avec autant de froideur.... Elle parle de Fiona comme un objet et pas comme un sujet. Non, pas si souvent que ça. L'expert a aussi rencontré Makhlouf. Elle décrit des entretiens chaotiques. Il parlait sans arrêt. L'expert note qu'il évoque tout de suite "Je n'ai pas été allaité car ma mère était malade". Voyez, dit-elle en s'adressant à la cour cela commençait mal très tôt. Et Berkane Makhlouf continue de lui décrire son enfance sur le même mode. Sauf l'attachement à la seule figure présente, sa mère. Lorsqu'il est placé, la séparation d'avec elle est difficile. Le début de la dépendance affective ? C'est comme cela qu'elle analyse sa rencontre avec Cécile Bourgeon. Elle explique que Berkane Makhlouf décrit alors un bonheur familial qu'il attendait. Elle continue de brosser une personnalité qui parait dans l'incapacité de supporter l'angoisse et la frustration. Expert : Il vomit les mots... Il parle, il parle, il parle... Cela ne s'arrête jamais. Il bouge, il parle, il mange... Il n'a cessé de répéter que les surveillants de la prison mettaient du poison dans sa nourriture. Il passe son énergie à combler le gouffre narcissique qui est le sien. Théâtralisme, mythomanie, chantage au suicide... Il se sent toujours plongé dans un milieu hostile. Quand il parle de Fiona : "Elle était d'une intelligence incroyable et un peu espiègle". Face à la découverte du corps, il dit " C'était la panique. Elle disait qu'on allait avoir une enquête sociale, qu'on allait nous séparer". L'expert note une intelligence normale, une immaturité, une dépendance narcissique, il fait le choix de personnes fragiles pour se donner une illusion identitaire. L'autre lui sert d'étayage et de faire valoir. Impulsif, fragile. Le président : quelle relation avait-il avec Fiona ? - Il s'en occupait, le jeu, les repas.. Il n'a pas été loquace sur une éventuelle violence. Il minimisait les violences qui lui étaient reprochées et renvoyait sur CB les violences. - Il a admis avoir exercé des violences sur le mode des corrections ? - Non Plutôt une fessée.. Bien moindre par rapport à ce qui était dans le dossier. Sur l'emprise qu'il aurait pu avoir sur CB : Je pense que quand même c'est quelqu'un qui résout ses problèmes par l'agir violent parce qu'il n'a pas les capacités de mentalisation. C'est du côté du narcissisme pour ne pas s'effondrer il faut qu'il domine l'autre. Il n'existe que dans un rapport de domination.
  19. Christophe Raumel : Depuis que le procès a commencé, j'ai vu des images choquantes et des témoignages bouleversants. je regrette infiniment d'être dans ce dossier, j'ai vraiment honte. je pense souvent aux victimes et mon dernier mot c'est pour les familles des défunts. Michel Catino : je compatis avec les victimes. Je voudrais dire un mot pour l'avocate générale qui a dit que je ne m'occupais pas de mes enfants. Alors que c'est faux. J'ai commis des délits, je les ai reconnus mais j'étais loin de supposer que ça allait m'amener ici. Je suis ici dans une histoire que j'ai rien à voir. Je vous demande que vous me condamniez pour les délits que j'ai fait et pas pour ceux que j'ai pas fait. Metin Karasular : je suis désolé de ce qui est arrivé à toutes ces personnes qui ont perdu leur vie. Je remercie le ciel que je suis pas impliqué dedans. Je suis encore désolé pour ce qui est arrivé. Je mérite pas une punition comme ça. De fond de mon coeur, je sais bien que je peux regarder mes enfants dans les yeux, que j'ai rien à faire dans cette histoire. Miguel Martinez : j'aimerais adresser mes derniers mots aux familles des victimes et aux victimes. Je pense à une des parties civiles, j'ai eu l'occasion de pouvoir échanger quelques mots avec l'une d'elle. J’ai quand même eu l’impression d’avoir été entendu, d’avoir été compris,je ne vous cache pas que je suis inquiet, je sais qu’auj c’est vous qui avez le reste de ma vie entre vos mains,ne jugez pas le mauvais homme, je ne suis pas un terroriste. je vous cache pas que je suis inquiet, je vous cache pas mes peurs, c'est vous qui avez le reste de ma vie entre vos mains. Je suis ce que je suis, je suis quelqu'un de spontané de sincère. je suis pas terroriste, je l'ai jamais été, je suis pas un sympathisant et je n'ai jamais été informé de quoique ce soit. Abelaziz Abbad : J'ai de la compassion pour les familles des victimes. ma compassion est sincère. Je n'ai aucun lien avec les faits dont vous souffrez. j'espère que vous comprendrez que je ne peux pas passer de la compassion aux excuses. C'est difficile d'être ici assis dans les box. j'imagine que ça doit être horrible d'avoir revu toutes ces images pour les familles des victimes, courage pour eux. Willy Prevost : Je voudrais avoir de la compassion pour les familles des victimes. Moi je pensais pas que tout cela ça allait arriver. J'espère que vous avez écouté mon histoire. Ali Riza Polat : je comprends pas, j'ai rien à voir dans cette histoire là. J'ai pas donné une arme, j'ai pas donné une balle. On m'a reproché de me défendre mieux qu'un avocat. C'est normal c'est ma vie. Je ne peux pas demander pardon pour des choses que je n'ai pas fait. j'ai dit des choses, on m'a fait passé pour un menteur.on m'a fait des trucs fallacieux, on ment à mon encontre. Je tombe malade, dans les médias on dit que je simule. L'avocat général dit "ou on vous aime, ou on vous aime pas". Mais quand vous mettez votre robe, on vous demande pas d'aimer ou pas. vous voulez que je vous dise quoi ? Que j'ai vendu des armes alors que c'est faux ? Mais ces armes là si je les avais eues, je les aurais gardées pour moi. Je l'ai dit. on ne va pas refaire le procès, je ne vais pas recommencer à redéballer. J'ai plein de trucs à dire. Je ne comprends pas.(...)Mais on me demande complicité de types que j'ai jamais vus ! Le président l'interrompt : Ce sont les "derniers" mots hein ? Polat : je ne peux pas demander pardon pour une chose que je n'ai pas faite. Amar Ramdani remercie Me Marie Dosé : merci. Et dit aussi merci à Me Akorri, pour ce qu'elle a dit ce matin. Saïd Makhlouf : moi ça fait six ans que je suis incarcéré, six ans qu'il y a que des hypothèses. J'ai confiance en la justice française. Mais j'ai peur que ce soit le côté politique qui l'emporte. Et ça ça me fait vraiment vraiment peur. Il y a les droits français et j'espère que ces droits seront appliqués. Parce que comme vous le disiez, les caméras du monde entier nous regarde. Donc j'espère que nos droits seront appliqués, ici. Dans notre pays. Mohamed Fares: je voudrais dire toute ma tristesse et la compassion que j'ai pour les victimes. Après, je voudrais dire que je suis innocent. Je n'ai jamais vendu une seule arme. Pastor Alwatik : J'espère que les familles des victimes vous trouverez le repos, déjà ça. J'ai jamais eu aussi peur de ma vie. Pourtant j'ai fait des conneries. Mais je n'ai jamais eu aussi peur. Et en même temps je me dis : "il faut leur faire confiance". il faut me croire quand je dis que je n'ai rien à voir avec ça. Je n'ai vraiment rien à voir avec ça ! L'audience reprendra mercredi à 16h00 pour le verdict.
  20. Me Marie Dosé pour Nezar Mickaël Pastor Alwatik Je ne parviens pas à croire qu'il y a d'un côté le procès des valeurs ébranlées et de l'autre celui des accusés, de leur téléphonie, de leur voitures.. Ils ont été éclaboussés jusqu'à l'intérieur de leur boxes. C'est un procès historique mais c'est malheureusement celui d'une longue série. il y a quelque chose qui ne fonctionne pas. Mes confrères vous êtes trop nombreux, ça pose le problème du procès équitable. Et certains trop souvent se posent en procureurs privés. Il y a un déséquilibre tel que l'équité est malmenée. 10, 15, 20, 50, 100, 200 parties civiles. Le tour de parole malmène l'équité. Je pense que tous ici nous ne pouvons pas nous satisfaire de ça. Chaque fois ou presque nos interventions sont rendues inaudibles par votre nombre. Vous avez raté Mickaël Pastor. IL n'a pas été capable de répondre à ces questions et d'affronter ces procureurs très nombreux qui lui demandent l'impossible. La machine à broyer a été trop forte pour lui car le poids du préjugé était trop lourd et trop long pour lui. Je pense vraiment qu'il faut le réfléchir ça. C'est leur procès. Leur procès. Et puis l'avocat général a été absent, peut-être était-ce plus confortable. Mais ces passerelles entre parties civiles et accusations, moi j'ai du mal avec ça."Moi j'ai du mal quand dans un réquisitoire on va distribuer des bons points à des confrères de la partie civile. Quand le lundi après l'assassinat de Samuel Paty, on se bouscule le matin pour leur dire 'Ne vous inquiétez pas, il n'y aura pas d'amalgame'. Et qu'ils répondent :'mais vous rigolez, Me. Dans nos cellules, on regarde BFM' et ils ont raison ! C'est moi qui délibérément ait ôté de la bouche des parties civiles les mots de Dr Jekyll et Mr Hyde (pour son client) car tout le monde s'y engouffrait à vitesse grand V. Vous voulez des réponses à vos questions en refusant de construire des ponts entre nous et eux. Comment voulez-vous que Mickaël Pastor vous explique sa relation à Coulibaly quand il entend qu'il aime sa soeur juive parce qu"il est antisémite ?" J'aurais aimé ne pas avoir à faire le procès du procès, le procès d'une justice antiterroriste qui marche sur la tête. La justice antiterroriste c'est la justice du copier-coller, où tout se répètera. la justice antiterroriste c'est dire à quelqu'un : "vous savez plus personne n'est placé sous contrôle judiciaire depuis l'assassinat du père Hamel". La justice antiterroriste c'est celle qui juge les morts comme Belhoucine et qui refuse de juger les vivants et les rapatrier avant qu'ils ne s'évadent. Elle est tranquille Hayat Boumeddiene, elle est vivante, elle est à Idlib ! Alors, je ne sais pas si on est dans un procès historique mais notre présent suinte la peur et notre inertie c'est celle du pleutre. On sait que vous savez, certains magistrats antiterroriste en ont conscience, et je cite une de vos collègues " ce sont des peines de malades qui sont distribuées". Mais bon. Mais bon quoi ? On a peur de se tromper ? N'est-ce pas prendre le pire risque du monde que de ne plus en prendre aucun ?? Comment le parquet général peut affirmer :"nous sommes une société résiliente qui surmontera ce combat". Comment avec des peines en réquisitoire comme celles-là, des "peines de malade" Vous connaissez la définition de la résilience ?? Je souscris à presque tout ce que dit mon confrère Me Malka dans sa plaidoirie mais la laïcité c'est une fin, c'est pas un moyen. Guérir, ça passe par le religieux. Me Malka vous l'a dit, tous les textes religieux sont ultraviolents quand on refuse de contextualiser. Dans le Coran, le djihad est cité 40 fois comme un effort général, un effort contre soi, un effort tout court. Il est cité une seule fois comme un effort contre l'autre. Cet analphabétisme religieux vient de l'absence totale d'un enseignement du fait religieux, de l'absence de l'histoire de l'islam en France. Parce que l'islam a une histoire en France.. Zidane, Dati,.. les quartiers c'est pas ça, les quartiers c'est Les misérables qu'un Président découvre les yeux écarquillés. Ma France à moi je veux bien c'est celle de Pierre Perret, mais c'est aussi celle de Diam's. "Ma France à moi" elle est magnifique cette chanson mais quand on voit ce qu'est devenue Diam's on n'est pas rassuré.. Me Marie Dosé,avocate de Nezar Mickaël Pastor Alwatik explique que son client en détention n'a pas le droit de lire une biographie de Mohamed Ali." Me demandez pas pourquoi !" Me Marie Dosé,avocate de Nezar Mickaël Pastor Alwatik cite la chanson de Bigflo & Oli Rentrez chez vous. Me Marie Dosé : Cette chanson raconte que Paris vient d'être broyé par des terroristes. Puis que les Français doivent partir de la France et les Français doivent prendre des bateaux et finalement, on traite les Français comme des migrants. Et puis il y a eu l'attentat de Samuel Paty, et dans cette chanson (Rentrez chez vous de Bigflo & Oli) que j'adore, je n'arrivais plus à avoir aucune empathie pour les migrants en France. C'était la dernière plaidoirie. Le mot de la fin revient aux accusés.
  21. Un petit point de droit : avant l'ouverture des plaidoiries, et en tous les cas avant le réquisitoire prévu demain, il faudra aborder un sujet crucial, celui des questions subsidiaires. Lorsqu’il résulte des débats que le fait comporte une qualification légale autre que celle donnée par la décision de mise en accusation, la question ne peut être posé au jury lors du délibéré que si le président en a préalablement informé les parties au cours des débats, afin de permettre à l'accusé et à son avocat de faire valoir toutes les observations utiles à sa défense. Et il se pourrait bien qu'une question subsidiaire soit posée dans cette affaire. Deuxième experte psychologue Ele a rencontré Cécile Bourgeon trois fois en décembre 2013 et en avril 2014. Elle a été nommée pour cette affaire et celle du viol. Elle l'a vue en prison : "Elle s'avançait comme une princesse avec son bandeau".. Elle décrit des entretiens qui se passent normalement et ajoute "Tant que l'on pose des questions et que l'on ne la contredit pas tout va bien". Cette expert note également chez CB "une forte dépréciation d'elle même" qui fait qu'elle se victimise. Elle s'attache ensuite à des hommes qui la malmène. "Il y a peu d'affect. Cécile Bourgeon décrit ses relations en mode rejet ou instrumentalisation". La psychologue reparle de "personnalité caméléon" : Tout semble glisser sur elle. Sa perception de la réalité est en mode pathologique. Elle dit souvent "c'est comme ci" Son propos se colore de l'image spéculaire de l'autre. Sur la rencontre de CB et Berkane Makhlouf : 2 personnalités à la dérive, tous les deux carencés affectivement en quête de combler leur béance narcissique respective.CB cherche un étayage chez l'autre, elle dit : c'était ma béquille en parlant de BM. L'expert évoque une complicité psychopathologique qui animait leur couple,pour elle, le mensonge de la disparition serait à comprendre comme une façon de faire face une risque d'effondrement narcissique et à l'angoisse de la séparation avec Berkane Makhlouf. Sur le décès de Fiona, "elle le décrit à distance". Et c'est également "avec beaucoup de froideur qu'elle décrit aussi l'enterrement". Expert : Quand je l'ai vue, elle était dans un état dépressif, mais pas effondrée. Avec du recul, je suis passée à côté. CB a une angoisse de perte de séparation, d'abandon. Elle n'est pas dénuée d'intelligence elle a des capacités de mémorisation. mais le refoulement a pu inhiber sa capacité à se souvenir où cette enfant était enterrée, si elle a été enterrée et pas jetée dans un conteneur. Prsdt : Est-ce que l'on peu dire qu'elle est manipulable et qu'en est-il d'une éventuelle emprise sur elle de Berkane Makhlouf ? - Elle peut être manipulable mais je pense qu'elle n'est pas que ça. Berkane Makhlouf dit à un moment des choses justes : "oui, mais je pense qu'elle n'est pas si manipulable que ca. Je le pense aussi. Et pas si victime que ça. C'est vrai qu'elle a une personnalité avec des failles narcissiques qui se victimise mais je pense qu'elle joue une partition.
  22. Me Guillaume Arnaud pour Pastor Alwatik Il lit le rapport du qer : M. Alwatik semble étranger à toute idéologie radicale. Ici on vous dit que c'est le Docteur Jekyll et M. Hyde. L'idée de duplicité va commencer à émerger, elle progresse. Alors aucune attitude ne sera jamais là bonne. Il rit pendant les projections des dessins de Charb, il ment. Il éructe, il surjoue. Il vomit, il simule. Le PNAT dresse le portrait de Pastor Alwatik, le radicalisé. La magie de l'audience, l'oralité de l'audience... Je sais pas c'est peut-être le box en verre qui empêche. L'intime conviction et le doute ça marche ensemble. Première brique du ministère public : l'approfondissement religieux après la rencontre avec Coulibaly. (...) On aimerait pouvoir se cantonner à voir Coulibaly que comme un monstre. Il faudrait qu'on oublie tous ceux qui ne l'ont pas connu comme ça. M. Pastor à l'audience va s'excuser d'avoir aidé Coulibaly, du sentiment de trahison quand il a entendu son nom à la radio. Alwatik s'est excusé d'avoir vu et connu cet homme normal, gentil. La genèse c'est bien car c'est le passé carcéral de M. Alwatik. Il y a des murs, on peut y mettre tour ce qu'on veut. Alwatik dit que ce n'est pas Coulibaly qui l'a poussé à l'islam. Il dit dès le début que Coulibaly lui a appris des versets et des sourates. C"est pas apprendre des sourates qui fait qu'on rentre dans l'idéologie djihadiste. Pour moi la première brique du parquet, l'approfondissement de l'islam, elle elle est creuse. Coulibaly et Alwatik se sont rencontrés en détention, ils ont travaillé à la buanderie. La Deuxième brique, l'adhésion à la secte takfiri. On a 2 témoins, dont Chaineze H.(épouse religieuse d'Alwatik) du 9 août 2014 au 3 novembre 2014. Chaineze H. a dit aux enquêteurs "Un jour on a abordé un sujet qui m'a alertée : on a parlé de la mécréance des gouverneurs et on en vient à parler d'un sujet qui me heurte car je me revendiquais en tant que musulmane salafiste." Chaineze H. a ajouté :"Si je dis salafiste c'est uniquement pour me différencier des sectes. Lui m'a dit qu'il suivait la vérité et qu'il ne croyait qu'aux preuves. Ses propos m'ont alors fait penser à une secte, celle des Khawaridj". Après le mariage, dès le lendemain Alwatik est parti chez sa mère. Chaineze H (sa femme) nous a dit qu'il n'était jamais là. Plus de télé, pas de musique. Elle dit que Nezar était "novice" en religion. Mickael Pastor c'est pas le salafiste qu'elle attendait (Chaineze H.). Mickael Pastor c'est un musulman lambda, le pire pour elle. Alwatik n'a qu'une seule idée en tête : que sa mère vienne vivre avec eux. Le musulman lambda et la mère d'Alwatik (dont il est très proche), c'est trop pour Chaineze H. Me Arnaud, avocat de Pastor Alwatik, cite le témoignage de Lotfy A. ami de Pastor Alwatik qui a dit:" Je sentais bien qu'il était bizarre et qu'il versait dans le takfirisme. Vous savez, quelqu'un qui devient takfiri, vous le sentez rapidement,il ne se cache pas". Me Arnaud : "Si parler de ça fait dire qu'on est dans le takfirisme, je ne sais pas quoi vous dire", avait dit aux enquêteurs Pastor Alwatik. Il avait alors contesté avoir été extrémiste, précisant qu'il fêtait Noël et Shabat. On vous demande de faire une preuve avec un pique-nique légal et déclaré ! (de l'association d'aide aux prisonniers musulmans Sanabil le 23/08//14 à Lognes où la présence, entre autres de Coulibaly et de Mohamed Belhoucine). Les avocats généraux nous parlent de la portée internationale du procès (...) Les avocats généraux sont allés si souvent se réfugier dans les robes des avocats de la partie civile. On attendait quelque chose du parquet. Ca a été navrant. Alwatik n'était peut-être pas loin de la frontière mais il ne l'a jamais franchie. Il n'avait même pas connaissance de la carte. Alors oui, aujourd'hui vous pouvez trembler. Car vous pouvez faire une erreur..
  23. Le président demande à Cécile Bourgeon de se lever : Comment vous est venu l'idée de l'enlèvement ? CB : Je ne peux pas dire. C'est venu comme ça d'un coup. Ce n'était pas quelque chose... Il n'y avait rien avant -C'est quand même élaboré ? - Il n'y avait rien de réfléchi - Ce n'est pas le fait d'être tombé sur cet avis de recherche de deux enfants disparus à Marseille qui vous a donné l'idée ? - Non. Même question à Berkane Makhlouf BM : Je me rappelle pas. Je n'ai pas vu cet avis de recherche sur l'ordinateur. Je pense que c'est plus une idée conjointe qu'on a eu. Personnellement je n'y croyais pas. Me Canis : Comment ça se passe ? Vous rentrez à l'appartement et vous élaborez le scenario de l'enlèvement ? BM : C'est une discussion en rentrant de l'enterrement qui fait qu'on avait peur que l'on nous enlève les gamins. Je suis désolé, je n'ai pas d'emprise sur Cécile. Elle aurait pu faire ce qu'elle voulait. - Qui l'a proposé ? - Je crois que c'est Cécile. Je suis pas sûr mais moi le parc Montjuzet.. Une expert psychologue à la barre. Elle a été l'une des premières à rencontrer les accusés à Clermont-Ferrand, en mai. Elle constate une grande immaturité affective chez Cécile Bourgeon, "un manque d'attachement sécure". Expert : Seuls ses grossesses et son statut de mère semblent lui apporter une réassurance narcissique. Le fait d'être pleine palie à des manques. Pour l'expert, c'est le seul moment où elle provoque le respect. Elle note un problème corporel grave. Expert : Elle est comme vaccinée face à la douleur. L'enlèvement de Fiona n'était pas une priorité pour elle, elle avait besoin de parler. CB instaure des relations de dépendance par peur de l'abandon et elle présente une impressionnante capacité à réceptionner la souffrance psychologique. Elle est fragilisée par un parcours de vie douloureux. Il y a une forme d'endurcissement. Le président note : Niveau intellectuel moyen-faible avec une désorientation temporo-spatiale.. Expert : Sans dimension pathologique. Le président : Est-il plausible qu'elle soit incapable de retrouver l'endroit de l'enterrement ? Expert : Cela peut jouer effectivement. Elle était sous l'emprise de drogues dures. Je pense aussi que le décès de Fiona a provoqué quand même un état de choc. Bien que personnellement, je n'ai jamais cru qu'ils avaient été capables de prendre une voiture et de mettre le corps d'une petite fille à côté de sa sœur. Il faut être très détériorés. C'est mon avis. Le président aborde le récent mariage de Cécile Bourgeon et sa grossesse : c'est dans la continuité ? Expert : Oui. Même sa recherche des médias... Elle brillait. Elle accepte n'importe quoi du moment qu'on l'aime, on en fait ce que l'on veut... A l'époque ..Maintenant, cela a pu évoluer. Sa dépendance affective, c'est du même ordre que la toxicomanie. La psychologue, Mme Teto-Prunet : On en fait ce que l'on veut de Cécile Bourgeon à partir du moment où on l'aime. Je pense qu'elle peut encore avoir des enfants. L'expert avait beaucoup de doute sur l'hypothèse de l'enlèvement à l'époque mais les pièces du puzzle ne se sont mises en place qu'ensuite Elle semble avoir énormément réfléchi toutes ces années sur cette expertise réalisée deux semaines après la disparition. Expert psy : Je n'ai pas vu assez clair sur le syndrome post-traumatique. Ce sentiment de honte, elle se sent fautive de la disparition de Fiona. Quand on lit entre les lignes, je me dis que c'était ça (le décès). En deuxième lecture, j'entends que l'état de choc a provoqué la suite. J'avais l'impression d'un buvard quand je l'ai vue et réciproquement, elle est capable de s'adapter à son interlocuteur. Elle n'est pas structurée et donc fragile, manipulable mais capable de manipuler. Pour elle, "l'agir" est toujours dans un contexte évènementiel qui vient combler cette faille. Elle n'avait pas le comportement d'une mère dont l'enfant a été enlevée. Me Canis relève des contradictions entre la façon dont CB se présente à l'expertise"souriante et détendue" et le contenu de l'expertise évoquant le stress émotionnel. Me Canis : Elle parle de Fiona et de sa disparition ? - Non, de sa vie son viol son père.. Elle m'en parle peu (de Fiona). Et je lui en parle peu. La disparition de Fiona dans l'expertise n'était pas la priorité. Il fallait qu'elle déverse, qu'elle parle de sa vie... Me Luciani : CB vous a menti ? - Oui, elle m'a menti. L'avocat de la défense reprend l'expertise, la lit. Il doit y avoir une forme de particularisme auvergnat à ne pas mettre dans les procès verbaux ... Il évoque les doutes de l'expert sur l'authenticité du récit de Cécile Bourgeon. Logiquement, l'expert goûte peu la réflexion, se défend. Le ton monte Me Luciani lève la voix : Je constate que tout cela n'est pas dans un rapport que j'aurais pu faire parler, mon confère aurait pu demander des compléments d'expertise ! Je ne veux pas créer d'incident mais dire ce que j'en pense. Me Renaud Portejoie, en défense pour Cécile Bourgeon, sur le sentiment de culpabilité qu'évoque Cécile Bourgeon lors de l'expertise. L'expert l'admet : Quand je relis l'expertise, je me dis que je suis passée à côté, oui. Me RP : il y a ce hiatus entre Cécile Bourgeon qui ment à la France entière et malgré tout il y a quelque chose de l'ordre de la culpabilité ? - C'est la même immaturité affective. On ment, on pleurniche, on s'en sort comme on peut.. L'expert a aussi rencontré Nicolas Chafoulais. Elle note une personnalité introvertie, il intériorise ses émotions. Dans le couple, Bougeon-Chafoulais, "il y avait un miroir entre eux. Une histoire familiale lourde. CB l'a présenté comme son sauveur".
  24. Me Delphine Malapert pour Nezar Mickaël Pastor Alwatik Dès la garde à vue, des avocats ont appelé le 36 pour proposer à Alwatik leurs services mais lui il m'a gardée moi et moi je l'ai gardé lui. Me Delphine Malapert rappelle que celui qu'elle représente a répété pendant toute sa garde à vue n'avoir "rien à voir avec ces horreurs". On a reproché à M. Pastor d'être dans l'intimité d'Amedy Coulibaly. Mais Mickaël Pastor n'a jamais pénétré dans l'appartement de Coulibaly. Il n'a pas pu voir les sombres drapeaux de Daech... On a reproché à M. Pastor ses liens avec Mohamed Belhoucine. Mais il a expliqué que c'est Coulibaly qui appelait Belhoucine depuis sa ligne. On sait que Coulibaly n'a pas de téléphone. Il n'est pas surprenant qu'avant septembre il utilise cette ligne. Coulibaly aura 19 lignes mais qu'à partir de septembre 2014. On essaie de créer une proximité directe avec Belhoucine mais elle n'est pas du tout démontrée. Je ne veux pas agrandir le box mais je veux qu'il y ait les bonnes personnes dedans, celles qui parlent au nom d'Allah et qui ne veulent pas parler à la cour, celles qui sont passées entre les mailles du filet. LOrdonnance de mise en accusation évoque un soutien logistique. Mais quel a été précisément ce soutien ? Après 2 mois et demi d'audience, l'oralité des débats ne nous a pas apporté de preuve. Les faits matériels, Mme l'avocate générale l'a très bien dit, c'est le socle. Le socle de l'association de malfaiteurs. Sans le socle, tout s'effondre. Je vais vous démontrer qu'il n'y a jamais eu de socle. Comment être serein quand un pays entier est chamboulé. Alors M. Alwatik efface tous les messages. Pas que ceux avec Coulibaly. Mais tous les messages. Alwatik n'a qu'une seule ligne, un abonnement au nom de sa soeur, il n'est pas caché. Mais à cause de ce geste il reste une suspicion. Qu'était-il écrit dans ces messages ? Je vous le dis moi, rien. Le flou et le doute persiste sur le contenu de ces messages. Mais on ne peut être condamné sur du flou, du doute, des supputations. M. Alwatik a parlé spontanément des éléments importants. Il parle du mariage (avec celle que sa mère qualifie de "Ninja"), du pique-nique de l'association Sanabil qui aide les musulmans, du rappel... Alwatik dit qu'il touche les armes. Il aurait pu dire : je ne comprends pas pourquoi mon ADN est là. Le 3 janvier selon l'accusation, Coulibaly rentre avec des armes de Belgique, il passe chez Alwatik c'est sûr selon l'accusation ! Ca, ce sont des scenarii de complicité qui viendraient nourrir l'association de malfaiteurs terroriste . Il ne s'est rien dit à l'audience qui permette de prouver que des armes ont été stockées par Alwatik. Le 3 janvier 2015, Pastor est sur son nuage parce que la veille il a passé une soirée avec des copains, et il a rencontre une fille qui lui plait bien, 159 sms échangés avec elle. Ils sont dans une phase de séduction. Pastor et cette jeune femme ont pour point commun la religion (musulmane). 4 messages simplement sont retranscrits sur 159. Le reste il s'agit de messages humoristiques entre jeunes gens. Pourquoi ne retranscrit-ton pas tout ? Et on va exploiter à charge des éléments à décharge, ce n'est pas honnête. Car dans les messages, M. Alwatik Il dit qu'il ne s'apparente pas à une secte. Et on l'a tellement incriminé avec cette secte de la buanderie. Le 5 janvier Alwatik passe l'après-midi avec Coulibaly, qui ne fait que ça, que préparer les attentats selon l'accusation, et il va chercher un sac de vêtements chez sa soeur, mais pour l'accusation c'est des armes. Alwatik n'a rien à faire ce jour-là, alors il va avec Coulibaly. Et s'il n'avait rien fait. Si Coulibaly avait accepté qu'Alwatik l'accompagne pour avoir l'air normal. La taqiya peut-être. Pastor n'aime pas la solitude, on le sait. 900 correspondants en une année, 500 échanges par jour. (...) Pastor ce jour-là était avec Coulibaly mais pas que, il envoie plein de messages. Alwatik vous l'a dit, quand il voit les armes, il n'a plus envie de fréquenter Coulibaly. Il n'est pas bien, il est fuyant. D'ailleurs le 6 janvier, il va falloir plusieurs tentatives d'Amedy Coulibaly pour parvenir à joindre Mickaël Pastor. en remontant dans la voiture où se trouvent les armes, l'infraction de détention d'armes est qualifiée pour Alwatif. Il sait, il les a touchées. C'est pour ça qu'on ne vous plaidera pas l'acquittement de Mickaël Pastor. C'est toujours Amedy Coulibaly qui est à l'origine du premier échanger. Il y a 19 jours en décembre pendant lesquels ils ne s'appellent pas. Les 7, 8 et 9 janvier, Coulibaly est dans ces attaques et n'a plus de contacts avec ceux qui n'en font pas partie. Il a des contacts avec les Kouachi, avec son commanditaire mais pas avec les autres. Coulibaly serre la main d'Alwatik et enfile son gant. C'est comme ça que l'ADN d'Alwatik se retrouve à l'intérieur du gant (de Coulibaly retrouvé dans l'Hyper Cacher). Il n'y a pas d'ADN d'Alwatik à l'extérieur du gant. Pastor avec la barbe qu'il avait il n'aurait même pas pu franchir les frontières. Elle est où la taqîya ? M. Pastor n'est pas passé à l'acte, mais peut-être y a-t-il renoncé, c'est peut-être le zygoto. En tout cas sa dangerosité est avérée, 20 ans de réclusion ! Mais c'est grave ! Me Malapert fait référence au message opérationnel, qui provient d'une personne donnant des ordres à Amedy Coulibaly sur les actions violentes qu'il doit commettre. Le message disait notamment : " pas possible amis, travailler tout seul, préférence au 1er truc prévu. Aller au + facile et au plus sûr et plus nombre pour recommencer plusieurs fois. Peut être grande ceinture si problème au centre. C'est toi qui vois le mieux. Si possible trouver et travailler avec zigotos biens. Si possible expliquer dans vidéo que toi donner à zigoto les outils au nom de « d », préciser lesquels. Ce message a été envoyé le 8/01/2015 à 17h21 par une personne non identifiée et mis à la poubelle le même jour à 19h22 à partir de l'adresse IP de la logeuse de Coulibaly à Gentilly. les zigotos, ils existent déjà, il faut juste les trouver. C'est peut-être les Kouachi, cachés dans les bois. Moi j’ai une certitude, c’est qu’à l’issue de ce procès, on ne peut pas avoir de certitude qui permettrait de qualifier l’infraction d’association de malfaiteurs et encore moins l'association de malfaiteurs terroriste. Je ne suis pas d'accord lorsque Mme l'avocate générale dit que sans les accusés, rien n'aurait été possible. C'est faux. Amedy Coulibaly était déjà programmé pour tuer. Sans M. Pastor Alwatik, le destin criminel d'Amedy Coulibaly aurait été le même, avec ou sans lui, l’histoire aurait été la même aussi sanglante et insupportable. Moi je ne crois que ce que je vois, je vois un homme qui est bien ici dans la vie avec nous, il n’est pas dans l’attente de la mort que le seigneur voudra bien lui donner, c’est un semblable. J'ai vu l'amour dans ses yeux lorsque sa soeur et sa nièce sont venues, j'ai vu l'émotion le premier mois avec les témoignages, j'ai vu la peur du verdict. Alwatik, ce n’est pas dieu qu’il craint. Il a bien peur d’ici et maintenant. Le socle était en papier. Il s'est effondré ; Me Arnaud va vous montrer brique après brique qu'il n'y avait rien sur l'association de malfaiteurs terroriste.
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