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Mórrígan

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Tout ce qui a été posté par Mórrígan

  1. C'est un polémiste. Son job est de polémiquer et de vendre des livres. Lui non plus. En effet, il n'a pas raison sur grand chose. Un voile de vérité et beaucoup de broderies. J'avoue que dès lors que cela devient caricatural, je bloque. Pour les mêmes raisons, la prose des trolls m'est souvent insipide. Nous venons tous de quelque part, et ôter l'identité, l'essence, les racines d'un individu -qui se construit- afin de le fondre dans un moule uniforme, ne me paraît pas être une bonne idée. Je pense que l'on peut avoir l'esprit patriote, aimer sincèrement la France, et encore être conscients que si nous avons des droits, nous avons aussi des devoirs... tout en restant fier(e) de ses origines. Et, porter un prénom qui a à voir avec notre héritage, autrement dit, exotique, n'entrave en rien le reste. Il cherche là à dédouaner des pratiques dans le monde de l'emploi, qui sont bien évidemment discriminatoires. Je ne peux pas vous écrire qu'il innove. Ce sont ces mêmes idées qu'il est aussi possible de lire sur ce forum, depuis bien des années. Son discours résonne comme un disque rayé, pour moi. Toutes les voix méritent d'être entendues dans un souci de liberté d'expression, et représentées également. Si vous pensez qu'il représente bien vos idées, et celles d'autres personnes, ou que c'est la seule voix de l'opposition, dans les médias, c'est bien pour vous. J'aurais tendance à lui préférer Onfray (et de loin). Je l'écouterai toutefois à nouveau, en effet, j'aime mieux savoir ce que je décrie.
  2. Ils ne sont donc pas obligés. C'est tout à leur honneur. C'est un message positif, qu'ils font passer. Concernant l'info relayée, je suis déjà agréablement surprise qu'il n'est pas été question de "jeunes". Les médias ont tendance à les stigmatiser et c'est assez décourageant de voir ainsi opposer les générations. Après, j'ai envie de vous écrire que les individus qui volent l'étendard français à la mairie, par chez moi, et avec récurrence (la mairesse est au bout du rouleau), ne l'échangent jamais contre des drapeaux de la Tunisie et de l'Algérie. C'est peut-être simplement là une mauvaise blague, un pari, une performance (nous sommes en plein dans cette ère crétine sublimée par les réseaux sociaux). Je refuse toutefois de verser dans les théories du complot, qu'il s'agisse de l'électorat supposé du RN, ou bien de LFI. 98% disait mon grand-père. Je crois que c'était un humaniste, discret.
  3. Pour répondre à la question : je n'en sais fichtre rien et je félicite ceux et celles qui ont la conviction intime qu'ils/elles accepteraient ou pas. Les hommes qui portent déjà des collants et des sous-vêtements féminins, me sidèrent. À leur vue, ma libido dégringole jusqu'au point mort. Je me doute qu'il y a une grande souffrance et compatis aussi. La simple idée de devoir prêter mon rouge à lèvres ou bien une paire d'escarpins à la personne, qui, la veille s'était réveillée encore homme à mes côtés, n'est pas loin de déclencher une crise de je ne sais trop quoi (d'hilarité, peut-être ?). Curieusement, il m'arrive d'emprunter une chemise pour la nuit ou le lever ou bien des cravates alors que l'inverse à l'instant T me semble infranchissable. Enfin je n'en sais rien, il y a des sentiments et des enjeux familiaux. Un vrai supplice.
  4. Je croise pour mes petits doigts pour les turques. Et au Sud des États-Unis, une majorité est conservatrice. Chez nous, il se dit souvent que c'est au Nord que les mentalités sont les moins évoluées ou les plus lentes. Genre... Notons que vous n'êtes qu'une libertaire. Le vent tourne pour cette idéologie souvent répugnante : tant mieux !
  5. @Spontzy est un grand homme, au petit pied. Vous êtes homme d'une grande intuition, en plus du reste (je ne peux pas, j'ai twirling bâton). Plus sérieusement, je ne vois pas l'intérêt/l'utilité de faire parti d'un front de résistance pour la liberté d'expression, quand elle n'est pas menacée. Cela ne me ressemble pas et je ne suis surtout pas paranoïaque. Entre outre, si je clique sur la publication Twitter du triste sire, je peux m'apercevoir que sur la poignée d'huluberlus qui sont "trop pas contents", aucun ne semble être asiatique. Il y a de vieilles connaissances de collège qui le définissent comme un être méprisable. Ça ne va pas bien loin ou plus loin. Et sur la cinquantaine, il a aussi ses fans.
  6. Ce sont celles du seigneur qui sont censées l'être *affreuse boule jaune pédante". Alors la psychologie inversée... seulement après une bassine de thé (ou quelques shots), je viens d'ingérer une analyse de texte biblique et ai retranscrit quelques idées. Traduction : j'ai la tête comme une couscoussière ! Je comprends l'idée, oui, bien entendu. C'est affaire de mentalités. L'honneur de la famille prime sur l'individu, ses plaies, sa souffrance, sa dignité, son vouloir. "Ce n'est pas nouveau", la bonne blague ! Strauss-Khan a troussé une boniche ? "Ce n'est pas nouveau", de tous temps, les maîtres troussaient les boniches dans les hôtels particulier, au détour d'un couloir étroit. C'est traditionnel. Argument d'autorité et laissé faire. Je note que le sort de ces enfants en Turquie, vous touche davantage que celui de cette enfant qui fut abusée, droguée, sodomisée par ce cinéaste que vous adulez, auquel vous avez trouvé maintes excuses, et qui est d'une trentaine d'années, son aîné. Violée à 10 ans, par un pasteur et paroissien, enceinte et forcée de l'épouser à 11 ans (issue d'une famille de fervents Pentecôtistes): c'est bien évidemment, une horreur. Petite mère. Mais comment peut-on laisser faire choses pareilles ?! Ça fiche vraiment en rogne. Vous prêchez une convaincue, à mon sens, nombre d'États, aux États-Unis véhiculent des valeurs, et ont des lois, d'arriérés. Souvent, la religion, à y voir. En ce qui concerne la Turquie, le projet de loi est revenu à la surface, proposé encore par des conservateurs et il faut que des militantes féministes se fassent entendre, pour qu'il soit encore abandonné. La première fois c'était en 2005. Ce projet est symptomatique de la mentalité de certains, heureusement que ces femmes arrivent à se faire entendre.
  7. Jacob épousa Léa, en la prenant pour sa soeur Rachel. En donnant naissance à son premier, Léa dit : "L'Éternel a entendu que j'étais dédaignée et Il m'a accordé cet enfant". À la naissance du second, elle poursuit : "Ah que mon époux puisse m'être désormais attaché !". Simon et Levi font preuve d'une terrible violence à l'égard des habitants de Sichem (Genèse 35), passés un à un, sous le fil de l'épée, afin de laver l'honneur familial bafoué. Leur père dit d'eux, sur son lit de mort "leurs armes sont des instruments de violence" (Genèse 49). Le fils du roi David fait la guerre au sien, avec acharnement. Absalon signifie "père en paix". Sa mère, Maaka, fut selon la légende, prisonnière et butin de guerre. Ismaël est l'enfant d'Hagar (servante de Sarah) humiliée par sa maîtresse et renvoyée par son maître, dans le désert. Tous sont des fils de femmes abusées ou délaissées, en effet. Les hommes violents de l'histoire biblique ont en commun d'être ds fils de femmes blessées ou mal aimées. Ils portent évidemment la responsabilité de leurs actes. Mais, ils sont également chargés d'une douleur maternelle qui semble puissamment nourrir leur rage. J'y reviens, plus tard, avec Caïn. Nul ne peut se développer sans ancrages culturels, qu'ils soient sensoriels, linguistiques ou relationnels. Sans ancrage, l'enfant qui se développe n'a aucun devenir. Il doit savoir qu'il fait partie d'un "nous" bien avant de pouvoir dire "je". Telle est l'ambiguïté de la transmission : ne pas appartenir condamne à mourir, et trop appartenir, à ne jamais devenir soi. Se couper pour mieux advenir, c'est ce que nous content les mythes fondateurs de bien des civilisations. Il y est souvent question d'un héros qui accède à sa destinée dans la rupture avec le monde de ses origines. Zeus et Oedipe se débarrassent de leurs pères respectifs, afin de rester en vie. Ulysse s'éloigne de la terre-mère pour la retrouver autrement. Même chose pour Moïse, qui doit s'éloigner et de sa mère biologique hébraïque, puis de sa famille adoptive égyptienne, pour accéder à son destin, avant de découvrir sa promise, la Terre promise. À la fois apatride, et a-matride, le peuple d'Israël a erré 40 ans dans le désert, c'est dire s'il lui aura fallu la maturité et la force nécessaire pour se couper de la mère (possessive). Il mettra ainsi 40 ans, le temps d'oublier maman et de trouver une femme, comme Dieu l'annonce à Adam au tout début de la Genèse : "L'homme quittera son père et sa mère" et seulement alors, "il pourra s'unir à sa femme". Le récit de l'Exode sonne comme un accouchement provoqué par une divine sage-femme, et dont Moïse serait la nourrice : "Ce n'est pas moi qui ai porté ce peuple et qui l'ai mis au monde, et pourtant tu m'ordonnes de le prendre dans les bras comme une nourrice prend un bébé (...) ?" (chapitre 11 du livre ds Nombres). Le travail d'expulsion est amorcé avant le terme prévu (dans les douleurs de l'enfantement). Dix plaies s'abattent sur la mère et la frappe dans sa chair, tandis que se dilate le passage que les Hébreux (prématurés) empruntent. Joli métaphore. La nuit de la Pâque juive s'appelle en hébreu "la fête de passage". L'injonction donnée aux Hébreux est claire : "Jamais vous ne retournerez vers l'Égypte !". Autrement dit : nul ne revient dans le ventre de ses origines, même si la tentation est grande. Et elle va être formulée : "Pourquoi nous as-tu fait sortir de là ?" se lamentent-ils nostalgiques, "du poisson que nous mangions pour rien en Égypte, des concombres et des melons, des poireaux et des oignons et de l'ail". Trop dure la vie au dehors de l'utérus ! Je n'ai pas lu Girard. De mémoire, vous me l'aviez conseillé alors que vous n'aimiez pas trop la façon dont Onfray traite Freud. Le livre de D. Horvilleur est très riche. Le style est très dynamique, complétés de paroles de chansons et de poèmes, de blagues, très a propos. Il y a beaucoup d'idées. Elle amène également à se questionner. Il y a un fil conducteur et finalement le passage la circoncision s'imbrique parfaitement. Les rites et les récits juifs renvoie constamment à ce devoir couper : rompre avec le lieu et le corps de ses pères (Abraham), et rompre avec le lieu et le corps de ses mères (nouveau-né circoncis). La fusion est par essence mortifère et coup-able. La séparation (même salutaire), est toujours violente puisque nous ne savons naître qu'ainsi : dans l'arrachement. Le terme définissant la circoncision, dans la Bible, n'est pas seulement valable pour l'organe génital masculin. Il "conviendrait" de circoncire d'autres parties du corps. Selon la légende rabbinique, Moïse serait déjà né circoncis, ou plutôt ayant besoin d'un circoncision d'un autre type, une césure au niveau du langage (Exode 6:12). Ailleurs l'Homme est rappelé au devoir de circoncire son coeur ou ses oreilles. Il existerait plusieurs "prépuces" à ôter. Le point commun entre toutes ces membranes anatomiques ou symboliques, est de maintenir un voile sur des organes "relationnels". La circoncision (l'ouverture) serait ainsi garante d'une rencontre avec autrui, comme si la conscience du manque qu'elle induisait, pouvait faire sortir de l'individu de son cloisonnement originel. Le rite de la circoncision débute avec le passage de l'enfant, des bras de sa mère à ceux d'un tiers (souvent une grand-mère ou une soeur), pour l'emmener vers le lieu où se tiendra la circoncision. Ici, vint encore la symbolique. Il est signifié à la mère, que l'enfant qui lui est pris, lui reviendra différent. À ce moment-là, bien des mères pleurent. C'est une façon de couper (à nouveau) le cordon, non plus dans l'intimité féminine d'une salle d'accouchement, mais en présence de la communauté (et des hommes). Pour en revenir à Caïn, voici comment il est conté à travers la Bible : "L'homme connu Eve, sa femme. Elle conçut et enfanta Caïn, et elle dit : "J'ai acquis un homme avec l'Éternel !". Elle continua d'enfanter son frère, Abel. Abel était pasteur de menu bétail, et Caïn cultivait la terre. Il arriva au bout des jours, que Caïn présentât, du produit de la terre, une offrande à l'Éternel. et Abel, offrit, lui aussi, des premiers-nés de son bétail, de leurs parties grasses. L'Éternel se tourna vers Abel et son offrande, mais vers Caïn et son offrande, il ne se tourna pas ; Caïn en conçut un grand chagrin, et son visage fut abattu. L'Éternel dit à Caïn : "Pourquoi es-tu si chagrin, et pourquoi ton visage est-il abattu ? Si tu t'améliores, ne pourrais-tu te relever ? Sinon la faute est tapie à la porte : elle te désire, mais toi, sache la dominer !". Caïn dit à son frère Abel ; et comme ils étaient aux champs, Caïn se leva vers Abel son frère, et le tua. Dieu dit à Caïn: "Où est Abel ton frère ?". Il répondit : "Je ne sais ; suis-je le gardien de mon frère ?". Dieu dit : "Qu'as-tu fait ! Le cri des sangs de ton frère s'élève jusqu'à moi, depuis la terre. Et maintenant tu es maudit de cette terre qui a ouvert sa bouche pour recevoir de ta main les sangs de ton frère". Dans l'Eden, au commencement, Adam et Eve étaient un (une sorte d'androgyne). C'est dans un second temps, dans le second chapitre de la Genèse, que Dieu les sépare. L'homme connaît sa femme, au sens biblique du terme (intimité co-naissante). Cette rencontre entre ces deux êtres va donner pour la première fois, naissance à un tiers. Au moment de la fécondation, Adam est absent, comme s'il laissait place et disparaît du texte. Eve semble concevoir et enfanter seule, donner un nom (Caïn pour "demi-dieu" et Abel pour "vapeur, buée"). Caïn, premier enfant, "demi-dieu", ne serait pas vraiment celui de son père terrestre, puisque sa mère dit qu'elle l'a "acquis" avec Dieu himself. Il est à la fois sa propriété à elle mais également fruit de sa rencontre avec le transcendant (enfant de la toute puissance divine ou maternelle). Plusieurs choses opposent les deux frères. L'un est tout (puissant) et l'autre n'est rien (vapeur, évanescent). Gloire à l'aîné ! Caïn cultive la terre (décrite comme maudite à ses parents), tandis qu'Abel, lui est nomade. L'un est ancré et bien difficile est sa tâche (faire fructifier le lourd héritage familial), l'autre fait bien ce qui lui chante, il peut emprunter des voies inédites. Quand Caïn offre ses premiers fruits (pourris ?), Abel lui offre, peut-être inspiré par son frère les aînés de son troupeau, soit ce qu'il n'est pas. Dieu accepte un don et pas l'autre et sans motif clair encore. "Pourquoi la figure titulaire (le divin peut-être là parent pleinement ou parent idéalisé) accepterait-elle le cadeau de mon frère et non le mien ?". Ceci est vécu, bien entendu comme une grande injustice de laquelle nait la jalousie et la souffrance. Le visage (en hébreu panim : intériorité, ou ce qui affiche au-dehors ce qu'abritent les profondeurs) de Caïn s'affaisse. Est-ce que Caïn peut entendre cet échec, et l'admettre, lui le premier né, lui le demi-dieu. Dieu réaffirme ensuite, ce qu'il avait déjà énoncé aux parents, quelques pages avant (leur formulant une possibilité de transgression) : tu disposes d'une liberté et d'une responsabilité n'existant que dans un univers où l'injustice à sa place/tu as connu une profonde douleur, que vas-tu en faire ? Dans un monde juste et parfait, la responsabilité n'aurait aucun sens. Il lui dit "Si tu t'améliores, ne pourrais-tu pas te relever ?", en hébreu : "quand tu t'amélioreras (au futur), tu t'es relevé (au passé). Curieuse concordance des temps : Caïn doit à l'avenir se relever de son passé, aussi douloureux soit-il. C'est la définition biblique de la résilience (du latin resalio, "rebond" et en physique, c'est la propriété des matériaux capables de reprendre leur forme suite à une compression). Plus tard dans le dialogue, quand Caïn répond : "Je ne sais/Je ne connais pas. Suis-je le gardien de mon frère ?". Ai-je de ce frère une co-naissance. Les Dieux, même demis, n'ont-ils aussi pas droit de vie de mort sur les humains ? N'est-il pas logique que le "Tout" annihile le "Rien", et d'autant que ce rien est "vapeur". Caïn plaide non coupable. Plus encore, où était Dieu, où étaient les parents qui auraient du veiller sur le cadet ? Ce n'est pas sa faute à lui. C'est la faute de papa et maman. Absence coupable et présence excessive. Papa est parti et maman est envahissante, même quand elle n'est pas là, tel un spectre. Dieu lui dit : "La faute est tapie à l'ouverture". C'est presque une énigme du Père Fouras et il y a une faute de grammaire, cette fois (coïncidence ?). D. Horvilleur revient sur ce qu'il est convenu d'appeler "faute originelle", qui est pour elle un malentendu bibliques des mieux répandus. Dans le récit de la Genèse, celui de la consommation du fruit défendu, il n'est pas question de "faute". L'Homme, transgresse un effet l'interdit qui lui est formulé, mais pour mieux accéder à une connaissance nouvelle. La première occurence du terme "faute" apparaît à la seconde génération, avec cette phrase énigmatique (et mal orthographiée). La faute (en hébreu h'atat, terme féminin) ne surgit pas du passé mais pèse sur son avenir. Le verbe conjugué au côté d'h'atat st lui, masculin (rovetz) : "à l'ouverture la faute est tapi" (et non tapie). Peut-être que le sujet de la phrase est à chercher ailleurs, du côté du seul autre terme masculin du verset (petakh, l'ouverture). Ce qui est tapi n'est pas une faute, mais une porte et c'est dans ce passage que pourrait s'être glissée la faute. Toute porte renvoie à la première matrice, l'origine du monde et en l'occurence Eve, pour Caïn, d'autant. La faute serait donc un résidu d'histoire maternelle. Pour enfoncer le clou, Dieu lui adresse ces mots "Et toi, tu le dominera". Résurgence du passé. Au chapitre précédent, Dieu s'est adressé à Eve presque mot pour mot, quand il lui a annoncé les conséquences de la transgression : ton désir te portera vers ton homme "et lui, il te dominera" (Genèse 3:16). Les mêmes termes de désir et de domination sont réitérés, comme un écho transgénérationnel d'une parole déjà énoncée (comme un revenant de la génération passée). En faisant Abel, le second né, Eve, elle-même seconde née, a fait un "Rien. Caïn va au bout de ce désir maternel et éradique ce rien ? Le fils n'aurait fait que poursuivre un programme implanté en lui à la naissance, comme un héritage maternel et psychotique ? Au grand jeu de la compétition victimaire, on trouve toujours sur qui défausser sa responsabilité. Au sujet d'Eve, au début elle n'est Eve mais isha (littéralement homme-sse) tirée de la côte d'Adam et tirée de ish (homme). Il la nomme comme il a nommé avant elle tous les animaux de la Création, mais son nom à elle est intégralement relationnel. Inscrite dans la relation à son partenaire, qui trouve son nom. Il n'était qu'alors Adam-humanité, le voici ish -un homme au masculin. L'Homme donne naissance à la femme (l'hommesse) qui, elle, fait naître l'homme. Le féminin est une sorte de trait d'union entre le H et le h, entre l'espèce et le genre. Le féminin est donc l'être relationnel par excellence dans la Bible. D'ailleurs si Adam parle et nomme, il n'a pas de conversation. C'est Eve qui converse en premier, certes avec un serpent. C'est ce dialogue qui va mener à la transgression. Après consommation du fruit défendu Dieu dit à la femme : "La passion, le désir t'attirera vers ton homme et lui, te dominera" (Genèse 3:16). Traduction par le plus célèbre commentateur juif médiéval (XIème siècle) : dorénavant, écrit-il, la femme ne parvient pas à verbaliser son désir. La transgression aurait donc porté atteinte à son langage, à son pouvoir-dire. Et c'est ce mutisme féminin qui constitue la source de la domination masculine. Sa verbalisation est désormais, partiellement entravée au profit de celui qui peut dire, pour elle ou contre elle, l'homme (Traité Erouvin 100b : après la consommation du fruit, une des punitions de la femme est qu'elle exprime dorénavant son désir en son coeur et non par sa bouche). Caïn va grandir, chargé de cette projection maternelle, comme un être dépossédé dans tous les sens du terme. hanté par la souffrance de sa mère, il ne s'appartient pas puisqu'il est là pour corriger la destinée d'Eve. Rien n'est non plus à lui, pas même la terre, aussi maudite soit-elle, sauf peut-être son frère, que sa mère lui a donné. Le mutisme s'est admirablement bien transmis. Avez-vous remarqué que Caïn "dit à son frère" avant de se lever et le tuer, mais il lui dit quoi ? Il y a une parole manquante, évaporée au fil de la traduction ? À moins qu'il n'est rien dit et que ce défaut de parole se soit matérialisé en violence. Son incapacité à dire, le mènerait au meurtre. Le terme "mutisme" (ilem) en hébreu, à la même racine que "violence" alimout". La violence de Caïn le renvoie à sa mère et son incapacité à mettre de la distance avec celle-ci (cette matrice qui l'enchaîne) : ce qui n'a pas su s'en couper, deviendra coupable. Tout ceci est fort troublant. Dans le chapitre suivant, elle sort de la Bible, pour s'intéresser aux autres cultures et notamment à la littérature arabo-musulmane. Elle évoque Shéhérazade (cela tombe bien, c'est l'une de mes histoires préférées), menacée par un sultan, dont elle veut contenir la violence par la parole (elle lui raconte l'histoire de Judar). Le dialogue est au coeur de son livre. J'espère que cela a fait sens pour vous. Pour ma part, j'y ai trouvé des réponses. Conquis le frangin ! Contente, que cette personnalité, vous plaise. D.Horvilleur gagne en effet à être connue. Plus encore. Il y a un fantasme de non-appartenance de la part de certains. Le repli identitaire et son obsession du collectif, en est une autre. Le communautarisme et le nationalisme (à ne pas confondre avec le patriotisme) en sont des enfants légitimes. Ils s'énoncent tous à la première personne du pluriel, un "nous" érigé souvent contre un "eux". Dans l'étouffement du "je", les racines et les héritages collectifs deviennent la seule définition de l'individu. D.Horvilleur reçoit toujours des lettres d'insultes et de menaces. Au-delà du fait, qu'elle soit femme rabbin, elle est aussi vue comme subversive. Ses critiques les plus virulentes sont souvent des orthodoxes, et encore des individus qui ne prennent pas le temps de la lire et/ou de l'écouter...
  8. Non c’est une proposition de loi, qui n’a finalement pas été adoptée si l’on en suit Le Figaro (ouf !). Ça a bien été envisagé. Je reprends l’introduction de votre lien : Le gouvernement turc a finalement décidé de retirer la proposition de loi permettant d'annuler la condamnation d'une personne pour viol sur mineur si l'agresseur épouse sa victime. Un «arrangement» qui se pratique dans plusieurs pays. Sûrement oui.
  9. Le divorce ne déshonorerait pas ? L'idée que ces gosses pourraient être enchaînées à vie à leur violeur (enfin jusqu'à ce que mort s'en suive) est insoutenable. Ah alors, les individus qui soutiennent que les adolescents ont la maturité nécessaire, une sexualité suffisamment "aboutie" afin d'avoir des relations sexuelles avec des adultes, d'une quarantaine d'années, par exemple, nous viendraient de "là-bas" ?
  10. Ce qui paraît logique puisque nous sommes en France.
  11. Le texte s'accompagne aussi "d'un renforcement des sanctions à l'égard des lois pour les viols sur des fillettes de moins de 12 ans". Avant d'être femme, nous avons été des filles.
  12. Salutations, Tu organises une rencontre #contrebandeavecdesrillettes #mondouxhumourpotache#nousClarébellion avec @Spontzysur sa terrasse. PS : N'oublie pas le Bordeaux. Le Paris-Brest dont je viens de me sustenter, va faire le trajet inverse là... Force est de constater que la manoeuvre fonctionne à merveille puisqu'elle fait sortir les gros gauchistes, du bois (félicitations, andouillette !). Il y a de quoi détester les féministes en effet : droit de vote, droit à l'éligibilité, droit de disposer d'un compte bancaire personnel, droit à l'égalité salariale, d'exercer sa profession sans être harcelée, dépénalisation de l'avortement... Droit au respect et à la dignité aussi bien dans l'espace public que dans la sphère privée, en somme. Si vous êtes nostalgique, un aller simple pour le Yémen devrait faire l'affaire.
  13. Ce passage de l'article est aussi tout à fait révoltant : "Pourquoi un gouvernement souhaiterait-il faire appliquer une telle loi ? "L'argument derrière tout ça, c'est qu'en cas de viol, une jeune fille perd son honneur et qu'elle va souffrir de cette situation. L'agresseur, de son côté, souffre lui aussi puisqu'il est condamné. Si la victime se marie, il y a l'idée que sa situation s'améliorera et que sa dignité sera préservée." La logique m'échappe.
  14. Oui, il s'agit du regard porté sur ces femmes et peut-être d'un manque de considération. Je n'ai pas souvenir qu'elle ait évoqué des rivales, mais il faut dire que j'ai écouté la vidéo au petit matin, le cerveau encore embrumé par les nymphes de la nuit. Rachel, ça me parle, n'est-elle pas stérile ? Je suis au quart de son livre et elle évoque justement la transmission, ou l'identité par la transmission, cette perpétuation. Nous portons en nous l'héritage de nos parents (et de nos aïeuls), et sommes leur continuité (nous portons leur histoire sur notre propre chemin) contrairement à l'idée d'une nécessité d'absolue rupture. Elle prend l'exemple d'Avram, devenu Abraham, père de tous et fait l'analogie entre l'Égypte (Oum-el-Dounia : surnommée en arabe "mère du monde") et la mère possessive. Pour les rabbins, la figure matricielle par excellence, n'est pas une femme, mais une mère. La Terre promise est aussi la fiancée. L'ouvrage semble être un mode d'emploi philosophique à l'usage des (futurs) parents. J'en suis à un chapitre qui traite de la circoncision et si j'entends bien ses arguments -remarquablement bien défendus- je n'adhère toujours pas (quand les raisons sont autres que médicales). Je regarderai la conférence dans son entièreté quand j'aurais fini son livre (rapidement donc, il se lit vite).
  15. Turquie : vers une amnistie pour les violeurs qui se marient avec leurs victimes mineures ? À LA LOUPE – Des médias rapportent qu'en Turquie, une loi serait à l'étude pour que les auteurs de viols sur mineurs évitent des sanctions s'ils épousent leurs victimes. Que dit vraiment le texte incriminé ? Risque-t-il d'être promulgué ? "Turquie : une loi va permettre aux violeurs d'épouser leurs victimes", indiquait ces derniers jours dans un article de Valeurs Actuelles. Une information relayée par plusieurs autres médias, qui détaillent le projet soutenu par le président turc Recep Tayyip Erdoğan. "Le texte, nommé 'épouse ton violeur', permet aux hommes coupables de ce crime sur une mineure d'éviter d'être punis par la justice s'ils s'unissent devant la loi à leur victime", détaille l'hebdomadaire "de la droite qui s'assume". Des dizaines de milliers de personnes ont réagi sur les réseaux sociaux, beaucoup criant à la manipulation et aux fake news. "Regarde le nom du site, un média d’extrême droite", lance une internaute, mettant en cause la source de l'information. Un autre se montre catégorique et l'assure, "c'est impossible que ce soit vrai". Le tweet qui suit, ironique, résume à lui seul la suspicion autour de ces annonces. Un projet porté à plusieurs reprises depuis 2005 Contrairement à ce que laisse entendre Valeurs Actuelles dans son titre, le texte controversé n'est pas encore adopté, loin de là. Il ne s'agit pour le moment que d'un projet de loi, et qui n'est donc pas assuré d'entrer en vigueur. Pour en savoir plus, LCI a contacté une chercheuse spécialiste de la Turquie. "Rien n'est voté ni acté", rappelle-t-elle en préambule, expliquant qu'il ne s'agit pas d'une fake news comme certains internautes l'affirment en ligne. La spécialiste précise que le projet de loi "concerne surtout les mineures" : aujourd'hui, "plusieurs milliers d'hommes sont en prison pour avoir violé des enfants de moins de 15 ans. Si la loi passe, ils seront libérés." Une limite d'âge reste fixée pour les victimes, 12 ans, seuil en dessous duquel les agresseurs seront condamnés. Suite de l'article : https://www.lci.fr/international/la-turquie-souhaite-t-elle-voter-une-amnistie-pour-les-viols-de-mineurs-si-les-agresseurs-se-marient-avec-leurs-victimes-2144271.html
  16. J'ai -encore- regardé C News. Décidément, on ne s'arrête plus. Blague à part, globalement le climat de l'émission de cette semaine était beaucoup plus apaisé que la première, et les idées ont pu y être défendues plus clairement (pas assez développées pour certaines). À la fin, ça commençait à partir en quenouille, il était vraiment temps que cela s'arrête. Je ne suis toujours pas convaincue par une émission qui met en vedette un polémiste -qui aime surtout s'écouter parler et lancer des pics- et auquel on apporte des contradicteurs à dézinguer, sur un plateau, chaque semaine. L'émission traitait des discriminations et a vite pris un tour pro et anti multiculturalisme. Les handicapés, personnes âgées et les femmes notamment ont rapidement été balayées. Il est étonnant de M.Schiappa n'ait pas rebondi quant au constat laconique de Zemmour au sujet d'une "prise d'assaut" du domaine de la santé par les femmes, menant à des professions si peu rémunérées. Personne ne se demande pourquoi ? Ou comment leur insuffler plus d'ambition, le leadership, envisager d'être médecins ? Comment briser le plafond des rêves, précisément ? Quant au vieux, et aux handicapés, une phrase tout au plus pour chacun. Bref il y a plusieurs critères quant aux discriminations (24 de mémoire) et E.Zemmour (c'est lui qui mène l'émission ici) s'est focalisé sur le critère de l'origine. Assimilation vs multiculturalisme, conclue t-il vers la fin. M.Schiappa s'est laissée porter, bien que très méthodique au tout début. C'est peut-être un détail, je note qu'au moment où elle a arrêté de prendre des notes et les a délaissées, elle s'est faite menée par le bout du nez jusqu'au sujet de prédilection de Zemmour. Il s'est longtemps épanché sur le prénom à donner à l'enfant à naître et défend une loi en vigueur sous Bonaparte obligeant les parents à choisir celui-ci à partir du calendrier français (catholique, insiste t-il). Trop de Linda, trop de Mohammed. Selon lui, toujours, s'approprier la culture de la France passe par ses prénoms. Les étrangers "s'autodiscrimineraient". Difficile d'être raisonnablement en accord avec vieux chnoque pareil.
  17. Ce que je constate, c'est que certains ont droit de faire des blagues potaches ou te tomber dans le cynisme (accompagné de vulgarité) jugés racistes par certains, au motif de dénoncer la bêtise ambiante et la violence et se réfugiant derrière le second degré ; et que d'autres non. C'est tout de même curieux cette liberté d'expression à géométrie variable, il faut en maîtriser les arcanes... Occidental lamba ou clampin européen, je n'en ai cure, à vrai dire. Il faut voir cela avec les flippés du "grand remplacement". Mon indignation se place bien plus haut. Vous avez raison, l'andouillette ça sent les fesses.
  18. Si vous le taupez, j'aimerais bien lui toucher deux mots. Question comm', il y a pas mal de taff'.
  19. Je suis plutôt cocktail au nom anglicisé -ou Château d'Yquem- et bouchées au nom exotique et compliqué, voir complètement gourmande de caviar (#vive le multiculturalisme culinaire). Et puis je déteste le camembert, même fondu et noyé sous des baies : ça pue sa race ! Voir avec @Plouj
  20. Non!! Et j'y mets moi aussi pas un mais bien deux points d'exclamation. Les crimes perpétrés sur les enfants sont de l'ordre de l'inexpiable, cependant voir des citoyens réclamer la peine de mort à cor et à cri, me glace toujours autant le sang. La peine de mort, là où l'on continue d'en user, n'enraye pas plus les crimes. Les États les plus civilisés, les plus évolués, ont aboli la peine de mort. Sans compter qu'elle reste très onéreuse. Certains États des States se sont endettés aussi pour cette raison. Êtes-vous l'un de ces barbares avides de sang et de viscères ? Il faudrait avoir une confiance aveugle en la Justice pour la réclamer également. Pourtant, elle nous a montré qu'elle peut aussi être ni juste, ni fiable, ni infaillible. Ce serait là un jouet bien trop dangereux, pour des hommes et des femmes, si peu sages.
  21. Disons que les religions ont toujours ce quelque chose de guerrier et territorial.
  22. Aucune idée, je ne suis pas amatrice du saucisson à l'ail et n'organise pas non plus les kermesses et les lotos du village. J'aurais plutôt tendance à les fuir.
  23. Comment vous y prenez-vous pour citer si mal ? Quand je cite plusieurs fois un intervenant, son pseudonyme apparaît et il reçoit une notification. Heureusement que le sujet m'intéresse et que j'y reviens. D.Horvilleur explique au cours de la conférence pourquoi il s'agit d'une parole empêchée, tant il s'agit d'Eve et d'autres femmes (parfois des mères et en quoi celle-ci aurait une incidence sur la violence des fils). Elle évoque d'autres noms que je n'ai pas retenus. Je ne veux pas vous spoiler. Il y a plusieurs hypothèses très intéressantes, également au sujet d'un mot manquant, enfin vous verrez. C'est intrigant pour une non déiste, cela l'est peut-être plus encore pour un croyant de bonne foi. Je projette de reprendre la conférence du début afin d'en avoir une vue d'ensemble. Elle fait référence au livre d'Esther, j'ai trouvé cela captivant et me demande s'il se trouve/s'il ne fait pas partie d'un package. D.Horvilleur évoque aussi la condition des juifs à un moment de l'Histoire et le rapprochement que certains faisaient avec les femmes, pour mieux les inférioriser. Consternant. Les mythes grecs et latins de l'Antiquité célèbrent sans complexe la violence fait aux femmes. Cela va au-delà d'un voile. Le plus fameux est celui des "deux déesses" (Démeter/Coré). Je ne manquerai pas d'y faire un tour, quand j'aurais fini son livre. Je vous remercie pour l'échantillon et ai fini par acquérir l'e-book. Chose que je ne fais pourtant jamais, le contact avec le papier et le geste simple (tourner les pages) manquent, il est vrai. Le premier chapitre commence par "Genèse de la mère juive" et là je ne peux m'empêcher de penser à l'intervention d' @Enchantant. Elle commence, par la blague, qui selon elle est la moins juive qui soit, tant elle renverse l'image traditionnelle du judaïsme, celle du parent fusionnel : "C'est l'histoire d'un prêtre, un pasteur et un rabbin à qui on pose la même question : quand débute la vie ? Le prêtre annonce sans surprise : "Dès la conception !". Le pasteur rétorque : "À la naissance !". Le rabbin, lui, se gratte la barbe et dit : "La vie commence... quand les enfants quittent la maison !".
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