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Tout ce qui a été posté par January
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Le vice de procédure c'est le rejet de la cour oui ! C'est là que la cassation intervient. Mais ce n'est pas pour ça qu'il y a un quatrième procès. C'est surtout à cause de la dernière fois.
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En fait ils n'ont rien fait du tout, elle attendait un heureux évènement (bébé a deux mois) Elle a laissé ce message mardi : Aujourd’hui s’ouvre le procès de C. Bourgeon et B.Makhlouf à la cour d’assises de Lyon... Aujourd’hui à nouveau se soulève un vent d’espoir, celui de la vérité pour Fiona... Aujourd’hui je ne porterai pas ma robe noire pour Fiona, ni les autres jours... Aujourd’hui un petit être me rappelle que je suis maman avant d’être avocate... Mais aujourd’hui, plus que chaque jours depuis plus de 7 ans, mes pensées seront pour toi Fiona. Mais même s'ils n'y sont pour rien il est évident qu'ils (Portejoie) s'en sont frotté les mains.
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Pour une peine de 30 ans il faudrait qu'il l'aient tuée (entendre battue à mort) tous les deux. En ce qui concerne Portejoie non, il ne sait rien, et non, il ne croit pas qu'elle ment. Ce n'est pas du tout le "job" de l'avocat. Et même des années après lorsqu'on leur demande "alors, votre client..." ils ne livrent rien du tout. Il ne croit rien, et c'est Portejoie, et il n'est pas dingue : il joue le jeu. 3 précédentes audiences chaotiques, ça suffit. Les Portejoie ont obtenu ce qu'ils voulaient : le débarquement de Marie Grimaud. On dira à la fin du procès que c'était elle qui foutait la merde, voilà.
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Naan.. On a l'imagination qui s'emballe mais non. Le rasoir d'Okham.
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Me Malka Le temps qui passe, les contre-temps, les renvois d'audience, les défauts d'une ordonnance, les insuffisances aussi. Tout cela ne peut rien changer à la profondeur de notre chagrin. Alors il nous faut trouver du sens. Ce procès a été épique, tragique, entravé, parfois romanesque. Et nous nous sommes perdus parfois dans le labyrinthe des explications des accusés. Le sens de ce procès est de juger ces accusés mais ce n'est pas le seul objectifs de ces débats. Le sens des crimes de ces terroristes c'est l'annihilation de l'autre, de la différence. La clé, je l'ai trouvé en relisant l'ordonnance d'Hayat qui dit que ce procès est aussi celui des valeurs républicaines ébranlées. Je n'en ai rien à faire de l'Historien je vais plaider pour aujourd'hui, pour maintenant, par pour les historiens de demain. C'est à nous de crier, de chanter pour couvrir le son hideux des couteaux sous nos gorges. C'est à nous et à personne d'autre de nous battre pour rester libre. Le problème c'est que pour rester libre, il faut pouvoir vivre librement, sans être assassiné, abattu par des Kalachnikov. Me Malka fait référence aux attentats de Nice et de Conflans survenus pendant le procès, avec SamuelPaty assassiné. "Pendant ce procès un homme a été coupé en deux pardon pour ces mots si horribles." Me Malka : Alors certains disent et je le lis tous les jours : il faut arrêter les caricatures. Comment peut-on penser cela avec une once d'honnête intellectuelle. (L'avocat cite des attentats dans plusieurs pays où il n'y a pas de caricature.) Ils détestent nos libertés. Nous pourrions abandonner toutes nos libertés ils continueront encore. Nous avons reçu des milliers de menaces à Charlie Hebdo et bien pire encore, mais ça, je ne peux pas vous en parler. Je vais vous étonner je vais rendre hommage à M. Polat qui a dit à cette audience : "vous voudriez des réponses qui vous satisfassent". C'est pas évident l'usage du présent du subjonctif. Et Mustapha aurait aimé ça. Mais il n'est plus là. Mustapha il est mort. Mustapha Ourrad, correcteur de Charlie Hebdo a été assassiné le 7 janvier dans les locaux de la rédaction. Chirac, Clinton, et Annan ont déclaré que les journaux ayant contribué à diffuser les caricatures avaient fait un usage abusif de la liberté de parole et ont fait appel à plus de responsabilité et de respect envers les sentiments religieux. On nourrit le crocodile, (...) Qu'on arrête avec ce faux problème des caricatures. Le monde entier pense que le premier procès des caricatures a eu lieu en France, mais il a eu lieu au Danemark. L'histoire du Blasphème en France est importante, elle commence en 1740 et Cabu en est l'héritier. (...) Cabu devrait être là, il aimait tellement dessiner les procès. Cabu était d'abord un pacifiste et Cabu était toujours joyeux, grâce à Véronique (sa femme), à Charlie Hebdo et à sa troisième famille du Canard enchaîné. On ne peut pas renoncer à la libre critique des religions, aux caricatures de Mahomet, ce serait renoncer à notre histoire, à nos encyclopédistes, à la raison, renoncer à l'égalité...renoncer à la libre critique des religions, aux caricatures de Mahomet, ce serait renoncer à ce droit si merveilleux d'emmerder Dieu. C'était ça Charlie Hebdo, c'est ça Charlie Hebdo. Et c'est notre droit. L'islam devrait avoir un traitement de faveur et être la seule religion qu'on ne pourrait critiquer ? (...) Les religions doivent faire l'objet de la satire ! Me Malka cite le pape François qui le 15 janvier 2015 a dit "Si un grand ami parle mal de ma mère, il peut s'attendre à un coup de poing, et c'est normal. On ne peut provoquer, on ne peut insulter la foi des autres, on ne peut la tourner en dérision !". La libre critique des croyances, des religions, c'est essentiel sinon on sombre dans l'obscurantisme. Charlie Hebdo continue à vivre, dans un bunker, entouré de policiers, mais il vit. Il vit sous les menaces. Il vit avec les disparus et ses blessés. Il vit grâce à ses lecteurs... On ne peut pas tuer une idée. Ils pourraient tous nous tuer, ça ne servirait à rien car #CharlieHebdo est devenue une idée, un symbole, et on ne peut pas tuer une idée. Qu'on ne vienne pas nous dire que s'il y a eu des attentats à #CharlieHebdo c'est parce qu'il y a eu des bombardement en Irak, en Syrie, ou je ne sais où. La civilisation n'est pas coupable, les caricatures ne sont pas coupables. A cette audience, on a semblé vous reprocher de parler voir de trop parler de religion pour des cris qui ont été commis au nom de "Allah Akbar on a vengé le prophète". C'est comme si on disait à un toxicomane de ne pas parler de drogue ! Me Malka : Pour moi, ces hommes ont tous, pas tous, ceux qui ont connu Coulibaly ont commis un crime, un crime d'indifférence, de complaisance active, ils savaient qu'il sortait de prison, qu'il avait été condamné pour des faits en lien avec le terrorisme. Ceux qui connaissaient Coulibaly savaient qu'il était violent, dangereux. M. Coulibaly a parlé à qui voulait l'entendre de la persécution des musulmans dans le monde. (...) Il était antisémite. Vous n'avez pas pu ne pas le voir. Coulibaly était antisémite, profondément, depuis des années. Toutes ces sornettes qu'on nous a raconté : on ne parle pas de religion en prison. Ca c'est un scoop, on ne se radicalise pas en prison. L'antisémitisme dans les banlieues M. le président ça n'existe pas, tout le monde le sait. M. Polat, avec son présent du subjonctif, qui connait sont dossier par coeur, qui voit les failles, qui argumente bien, il raisonne bien. (on entend Polat marmonner quelques chose) Ils (les accusés) sont intelligents, ils sont prudents. et puis il y a eu l'incendie. C'est énorme l'incendie d'un journal. On aurait pu croire qu'il y ait eu unanimité. Et non. Le lendemain, il y a eu les accusations de racisme. La haine a été nourrie à plusieurs étapes. Me Malka cite ceux et celles qui ont dit à propos de Charlie : "Il ne faut pas jeter de l'huile sur le feu". Il cite les politiques, les rappeurs, Disiz La Peste et Nekfeu... Me Malka: ces personnes savent-elles que depuis 1992 Charlie Hebdo est de tous les combats antiracistes ? Ces personnes savent-elles que renoncer à cette liberté d'expression reviendrait à plonger dans le désespoir des millions de musulmans de part le monde ? De l'espoir il y en a et il y en a eu pendant ce procès. Dans ce procès, il y a un islam républicain qui a grandi. Mes derniers mots seront pour Charb. Il était une des rares personnes au monde à laisser une trace éternelle dans le cœur des gens qu’il croisait. Quand on a envie d’abandonner le combat c’est à Charb que l’on pense. Charb vivra. L'audience est levée.
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Nicolas Chafoulais J'aimerais savoir ce que ma fille a fait pour mériter ça, ce qu'ils lui ont fait, ce corps qu'il ne m'ont pas rendu. D'embée, Nicolas Chafoulais interpelle Renaud Portejoie l'avocat de Cécile Bourgeon : "il faudrait qu'elle tourne la tête, qu'on la voit, elle sait très bien ce qu'ils ont fait". Le père de Fiona poursuit, assure que tout allait bien avant qu'il se sépare de C. Bourgeon, qu'après il ne la voyait plus, ne pouvait plus lui parler sans qu'elle se mette à pleurer. Il ne nie pas ses problèmes de drogues, "mais tous les gens qui prennent de la drogue ne finissent pas par assassiner leurs enfants", ajoute le père de Fiona qui assure avoir voulu s'en sortir, arrêter de prendre de la drogue. N. Chafoulais : C'est à partir du moment où je l'ai laissée seule (C Bourgeon) que tout a dérivé. C'était moi qui avait pendant 80% du temps les enfants. Elle pensait que s'occuper des enfants c'était le Club Med. Après leur séparation, le père de Fiona continue de voir sa fille jusqu'en septembre 2012. Lors d'un week-end, Fiona lui parle du nouveau compagnon de Cécile B. "Elle me dit qu'il lui fait mal, je lui demande, comment ça ?" Fiona ne répond pas. Alors son père, au moment de ramener sa fille, décide d'en parler à Cécile B. Ce 9 septembre 2012, c'est la dernière fois que le père de Fiona voit sa fille vivante. N Chafoulais raconte l'épisode ce 9 septembre 2102 quand il se fracture le tibia après avoir ramené Fiona. Il avait demandé à sa mère pourquoi elle disait que "Kader" lui avait fait mal. Elle se serait alors énervée, l'accusant de monter la tête de Fiona et de ne pas supporter sa nouvelle relation avec B. Makhlouf. Prsdt : Que s'est-il passé selon vous ? NC : Je pense qu'ils l'ont frappé, c'est mon intime conviction. C'est le quatrième procès, je ne l'ai jamais vu pleurer la mort de Fiona je ne pense pas qu'il y ait des doutes. Ils ont frappé ma fille jusqu'à la laisser agoniser dans la chambre. Ils ont voulu sauver leur peau. N Chafoulais s'adresse directement à B Makhlouf : "Toi qu'est-ce que tu attends ? Elle s'en fout de ton fils, tu le reverras pas, c'est maintenant que tu dois parler ! " B Makhlouf se lève. "Asseyez-vous Monsieur" lance le président. NC : Je vous le garantis ce qu'elle a fait elle s'en fout elle veut la peine la moins lourde c'est tout. Et elle s'en sort plutôt bien. Fiona elle, s'en est moins bien sortie. Il n'y a pas d'emprise de Makhlouf sur Bourgeon. Elle sait se rebeller, se montrer violente... Concernant la thèse de l'enterrement à Aydat, je préférais qu'elle y soit. Si ils l'ont jetée à la poubelle c'est des monstres ! Cécile Bourgeon c'est un distributeur de gamins. Elle s'en fout de ce qu'elle fait. Sa nouvelle fille ? C'est incroyable de faire ça ! Le père de Fiona reste persuadé que C. Bourgeon et B. Makhlouf savent où est le corps : "Mais ils savent que le corps est tellement abîmé que si on le retrouve ils sont foutus, c'est pour ça qu'ils ne disent rien". Il dit que la 2ème fille qu'il a eu avec C. Bourgeon est au courant de tout. "C'est une petite fille qui se construit très bien, mais elle a peur de sa mère. Elle dit que plus tard elle ne veut pas d'enfant pour ne pas finir comme sa mère". Le président et l'avocat général questionnent N Chafoulais laissant sous entendre qu'il n'a pas pris de nouvelles de sa fille après le 9 septembre 2012. Le père de Fiona ne comprend pas, rappelle que quand il appelait au foyer, B Makhlouf raccrochait direct le téléphone. NC : Mais elle ne m'a pas dit qu'il l'avait frappé, comment je pouvais m'imaginer ? Comment je pouvais savoir ? Même l'école n'a rien vu ! Si j'étais allé porter plainte pour ça on se serait foutu de ma gueule ! ce que j'ai pu entendre, c'est qu'ils ne s'en occupaient pas et qu'elle était pleine de drogues et qu'elle s'en est jamais sortie. Parce qu'elle ne le voulait pas. C'est jamais de sa faute. Quand elle était petite, c'était son père. Ensuite son beau-père. Puis moi. Maintenant Berkane.Elle n'a jamais montré de regrets. La seule chose qui l'intéresse, c'est comment on la voit aujourd'hui. S’ils l’ont jetée à la poubelle, ce sont des monstres, en restant poli. Il ne faut pas oublier qu’ils me menacent, après les faits, en me laissant un message sur mon téléphone. en disant qu’il faut que je leur rende la petite, que j’ai enlevé Fiona. Ils sont deux à monter le projet. Il faut être en accord. Me Lebert : Je me demande pourquoi cette haine pour vous. Sur le téléphone de Cécile Bourgeon, vous passez de "Nicolas CH" à "grosse pute nico", cela fait écho à ce qu'a dit l'un des témoins ce matin où Fiona la dégoutait parce qu'elle vous ressemblait. NC : C'est vrai que Fiona me ressemblait beaucoup. Elle l'avait prise en grippe. Me Lebert : Lorsqu'elle présente un doudou souris au policier ? NC : C'était pas le doudou à Fiona. Elle avait un renard, et elle frottait l'écharpe du renard sous son nez. Me Lebert : Son sens de l'orientation ? NC : Elle savait très bien se repérer dans l'espace. On a essayé d'arranger nos relations, Je pense qu’il y a plein de couples qui font cette erreur. C’etait une mauvaise idée. Je ne vais pas dire que c’est que Makhlouf qui mettait des bâtons dans les roues. Elle n’était pas plus encline à me laisser parler aux petites. Parfois, c’était la plus virulente. Me Yves Crespin : Est-ce que madame Bourgeon a repris contact avec la petite sœur ? - Trois lettres dont la carte d'anniversaire. - Avec vous , elle a repris contact ? - Non. - Elle ne demande pas à voir sa fille? - Non, n'allez pas lui donner des idées ! AG : Vous l'avez rencontré elle a 15 ans, vous 18 - oui - Elle avait déjà des problèmes ? - Oui, des problèmes majeurs avec sa mère. Et elle était déjà dans la drogue. Aujourd’hui, je suis clean. Je ne prends plus rien. Les trois autres, ils vont faire quoi : Bilal et sa fille, ils vont grandir au foyer ? AG : Elle vous reprochait d'être oisif, drogué et violent - Violent, c'est moi qui me suis fait tanner. Oisif, les enfants étaient avec moi tout le temps, je ne restais pas devant la télé. La drogue, je n'ai jamais dit que je n'en ai pas pris. - Du moment où elle se drogue de manière extrême, vous ne le savez pas ? - Je ne la voyais pas à ce moment. Je ne le sais pas. En mai 2013, la disparition de Fiona, Nicolas Chafoulais l’apprend par un appel de sa mère. "Au début, bien sûr que j’y crois »[à la disparition]. C’est compliqué de se dire qu’il y a tout ça derrière la disparition de ma fille. J’essaie de l’appeler, [Cécile Bourgeon] elle ne me répond. Je suis parti chercher ma fille à Montjuzet. Pendant plusieurs semaines voire plusieurs mois, j’espère que ça va s’arranger, même si pendant une durée aussi longue, on pense à tout. J’ai pensé à l’enlèvement, des pédophiles, il y en a partout… Le président demande à C Bourgeon de se lever. Il l'interroge sur ses violences. C Bourgeon s'exprime. Agacée. Le président à Cécile Bourgeon sur les violences : il dit que c'est vous qui le frappiez Elle minimise et noie le poisson et aborde les courriers à sa fille : J'écris pas. Il lui a dit "c'est ta mère qui a tué Fiona". Je sais pas quoi écrire. Prsdt à CB : Il est encore temps de dire où est le corps de Fiona Madame Bourgeon? Ca parait incroyable que vous ne vous rappeliez pas ? Je suis pas sûr que vous réalisiez ca, vous vous agacez facilement. Renaud Portejoie : C'est maintenant qu'il faut le dire si vous savez. CB : Si je le savais, je l'aurais dit, il le sait. Je n'y suis jamais retourné. Prsdt : Mais justement ! C'est ce qui nous paraît impossible ! Que vous ayez enterré le corps dans un endroit si improbable que jamais vous n'avez pu y retourner ! Maître Portejoie l'avocat de C. Bourgeon lui demande de parler "c'est le moment" souffle-t-il. C. Bourgeon ne répond pas. Un des assesseurs pose LA question : est ce que vous êtes allé chercher le corps de votre fille depuis votre libération? Son avocat R Portejoie assure l'en avoir dissuadée : Je ne vous cache pas que j'ai pu avoir peur qu'elle rencontre des personnes et cela puisse être perçu comme une provocation. (Il raconte qu'elle l'a appelé un soir en pleurs). Avant de s'assoir N Chafoulais s'adresse directement à C Bourgeon : s'il te plait n'écris plus à sa soeur, laisse la, et ne t'occupe plus de tes enfants ! L'audience est levée.
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Reprise de l'audience avec une visio d'un "fournisseur de shit" du couple Bourgeon-Makhlouf. "C'était que pour du cannabis, pas de cocaine, héroine, ni autres..." Prsdt : Pourquoi achetaient-ils du cannabis alors qu'ils en faisaient pousser chez eux ? - C'était du shit, pas de la beuh - Ah d'accord.. On évoque brièvement "Tonton" (tout le monde se souviendra de lui) qui "avait peur quand Berkane était là". Et on expédie la visio, parce-que le témoignage n'a pas grand intérêt. Autre témoin dont les déclarations sont lues par le pdt, revient sur le couple que formait C. Bourgeon avec le père de Fiona. Il fait état de tromperie, de violence au sein du couple. "Cécile me demandait de l'argent pour acheter de la nourriture mais c'était pour sa drogue". Dans cette déclaration qui date de 2013, ce témoin parle de C. Bourgeon comme une "manipulatrice". Il dit avoir rencontré B. Makhlouf en boîte, en qui il n'avait "pas confiance". Témoin suivant, une femme qui a vu le couple Bourgeon / Makhlouf une dizaine de fois, "jamais avec les deux petites filles" quelques mois avant le drame. Ils se voyaient "chez tonton" lieu de rassemblement de toxicomanes à Clermont. Elle explique que "Cécile B. parlait moins quand elle venait avec lui [B. Makhlouf]" elle le décrit comme quelqu'un d'impulsif. Quand Cécile B. venait toute seule "elle parlait plus, elle se lâchait plus". Le président : vous n'avez jamais vu les filles ? - Non, Cécile B. me disait qu'elles étaient chez sa mère Le président : Mais sa mère habitait Perpignan... Autre témoin, encore une vague connaissance des deux accusés croisés plusieurs fois "chez tonton" il se souvient avoir été choqué de voir que Cécile B. consommait de l'héroïne alors qu'elle était enceinte (de B. Makhlouf). "On n'a jamais vu les filles et on trouvait ça bizarre". Il explique qu'après la disparition de Fiona dans le milieu toxicomane de Clermont l'hypothèse qui circulait était celle de l'accident, la petite aurait avalé un cachet "c'est ce qu'on pensait tous... Moi j'aurais appelé les secours, ils ont aggravé leur cas". Suspension avant le témoignage de Nicolas Chafoulais.
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Me Nathalie Senyk : Tout a commencé par le feu et ce n'était qu'un début. Là où l'on brûle des livres, on finit par brûler des hommes. Et puis il y a eu le bruit des armes...La vision des corps enchevêtrés dans la salle de rédaction, le coeur même de l'expression et de la création où à la porte de celle-ci ils ne se sépareront jamais plus liés par l'amitié, une vision du monde, liés par Charlie Hebdo. Me Nathalie Senyk évoque les balles de Kalachnikov tirées par les Kouachi, les blessures de Simon, l'odeur de poudre, ce "regret de ne pas être mort". Me Senyk : Simon est venu dire à cette barre les effets d'une balle de Kalachnikov. Dans son corps abîmé, qui fait mal, Simon va marcher dans sa tête, faire des pas, des kilomètres de pas. Chaque mouvement arraché à la douleur. Sentir, ressentir à nouveau la douleur, la tristesse, et remonter progressivement à la surface. Simon est attentif au moindre souffle heureux autour de lui, manie l'humour et me dit qu'il n'y a pas de hasard à avoir travaillé et à travailler encore chez Charlie Hebdo. Simon n'est pas un rescapé parce qu'on n'échappe pas à cet attentat quand on l'a vécu mais c'est un survivant en face de Simon, des arrangements à la petite semaine. Des mots vides de sens parce qu'il faut bien vous répondre. Des idées sans vie pour tenter de sauver la sienne. Des armes en nombre pour Coulibaly. Coulibaly a un frère ici et ses amis. Les amis de Coulibaly que la téléphonie a désigné pour certains. J'ai comme vous cette image et elle ne me quitte plus, ces fusils pointés et qui se déplacent. 1 mn 49 s, la banalité du mal. ceux qui on survécu et qui ont croisé les armes et les ombres nous ont dit ce qu'ils ont vu, la fin d'un monde, l'obscurité. Après Simon les ombres se sont déplacées vers Franck Brinsolaro, protecteur de Charb, flic d'exception, appartenant à cette unité d'élite qu'est le SDLP et dont certains sont dans cette salle pour protéger d'autres personnes. Poussons la porte de la salle de rédaction n'ayons pas peur. Cabu S'y trouve, il est heureux, il vient de présenter ses deux invités. Charb est à son bureau et porte son pull à rayures rouge et bleu avec ses 4 boutons à l'épaule gauche. Luz est en retard c'est son anniversaire, c'est c'est ce qui va lui sauver la vie. Tignous est déjà là & Coco le chambre parce que pour 1 fois il est à l'heure. Mustapha est là alors qu'il n'aurait jamais du l'être,il venait le lundi pour corriger. Cabu a été assassiné par des balles de Kalachnikov, celles qu'il haïssait... Me Senyk cite Trenet, La vie qui va : "C'est la vie qui va toujours, Vive la vie vive l'amour, La vie qui nous appelle, Comme l'amour elle a des ailes, Car c'est la vie qui fait chanter la joie, Quand tout vit c'est qu'tout va, Quand tout va la vie est belle, Pour vous et pour moi, Je sais bien que demain tout peut changer, Je sais bien que l'bonheur est passager, Mais après les nuages Mais après l'orage, On voit se lever joyeux, L'arc-en-ciel dans nos yeux." Cabu c'est le plus merveilleux des copains, Wolinski était l'un de ses meilleurs amis. Cabu c'était la gourmandise, le palmipède, Charlie, une presse libre, sans publicité. Lorsque Cabu est là, Charb n'est jamais très loin... des dessins de Charb ont été projetés dans la salle d'audience à la demande de sa famille. "Un frémissement, quelques rires qui s'échappent". Il y en a pour tout le monde, ça lui aurait sans doute plu. Tous les dessins de Charb disent quelque chose de politique. Charb c'est l'hyper politique. Il était hônnete, pur sans posture, il était cultivé, engagé, libre. Charb voulait toujours dessiner, déjà à l'école maternelle. La nuit il dessinait. Tout le temps il dessinait. Et c'est vrai que Stéphane faisait bien marrer ses parents et son frère. Il y a le dernier dessin publié dans Charlie ce mercredi. Le titre : "Toujours pas d'attentats en France. Attendez, on a jusqu'à fin janvier pour présenter ses voeux". La colère fait place au dessin. La colère de ceux que je représente. "Charb, on veut Charb" (prononcé par les terroristes). Et dans leurs mains (celles des Kouachi), des armes. Et sur ces armes, l'ADN de Coulibaly. Quelques semaines avant, dans le magazine Inspire, un Wanted, dead or alive. Charb est mort assassiné comme ses amis, simplement pour quelques dessins. Le cercueil de Charb a été porté par 6 officiers du SDLP qui l'ont protégé au fil des années. Didier, Christophe, Patrick, Greg, Alain, Jean-Pierre, merci à vous. Me Senyk rappelle l'anecdote de l'une des filles de Bernard Verlhac, dit Tignous, Ce papa qui leur faisait un palmier sur la tête avant de partir à l'école parce que c'est la seule coiffure qu'il savait faire. Elle rend hommage au correcteur Mustapha Ourrad, qui n'aurait pas dû être là le 7 janvier 2015 car il venait le lundi. Riss a si peu parlé de lui. Sans doute parce qu'il ne cesse de penser à eux. Un objectif, le sien, que les morts soient toujours vivants. Il suffit d'ouvrir Charlie Hebdo pour voir qu'ils sont tous là. Me Senyk parle de Romain, le joggeur touché par des balles au bras, à la jambe et aux intestins alors qu'il courait sur la coulée verte, le 7 janvier au soir : Romain il n'en peut plus. Il s'accroche à ses souvenirs, ce face-à-face hypnotique.. Ce qui est sûr à 100% c'est que l'arme qui a été utilisée à l'encontre de Romain, cette arme Coulibaly la détenait à l'Hyper Cacher. "J'ai la conviction que tout est intimement lié. L'homme libre est celui qui n'a pas peur d'aller jusqu'au bout de sa pensée. Libres ils le furent, et ils le sont tous.
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Franchement, ils n'étaient pas mariés, rien, du coup, c'était "amiable" je suppose, à aucun moment de toutes les audiences on a entendu parler d'une procédure familiale suite à leur séparation. Elle fantasmait avec sa "garde exclusive" non ? Moi je crois pas qu'ils soient allés devant le juge, ils se camaient tous les deux..
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Me Raphaëlle Hennemann Je vais porter la parole de plusieurs personnes,dont celle de Patricia, première partie civile à être venue à cette barre le 8 septembre dernier, au lendemain de la diffusion dans la salle de photos et de vidéos. Elle a perdu ses cheveux, a pris du poids, a des angoisses. Elle revit la scène avec les Kouachi qui cherchent Charlie, la fusillade qui a suivi, la peur de mourir. Les débats ont montré que le mot d'ordre ici était "sauve-qui-peut", stratégie de défense désolante." Me Hennemann explique comment chez les parties civiles "des petites choses anodines comme un beau coucher de soleil" peuvent apaiser la souffrance". Me Hennemann : On dit que c'est de l'obscurité que jaillit la lumière et que la nuit n'est pas définitive.. Me Hennemann explique que Charb était le meilleur ami de plusieurs Babouse, dessinateur à Charlie : Avoir un bon copain, voilà de ce qu'il y a de meilleur au monde. On rit de ses chagrins quand on a un bon copain. Babouse a perdu son bon copain. La vie n'a plus rien à voir. Le scénario de l'attentat trotte dans sa tête. Il a été menacé sur les réseaux sociaux, et même devant sa porte. Le 7 janvier 2015, Babouse aurait du être dans la salle de rédaction de Charlie Hebdo. Originaire de Boulogne-sur-Mer il a annulé sa venue au dernier moment à cause d'un rendez-vous chez le médecin. Me Barré Doit-on rappeler que les actions terroristes ont été coordonnées entre les Kouachi et Amedy Coulibaly et que les armes retrouvées figurent sur ces satanées listes ? M. Polat est un proche, voire le plus proche de Coulibaly, comme un soldat face à son commandant. (Polat se met à protester dans le box.) Me Barré détaille le rôle qu'elle attribue à chacun des accusés dans les attentats commis les 7, 8 et 9 janvier 2015. Me Barré : Ils (les accusés) ont jeté leurs téléphones et leurs puces et même pour certains avant l'attentat à Charlie Hebdo. Entre les problèmes contagieux de mémoire, les mensonges... Il émane des débats une confusion apparente sciemment entretenue. Face à ces questions, ces mensonges, se tiennent les parties civiles. Indéniablement debout. J'ai le souvenir de ma première rencontre avec les Charlie, fin janvier 2015 dans les locaux de Libération, une souffrance palpable, nous avons pourtant ri. J'avais le sentiment d'être avec des copains. Pour Riss, la douleur physique dont il ne parle pas, le bras qui fait souffrir à chaque fois qu'il dessine. Pour tous, la peur qu'on n'a pas vu venir puis la peine, le manque de ceux qu'on aime. Coco était arrivée toute jeune à Charlie, elle avait trouvé une famille avec laquelle elle allait grandir. Me Barré détaille ce que doivent désormais faire la plupart des membres de l'équipe de Charlie pour sortir, protégés par des gardes du corps, pas de dîner chez les amis, le bonnet enfoncer sur les yeux pour ne pas être reconnus. "Contre la peur le rire est une arme atomique" disait Charb. Ce moment d'audience si particulier où nous nous sommes tous retrouver à sourire devant les dessins de Charb m'avait fait rêver d'une plaidoirie avec le rire pour fil rouge. Je n'y suis pas arrivée. Vous ferez ce qu'ils vous appartient de faire, juger ces hommes. Ce procès est si particulier, c'est notre histoire à tous.
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Patrick Klugman, avocats d'otages de l'Hyper Cacher Ce procès nous a semblé certains jours impossibles et d'autres maudits Je ne sais pas si c'est un procès pour l'Histoire mais l'histoire de ce procès mérite que l'on s'y attarde un instant. (..) Combien de nouveaux attentats depuis le début du procès, combien de morts. Jamais, un procès contre le terrorisme en France ne s’était tenu dans un tel environnement de terreur. Jamais dans les annales de notre justice, ce qui se juge ici n’aura eu tant de conséquences sur ce qui se joue dehors. La terreur que vous jugez malgré des mesures sécurité inédites, s’est répandue jusqu’ici, dans cette salle visant particulièrement certains de nos confrères. La terreur est partout, devant vous, parmi nous. A l'instar de la terreur le virus aussi est venu jusque dans la salle d'audience. C'est l'honneur de toutes les parties civiles d'avoir choisi le droit. Nous sommes venues demander justice (...) Nous sommes un certain nombre à penser que M. Polat doit être déclaré coupable et il n'est pas le seul. La 1ère question qui vient c'est comment les faits des 7, 8 et 9 janvier 2015 ont été rendus possible. D'où vient la terreur qui s'est abattue sur nous ? Les faits qui se sont abattus sur nous ont débuté bien avant le 7 janvier 2015. Les faits dont vous êtes saisis commencent en novembre 2011 par un jet de cocktail Molotov dans les locaux de Charlie Hebdo. Le 3 octobre 1980, une bombe explose devant la synagogue de la rue Copernic. Dans la soirée du 3 octobre 1980, le Premier Ministre Raymond Barre déclare : "Cet attentat odieux voulait frapper les Israélites qui se rendaient à la synagogue et qui a frappé des Français innocents qui traversaient la rue Copernic". Il a fallu attendre le 11 janvier 2015 pour qu'enfin un pays se lève (..) mais le 11 janvier 2015 c'était trop tard. Vous l’avez entendu de la part de ceux qui ont eu le courage de venir ici et vous l’avez compris, on ne survit pas indemne à un attentat. Ce sont des vies certes pas interrompues mais brisées qui se sont échouées ici et qui s'accrochent à votre barre. Me Klugman rappelle que l'une de parties civiles qu'il représente et qui était infirmière ne supporte plus aujourd'hui la vue du sang. Me Klugman : Nous parlons de faits de terrorisme. (...) Nous pouvions tout de même espérer autre chose que ce concert de déni, ce concours de la défausse que le box de gauche a lancé au box de droite. La vérité aussi mérite quelques égards. Alors avec M. Polat vous avez tout, 22 rencontres physique entre novembre et janvier, de multiples échanges téléphoniques. Polat c'est le fournisseur, le bras armé, le logisticien en chef de Coulibaly, l'éxécuteur testamentaire (..) Il prend la fuite au Liban le 12 janvier et tente de rejoindre la Syrie le 17 janvier. Aucun des accusés n'est dans le box par hasard. Vous dites que vous n'êtes pas Coulibaly mais, je cite Marivaux :"on accuse le bourreau mais le pire c'est d'être son valet." Nous savons qu'outre les armes utilisées, Coulibaly avait 20 batons de dynamites qui pouvait faire s'écrouler un immeuble. Il voulait tuer des juifs, il a tué tous ceux qui étaient sur son chemin. Je vous prie de bien vouloir prendre en compte la demande impérieuse de requalification des faits et de juger que mes clients ont été victimes d'une tentative d’assassinat terroriste aggravée par leur appartenance à la religion juive. Nous attendons un mot simple : l'antisémitisme. Je veux qu'il entre dans cette cour comme il est entré dans l'Hyper Cacher. Je veux qu'il entre dans votre verdict comme il a fauché des vies. Nous pensions la France guérie de ce fléau. Avant l'assassinat du pauvre Ilan Halimi, quelque chose s'est fissurée". Il cite le livre :"Les territoires perdus de la République". Savez-vous combien de fois le mot antisémitisme apparait dans l'ordonnance de mise en accusation sur 271 pages ? Une seule. Et pour le contester ! Personne ne mérite de mourir sauvagement. Mais le policier choisit d’être policier, le journaliste choisit d’être journaliste. On tue des policiers, on tue des journalistes.Mais quand c'est votre naissance qu'on vous reproche, il n'y a aucune échappatoire possible. Pourquoi les juifs ? Pourquoi vient-on tuer des juifs à l'Hyper Cacher pour dénoncer la présence de l'armée française au Mali ? depuis 2012, chaque Français juif qui pose ses enfants à l'école avec un pincement dans le coeur, depuis le 9 janvier 2015 , chaque Français juif qui fait ses courses a peur. Votre verdict ne changera rien,nous le craignons, à la sécurité des Français de confession juive. Mais en écrivant que des Français ont été visés parce qu’ils étaient juifs, vous proclamerez l’indivisibilité du Peuple Français et de la République.
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Me Denis Smadja (représente Serge, un homme qui a échangé avec le terroriste Amedy Coulibaly le 9 janvier 2015, et sa femme Brigitte qui est venue témoigner) Brigitte et Serge ne sont pas là aujourd'hui, dissuadés dés le premier jour du procès par le mur des caméras. Ce procès est un procès historique mais dans lequel il n'ont pas trouvé leur place. Brigitte, "a eu honte car elle s'est bouché les oreilles pour ne pas entendre les râles de Yohan Cohen qui agonisait". Depuis presque 6 ans, le quotidien de ce couple, Serge et Brigitte, ce sont des cauchemars et des crises d'angoisse. Des crises d'angoisse telles que l'un et l'autre ont du par moment se faire hospitaliser en service psychiatrique. Serge et Brigitte prennent des médicaments, ils disent qu'il "ont pris 20 kilos et dix ans d'âge" Les survivants de l'Hyper Cacher sont mieux placés que personne pour savoir ce qu'est la chance d'être en vie. (...) Beaucoup trop de gens se sont invités à ce procès comme une tribune médiatique. J'estime que vous ne jugez que les accusés, ni la famille Bush, ni Mediapart, ni les bobos de gauche comme j'ai pu l'entendre. Me Jérémie Boulay l'avocat de Valérie Braham Je porte les larmes de celles qui en a tant versées devant vous, avant vous et qui en versera après vous. Valérie Braham ne revit chaque seconde que par un besoin vital, la promesse qu'elle a faite à ses trois enfants : de tenir, encore et encore tenir. Valérie vit continuellement avec ce drame de se dire que c'est elle qui a envoyé son mari vers le lieu de la mort. Vous entrerez en voie de condamnation et dans votre délibéré, vous entendrez les mots de Mme Braham : "mes enfants savent que c'est un méchant qui a tué leur papa mais ils ne savent pas pourquoi, car ils avaient un gentil papa". Valérie Braham est venue, elle s'est présentée ici, c'est pour moi le plus important. Elle est sortie de toute sa torpeur pour rappeler le souvenir de son mari Philippe Braham. Pour Valérie Braham, pour ces enfants, la vie a continué, la vie doit continuer. La vie rien que la vie. Ce sera pour moi, pour elle et j'espère pour tous, le plus important à retenir dans ce procès. Me Eric Najsztat, avocat du directeur du supermarché de la porte de Vincennes Patrice m'a dit : "je vais retourner chez moi en Israël car au moins je serai en sécurité, je serai armé". Vous les juifs vous aimez trop la vie alors que c'est la mort le plus important, c'est ça le testament de Coulibaly. Ils ont leurs livres, nous avons les notres : Charlie Hebdo, Hara-Kiri, La grosse Bertha, le code pénal..
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4 décembre, suite des plaidoiries des avocats des parties civiles Me Samia Maktouf, avocate de Lassana Bathily "Je voudrais rendre hommafe à Lassana Bathily, et à travers lui à toutes les victimes pour le courage et la dignité dont elles ont fait preuve durant ce long procès." Me Samia Maktouf rappelle le parcours d'immigré de Lassana Bathily, qui a été embauché en 2012 à l'Hyper Cacher. Il y perdu un ami et un collègue, Yohan Cohen, assassiné le 9 janvier 2015 par Amedy Coulibaly dans le magasin. "Tout sépare Lassana Bathily d'Amedy Coulibaly mais tout le rapproche de Yohan Cohen". Me Samia Maktouf lit un sms de Lassana Bathily : "J’ai peur des représailles parce qu’on me reproche d’avoir sauvé des Juifs". Puis Me Samia Maktouf en vient aux accusés : J'ai vu l'idéologie de la secte de la buanderie, cette secte mortifère qui a permis la commission des attentats, cette buanderie qu'ont fréquenté plusieurs des accusés ici. Chacun des accusés, radicalisé ou pas, qu'ils aient connu Amedy Coulibaly ou pas, qu'ils aient croisé les Kouachi ou pas, a eu un rôle dans la commission de ces attentats. Fines lames ils l'étaient (les accusés) quand il fallait fournir toute la logistique, armes ou financement. Au début du procès, les accusés se revendiquaient des délinquants de droit commun mais pas des terroristes. J'espère qu'ils ont enfin fini par comprendre pourquoi il sont jugés aujourd'hui par votre cour. Me Samia Maktouf parle de "ceux qui arment la main des terroristes, qui sont animés par cette idéologie qui tue" . Puis elle regarde l'accusé Amar Ramdani dans le box : On ne balance pas dans les quartiers. N'est-ce pas M. Ramdani ? Me Samia Maktouf insiste sur les principes de la taqîya : Les accusés ici savent bien que le silence peut être une arme. Dans le grand banditisme, il y a l'omerta. Dans le terrorisme, il y a la taqîya. Le verdict que vous rendrez ne consacrera pas seulement la justice, il rétablira la vérité, il affirmera le droit des victimes et consacrera ce qui rassemble ici toutes les parties civiles, savoir l'Etat de droit. Me Franck Serfati Depuis le 2 septembre dernier, début de ce procès, on parle des parties civiles. Mais celles-ci devront devenir des victimes. Et ce changement de statut passe inéluctablement par une condamnation pénale. Une de mes consoeurs hier qui fut brillante vous a expliqué que les victimes quitteront ce procès sans comprendre réellement ce qu'il s'est passé, peut-être. Mais il n'appartient pas à votre cour de comprendre, vous devez juger. Il est trois absents dans ce procès : les criminels qui ont tiré les coups de feu mais la justice est ainsi. Les auteurs principaux ont été éliminés, ça ne veut pas dire que ceux-ci ne sont pas coupables. L'ordonnance de mise en accusation ne leur reproche pas d'avoir tiré des êtres humains mais d'avoir participé à une association de malfaiteurs terroriste criminelle et acquis des armes notamment. Vous les condamnerez de ce chef car il y suffisamment d'éléments, les armes, la téléphonie, une radicalité pour certains, une radicalisation pour d'autres.. Je vous demande de condamner sévèrement, parce qu'une condamnation sévère sera juste compte-tenu de la gravité des faits et de la personnalité des accusés. Ce criminel ignoble, Amedy Coulibaly, avait raison sur un point : oui les juifs aiment la vie. Ils ont une culture de la vie qu'il faut opposer à cette culture de la mort. Nous avons besoin d'une condamnation ferme qui rappelle les valeurs de la République.
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Sur questions de Me Lebert, concernant les absences de Fiona à l’école, Cécile aurait évoqué une maladie auprès de Vanessa tandis que Berkane aurait indiqué que c’était en raison du comportement de la maîtresse, qui soulevait les t-shirts des enfants. Me Rodolphe Costantino poursuit sur les absences notamment début mai 2013. Me Costantino : Vous aviez dit que vous aviez vu Cécile Bourgeon devant l'école lundi 6 et mardi 7 mai, après presque un mois sans nouvelles. Que vous aviez retrouvé un SMS , du mercredi 8 mai, pour vous demander s'il y avait école le lendemain. Le jeudi était férié.. CB répond qu'elle allait pouvoir faire la grasse mat - Oui - En fait, aucune de vous deux n'ira à l'école le vendredi. Vous parce que votre fils était malade. Elle... pour une autre raison. Il demande au témoin de parler de Fiona "Une enfant pleine de vie, joyeuse..." La témoin pleure, l'avocat général souligne cette émotion. Moment d'émotion intense. Dans leur box, C Bourgeon et B Makhlouf baissent la tête. Témoin : Ils ont tué ensemble, ils l'ont cachée tous les deux.Elle se reprend et formule :Je ne pouvais pas croire qu'elle ait fait quelque chose. Berkane était vif mais il m'a jamais rien montré de suspect... Elle, elle a changé de comportement,jusqu'à dire qu'elle n'aimait plus sa fille même si elle s'est vite reprise... je me dis que c'est possible que ce soit elle, c'est déroutant mais... Je ne soutiens pas BM. ils ont fait ça tous les 2. Ils sont complémentaires. Ils ont tué ensemble, ils l'ont cachée tous les deux. S'il n'avait pas été tous les deux, est-ce que Fiona serait là où elle est ? Renaud Portejoie : Vous dites qu'elle aime ses filles, que Berkane Makhlouf aussi lorsque vous êtes interrogée juste après en mai 2013. Ensuite, j'ai le sentiment que vous avez entendu parler de la drogue.. - Je pense qu'à ce moment là j'étais la copine à Cécile dont la fille a disparu et ensuite, c'est encore autre chose. Mais d'après moi, ce que j'ai vécu, ce que j'ai vu... J'ai réfléchi aussi. Me Portejoie reparle du sentiment du témoin en mai 2013 : l'accident domestique est possible. A quoi pensez-vous ? - Elle m'avait dit qu'elle ne prenait pas de drogues dures, c'est tout ce que je peux dire. Me Portejoie refait préciser : Avoir du mal avec ses enfants d'après les déclarations de 2013 ou ne plus l'aimer, selon les déclarations aujourd'hui ? Le président relit : "Fiona la dégoutait parce que Fiona ressemblait à son père" Le témoin : Je n'en démordrais pas la relation avait changé. Me Portejoie : Il y a un fossé entre avoir du mal avec ses enfants et ce que vous dites aujourd’hui aux Assises. Me Luciani : vous avez dit que les relations entre Berkane et Fiona ont pu changer parce que surtout Fiona n'allait plus à l'école ? -Oui.. On reparle de l'ingestion de sirop, le témoin ne se souvient pas.. Me Luciani : Lorsque vous aviez été entendue en audition, vous aviez livré un épisode sur l’ingestion par Fiona d’un sirop, qui l’aurait plongée dans un état d’ébriété. - Oui, l'histoire du sirop..tout comme le shit et les médicaments, sur la table de la cuisine. Dernier témoignage du matin, un proche de Nicolas Chafoulais qui décrit B Makhlouf comme étant parfois très brusque avec Fiona et sa soeur. Le couple complètement ailleurs avec la drogue. Beaucoup de personnes venaient se fournir en drogue au domicile du couple. Ils ne surveillaient pas les enfants selon lui.
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Vanessa, autre habitante du quartier Je l'ai connue (CB) petite puis quand elle était en couple avec N Chafoulais et B Makhlouf. Après sa rupture avec N Chafoulais, je voyais tous les jours Cécile. Puis avec B Makhlouf... ce qui m'a marqué c'est qu'il jouait tout le temps avec les enfants. Et puis Cécile a changé de comportement. Petit à petit, une fois en couple avec Berkane, elle sortait moins, notamment après l'anniversaire de Fiona. Prsdt : Vous avez appris que Cécile était enceinte de Berkane Makhlouf, le jour de l’anniversaire de Fiona. Qu’est-ce qu’elle vous a dit de cette relation ? - Au début, ça se passait bien. A un moment, elle avait dit que Berkane la dégoutait. Elle avait du mal à le supporter, du sens qu’il dormait la journée et la nuit il était sur la qui-vive, souvent à la fenêtre. Il avait peur de quelque chose. Prsdt : Vous aviez dit qu’il pensait que quelqu’un voulait le tuer, quand Cécile était enceinte de deux ou trois mois. Vanessa : Oui, c’est allé assez vite. Prsdt : Ça vous a surpris, ce départ vers Perpignan ? - De partir précipitamment, sachant qu’à cette époque, on ne savait pas ce qu’il s’était passé [pour Fiona] je me suis dit, ce n’est pas possible. Ils n’étaient pas tristes, ils me parlaient comme s’il n’y avait pas eu de problème » de ce déménagement. Au moment où je me suis dit "c'est eux"... Je l'ai rencontrée devant le commissariat juste avant qu'elle parte sur Perpignan. Elle était avec Berkane qui allait sortir du commissariat. Elle ne voulait pas nous voir. Lui est arrivé vers nous : "Salut les sœurs !" Elle, elle n'a pas parlé de Fiona, de sa grossesse, du départ vers Perpignan..Mais de nous avoir vu cela l'a inquiétée. Prsdt : Est-ce que vous avez noté un changement chez Cécile Bourgeon depuis qu’elle vivait avec Berkane Makhlouf ? - Au fil du temps j'avais l'impression que Cécile délaissait Fiona..Elle l’habillait moins bien, prenait moins de temps avec elle. Une fois où mon fils et Fiona faisaient une petite bêtise, jetaient des cailloux, Cécile l’a vu et n’a rien fait. J’ai pris l’initiative de gronder les deux petits. Un enfant a besoin qu’on lui dise quand les choses sont bien ou pas bien. Me Canis : CB était sous l'emprise de BM ? - Cécile avait son caractère, je ne pense pas qu'elle était influençable. Dans son couple avec Berkane, ils étaient complémentaires, elle n'était pas sous son emprise. - Vous avez dit que Cécile Bourgeon délaissait Fiona, mais cherchait à obtenir sa garde exclusive… - Elle voulait exclure de sa vie Nicolas, lui faire du mal. Cécile Bourgeon m’a fait les confidences [sur le dégoût que lui provoquait Fiona] pas très longtemps avant la disparition. Elle était enceinte. C’était entre l’anniversaire de Fiona et sa disparition. Quand elle m’a dit ça - je crois qu’elle m’avait dit ‘je ne l’aime plus’ - je lui ai dit: ‘tu ne peux pas dire ça de ton enfant’. Elle m’a dit : ‘oui, tu as raison. Ça doit être les hormones’.
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CB, en larmes : C’est ma voisine, c’est quelqu’un que j’aimais beaucoup. C’est la première fois qu’elle vient témoigner, ça fait mal. Elle m’a beaucoup aidé pendant que je travaillais. C’est quelqu’un qui a beaucoup fait, de très gentil. J’ai trop honte. J’ai fait mal à tout le monde. Elle peut être déçue, parce que ça touche ma fille, un enfant. Elle peut se dire ‘putain, merde, Cécile, c’est du n’importe quoi’. Je ne peux que dire que ça, que j’ai honte. Je suis tournée comme ça parce que je n’ai pas envie de regarder les gens. Le matin où j’ai découvert que ma fille était décédée, j’ai voulu appeler les pompiers. Malheureusement, je n’ai pas pu.C’est sûr, j’ai beaucoup de torts. J’ai laissé mes enfants seuls. Je n’ai jamais tapé mes enfants, c’est une certitude. On peut m’accuser de tout ce qu’on veut, que je suis toxico. Mais je n’ai jamais touché mes enfants. Je ne suis pas parfaite. Je n’ai jamais dit que je suis parfaite. Bien sûr, elle a raison (son amie à la barre).Le matin où Fiona est décédée, je me suis dit "je vais appeler les pompiers... (Elle pleure) C'est pas une vie, une histoire qui dure depuis je sais pas combien d'années.. perdre son enfant je suis encore là debout.. mais c'est difficile. J'ai pas de vie, j'ai beaucoup de temps. J'ai jamais tapé mes enfants. On peut dire ce que l'on veut sur moi, j'assumerai. .. mais je veux donner mes excuses... Je me suis pas donner les moyens je suis un être humain comme les autres. J'ai fait ce que j'ai pu pour essayer me souvenir.. pour lui donner une sépulture décente. Prsdt : Mais vous voyez combien ça a choqué vos amis ? CB : oui, évidemment que ça a choqué. Vous croyez que je ne me suis pas donné les moyens que j’ai pu, pour retrouver le lieu où Fiona est enterrée ? J’ai envie de dire où est ma fille, sa sépulture. On essaie toujours de me faire passer pour ci, pour ça. J’ai tout donné pour mes enfants, le maximum. On revient sur l'hématome à cacher... Berkane Makhlouf : Il n’y avait rien à cacher par rapport à Fiona, son bandeau, ça lui arrivait de le mettre, même quand elle n’avait pas un bleu. J’ai vu Cécile maquiller Fiona dans la salle de bains. Je lui ai demandé pourquoi, elle m’a dit parce que ça fait moche [le bleu]. Cécile Bourgeon reconnait, que, « à la fin, oui », il y avait un « hématome » à cacher. Cindy, une autre voisine J’ai connu Cécile juste après la séparation avec Nicolas. On était voisine de palier. Elle avait besoin de temps en temps de faire garder ses filles Fiona et Eva. Je m’en occupais quand elle travaillait ou sortait le soir. Berkane, je l’ai connu bien plus tard, quand elle s’est mise avec. Je ne l’ai pas vraiment côtoyé. Je m’apercevais, avant qu’elle connaisse Berkane, que parfois elle laissait les petites seule la nuit. C’est arrivé plusieurs fois. Des fois, elle m’avertissait, m’envoyait un message et des fois non, elle claquait la porte et elle partait. Après, elle m’avait donné les clés. Je lui avais dit, ‘si tu pars, au moins, ferme à clé.’ Elle m’avait donné un babyphone pour voir s’il n’y avait pas de bruit.Le soir où Cécile a été violée, elle était partie en soirée et ne m’avait pas prévenue.Le matin, je me suis aperçue que les filles avaient été toute seule toute la nuit. Elle m’avait dit qu’elle les avait laissées à quelqu’un. Le matin, je me suis aperçue que les filles avaient été toute seule toute la nuit. Elle m’avait dit qu’elle les avait laissées à quelqu'un. C’était le bazar dans l’appartement, il y en avait partout. Une fois, je suis arrivée, Fiona était en train de se couper les cheveux dans la salle de bains avec des ciseaux. Mon mur de chambre donnait dans la chambre de Fiona. Quand elle pleurait longtemps.. Je regardais s'il y avait la voiture de Cécile sur le parking.Des fois, elle n'y était pas. J'allais devant l'appartement.. Parfois personne n'ouvrait. Des fois, c'était ouvert. Fiona dormait ou pas, elle courait dans les couloirs... Je les prenais chez moi. Après, elle m'a donné les clés du verrou. Prst : Combien de fois c'est arrivé ? - Quatre ou cinq fois et après d'autres fois mais elle m'avertissait - Elle partait pour la soirée, voire toute la nuit, sans vous prévenir, sans s'assurer que vous étiez présente, en laissant les fillettes de 2 et 4 ans seules ? - Oui. Le soir où elle avait été violée. Elle m'avait pas prévenue. C'est moi le matin qui me suis aperçu que les filles étaient seules. Elle avait dit qu'elle les laissait à quelqu'un et ce n'était pas vrai. A l'autre personne elle avait dit que c'était moi.. Me Fribourg : vous avez demandé à Cécile Bourgeon d'être moins dure avec Fiona ? - Oui. Elle disait souvent que Fiona ressemblait à son papa et, du coup ,je pense qu'elle était plus dure avec Fiona vis-à-vis de ça. Me Portejoie : Vous avez été entendue en mai 2013. Là, ce que vous nous décrivez, c’est catastrophique. Me Portejoie : Le temps passe et vos déclarations changent, madame, ce que vous dites aujourd'hui est catastrophique pour C Bourgeon. Mais elle est où la vérité ? Aujourd'hui ou lors de votre déposition en 2013 ? Vous inventez de nouvelles scènes Madame ! Madame on va vous croire aujourd'hui ?! A l’époque, vous parliez de deux nuits où elle s’absente, et laisse les enfants seuls en vous laissant le babyphone et en vous demandant de les surveiller. Elle est où la vérité, aujourd’hui ou en mai 2013 ? Témoin : Je n’invente pas de nouvelles scènes, c’est la vérité.
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4 décembre reprise de l'audience Prsdt à BM : On ne vous a pas laissé fumer ce matin. On essaiera de le faire à la pause. Sinon vous allez bien ? Berkane Makhlouf : Je suis un peu fatigué. Prsdt : oui, nous aussi, mais on va essayer de tenir le coup. On est au premier tiers du procès. Stéphanie, une voisine du couple Prsdt : Vous avez dit, j’ai appris la disparition d’un enfant et j’ai immédiatement envoyé un SMS à Cécile. Quelle était la teneur du SMS et pourquoi vous pensez directement à Cécile ? Témoin : Parce qu’elle était à côté du parc de Montjuzet (…) C’était un SMS très simple. J’ai demandé ‘Est-ce que tout va bien ? Je ne vais pas vous mentir. Son compagnon ne m’inspirait pas du tout confiance. Mais de là à en arriver à ça, personne ne peut l’imaginer. Avocat pc : Vous l'avez quand même un peu imaginé Témoin : Elle sortait régulièrement avec nous. Elle était capable de verbaliser des envies de violences sur des gens qu’elle avait croisé en soirée, qui l’avaient mal regardée ou lui avaient mal parlé. Je suis allée lui présenter ma fille, quand elle était avec son nouveau compagnon [Berkane] (…) Les deux filles étaient présentes (…) Elles allaient bien, peut-être un peu plus distantes que d’habitude. Cécile était complètement calquée sur le discours de son compagnon. Elle portait un turban sur la tête (…) et parlait de l’islam, chose que je n’avais jamais vu avant. Lui portait un pull déchiré, déchiqueté (…) Je suis vite repartie, l’ambiance n’était pas très agréable. Stéphanie a parfois gardé Fiona et Eva, « pendant la journée quand Cécile travaillait ». Et réciproquement Cécile a « exceptionnellement » gardé les enfants de Stéphanie, sans incidents. Les deux femmes ont fini par prendre leur distance. Témoin : CB était devenue inaccessible. Je pense qu’elle avait peu de personnalité, toujours besoin de se calquer sur quelqu’un pour avoir l’impression d’exister. Je n’ai jamais vu Cécile dans un état déplorable (…) Je l’ai vue alcoolisée mais droguée non. Les deux femmes se sont vues pour la dernière fois, deux mois avant la disparition de Fiona. C’est quelqu’un qui avait toujours besoin de l’autre pour exister. Avant de rencontrer des hommes, elle en parlait comme si elle allait se mettre de suite avec. AG : Vous avez parlé de cette dépendance par rapport à Berkane Makhlouf. Vous avez dit : ‘je ne voyais pas Cécile comme étant manipulable à ce point’. Témoin : Je pensais qu’elle était très influençable, mais pas au point de laisser ses amis, les gens sur lesquels elle pouvait s’appuyer. Elle a tout laissé de côté, elle s’est uniquement consacrée à cet homme. On aurait pu lui dire qu’il y avait un problème. Elle a été l’objet d’une manipulation et a à son tour manipulé. Me Luciani : On sait que leur vie s'organisait autour de la consommation de stupéfiants, et vous n'en voyiez pas ? Témoin : Des joints oui. Pas le reste - Avez vous vu Berkane Makhlouf avoir des gestes avec les filles ? - Non ! - son comportement avec les filles ? C'était une maman avec Fiona ? - Je n'ai jamais vu de geste ni de parole déplacé, je pense qu'elle s'en occupait autant que possible. - On sent à votre discours que c'est un témoignage très authentique. Vous avez évoqué cette découverte de la mort de Fiona. Vous cherchiez son regard. Elle n'a pas bougé depuis le début de son procès. Elle est prostrée. Elle tourne le dos à la salle. Parlez-nous d'elle, elle n'y arrive pas. - Pour parler de soi, il faut avoir qui on est ! - Elle était perdue ? - Oui. C'était quelqu'un de fragile. Elle avait toujours besoin d'être rassurée. Encore plus après la séparation d'avec Nicolas. Mais je voulais ajouter quelque chose. J'ai lu que c'était Nicolas qui l'a initiée aux drogues. Je suis en colère... Elle est responsable. Elle n'a pas protégé ses filles. Toujours rejeter la faute sur les autres. Elle est responsable de sa vie. J'ai vu grandir ses enfants. Je suis triste pour son père, les filles.. Jean-François Canis, pénaliste clermontois, avocat du père, interroge la voisine sur le comportement de C Bourgeon avec ses filles, dans son couple. Témoin : C'est quelqu'un de manipulable mais elle est capable de faire des choses toute seule. Me Fribourg : C Bourgeon avait-t-elle un comportement différent avec Fiona par rapport à sa soeur ? - Oui...Fiona ressemblait à son père, elle le réclamait.. Me Portejoie évoque le viol dont Cécile Bourgeon a été victime : Elle était fragile avant. Alors avec le viol..Vous l'avez qualifié de serpillère à cette époque ? - Je n'avais pas le détachement d'aujourd'hui. Mais effectivement, elle était pliée à toutes ses exigences. Elle ne pouvait pas avoir accès à nous parce que cela lui posait un problème à lui Me Portejoie : Elle vous a répondu "oui mais je l'aime" - Oui.
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Me Metzker, qui a souvent été bavard depuis le début du procès dit soudain "à quoi bon plaider ?". Et il parle du "sortilège de la plaidoirie". Me Metzker : La parole des victimes est pour nous la priorité (...) le devoir de mémoire s'impose à jamais et leur mémoire nous oblige. Me Axel Metzker rappelle que Riss préfère parler "d'innocents que de victimes". Me Metzker dit avoir changé sa plaidoirie, en remplaçant le mot "victimes" par "innocents". Me Axel Metzker souhaite un "Joyeux anniversaire à Charlie hebdo", salue le talent de Cabu. Me Metzker : Dans 1000 ans Charlie Hebdo sera toujours là (...) J'en profite pour citer la disparition des Guignols. Il est vrai que tuer des marionnettes est moins grave que tuer des hommes et des femmes. Les terroristes se vantent de ne pas tuer les femmes. Pourquoi alors les terroristes ont tué Elsa Cayat dans les locaux de Charlie Hebdo ? Me Axel Metzker indique que l'une des victimes qu'il représente et qui est venue témoigner à la barre a "pris le métro pour la première fois en 5 ans en quittant la salle d'audience". Me Metzker : Les accusés ont choisi le silence, les coups de gueule (.. ) Ils ont effacé les contacts de leurs puces. Si on les écoute, la haine des juifs n'existe pas. C'est en 2014 que tout s'est mis en place, en 2014, la justice libère Amedy Coulibaly... Me Axel Metzker reproche des fautes à l'Etat, notamment de "de ne pas avoir diffusé la photo d'Amedy Coulibaly le 8 janvier 2015", au lendemain de l'attentat de Charlie, le jour de l'attentat de Montrouge, et à la veille de l'attentat de l'Hyper Cacher. Me Axel Metzker : Mme Poux (juge d'instruction) a fait une très belle enquête, une magnifique enquête. Sans vous les complices (il regarde les accusés dans le box), rien n'eut été possible. Rien n'est le fruit du hasard.
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Me Alexandra Levy-Druon : Ce procès est historique. Vous avez la responsabilité par l'exemplarité des peines que vous prononcerez d'engager un début de lutte féroce contre le terrorisme islamiste qui frappe notre pays depuis trop longtemps. Me Sébastien Journé : En lisant G-W Goldnadel, l’islamisme en France a été porté par un « islamo-gauchisme crétin. Me Cyril Dahan indique que la situation a été presque la même dans le traiteur (en face de l'hypercacher), avec des personnes qui se sont cachées ne sachant et ne comprenant pas ce qu'il se passait à l'extérieur et qui entendaient des coups de feu. Me Dahan : Ma cliente a un traumatisme réel et profond. Il indique que les personnes qui étaient dans la chambre froide de la boutique de sa cliente ont vécu la même situation que celles dans le frigo de l'Hyper Cacher. Me Sabine Tourjman qui représente les trois frères ainés de Philippe Braham vient de plaider. Lui succède une autre avocate, tandis que Polat continue ses crachats. Maître Amandine Pontiès s’avance à la barre pour évoquer un policier du RAID. Il s’était porté volontaire lors de l’assaut dans l’Hyper Cacher avant de faire face au terroriste. Il sera blessé. L'avocate, dit-elle, a parfaitement conscience de la difficulté de son intervention eu égard à ceux et celles qui ont perdu un proche lors de ces trois jours de janvier 2015. La blessure de son client est considérée comme un accident du travail, en quelque sorte. Elle précise aussi qu’il n’a aucune séquelle physique aujourd’hui. Son client a exprimé la fierté d’avoir été fidèle à la devise du RAID ce 9 janvier 2015.
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Me Géraldine Berger, avocate de la partie civile, plaide à présent. Et Polat fait des bruits par très ragoûtants dans le box et se remet à tousser. Me Géraldine Berger : Ce procès restera le procès de la porosité entre délinquance de droit commun et terrorisme. L'attitude des accusés a été révélatrice. Tous ont affirmé n'avoir rien vu, rien entendu, sur la radicalité de Dolly Coulibaly. Polat nous avait promis des révélations. Point de révélation, point de vérité Polat conteste, dit quelques mots incompréhensibles, tousse, crache en faisant beaucoup de bruit. Me Berger : Michel Saada n'avait pas choisi de mourir et sa famille n'avait pas choisi de souffrir et d'être en mille morceaux (...) En tuant Michel Saada, on a tué un homme, une humanité. Depuis le 9 janvier 2015, La famille et les proches espèrent vérité et justice. La vérité on ne l'aura pas mais la justice nous l'espérons. Me Grégory Siksik, avocat de la famille de Yohan Cohen: Ce 9 janvier 2015, les choses vont extrêmement vite. 13h06, Coulibaly rentre dans l'Hyper Cacher et s'en prend directement à Yohan Cohen qui portait une kippa. Yohan Cohen était la plus jeune victime de ces attentats de janvier 2015, il n'a pas seulement été tué, il a été torturé. Dans sa barbarie abjecte, Amedy Couilbaly ne va pas se contenter de lui mettre 3 balles, une dans la tête, deux dans le thorax. Mais Yohan Cohen va se battre pour survivre. Coulibaly en décidera autrement. Coulibaly va proposer d'achever Yohan Cohen parce que ses cris sont 'gênants'. Un témoin à la barre a eu honte car elle s'était bouchée les oreilles pour en pas entendre les râles du jeune garçon. Yohan Cohen a au moins agonisé pendant 1 heure ce 9 janvier 2015 dans l'Hyper Cacher. Ce 9 janvier 2015, suite aux attentats des 7 et 8 janvier, les proches de Yohan Cohen lui ont conseillé de ne pas aller travailler. Mais travailleur comme il était, il y est allé. Il n'est jamais rentré.
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Prsdt : M. Makhlouf, souhaitez-vous réagir à ce qui a été dit par les derniers témoins ? BM : C’est possible, Fiona aimait bien que je la porte sur mon dos, quand elle passait, elle disait toujours bonjour aux voisins. Le voisinage ne s’est jamais vraiment plaint de nous. - Le vendredi matin, vous alliez voir un médecin pour justifier de l’absence de Fiona pendant 21 jours. Elle n’était pas présente au cabinet. - Ce n’était pas un certificat de complaisance, c’était la maîtresse qui l’avait demandé. C’est Cécile qui a demandé ce certificat. Prsdt : Si Fiona n’est pas présente chez le médecin, c’est, selon Mme Bourgeon, parce qu’elle n’est pas montrable ? BM : Elle n’était pas dans un sale état, ce n’est pas possible, sinon on ne se serait pas promené le vendredi soir. Prsdt : Pourquoi n’allait-elle pas à l’école ? - On avait pris des mauvaises habitudes, on se levait à neuf heures. Je l’emmenais souvent à l’école. Si elle n’y allait pas, c’est sa mère qui décidait. On voulait donner des excuses pour partir à Perpignan. Elle était peut-être malade mais Fiona était présentable. Peut-être qu’elle avait un rhume, un petit problème de santé, je ne me souviens plus. Elle avait son bleu. Je ne vais pas accuser Cécile, je ne l’ai pas vu faire. Tout ce que je sais, c’est que Fiona n’était pas dans un sale état, le vendredi, au moment où je sortais avec elle.
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Catherine, la fille de la gardienne qui vient de témoigner, s’exprime à son tour : "M. Makhlouf, j’ai fait sa connaissance le dimanche où il est venu chez mes parents pour demander de l’aide" pour retrouver Fiona. La veille au soir, Catherine explique avoir failli être renversée par une voiture. Elle imagine que Cécile Bourgeon était au volant. Le dimanche midi, la mère de Cécile Bourgeon a appelé sur le téléphone fixe de ses parents, gardiens d’immeuble. Catherine a décroché. La mère de Cécile Bourgeon "cherchait sa fille". Benoît, 36 ans, ex-compagnon de Catherine, témoigne à son tour. "La semaine du drame, j’ai croisé Berkane Makhlouf qui avait une fillette sur ses épaules. J’avais déclaré que ce n’était pas Eva donc que c’était sûrement Fiona. Il me semble que c’était le vendredi, en fin d’après-midi. Mes beaux-parents habitaient le même immeuble. J’étais sorti de l’appartement pour fumer une cigarette." (Benoît pourrait être le dernier à avoir vu Fiona vivante.) "Ils parlaient entre eux, une discussion comme un père avec une fille. Il lui avait demandé un truc comme ‘Alors ta journée ?’ comme si elle rentrait de l’école", explique-t-il. Prsdt : Est-ce que vous avez entendu parler de problèmes de comportement, dans l’immeuble, de la part du couple Bourgeon/Makhlouf ?" Témoin : Il se disait que Berkane Makhlouf s’énervait facilement, que ce n’était pas le voisin idéal. Moi je n’ai rien constaté, je n’habitais pas là bas. Avocat pc : deux témoins dans ce dossier ont affirmé avec certitude avoir vu Fiona vivante le vendredi 11. L’autre personne est une dame qui amène sa fille à l’école. Nous savons que ce vendredi, Fiona n’est pas allée à l’école. C’est pour ça qu’on se permet d’avoir un doute sur votre témoignage. On sait que le mercredi, selon d’autres éléments du dossier, l’état de Fiona était préoccupant. Est-ce que vous êtes sûr encore et à nouveau de votre déclaration ? - On m’avait interrogé très tôt. Je ne peux pas me tromper à une date aussi proche. C’était le vendredi. Ce jour-là, j’ai croisé Berkane Makhlouf avec une petite fille, qui n’était pas Eva. Je ne peux pas vous dire à 100 % que c’était Fiona. Me Portejoie : Vous êtes conscient de l'importance de votre témoignage ? - Oui, bien sûr. - On va vous montrer des clichés photos des deux sœurs, le 15 mai - Je ne m’en souviens plus - Vous identifiez alors sur photographie, Fiona. Le 30 mai, pour vérifier que vous ne vous êtes pas trompé, on vous présente à nouveau les photographies. Vous êtes absolument formel, aucun doute, c’est bien Fiona.
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L'avocate rappelle la sauvagerie avec laquelle ils ont été tués. Elle n'épargne pas à la Cour les détails des dégâts causés par les balles du fusil d'assaut, les coups de pieds au visage donnés par Coulibaly à Yoav Hattab après l'avoir tué. Elle cite Victor Hugo : "Une fête est une tombe, La patrie est un exil." "Que veux-tu que je devienne, Si je n'entends plus ton pas ? Est-ce ta vie ou la mienne Qui s'en va ? Je ne sais pas. " Le deuil, cette douleur de l'absence qui revient tous les vendredis. Vous messieurs (accusés), vous êtes à l’origine de cette douleur. Les parties civiles sont en droit d’attendre des réponses. Qui ? Quand ? Pourquoi ? quand le procès s'est ouvert, j'étais heureuse de me dire on va avoir des réponses". Elle cite des paroles d'accusés qui disaient, comme Polat "je vais dire la vérité". "l'omerta" des accusés qui selon elle, ont fait "des calculs d'apothicaire à ne rien dire". Elle parle pour certains de leur "tartufferie", de leur "degré de réflexion d'un boulot !"... "Cachez ce Coran que je ne saurais voir", non, Coulibaly n’était pas autant radicalisé. Elle se moque de l'accusé Karasular, "la Bernadette Soubirous du box", qui a vu soudainement des armes sur un toit. Sainte Bernadette de Nevers avait elle vu apparaître la Vierge Marie, 18 fois, près de Lourdes, en 1858. Me Laurence Cechman : Montrouge ca n'était pas non plus par hasard, c'était prémédité. C'est l'école juive Yaguel-Yaacov qui était visée. L'idée était très claire, venir reproduire en symétrie ce que Mohamed Merah a fait : moto, heure matinale. Il y a eu des repérages le 8 janvier ! On vient vous dire qu'aucun d'eux (les accusés) n'avait remarqué la radicalisation d 'Amedy Coulibaly. Arrêtons-nous du côté des témoins. Elle cite les déclarations faites par plusieurs témoins, dont certains à la barre, sur Coulibaly. La défense va tenter de sulfater ce dossier, de le détruire pièce par pièce. Toutefois il ressort des éléments du dossier que les 2 box se connaissent et communiquent parfaitement. La défense va vous plaider je pense qu'il y a une association de malfaiteurs mais aucune visée terroriste. Tout le monde savait qu'Amedy Coulibaly était radicalisé, même les accusés. M. Pastor qui se réfugie derrière la conversion de sa soeur qui est juive. Ca me fait penser à ce préfet Adrien Marquet qui ne pouvait pas dire qu'il était antisémite car il avait un copain de lycée israélite, c'est à vomir. Me Cechman : M. Karasular avait la connaissance, M. Catino aussi. M. Prevost qui sait l'intériorité de M. Coulibaly sur des faits de terrorisme. M.Ramdani vous avez dit "jamais je me mettrai a table, je ne suis pas une balance". Alors, que savez vous que vous ne voulez pas dire ? M. Raumel qui s'informe en regardant un reportage sur les jihadistes avant d'acheter des couteaux et gilets tactiques. Alors oui cette émission tout le monde l'a vue, des millions de Français l'ont vue mais tout le monde ne va pas acheter des couteaux, des gilets tactiques et enlever le tracker d'une moto ! On se dit comment ont-ils pu se fourvoyer dans une telle idéologie? M. le président, Mesdames et messieurs de la cour, je fais le voeux que votre verdict soit le bâtisseur d'un chemin supposé impossible : d'éradiquer cet islam radical.
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Témoin : M. Makhlouf est venu le jour de la disparition de la petite, il m’a emprunté mon téléphone. Je sais plus s’il a appelé. Il était affolé. On l’a emmené avec la petite Eva jusqu’à Montjuzet. On l’a déposé et on est rentré chez nous. Plein de monde est monté à pied à Montjuzet le dimanche pour aider à retrouver Fiona. On n’a pas douté de sa parole. La petite Eva pleurait beaucoup. Le président à la gardienne d'immeuble : Le 31 octobre 2013, vous contactez la police pour une découverte. Quelle découverte ? - Cécile Bourgeon m'a fait fouiller la poubelle pour retrouver un sac de médicament disait-elle. Elle m'a dit : j'ai plus mon sac de médicaments. Est-ce que c'était vraiment ça. Je sais pas. Tellement cette histoire nous a retourné, on a fouillé les poubelles... le dimanche et le lundi. On n'a rien trouvé. - Lors de la disparition ? - oui - Mais après l'interpellation ? Elle a du mal à se souvenir : J'ai trouvé un carton avec des papiers portant le nom de Bourgeon et des peluches Prsdt : C'est le 31 octobre 2013 - Il y avait un ou deux jouets. La police m'a dit que ce n'est pas grand-chose. Des peluches. Dire que c'était à elle ou pas à elle.. - Ce sac pouvait être là depuis longtemps ? - Non. Ce sac a été ressorti, je ne sais pas comment il est arrivé là. (Curieux, les scellés bloquaient l'entrée de l'appartement. Le couple n'était plus à Clermont.) Me Canis rebondit sur la fouille des poubelles en mai : Mais vous cherchez quoi puisque vous pensez que Fiona est perdue dans le parc ? - Je ne sais pas ce que l'on cherchait. Peut-être l'improbable. En fait, elle l'admet, sur le jour de sa fouille des poubelles : "Non je suis sûre de rien"
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Me Laurence Cechman, qui représente, des familles de victimes de l'Hyper Cacher, plaide : le ventre de la bête immonde toujours féconde a mué : Dolly Coulibaly, quel surnom prédestiné. Mort aux juifs! Dehors les juifs, Sales juifs. Pourquoi cette haine du juif ? Il n'y a pas de réponse, c'est une haine, elle est là, elle se diffuse, s'offre en héritage, s'insinue, partout, dans le cerveau d'un Amedy Coulibaly, d'un Merah, de Kouachi. Le juif est l'intrus et il n'y pas de moyens illégitimes pour s'en débarrasser. Le juif nourrit tous les fantasmes. J'ai l'honneur depuis 6 ans d'intervenir pour la défense des familles Saada et Hattab. Michel Saada (63 ans) est mort à 13h12, Yoav Hattab (21 ans) à 13h21. Me Cechman détaille les conclusions des autopsies pratiquées sur les deux corps. Coulibaly a roué de coups Yoav Hattab et l'a défiguré, il ne s'est pas contenté de lui tirer dessus" Puis elle détaille le parcours des 3 balles dans le corps de Michel Saada. Me Laurence Cechman rappelle que Michel Saadaest à peine rentré dans l'Hyper Cacher quand Coulibaly lui tire dessus : Ce n'est pas tout, Coulibaly va tirer Michel Saada comme un sac et ramener sa prise à l'intérieur de la supérette. Me Laurence Cechman : Yoav Hattab a laissé sa vie. Yoav Hattab était venu à l'Hyper Cacher le vendredi 9 janvier 2015 acheter du vin pour le shabbat. Il était parvenu à s'emparer de l'une des armes de Coulibaly, à le viser, mais l'arme s'est enrayée.