Dandy de Grandchemin

Parfois je me demande qui est le plus digne de mépris, le fameux à sifflet pourvoyeur de pourcentages mirifiques pour ceux qui investissent dans l'irrévérence, ou bien le badaud applaudissant niaisement au respect scrupuleux de règles imbéciles.

J'ai connu autrefois un batracien, connu pour son appétence envers cette eau bénite qu'il ignorait abondamment compissée, qui atteignait l'acmé de l'émotion poétique en écoutant du Florent Pany. On devrait les apparier.

Sur la photo, avec un bon zoom, tu me verras, riant de bon coeur brandissant mon 67% gravé sur une matraque (on progresse de 33 à 34, la foulée s'allonge au fur et à mesure que diminue l'esprit).

Décevant de te voir reprendre des allégations de Thénardier. Pour ta gouverne, l'ami. Râleur, vitupérateur, querelleur, batailleur, chieur, emmerdeur, de pires et de meilleurs j'en passe... Mais non, le lacrymal et moi, nous nous évitons. La dernière fois, c'était en 91, Forget d'un coup droit sans force venait d'achever Pete Sampras, out de l'autre côté du filet (Pete pas le coup droit), offrant derechef la Coupe Davis à la France. L'air fiérot de l'alcoolique qui vient de retrouver sous l'évier un restant de Ricard. Je l'aime bien celle-là, dans les presque 600 pages que compte cet intéressant roman corralien, tu l'avais peut-être loupée (aventure que je ne te souhaite pas avec notre bonne Ysapine).

Citation (lobotomie_ @ mercredi 14 avril 2010 à 10h16) Le pire étant que personne n'avait considéré ce topic comme "une zone à part".

J'ai beaucoup aimé la fermeture de ce topic http://www.forumfr.com/sujet358857-asile-politique.html Voilà qui témoigne d'une grande ouverture d'esprit et d'une grande confiance en la capacité que l'on a de faire valoir ses arguments. Chapeau bas.

Bien sûr qu'ils le feraient si ça pouvait faire aboutir leurs revendications. Ils ne font pas grève par plaisir. C'est le patronat qui l'interdit par des dispositions juridiques.

Jamais les Français ne comprendront que l'on puisse faire grève pour leur bien. Sauf si la grève consistait à faire rouler des trains gratuitement. Mais ça, le patronat s'est bien gardé de le rendre possible et légal. C'est pourquoi ils sont à vomir avec leurs usagers "pris en otage" ou bien leur "rupture de continuité du service public".

Tu bégayes ?

C'est le destin des grands (sens figuré) de ce monde d'être moqué, et de toutes les manières possibles. Quand le bouffon ne peut plus dire que le roi est nu, ou cocu, ou petit, ou gros, ou ce qu'il veut, ce n'est guère bon signe. "L'excès de caricature vaut mieux que l'absence de caricature", qu'il disait. Des années que j'ai prêché cette vérité première. Il ne serait pas (ou moins) attaqué sur sa taille s'il l'assumait. Au lieu d'exiger d'avoir toujours sous la main quelques planches pour fabriquer une estrade à se mettre sous les talonnettes. Et je passe sur ses exigences lorsque il est en visite officielle, où tous les directeurs de casting sont alors requis pour trouver des armées de figurants ne dépassant pas le mètre et demi. Oui, sauf que Karla n'est superbe que comparée à Bernadette. A côté d'une Monica Bellucci, elle ne figure qu'un affligeant squelette.

Ta générosité me laissera sans doute le partager. De Céline, Drieu disait : "Céline, c'est Bloy sans Dieu". Et ceci encore à son propos : "Cracher, cracher mais mettre au moins tout le Niagara dans cette salivation". Je continue dans les citations : « Proust est un des rares écrivains dont l'¿uvre divise le temps entre un avant et un après, ce qui est peut-être la définition du génie. » C'est de Ramon Fernandez, un trés bon et pas franchement recommandable non plus, du moins du point de vue des passions politiques.

Maurras non. Mais du Céline, du Drieu, du Bloy, du Barbey, du Bernanos, du Montherlant. Sans aucune vergogne. Rebatet "Les deux étendards", très bon. Le talent littéraire est dans tous les camps, même les pires. Tu le sais, aussi bien sinon mieux que moi.

C'est une position bien moralisatrice et surtout bien trop sérieuse pour toi. Ce qui compte, c'est que l'attaque ne se limite pas à ce terrain. Et surtout, il faut du talent. Tiens, j'ai à côté de mon lit les "Souvenirs littéraires" de Léon Daudet. Je peux t'assurer que des attaques sur le physique de cet acabit tu en redemandes. Et Saint-Simon ne s'en privait pas non plus. En réalité, on n'ose pas assez dans ces médias.

Et de toute façon, c'est avec Sylvio qu'il se console en ce moment, not' Préz.

Mais tu n'y tombes pas. "Primaire" désigne, selon mon vieux pote Littré, ce qui est "primitif". Ce qui arrive en premier. Mais cette première impression donc, non seulement elle est lointaine mais en plus elle a été depuis longtemps dépassée. Et si cette impression première (basée sur l'appréhension physique du gnome en question) joue un rôle, ce n'est que parce qu'elle vient confirmer des éléments de réflexions personnelles, des informations, des expériences, des analyses etc. Bon ça peut être amusant mais au fond on se fout que sa taille relève d'avantage du nanisme que de la NBA et que son comportement et son langage soient d'une évidente vulgarité. (De même que l'on se fout qu'il soit cocu et pas content.) Ce qui compte, c'est ce que ça entraîne dans sa façon de gouverner, dans les relations nouées avec d'autres. Par exemple, sa petite taille devient en effet importante à partir du moment où les complexes qu'elle engendre influencent sa lucidité. L'antisarkozysme primaire ne peut exister que pour les simples d'esprit, dont tu ne fais pas partie, incapables d'aller au-delà d'un premier sentiment. L'inverse, concernant le sarkozysme primaire, étant évidemment vrai aussi, pour les mêmes raisons.

Voilà un point commun avec Mélench'. Va-t-elle pratiquer l'ouverture ?

Non ni Dieu ni maître et, last but not least, ni diable. Narko ? Une giganteque erreur de casting. On voulait un JFK, on a eu un De Funès parlant comme Maccione. No. On est pas en dictature. Ni diable ni diabolisation donc. Mais de petits accrocs sur l'espace démocratique qui font pas joli. Même ça c'est loupé alors ? Damned, le monde est pô juste. Poil aux sinustes . Ou à la pute ?

Non, pourquoi ? Nul à chier. On est d'accord. Mais les avanies de l'un n'excusent pas celles de l'autre. Ils ont eu, des mesures sociales (en tout cas d'avantage que si Giscard était retourné à la barre), des ministres communistes. La France n'avait pas voté pour devenir un satellite de Moscou. Tout dépend si l'on adopte leurs idées extrémistes (ai vérifié pour l'accent). étre au clair avec sa façon de ratisser du côté du fossé droit serait déjà une bonne idée. Je n'ai pas cette prétention. Poil au con.

C'est là où tu déformes. C'est dommage parce que je sais que tu peux être subtil, si tu t'en donnes la peine. En effet, je n'ai pas dit que Sarkozy s'était allié à la "mouvance brune". J'ai dit, et je peux le redire, qu'il avait racolé -notamment en 2007- et braconné sur les terres fangeuses de l'extrême-doite. Lequel racolage a d'ailleurs donné, dans un premier temps, un report de voix exceptionnel en sa faveur (il n'eût pas été obtenu sur la seule haine du bas du Front envers les "gauchistes). Puis, dans un deuxième temps, sur un désaveu, une fois faite la part entre les promesses et la réalité une fois les voix empochées. Dont acte.

Elle est relative. Sarkozy n'a pour l'instant pas franchi le Rubiconi. C'est vrai, quoique l'alliance avec De Villiers... Mais en période électorale, il sait aller planter sa tente dans les champs boueux de l'extrême-droite. Il leur tape sur l'épaule, montre son beau karcher (qu'il se dépêchera de remiser aussitôt les échéances passées), vitupère la burqa, le mouton dans la baignoire, bref montre ses petits muscles de coq gaulois. Berluscon a au moins le mérite d'aller jusqu'au bout de cette logique de rassemblement.

A partir d'une réaction saine, ne pas hurler avec les loups, tu tombes dans un autre excès. Celui de généraliser, de caricaturer les positions. Elles sont pourtant d'une grande diversité. De nature et de qualité. Tu as l'antisarkozyste mondain qui trouve le personnage... d'un vulgaire... L'antisarkozyste populaire qui lui reproche de l'avoir embobiné sur le pouvoir d'achat, et qui constate que le seul pouvoir d'achat à avoir augmenté est celui du président. L'anisarkozyste nationaliste qui lui reproche ses origines hongroises... etc. On peut continuer à trouver des catégories, presque à l'infini, tant le personnage à qui tu as su accoler quelques adjectifs idoines a su faire contre lui l'unanimité. Que cette belle (ou non) unanimité soit composée entièrement de phobiques, d'obsédés et de névrosés, j'en doute.

Des différences, on peut en trouver. Mais elles ne seront jamais supérieures aux similitudes.

Non, ce stade d'abaissement de soi à force de ramper tient du record. L'enfouissement est en vue. La courtisanerie est un phénomène vieux comme le monde mais jamais, en tout cas dans la Vème, on ne l'a vue aussi péniblement affichée. Sur la vie privée, l'acharnement vient de ce que jamais les Français n'ont éprouvé un si féroce désaveu, un tel rejet. Du coup, tout est bon pour, selon l'antienne, décidément aussi rebattue qu'inoxydable : "se dépêcher d'en rire plutôt que d'en pleurer". Tu vois, par exemple, beaucoup savaient que la brune Barzach avait goûté les joies du "cinq minutes douche comprise" mais cela n'a jamais donné de telle campagne de railleries et de ragots. Pourquoi ? Parce qu'il y avait un sentiment de sympathie pour le gaillard Chirac. Un lien qui passait les clivages politiques, lui a rompu ce lien, ou ne l'a jamais vraiment tissé.