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January

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Tout ce qui a été posté par January

  1. Faut pas rêver hein, une contre expertise a déjà été demandée par l'avocat d'Ellul. C'est loin d'être fini ! Il n'y a pas d'affaire Pilarski en vérité, il n'y a qu'une affaire Ellul, c'est dans cette direction qu'il fallait regarder dès le début, et j'espère qu'il va commencer à avoir chaud celui-là.
  2. Elle ne sait pas citer alors va falloir être indulgent et faire avec !
  3. Tu vas voir il va y en avoir un autre Me Aurélie Tardy, avocate de Laurent Léger Cet attentat du 7 janvier 2015 a de caractéristique qu'il porte atteinte à une valeur essentielle de la République française la liberté d'expression. Ce 7 janvier 2015, comme beaucoup d'autres, Laurent Léger a cru d'abord à des bruits de pétards, avant de comprendre que l'heure n'est plus au rire dans cette rédaction mais au chaos. Un homme surgit et crie Allah Akbar. L'attentat a duré 2 minutes, deux minutes comme une éternité et soudain ce silence insoutenable pour Laurent Léger. Laurent Léger recroquevillé sous une table sans savoir si l'assaillant est parti. Il va trouver cette force de se relever et de rejoindre les survivants. Il se proposera pour identifier les corps. Il doit reprendre le dessus, comme un rempart contre les actes qui viennent d'être commis, un rempart contre la barbarie. Me Olivier Saumon, autre avocat de Laurent Léger "Il n'y a pas de comique en dehors de ce qui est proprement humain" (Bergson), c'est cet humanisme que Laurent Léger, journaliste d'investigation, rejoint chez Charlie Hebdo. Hier comme aujourd'hui, Laurent Léger défend pleinement les combats de Charlie Hebdo. (...) Témoigner l'aidera à lutter contre cette atmosphère morbide. Le Laurent d'hier n'est pas celui d'aujourd'hui. Laurent Léger sera arrêté de très longs mois avant de pouvoir reprendre le travail. Ce sera la fin de l'aventure avec Charlie Hebdo, les raisons en sont nombreuses, notamment l'ultrasécurisation des nouveaux locaux. Le quotidien avec son compagnon et son entourage familial et amical reste son territoire insubmersible. Votre décision dira l'état de nos libertés, votre décision par sa motivation et le quantum des condamnations dira qu'on assassine pas au nom d'un dogme. Ce n'est pas un enjeu politique, c'est un enjeu de justice (...) La Laïcité, ce n'est pas un enjeu d'aujourd'hui. Me Gilles-Jean Portejoie, avocat Gala Renaud et de sa fille Michel Renaud était le fondateur des Carnets de Voyages à Clermont-Ferrand. Gala Renaud n'aime pas le terme hasard mais le décès de son époux résulte d'un certains nombres de circonstances : une rencontre avec Cabu, des planches de dessins, une invitation à venir à la rédaction du journal... Jamais Michel Renaud n'avait connaissance des risques d'attentat qui pesaient depuis des semaines, des mois sur Charlie Hebdo. Jamais sinon il n'y serait allé. Le traumatisme de Gala Renaud et de sa fille est immense. Il a été évalué (...) Gala Renaud est une victime direct des attentats du 7 janvier. Michel Renaud est appelé dans un article de presse Le voyageur humaniste. L'assassinat de Michel Renaud aurait pu détourné Gala et sa fille de cette passion (...) La fille de Michel Renaud a dit aux journalistes qu'elle ferait quand elle serait grande comme son papa, des voyages notamment. Pierre-Emmanuel Blard, représente Sylvie P. (compagne de Charb ) Elle s'est constituée partie civile dès janvier 2015. Cela lui a permis de s'investir, de s'impliquer dans le procès. Elle a été présente chaque jour à votre audience. Elle a pris des notes, fait des tableaux, des schémas. Cet investissement lui a permis je l'espère de dépasser le traumatisme. Me Bénédicte Boubée, avocate de Gérard Gaillard L'immense sentiment de solitude ce jour-là quand il perd son ami Michel (Renaud, décédé dans l'attentat) et Cabu (assassiné lui aussi), les deux seules personnes qu'il connaissait. Gérard Gaillard vit très difficilement chaque attentat. Il y a un avant et un après 7 janvier 2015. hypervigilance, ralentir le pas, toujours se placer en bout de rang dans une salle de spectacle, toujours repérer les issues de secours..
  4. Me Jean-François Canis, avocat des proches de Michel Renaud Le 7 janvier pour Michel Renaud, c'était une fête, il avait rencontré Cabu quelques jours avant à Clermont-Ferrand à l'occasion des Carnets de voyage. Avec son ami ils sont arrivés à Paris heureux (..) Quelques minutes après être arrivé à Paris il est mort, son ami à survécu. Je n'ai pas à juger des actes de ces hommes, je suis incapable à ce jour de vous dire quelle est l'implication de chacun, la cour le fera très bien. Mais ce que je crois avoir compris, c'est que Michel Renaud était un grand humaniste. S'il était là, il aurait un profond respect pour ceux qui se sont peut-être sentis mis de côté par une société qui va trop vite, qui sont mis peut-être dans des ghettos. S'il était là il ne les jugerait pas avec sévérité mais sans doute avec toute l'humanité qui le représentait. Me Grégory Lévy, avocat du compagnon d'Elsa Cayat Il explique que son client porte le nom de son frère, mort à l'âge de 3 ans. Ses parent leur ont donné le même prénom. Depuis l'attentat, il est allé s'installer dans une cave dans un immeuble sordide près de notre palais. Il a développé une angoisse permanente, il ne sort plus, ne voyage plus, ne va plus chez le coiffeur. Ses relations avec sa fille Hortense qu'il a eu avec Elsa sont belles mais délicates. Elsa elle avait un corps de rêve, voilà ce qu'il voulait que je vous dise aujourd'hui. Elsa brille par sa culture. Elsa est la rigueur à la maison, la maîtresse, la femme, l'amie, l'intelligence et la complice intellectuelle. Me Philippe Stepniewski, avocat de la famille du policier Franck Brinsolaro, Je suis là pour vous demander que cette justice ne soit ni considérée comme médiatique ou historique mais qu'il s'agisse d'une justice ordinaire que vous allez rendre à la fin des débats. Franck Brinsolaro n'était pas un soldat de la liberté d'expression, s'il a été victime ce jour-là, c'est qu'il travaillait, comme d'autres ont été victimes parc qu'ils faisaient leurs courses ou comme d'autres encore qui ne faisaient que passer. C'est ce n'importe qui qui rend plus criminelle encore la plus petite participation à ces actes mortifères. Me Sarah Labi intervient aussi pour la famille de Franck Brinsolaro J'interviens pour son frère jumeau et ses parents. une famille bien discrète pendant cette audience. Dire leur silence c'est dire d'abord que leur silence n'est pas l'oubli, mais l'expression d'un combat contre toute atteinte à la liberté, à la République. Franck était un gardien, un gardien au sens de celui qui garde le corps menacé. Franck Brinsolaro est mort aux côtés de ceux de Charlie Hebdo pour qui il avait une affection tendre et particulière.
  5. Discours de la méthode ? Descartes ?
  6. Ah lala non non et non Indice n°2 : au milieu du corps humain
  7. Me Isabelle Guttadauro, avocate de Sigolène Vinson Sigolène Vinson a réussi à voir l'humanité du terroriste (..) Cela permet de se raccrocher à quelque chose de supportable. On les a vus ces images atroces, cette vidéo, Les images se sont figées dans cette salle de rédaction, ce Guernica en couleur. Le radeau de la méduse, elle vous l'a dit, l'effroi. Sigolène Vinson s'est mise à nue devant vous, elle vous a livré tous les détails, le sang, les matières organiques, des éclats d'os comme des paillettes... Elle me l'a dit, ça l'a soulagée de venir témoigner ici. Sigolène Vinson est la partie civile idéale, d'abord, c'est une fine juriste, elle comprend, elle est prête à entendre, la haine, la violence, lui sont des sentiments étrangers. Ca l'a émue de savoir que le père d'un des accusés était alcoolique, elle s'est inquiétée de savoir si les accusés avaient accès à des livres en prison. J'aurais aimé que les accusés soient à la hauteur de Sigolène Vinson. Sigolène Vinson fait partie de ces victimes qui n'ont pas été victime physiquement. La guerre est arrivée par surprise sur son lieu de travail en plein Paris. Les conséquences sont indélébiles comme le tatouage qu'elle porte sur le bras en hommage aux 12 qui sont tombés ce 7 janvier 2015. Je cite Stefan Zweig : Jamais jusqu’ici on n’a réussi à imposer d’une façon dictatoriale à toute la terre, une seule religion, une seule philosophie, une unique conception du monde, et jamais on n’y réussira, car l’esprit saura toujours résister à l’asservissement ; toujours il refusera de penser selon des formes prescrites, de s’abaisser, de s’aplatir et de se mettre au pas. Me Caty Richard, avocate des proches de Bernard Maris Bernard Maris était l'amoureux, celui qui disait il faut emprunter bien des chemins pour voir que l'on a jamais quitté le sien. (...) Il était celui qui toute sa vie a noirci ses carnets bleu ciel. Bernard il était aussi papa. Ce papa qui disait pas de chagrin, pas de tristesse, jamais, jamais dans cette maison. Il y a eu deux axes dans ce procès, le premier où tout a été évoqué, puis le 2e, ce bal des hypocrites avec des comédiens qui surjouent leur rôle voyou pour échapper à leur responsabilité d'acteurs de base arrière.
  8. Pas faute d'avoir essayé de garder le côté "bon enfant" Bref, je suis encore l'animatrice du topic, pour vous servir : Indice n°1 :
  9. 30 octobre Le président demande à Miguel Martinez de se lever : J'ai été destinataire d'un rapport d'incident vous concernant, au sujet d'un comportement hier vis à vis des services de police, de propos tenus à l'égard de femmes notamment qui vous escortent. Ce comportement est inadmissible monsieur. Vous avez tout intérêt à vous comporter correctement vis à vis de tout un chacun dans les salles d'attente et de défèrement. Je tenais à vous le signaler pour que ça ne se reproduise pas. Le parquet avisera. Me Antoine Comte, avocat de plusieurs victimes de Charlie Hebdo dont Philippe Lançon Vous avez à juger non pas uniquement des accusés, mais à prendre en considération qu'il s'agit d'assassinat politique. Ici aucun des accusés n'est poursuivi pour cela mais ces assassinats politiques sont au coeur de ce débat. En janvier 2015, il y a eu des assassinats politiques et des assassinats antisémites. A l'Hyper Cacher, des éléments semblent démontrer que les noms des personnes présentes ont été relevés en fonction de leur prétendue race, ethnie, religion. Vous aurez à rappeler ça il me semble, assassinat politique à Charlie, assassinat antisémite à l'Hyper cacher. Je suis avocat de parties civiles pour Charlie mais je tiens à ce que des vérités historiques soient dites. il y a des moments où nous avons eu la gorge serrée, des moments où il ne fallait pas faiblir. Mais quelle histoire vous demande-t-on de faire ? L'histoire officielle, qui a vu des chefs d'Etat aussi peut respectueux des libertés qui défilent tous derrière le président de la République et qui pour certains ne sont pas des modèles démocratiques. On ne veut pas non plus rentrer dans ce qui a constituer pendant des années la coalition contre Daech, sinon il faudrait aller au bout et rappeler que des J-Kurde ont été sacrifiés. Ca n'est pas une histoire du peuple non plus que vous pouvez faire dans ce procès. l'ami de Fredo (Frédéric Boisseau assassiné le 7 janvier) a dit ici "on a oublié le peuple ici". Et ça rejoint ce que se demandent mes clients : "Où sont les jurés ?". J'ai beau leur expliquer, mais l'incompréhension demeure. Nous avons l'exception qui consiste à mettre en place des juridictions spéciales. Moi je crois à la présence du peuple dans les audiences, à la nécessité pour la pédagogie que ce soit fait de cette façon là mais ça n'est pas le cas. Vous avez demandé à chaque victime ce qu'elles attendaient de ce procès. Chloé Verlhac (femme Bernard Verlhac, dit Tignous) vous a répondu : "J'ai besoin de comprendre les dysfonctionnements les levées de surveillance..parce que je vais devoir les expliquer à mes enfants". Vous n'avez pas fait ce choix. Quand nous avons demandé à entendre une personnalité politique (Bernard Cazeneuve) votre juridiction a estimé que ça n'était pas nécessaire. On avait entendu Mme Hidalgo. Elle a montré de l'empathie, Mais quel rôle politique et décisionnel avait-elle ? Quand je vous ai demandé d'interroger la seule personne au coeur du pouvoir décisionnel, vous n'avez pas voulu le faire. Des questions se posaient pourtant sur la levée du dispositif de sécurité et les dysfonctionnements. Quand j'ai fait cette demande, le ministère public a fait une autre proposition; trouver des policiers des différents services pour expliquer certaines choses. Tout ça n'a pas paru nécessaire. Cela n'a pas fait l'objet de réalisation de la part de votre cour. En plus de tout cela, le procès est entré en collision avec l'actualité de façon violente : à la mi-octobre, un professeur de lycée a été assassiné. Dès le lundi matin, votre juridiction a pris un risque dangereux. Vous aviez raison comme citoyen de rendre hommage à cette victime. Mais au moment où vous jugiez des personnes qui auraient porté aide ou assistance à des crimes générés par des mêmes caricatures, vous avez pris un risque sur l'impartialité de votre juridiction. Nous savons que si ce procès et ses débats étaient cassés d'une manière ou d'une autre, les parties civiles n'auraient pas forcément le courage de revenir. Pour les parties civiles, c'est quelque chose d'extrêmement douloureux.
  10. Un jeu, comme tous les jeux ou presque, ça doit être dynamique. Si le sujet meurt c'est parce-que ce n'est pas dynamique. En une journée au départ on arrivait à deviner plus d'une dizaine de titres. Aujourd'hui c'est tellement des bouquins difficiles avec des indices au compte-goutte qu'il va bientôt falloir une semaine pour deux titres, et trois joueurs, parce-que tous les autres ne connaissent pas le bouquin
  11. Me Gérard Zbili (avocat PC) Les parties civiles que nous représentons ont ceci de commun de ne pas avoir ou d'avoir su que les locaux de Charlie Hebdo étaient ici. Au matin du 7 janvier, ces travailleurs du quotidien qui savent peut-être ou peut-être pas qu'une rédaction est ciblée depuis longtemps. (Sa cliente s'était retrouvée face aux frères Kouachi quand les terroristes se sont trompés de locaux, le 7 janvier 2015 alors qu'ils recherchaient les locaux de Charlie Hebdo.) Le 7 janvier au petit matin ,un écrivain célèbre était l'invité d'une matinale; il venait d'écrire ce qu'il décrivait comme une politique fiction. Soumission, récit d'une société qui de renoncement en renoncement a fini par renoncer à elle même. Faisons en sorte que ce livre reste de l'ordre de la fiction. Que le pitch d'un roman (Soumission de Michel Houellebecq) ne devienne pas réalité. Avocate de la partie civile M. C (son client) n'est pas juif, ce n'est pas un journaliste, pas policier, pas un instituteur, c'est un ouvrier qui travaillait dans un atelier près des locaux de Charlie Hebdo. 'il s'est retrouvé nez à nez avec les terroristes, l'un le braquant avec son arme, l'autre lui demandant de façon incessante où était les locaux de Charlie. L'avocate indique que son client a longtemps travaillé avec l'armée et s'est rendu compte que ces armes n'étaient pas des fausses mais que c'était bien des armes de guerre. "Sa vie depuis les faits est un enfer, une lutte permanente pour ne pas s'effondrer et pour survivre. Depuis près de 6 ans il fait le même cauchemar, il rêve qu'il est pris à partie et qu'il ne peut s'enfuir." Me Valérie Boisgard, avocate de la famille de Frédéric Boisseau (responsable d'opération chez Sodexo, "premier tué le 7 janvier 2015, dernier autopsié et dernier enterré") Il a été tué en moins de 10 secondes vers 10h30 mais n'a été autopsié que le 9 janvier à 16 heures. L'avocate évoque l'ordre d'importance des victimes et précise c'est un peu la thèse de mes clients. Frédéric Boisseau a été tué d'une balle de Kalachnikov tirée par Cherif Kouachi. "Mes clients veulent juste que Frédéric Boisseau compte autant que les autres", précise l'avocate. Mes clients se sont rendus à toutes les commémorations rue Nicolas Appert (...) Elle explique que tout ramène ses clients à ce 7 janvier 2015, "ce jour maudit". L'un des voeux les plus chers des parents et du frère aîné de Frédéric Boisseau, tué à l'âge de 42 ans : Parler de lui pour qu'on ne l'oublie pas. "Les loups solitaires ça n'existe pas. comment expliquer que le 1er cercle, ceux qui ont côtoyé les terroristes quelques jours avant les attentats n'aient pas pu voir leur radicalité et ignorer leurs projets ?" Me Jean Reinhart, avocat de la compagne de Frédéric Boisseau Pour elle (Catherine G. compagne de Frédéric Boisseau) Frédéric Boisseau a rééxisté un instant à auprès de tous à ce procès. Ce nom n'est plus un nom sur une plaque, à côté des noms de ses compagnons d'infortune de ce 7 janvier 2015. Catherine elle sait bien que rien ne serait arrivé si ce réseau d'hommes aux parcours incertains ne s'étaient pas agglutinés pour commettre cette oeuvre mortifère. Me Reinhart finit sa plaidoirie avec Le Dormeur du Val d'Arthur Rimbaud: "C'est un trou de verdure où chante une rivière, Accrochant follement aux herbes des haillons D'argent ; où le soleil, de la montagne fière, Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons. Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue, Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu, Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue, Pâle dans son lit vert où la lumière pleut. Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme Sourirait un enfant malade, il fait un somme : Nature, berce-le chaudement : il a froid. Les parfums ne font pas frissonner sa narine ; Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine, Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit." Me Eric Barbolosi, avocat de Jérémy G., collègue de Frédéric Boisseau Qu'est ce qui peut guider ces gens ? interroge-t-il en évoquant les Kouachi et Coulibaly, Aqpa et l'Etat islamique. Me Thibault de Montbrial, avocat de l'ancienne journaliste de Charlie Hebdo, Zineb el Rhazoui. Zineb el Rhazoui est évidemment victime de l'attentat. L'acte terrible des frères Kouachi visait la rédaction de Charlie Hebdo. Pour les terroristes, la ligne éditorial de Charlie Hebdo était intolérante. Le fait qu'elle n'ait pas été présente n'enlève en rien le constat de ce qu'elle était visée. Depuis le début du procès j'ai déposé plainte pour 25 faits de menaces de mort à l'encontre de Zineb El Rhazoui, dont 21 pour le seul mois de septembre. Il n'y a pas que Zineb El Rhazoui qui a été visée par des menaces, il y a des parties civiles (AQPA a diffusé le 10 septembre dans un communiqué des menaces contre la France et CharlieHebdo). Me Thibault de Montbrial ajoute qu'il y a au moins 3 avocats pour lesquels il y a eu des intimidations et des menaces de mort. Voilà l'ambiance. Voilà la réalité de la vie de ceux qui sont engagés dans ce combat contre l'islamisme radical.
  12. Me Claire Josserand-Schmidt avocate de l'Association française des Victimes du Terrorisme Première à plaider, elle évoque les attentats de la rue Nicolas Appert, la décapitation de Samuel Paty et l'acte commis à Nice ce matin : Une histoire qui en réalité n'en finit jamais de se répéter. La terreur veut nous faire plier… il nous faudrait renoncer au long contrat qui a mis fin au lien entre la religion et l’Etat. C’est à notre longue histoire que le terrorise islamiste nous demande de renoncer dans le sang. Les victimes nous avons essayé de comprendre leurs drames, nous avons essuyé leurs larmes. Tous nos clients ont déjà payer un prix, le prix le plus cher, ils vont pleurer à vie l'être aimé. 74 plaidoiries de parties civiles sur 4 jours, c'est beaucoup. Et alors ? Aucune victime n'a choisi d'être ici dans cette salle d'audience. 4 jours pour 17 morts et des blessés et des familles inconsolables. Plus de 4 jours n'aurait pas été indécent pour parler des victimes. Me Galina Elbaz, avocate de la Licra Vos proches étaient des dessinateurs, des journalistes, des policiers, des agents d'entretien, des individus nés juifs. Ils sont été assassinés lâchement, méthodiquement (...) Le bras armé du terrorisme mène une guerre à notre cervelle, à l'intelligence. C'est la haine du mécréant à l'état brut. Nous aussi nous avons de la colère mais la notre n'est pas une colère assassine. Me Yaël Scemama, autre avocate de la Licra La Licra est Charlie, elle sera toujours Charlie. Elle condamne toutes les atteintes à la République et ses symboles. " Elle cite Pierre Perret, "La Bête est revenue" : "Attention mon ami je l’ai vue Méfie-toi la bête est revenue C’est une hydre aux discours enjôleurs Qui forge une nouvelle race d’oppresseurs Y a nos libertés sous sa botte Ami ne lui ouvre pas ta porte" Me Ivan Terel, avocat de SOS Racisme, de l'UEJF et du CRIF Ceux qui ont inspiré, préparé (...) et armé ces attentats ont souhaité voir notre pays en lambeaux, pourtant le peuple français tient bon et la République se tient. Ce qui frappe dans le discours terroriste c'est sa vacuité, Hannah Arendt écrit "C'est dans le vide de la pensée que s'inscrit le mal. Les terroristes des 7, 8 et 9 janvier ont voulu se faire passer pour des soldats et non pour ce qu'ils sont en réalité, des criminels. Le motif antisémite. Coulibaly a dit aux journalistes qu'il visait des juifs. A l'hyper cacher, des hommes et des femmes ont été visés parce qu'ils étaient juifs. L'intention de Coulibaly : tuer tout le monde dans l'Hyper cacher, mourir en martyr et tirer dès qu'il arrive dans l'hyper cacher, avec un sac rempli d'armes et d'explosifs. Il a été dit devant votre cour que si ces explosifs avaient été utilisés, c'est tout le bâtiment qui sautait. Pourquoi ces explosifs? C'est évident ici, le projet était d'aller plus loin. Quand Coulibaly rentre dans l'Hyper Cacher, il commence à mettre son plan en oeuvre, celui de mourir en martyr. (l'avocat cite Badinter) : "Tuer un être humain à cause de sa religion ou de son origine est en soi un crime atroce. Atroce parce que c'est une qualité inhérente, ce n'est pas au regard de l'action qu'il a commise, c'est l'expression la plus barbare du racisme ou du antisémitisme. [...] Quand vous dites : 'parce que tu es né comme ça, je te tue !' On ne peut pas aller plus loin dans la dégradation humaine." Me Kaltoum Gachi, pour le MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples) Le MRAP n'a jamais cessé de lutter contre l'antisémitisme. Me Jean-Louis Lagarde pour le MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples) Aucune croyance ne peut justifier que l'on porte atteinte à la vie d'un homme (...) dans ces religions, Dieu est amour. Les assassins frappent maintenant tous les jours, poursuit l'avocat. Me Oudy Bloch pour l'association France Israël Au lendemain des attaques terroristes, tout le monde n'était pas Charlie. Un soi-disant humoriste (Dieudonné) tweetait :'Je suis Charlie Coulibaly' Me Muriel Ouakine Melki pour l'association France Israël Cette guerre déclarée depuis plus de 20 ans, combien d'audience depuis plus de 20 ans à hurler notre solitude face à l'antisémitisme... (...) Lorsqu'on s'attaque aux juifs, c'est à la République toute entière que l'on s'attaque. Le projet criminel est toujours là dans le box, bien au chaud. Le projet criminel de ceux qui sont dans le box se reconstruira ailleurs, quand ils sortiront. Me Aude Weill-Raynal pour avocats sans frontières On vient de vous rappeler les mots de Dieudonné en janvier 2015 : 'Je me sens Charlie Coulibaly'. Comment ne pas se souvenir comment nous avons poursuivi sans relâche Dieudonné.. Me Franck Serfati pour le bureau national de vigilance contre l'antisémitisme et VIGIL’ANCE (association Anti-Raciste) La véritable réparation des victimes que nous représentons c'est celle de la justice rendue à travers des condamnations sévères. Nous comptons sur cette condamnation qui sera la réparation la plus fondamentale pour les victimes.
  13. Me Coutant-Peyre lit des extraits des dépositions de Christophe D. en face du juge d'instruction.Elles concernent le volet armes lillois. Me Apelbaum donne à son tour lecture d'une déposition, celle de Gabin D. Gabin D. a reconnu avoir acheté deux armes à Nabil Y., une arme de poing 22LR et une carabine 9mm « qui avait un petit puits de chargeur qui pouvait contenir 6 cartouches » et dont Nabil Y. lui avait dit qu'il s'agissait d'une mitraillette, mais qui en réalité tirait au coup par coup. Me Pugliese, avocate de Miguel Martinez, lit le rapport du quartier d'évaluation de la radicalisation. "Ca me semble important car la radicalisation de M. Martinez est un élément retenu à charge". Le rapport fait état d'une "pratique modérée de la religion". "M. Martinez ne présente pas de risque de radicalisation violente". Me Saint-Palais lit un rapport sur son client Amar Ramdani. Ce rapport indique que Ramdani n'est pas ras radicalisé. Me Coutant-Peyre évoque à nouveau son cahier de notes qui a mystérieusement disparu de la salle d'audience après plusieurs jours de procès. Elle indique en avoir besoin, notamment pour sa plaidoirie, et aimerait bien savoir où il se trouve. Le président à Me Coutant-Peyre: Je pense qu'il ne sert qu'à vous, c'est pas comme si une liasse de billets avait disparu. Tout a été fait, il n'a pas été trouvé. On cherche encore. Le président annonce que l'instruction est terminée. Cet après-midi débuteront les plaidoiries des avocats des parties civiles.
  14. Me WItt, avocate de Christophe Raumel précise que le documentaire évoqué par Me Cechman et regardé par son client est Enquête exclusive "Jeunes, Français et djihadistes : les nouvelles recrues de l'État islamique" (...). Me Clémence Witt au sujet de ce numéro d'Enquête exclusive ("Jeunes, Français et djihadistes : les nouvelles recrues de l'État islamique" ): Comme mon client (Christophe Raumel), des millions de Français ont du regarder cette émission. Me Cechman continue ses questions aux accusés. Elle interroge M. Polat. on a retrouvé votre liste chez Karasular vote liste où il est question de prix pour du C4 notamment. Polat : j'ai avoué ce que j'ai vraiment fait. La vérité ça intéresse pas trop ici. Moi je voulais que faire péter des portes (pour un braquage). je me justifie ça fait 5 ans et demi. Et je passe pour un menteur. Si j'avais eu ces armes et ces explosifs, je les aurais pas donnés à Coulibaly ou à quelqu'un d'autres. Me Cechman interroge Ali Riza Polat sur Alex du 91 (qui aurait récupéré des armes) Polat: Hé franchement c'est un simulacre de jugement, je sais même pas pourquoi on vient ici mon frère. Arrêtez. Alex du 91 c'est pas moi, c'est quelqu'un de Ris Orangis qui aurait du être dans le box des accusés. Me Cechman à Me Coutant-Peyre qui veut l'interrompre alors qu'elle parle : les parties civiles ne sont pas là pour beurrer les sandwichs, que ce soit clair ! L'avocate générale : M. Pastor, vous connaissez M. Polat ? Nezar Pastor Alwatik: Non L'avocate générale : vous ne l'avez pas vu le 3 janvier ? Alwatik : non L'avocate générale : Polat a dit en garde à vue avoir vu Alwatik avec Coulibaly à Grigny. Alwatik : lui il vous a dit qu'il pensait me connaitre. Moi il n'y a pas je pense ou pas je pense. Si je connaissais Ali Polat, je l'aurais dit, il n'y pas de mal à connaître quelqu'un. Me Coutant-Peyre interroge WIlly Prevost : vous ne donnez pas le nom de celui qui a fait le transport d'armes... Prevost : ce que j'ai dit par rapport aux armes, je l'ai pas inventé. Je sais qui a fait le transport d'armes mais je dirai pas c'est qui. Me Coutant-Peyre au président : je voudrais rappeler que dans ce procès, il y a eu 1/3 de temps consacré à la défense, c'est quand même eux qui sont en cause. Laissez-moi terminer. Me Coutant-Peyre à Prevost : qu'est devenue la voiture Scénic ? Prevost : J'ai été clair, j'ai déjà répondu à ça. On va revenir, vous parlez, vous parlez, vous parlez.. Elle a été remise le lundi quand je récupère la moto. La cour visionne des extraits de la garde à vue filmée de Roxane W., ex petite amie du frère de Mohamed-Amine Fares. La jeune femme avait été entendue par la cour le 14 octobre et des extraits de sa garde à vue avaient déjà été projetés mi-octobre dans la salle d'audience. Le 1er assesseur lit un scellé, une lettre de Mohamed Amine Fares à son frère : "Wesh frère (...) Nique sa mère (...) j'attends la dernière prière pour fumer un joint ou deux"(..) Le 1er assesseur précise qu'il a un peu de mal avec le langage fleuri de cette lettre. "je demande à Dieu qu'elle me nie pas (leur mère), qu'elle a que du bonheur. Pardonne-moi pour tout ce que j'ai fait de mal. J'ai fait tomber mon teush (shit) dans les toilettes". A la demande de Me Barré , avocate de la partie civile, les photos des armes utilisées par les frères Kouachi ou retrouvées sur site sont projetées sur grand écran. Les frères Kouachi lors de leur neutralisation étaient en possession notamment de deux fusils d'assaut de marque ZASTAVA (fusils d'assaut de type KALACHNIKOV, version yougoslave de l'AKMS soviétique, fabriqués respectivement en 1987 et en 1983), de deux pistolets à répétition semi-automatique de marque ZASTAVA, modèle M57, ou encore d'un lance-roquette à usage unique de marque RBR 64 MM. Le matériel des frères Kouachi provenait d' ex-Yougoslavie, mais n'était pas traçable (contrairement aux armes d' Amedy Coulibaly, venues de Slovaquie mais passées par Claude Hermant). Me Barré: il me semblait intéressant d'avoir connaissance de ce rapport qui fait état d'armes anciennes, rouillées, mais en parfait état de marche. Le premier assesseur lit des extraits de la déposition de 3 pages d'une des soeurs d'Hayat Boumeddiene, Keltoum. "Elle n'écoutait plus de musique, je ne sais pas comment elle s'est extrêmisée dans notre religion". "Elle a mis toute notre famille dans la merde". (en même temps dans la salle d'audience, on apprend que J. Castex a porté le plan vigipirate au niveau "urgence attentat" ...)
  15. 29 octobre le président lit les dépositions d'Hakim EL M. , connaissance de Coulibaly. IL avait été placé en garde à vue après les attaques. Il devait venir témoigner mais ne viendra apparemment pas. Hakim El M. devant les enquêteurs a reconnu avoir regardé des vidéos de décapitations sur Youtube et Whatsapp. "En tapant Etat islamique ou décapitation il y en avait plein" dit-il. Sur les attentats de janvier 2015, Hakim EL M dit "je les condamne". Hakim El M. a dit après "n'avoir jamais fait de recherche avec le mot décapitation". IL dit qu'il a fait des recherches sur l"Etat islamique pour voir. Les vidéos de décapitations, il dit finalement en avoir vues aux infos. Hakim El M. connait Coulibaly depuis le collège. "C'est en prison qu'on est devenu ami à la prison de Fleury" a-t-il dit aux enquêteurs. Il a été incarcéré de 2003 et 2005. IL faisait du foot avec Coulibaly en prison. Le président poursuit la lecture des procès-verbaux d'Hakim El M. Il avait donc été place en garde à vue après les attentats de janvier 2015. Toutefois, aucun élément n'a permis d'établir sa participation aux faits et au transport d'armes. Me Cechman prend la parole. Elle interroge Willy Prevost et Christophe Raumel, accusés, sur des couteaux achetés pour Amedy Coulibaly. Le terroriste avait demandé à ces derniers de les changer car les couteaux ne convenaient pas. Prevost : ça convenait pas, il m'a dit de les changer. Raumel : c'est pas à moi qu'on a demandé de faire ça, je sais pas Me Cechman rappelle à M. Raumel que le le 23 novembre 2014 il a regardé à la télé le documentaire : "Jeunes, Français et djihadistes : les nouvelles recrues de l'État islamique". Le président suspend l'audience 5 minutes. Ali Riza Polat ne se sent pas bien. Il avait vomi deux fois hier à la pause méridienne et l'audience n'avait pu reprendre comme prévue à 14h45. Me Coutant-Peyre, avocate d'Ali Riza Polat, est très en colère. "Il n'est pas positif au Covid dont on nous dit qu'il peut venir à l'audience mais il n'y a pas que le covid , il est pas bien il est pas bien !"
  16. Moi j'aime bien l'autre qui fait son sport Il m'a crevée lui !
  17. Jeu à la c! (je l'ai vu j'ai bien aimé)
  18. January

    Le défi lecture 2020

    Je cherche un nouvel hébergement pour le tableau, visiblement le lien ne fonctionne plus (pas de panique j'ai une sauvegarde il me suffit de l'héberger ailleurs).
  19. Bon... Ali Riza Polat est malade. Il a vomi plusieurs fois, on a appelé les pompiers. Tout le monde est reparti en maison d'arrêt, pas d'audience cet après-midi.
  20. Nabil Y. Comme beaucoup de témoins qui sont passés devant vous, je comprends pas ce que je fais dans une affaire pareille. Je connais très bien un des accusés, Aziz Abbad, et un autre, Miguel Martinez. j'ai fait 4 jours de garde à vue. La Sdat est venue me chercher violemment. Le petit gars de la campagne ardennaise (il se décrit), j'ai eu du mal à gober ce que me disaient les enquêteurs quand ils m'ont dit que j'étais là-dedans. Adbelaziz Abbad, je sais pas ce qu'il fait dans ce dossier. il a rien à faire ici. Comme Miguel, il a rien à faire ici. On m'a jamais dit que c'était un mec radical, qui faisait du trafic d'armes. On est des musulmans comme beaucoup de musulmans en France, on a grandi en France, on a été élevés en France, on a été à l'école en France. Nabil Y. avait confirmé devant les enquêteurs qu'à l'hiver 2014, alors qu'il "travaillait" pour Abdelaziz Abbad dans le trafic de stupéfiants, il avait amené ce dernier chez Sandy C. chez laquelle il "squattait ". Nabil Y. avait dit que "le frère d' Abbad lui avait demandé si des armes pouvaient être entreposées chez Sandy C. Miguel M. et Abdelaziz Abbad avaient retrouvé Nabil Y devant chez Sandy C.avec un sac contenant des armes. Ils étaient montés tous les trois chez Sandy C. et le sac d'armes avait été caché sous la baignoire. Le 1er assesseur interroge le témoin sur ce sac d'armes. Nabil Y. : Aziz m'a donné le sac, je me suis rendu compte que c'était pas du stup. Je lui ai dit :'t'es malade ou quoi." Dans le sac, y'avait des armes, un fusil de chasse et une carabine qui ressemble à un 22 long rifle. Le reste il était bon à jeter à la poubelle. Je m'y connais bien en armes, je joue aux jeux vidéos. Les autres armes elles étaient plus vieilles que mon père. les enquêteurs m'ont forcé à dire que c'était MIguel (Martinez) Je pouvais pas le dire. A ce moment-là je le connaissais que de nom. Le 1er assesseur : aujourd'hui vous nous dites quoi ? Que c'était Martinez ou pas ? Nabil Y. : je sais pas, je vous dit à l'époque je le connaissais que de nom. Pour moi c'était Miguel car c'était un mec costaud, et Miguel (Martinez) il est costaud. Le 1er assesseur lit une des dépositions du témoin. Ce dernier réagit : Dans les Ardennes les radicaux ils ont pas leur place. Dans le quartier il y en a un il a une barbe qui va jusqu'au pectoraux, ça veut pas dire qu'il est radicalisé. Nabil Y. sur sa garde à vue : Je l'ai fait dans de très mauvais terme. J'ai fini aux urgences. J'ai été interpellé assez violemment. Je suis dans la rue, je vais au boulot, on me saute dans le dos. On me dit que j'ai fait de la résistance. Y'a un policier qui est tombé, il s'est cassé l'épaule. Ils ont vu un policier voler. Mais c'est la SDAT ils sont super entrainés, c'est pas des gamins, c'est pas des rigolos. Je me suis fait savaté. J'ai été aux urgences, on m'a mis sous morphine. Mais moi je voulais retourner en garde à vue pour m'expliquer. J'ai rien à faire là-dedans moi.. Le premier assesseur au témoin en visio :"vous avez eu cette formule face aux enquêteurs : "je vais tout vous dire, si je meurs vous aurez ma mort sur la conscience". Nabil Y.: moi j'ai jamais eu peur d'Aziz (Abbad). Miguel je le connais de nom. Au pire je risque quoi, une grande baffe dans la gueule, et alors ? c'est la rue.. On me ramène dans les sous-sol (de la SDAT) à Paris, on me dit que je suis là pour terrorisme. A un moment on dit n'importe quoi.. J'avais le cerveau en vrac, le bide en vrac. On a l'impression d'avoir un couteau qui se promène dans l'estomac. les enquêteurs ils aiment bien rajouter des choses, y'aurait eu dans le sac un sniper, des mitraillettes je sais pas quoi je l'aurais dit. on habite dans les Ardennes, des fusils de chasse, des 22 long rifle, y'en a partout, les autres armes je vous l'ai dit, elles étaient plus vieilles que mon père. A part le 22 long rifle, le reste c'était bon pour jeter à la ferraille. Sur les armes (du sac), je peux pas être plus précis que ça. A ce moment j'étais pas très bon dealer, j'avais des petites dettes envers Aziz (Abdelaiziz Abbad) mais y'a jamais rien eu de méchant. La SDAT me demande ce que je pense de la radicalisation. J'étais dans mon salon je pissais le sang, l'enquêtrice elle me parlait déjà de Miguel le radicalisé. Moi je vous le dis, dans les Ardennes on a beaucoup de barbus, de très beaux barbus. Mais les radicaux ils ont pas leur place dans les Ardennes. Miguel il aime bien l'islam, c'est tout. Les reconvertis ils sont plus sérieux que nous, les "de souche" comme on dit. La radicalisation, c'est pas un islam de chez nous. Moi j'étais en garde à vue pour attentat, c'est quand même la SDAT, c'est pas la police municipale du coin, ils ont enquêté quoi... Me Margaux Durand-Poincloux, avocate d'Abdelaziz Abbad : Sandy C. a dit qu'elle aurait vu enroulé dans un tapis sous son lit une kalachnikov. Vous avez parlé de cette arme longue, une arme cachée sous le lit. Vous vous souvenez ? Nabil Y.: je vois mal un tapis enroulé sous un matelas de lit. C'était un fusil de chasse dans un drap. Une kalachnikov j'aurais su la reconnaître. S'il y avait eu une kalachnikov, je l'aurais dit, tant pis pour aziz (Abbad). je le connais depuis qu'il est petit, lui c'est les stups; les stups les stups. Il fait pas dans les armes. Me Margaux Durand-Poincloux : vous êtes né à Charleville-Mézières Nabil Y. : Pur Ardennais Me Margaux Durand-Poincloux: vous avez déjà croisé les Kouachi ? Nabil Y.: même si je les avais croisés dans ma vie, je m'en souviendrais pas. Moi avant Charlie Hebdo, les frères Kouachi ça me parlait pas. J'ai jamais entendu parler des frères Kouachi avant ça. Les radicaux qui ont de discours bizarres, ils ont jamais eu d'influence ici dans les Ardennes. Quand j'étais petit, les mecs en khamis on les esquivait, nous les bons musulmans on se cache d'eux parce qu'on a honte. Pour moi un radical c'est même pas un musulman, c'est un fou, comme tout fou qui fait des folies. Un musulman qui a des discours de haine c'est pas un musulman. Me Apelbaum, autre avocat d'Abbad : a la fin de 2014, y avait-il à Charleville-Mézières ou dans les Ardennes, une rumeur disant qu'Abbad avait des armes dans une maison du quartier d'Orzy. - non Me Apelbaum : Un témoin venu à la barre avait dit que tout le monde savait qu'Abbad avait des armes, il a dit que ça se savait que dans une maison à Orzy, il y avait des armes d'Abbad.. Me Pugliese, avocate de Miguel Martinez : pendant votre garde à vue, vous dite que vous avez très peur de Martinez, qu'il est radicalisé... Nabil Y. : Vu les enquêteurs comment qu'ils arrêtaient pas de me poser de questions sur Martinez j'ai dit ce qu'ils voulaient entendre. C'est pas facile les gardes à vues de la SDAT. Martinez, je le connais que de nom, c'est un mec balèse, tout le monde le sait, il fait 2m de haut, tout le monde sait qu'il faut pas chercher Miguel. S'il te met une claque dans la gueule Miguel, le mec en face il est calmé. Me Pugliese : les enquêteurs se rendent compte en vous posant des questions plus précises que vous ne connaissez pas Martinez. Quand ils vous demandent pourquoi vous dites qu'il est radicalisé, vous répondez : je sais pas c'est mon nez qui me le dit.. Nabil Y. : Je leur ai dit ce qu'ils voulaient entendre (les enquêteurs de la SDAT), je vous l'ai dit, j'avais un couteau dans le ventre.... Me Coutant-Peyre interroge le témoin qui répète de toute façon la même chose. Ali Riza Polat traite Nabil Y. de "témoin à deux francs". Il ajoute : "J'attendais les confrontations moi ! Casse-toi !" Me Coutant-Peyre à son client Ali Riza Polat : Laissez-moi faire !
  21. Le président indique que d'autres témoins ne seront pas entendus, dont un qui étaient en lien avec Saïd Makhlouf, un certain Abdelaziz S. "Ce dernier avait été mis en examen dans cette procédure mais a fait l'objet d'un non lieu" précise Régis de Jorna. Le président lit l'ordonnance de mise en accusation concernant Abdelaziz S. Ce dernier a d'abord été mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste criminelle le 7 juillet 2017 et placé en détention provisoire avant de bénéficier donc d'un non-lieu. Abdelaziz S. était un ami de Coulibaly, sur les attentats de Charlie Hebdo et de l'Hyper Cacher il a déclaré: " En aucun cas je n'adhère à tout cela, et si j'avais eu le moindre soupçon qu'Amedy allait commettre de tels actes (..) je l'aurais dénoncé ". L'ADN d'Abdelaziz S. a été retrouvé sur un pistolet semi-automatique Tokarev retrouvé à Gentilly dans le logement conspiratif loué par Amedy Coulibaly. Il a vu pour la dernière fois Coulibaly le 6 janvier. Abdelaziz S. a reconnu avoir cassé son téléphone le vendredi 9 janvier 2015 après avoir appris à la télévision les assassinats commis par Amedy Coulibaly. Il a déclaré aux enquêteurs : "quand je l'ai vu (Coulibaly) à la télé, j'étais paniqué. Je me suis senti violé, j'ai fait rentrer chez moi, sans savoir que c'était un terroriste, un terroriste qui a assassiné des innocents. J'étais complètement paniqué, j'étais choqué quand j'ai vu ça. Franchement c'était énorme, il (Coulibaly) était chez moi peut-être deux jours avant et après il a tué." Abdelaziz S. dit n'avoir jamais manipulé le pistolet semi-automatique Tokarev retrouvé à Gentilly dans le logement conspiratif loué par Amedy Coulibaly, mais que Coulibaly lui a emprunté des gants et un chiffon. Le président précise : L'instruction n' a pas permis d'établir un quelconque rôle de d'Abdelaziz S. dans la fourniture d'armes. Le président reprend avec les témoins qui devaient être entendus mais qui ne le seront finalement pas. Pour certains d'entre eux, des lectures seront faites, pour d'autres, ce sera le passer outre sans lecture. Le président lit donc maintenant plusieurs procès-verbaux des témoins qui ne seront pas entendus à l'audience. Il y a une certaine agitation dans la salle. Les personnes sur les bancs discutent entre elles et n'écoutent pas vraiment les lectures. Au planning figurait aujourd'hui une confrontation entre les accusés, mais dans le mail envoyé à 6 heures ce matin aux avocats, la confrontation ne figure plus. Certains avocats pensent que Régis de Jorna a renoncé à la confrontation entre accusés (après le flot d'insultes déjà entendu hier entre les accusés ?) d'autres disent que "Ce n'est pas mentionné au planning mais de là à dire qu'il n'y en aura pas..." (A suivre) Le président sur ce fait : Je n'estime pas nécessaire de confronter tout le monde à tout le monde.
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