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héritier de 1789

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  1. L'avocat général décomplexé Bilger approuve Zemmour et les statistiques ethniques Par Claude Ribbe, jeudi 25 mars 2010 à 09:02 Philippe Bilger aime la liberté d'expression et les hommes qui «osent dire» ? Très bien ! Allons y ! Il faut rappeler que M. Bilger est un haut magistrat du parquet, avocat général à la cour d'Appel de Paris et que c'est lui qui a demandé et obtenu, lors du procès Halimi, la peine maximale pour Fofana, le principal accusé. M. Bilger, bien que magistrat, s'exprime librement sur son blog. Tant mieux ! Moi aussi. Mais lorsque cet avocat général décomplexé, comme on dit, nous parle de justice, on arrive sur un terrain glissant. Est-ce l'avocat général, tenu par le devoir de réserve, protégé par la loi, qui s'exprime ou tout simplement M. Bilger ? En tout cas, ce que je viens de lire sous sa plume est tout simplement une honte et c'est d'autant plus grave du fait des fonctions qu'il exerce. Il vient en effet de se porter au secours de Zemmour et soutient tranquillement, par écrit, en pesant bien ses mots, la formule de ce journaliste raciste : « les Français issus de l'immigration sont plus contrôlés que les autres parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes. C'est un fait ». M. Bilger se dit du même avis et souligne « la validité de ce fait », « la justesse de cette intuition ». Il trouve normal que Zemmour, pour qui tout « noir» est un immigré, s'exprime ainsi sur la chaîne France O, qui cible pourtant l'outre mer et la « diversité », et où, soit dit en passant, Zemmour a une tribune régulière sans que cela dérange outre mesure le délégué interministériel à l'égalité des chances des Français d'outre mer, Karam, qui s'est démasqué en approuvant Zemmour et en attaquant hystériquement Ali Soumaré aussi bien que Marie Luce Penchard, Jean-Paul Huchon ou moi (après tout, ce sont tous des « noirs »¿). M. Bilger invite donc les citoyens « de bonne foi » à venir constater que Zemmour a raison en assistant à n'importe quelle audience correctionnelle et parfois criminelle. Sur Europe 1, le magistrat s'est déclaré favorable aux « statistiques ethniques », tandis qu'il déplorait sur son blog que la finalité presque exclusive des statistiques officielles (non ethniques) soit « de masquer ce qui crève les yeux et l'esprit si on accepte de regarder ». Nous savons maintenant pourquoi les racistes (dont le CRAN, et là je comprends que M. Bilger s'amuse) sont favorables à ce type statistiques : pour stigmatiser certains justiciables et assimiler la délinquance à tel ou tel phénotype. Ceci étant, M. Bilger n'a pas pensé que les statistiques ethniques pourraient pousser certains esprits chagrins à dire que s'il y a surtout des « noirs» et des «arabes» devant les tribunaux répressifs et dans les prisons aussi, c'est peut-être parce le système policier et judiciaire est une machine à broyer du noir ou de l'arabe, parce que le système éducatif n'a pas rempli sa mission, parce que la France est un pays où le racisme se porte bien grâce à des gens comme Zemmour. En parlant de « noirs » et d' « arabes », M. Bilger affirme au moins clairement l'existence de « races humaines » qu'il croit assez justifier en évoquant l'évidence de son regard et celui des gens de bonne foi (c'est à dire les racistes primaires). Bien que lui ne soit pas primaire, il aurait besoin, je pense, de quelques séances de rattrapage en philosophie. Il apprendrait ainsi ce qu'en principe tout lycéen de terminale doit savoir : les sens sont trompeurs et la prétendue évidence fondée sur le regard n'est pas un critère de vérité. Un bâton plongé dans l'eau paraît brisé alors qu'il ne l'est pas. Ce n'est pas un « noir » ni un « arabe » qui l'a dit, c'est Descartes. De même, un magistrat d'apparence respectable, blanc de peau, peut-il se révéler, à l'examen, le pire des salauds. L'apparence n'est pas la réalité. En lisant les auteurs et en faisant travailler son esprit (puisque le même Descartes, dont je rappelle qu'il appartenait au « corps traditionnel français » et ne peut donc être soupçonné de complicité avec les trafiquants, nous révèle que le pire imbécile a du bon sens et peut parvenir à la vérité s'il dirige son esprit par une saine méthode) M. Bilger comprendrait ce qu'est un préjugé. Car ne doutons pas de sa bonne foi : pour le moment, il ne le sait pas. Or, pour un magistrat cela peut être très utile. Le racisme est un préjugé qui, hélas, n'épargne pas les magistrats. Ce que M. Bilger sait en tout cas, c'est que que l'apologie du racisme - la croyance aux « races » humaines - , grâce à un incroyable vide juridique, ne tombe pas sous le coup de la loi. Et il en profite, prenant la précaution, tout en approuvant Zemmour, qui dit que « la plupart » des trafiquants sont noirs ou arabes, de préciser que « beaucoup » le sont. Il a beau dire, par précaution, que tous ne le sont pas, voilà donc un magistrat qui lorsqu'il aura devant lui quelqu'un qu'il pense être « noir » ou «arabe» accusé d'être un trafiquant sera convaincu d'avance qu'il a plus de chances d'être coupable que s'il s'agissait d'un « blanc ». Après de tels propos, les choses sont extrêmement simples. Tout accusé sera désormais fondé à demander de n'être pas jugé par M. Bilger, car un magistrat doit juger sans préjugés ou au moins faire semblant. L'évidence du regard ? M. Bilger semble avoir oublié que la justice est généralement représentée les yeux bandés. Ce n'est pas pour rien. Pour un magistrat, plus encore que pour Zemmour, il ne doit pas y avoir de « noirs » ni d « arabes», mais tout simplement des justiciables, tous égaux devant la loi et tous présumés a priori innocents. Il serait intéressant de savoir si la ministre de la Justice approuve qu'un magistrat très en vue affirme ainsi en toute quiétude qu'il croit aux races, qu'il défende publiquement un journaliste raciste approuvant le délit de faciès, et qu'il demande des statistiques ethniques pour mieux justifier son propos. Si la Chancellerie laisse faire, laisse dire, pourquoi ne pas lyncher directement les « noirs » et les « arabes» suspects ? Cela désengorgerait les tribunaux, non ? Et pourquoi pas des statistiques ethniques sur les magistrats ? Ne serait-ce pas tout aussi intéressant, après tout, aussi bien en France que dans les départements d'outre mer ?
  2. Si la justice française trouve qu'il y a du racisme dans les paroles de zemmour( répétées sur 3 médias) alors il sera condamné. Il vient déjà de se déballoner en regrettant ses paroles et leur contenu. Ce beau monsieur manque d'une sérieuse jugeotte, il a ouvert la boite de pandore, la communauté juive française sait bien quel danger cela peut représenter de laisser les plus abjectes pensées ségrégationnistes s'exprimer, elle qui en a souffert pendant des siècles dans notre pays. Il oublie que ce type de discours peut être à double tranchant, faire augmenter le racisme et son corollaire antisémite (les arabes étant sémites, un antisémite rejette juifs et arabes) Pour un bon petit raciste moyen, juif noir et arabe, me^me combat :blush: xris
  3. Re De toutes les manières, les statistiques ethniques sont illégales, s'en servir est illégal. Point ce qui est grave c'est les pourcentages affichés sur plusieurs topics avec chiffres; à l'appui pour prouver les dires de zemmour. Soit c'est du bidonnage; dans le cas, il s'agit d'usage de faux. Soit c'est vrai, alors là c'est grave, cela veut dire que des services de l'état mènent des actions illégales. j'ai montré ce papier à une association d'avocats et ils feront suivre. Ce que m'a dit l'un deux, c'est que comme les statistiques ethniques sont interdites en France, les gens ou services ayant facilité ou publié ces données seront soumis à une enquète et si les responsables seront trouvés, ils auront à subir une sanction administrative dans un premier temps. On ne peut étant fonctionnaire mener d'action illégale ou faciliter une action illégale. xris :blush:
  4. elle n'est pas résumée, comment résumer ce qui est compliquée et dense, ???? t'es une marrante toi. Ensuite, tu vas peut être me donner une leçon sur ce que c'est que le racisme???? vas y j'attends, vu la profondeur de ta définition, je suis impatient de te lire..... :blush: ensuite bien avant de le pôster, je l'avais lu mais toi l'as tu lu???? xris
  5. une plainte a été déposée, la justice tranchera. xris :blush:
  6. ta définition du racisme est lapidaire Le racisme est une idéologie fondée sur la croyance en l'existence de différents groupes humains, appelés « races », ainsi qu'en la supériorité de certains de ces groupes par rapport à d'autres. Cette idéologie peut entraîner une attitude d'hostilité systématique à l'égard d'une catégorie déterminée de personnes. Ces actes d'hostilités se traduisent par la discrimination, une forme de xénophobie ou d'ethnocentrisme. Certaines formes d'expression du racisme, comme les injures racistes, la diffamation raciale, la discrimination (embauche, service¿), sont considérées comme des délits dans un certain nombre de pays. Les idéologies racistes ont servi de fondement à des doctrines politiques conduisant à pratiquer des discriminations sociales, des ségrégations ethniques et à commettre des injustices et des violences, allant jusqu'au génocide. Le racisme : idéologie, perception et pratique [modifier] La littérature met aujourd'hui en avant le caractère pluridimensionnel du racisme. On peut distinguer : sa dimension conceptuelle et idéologique : il s'appuie sur des systèmes de discours qui prétendent à la scientificité[8]. sa dimension perceptive : il constitue un regard, un prisme qui oriente et instruit notre perception de « l'Autre »[9]. sa dimension pratique : le racisme en actes se manifeste par des actions individuelles (violences, insultes...) ou des systèmes de domination institutionnalisés (apartheid, ségrégation, colonisation, esclavage...)[10]. Race et racisme [modifier] Si « race » et racisme ont partie liée, l'étude de leurs relations nécessite d'opérer une première distinction entre la race en tant que concept biologique et la race en tant que construction sociale que l'on peut définir comme « un signe ou un ensemble de signes par lesquels un groupe, une collectivité, un ensemble humain est identifié, dans certains contextes historiques précis, cette apparence socialement construite variant suivant les sociétés et les époques »[11]. Au cours de l'histoire, les définitions sociales de la « race » se sont largement appuyées sur la race en tant que concept biologique. Mais la race, dans sa dimension sociale, est largement indépendante des travaux menés sur la classification des êtres humain. Cette autonomie se manifeste pleinement depuis la seconde moitié du XXe siècle où les effets du système de perception raciste perdurent en dépit du rejet unanime de la pertinence du concept de race par la communauté scientifique. Le terme racisme tend de nos jours à être de plus en plus employé pour qualifier l' intolérance religieuse, bien que celle-ci ne s'appuie sur aucune différence raciale présumée. Théories raciales au XIXe siècle [modifier] Article détaillé : Racialisme. Le racisme comme système de perception [modifier] Dessins provenant d'Indigenous races of the earth (1857) de Josiah C. Nott et George Gliddon, qui suggèrent que les noirs se situent entre les blancs et les chimpanzés en terme d'intelligence Le mécanisme perceptif du racisme peut être décomposé en plusieurs opérations logiques. Focalisation Le racisme se fonde sur la focalisation du regard du raciste sur une différence, souvent anatomique. Elle peut être « visible » ¿ la pigmentation de la peau ¿ mais ne l'est pas nécessairement : le regard raciste peut exister sans s'appuyer sur des différences visuelles évidentes. La littérature antisémite a ainsi abondamment cherché, sans succès, à définir les critères qui pourraient permettre de reconnaître visuellement les Juifs et a finalement dû mettre en avant des différences invisibles, imperceptibles pour l'¿il humain. Totalisation Le racisme associe des caractères physiques à des caractères moraux et culturels. Il constitue un système de perception, une « vision syncrétique où tous ces traits sont organiquement liés et en tout cas indistinguables les uns des autres »[12]. L'identification des traits physiques ou la reconnaissance du signe distinctif (l'étoile juive par exemple) génère immédiatement chez le racisant une association avec un système d'idées préconçues. Dans le regard du racisant, « l'homme précède ses actes »[13]. Si la focalisation du regard raciste rend le corps visé plus visible que les autres, il a donc aussi pour effet de faire disparaître l'individualité derrière la catégorie générale de la race[14]. Essentialisation et limitation Le raciste considère les propriétés attachées à un groupe comme permanentes et transmissibles, le plus souvent biologiquement. Le regard raciste est une activité de catégorisation et de clôture du groupe sur lui-même. Hiérarchisation Le racisme s'accompagne souvent d'une péjoration des caractéristiques du groupe visé. Le discours raciste n'est toutefois pas nécessairement péjoratif. Pour Colette Guillaumin, les « bonnes caractéristiques font, au même titre que les mauvaises caractéristiques, partie de l'organisation perceptive raciste » [15]. La phrase « Les Noirs courent vite » constitue ainsi un énoncé raciste malgré son apparence méliorative. Le discours raciste peut évoquer la supériorité physique des groupes visés (ainsi la vigueur ou la sensualité des Noirs) pour souligner par contraste leur infériorité intellectuelle. Les qualités qui leur sont attribuées (l'habileté financière des Juifs par exemple) sont la contrepartie de leur immoralité ou alimentent la crainte de leur pouvoir souterrain. Mais plus encore, au-delà du contenu ¿ positif ou négatif ¿ des stéréotypes racistes, l'activité de catégorisation, de totalisation et de limitation de l'individu à des propriétés préconçues n'est en soi pas une activité neutre du point de vue des valeurs. Dans cette perspective, voir et penser le monde social dans les catégories de la race relève déjà d'une attitude raciste. Origines du racisme [modifier] Historiens et ethnologues ne sont pas d'accord sur la question de l'origine du racisme ; deux conceptions principales s'opposent à ce propos. La première considère que différentes formes de racisme se sont succédé au cours de l'histoire, et ce depuis l'Antiquité. La seconde considère que le racisme est un produit de l'Europe occidentale moderne, exporté dans le sillage de l'impérialisme européen. Le racisme dans les sociétés prémodernes [modifier] Il existait entre les historiens, depuis la seconde moitié du XXe siècle, un consensus relativement large pour considérer que l'utilisation de la notion de racisme dans l'Antiquité est un anachronisme. En effet, toutes les sociétés antiques et primitives, sont, de notre point de vue contemporain, des sociétés racistes et xénophobes. Les Anciens Grecs distinguent les peuples de l'Hellade, des autres peuples qu'ils appellent barbares. Presque tous les autres peuples antiques avaient la même représentation duale du Monde en deux races, les peuples apparentés, et les peuples étrangers ou ennemis; cette opposition entre deux collectifs est ce qui définit le domaine politique[16] et le droit des gens[17]. Parmi les peuples considérés comme étrangers, tous ne sont pourtant pas ennemis : les relations militaires, commerciales et diplomatiques instituaient des peuples amis, clients, alliés ou invités qui pouvaient alors être reconsidérés fictivement comme des peuples apparentés. De ce fait, le racisme antique ou primitif est fondamentalement différent du racisme (ou racialisme) contemporain. Race et parenté [modifier] Les structures de parenté, donc les questions de race[18], sont toujours fondamentales et fondatrices dans la représentation que les peuples antiques ou primitifs ont d'eux-mêmes et des autres peuples[19]. Tout le système d'obligation et de solidarité sociale des sociétés antiques ou primitives est basé sur l'appartenance au groupe familial, et à la plus ou moins grande proximité de parenté: l'affiliation (phylai)[20]. On note que celle-ci n'est pas nécessairement biologique, mais peut être la fiction résultant d'une adhésion ou d'une adoption, et d'apparentements de convenance. é côté de la société grecque avec son genè et ses phratries, on trouve des structures politiques claniques chez d'autres peuples comme les celtes avec les notions de peuples apparentés/alliés[21]. Cette conception dure pendant tout le Moyen ége et une partie des Temps Modernes[22]. La mythologie et les prescriptions religieuses fixent les règles d'exogamie qui favorisent les alliances hors du groupe consanguin, tout en interdisant celles avec les membres des peuples étrangers. De ce fait, depuis la plus haute antiquité, jusqu'à ces derniers siècles, les peuples du Monde restent extrêmement endogames, qu'ils soient sédentaires et sans contacts avec des étrangers, ou qu'ils soient au contraire nomades au milieu des peuples étrangers. Dans ce dernier cas, l'identité du groupe est maintenue par des prescriptions sociales ou religieuses[23] interdisant une trop grande proximité de vie et des alliances étrangères qui finiraient par provoquer son assimilation[24]. C'est pourquoi, plus on s'éloigne dans l'histoire, plus on remarque que les peuples qui sont traditionnellement des migrants ou créent une colonie, continuent à se marier dans la moitié du génome dont ils se sont détachés[25], et non dans le peuple au milieu duquel ils vivent. Il faut remarquer qu'à ces époque, ces règles concernent l'immigration qui ne se fait pas individuellement, mais comme pour les colonies phéniciennes, grecques ou carthaginoises, par groupes complets[26] capables de recréer ailleurs une nouvelle société identique et fermée. Les questions de guerre et de paix entre les tribus ou les peuples débutent par des refus ou des ruptures d'alliances matrimoniales[27], et se terminent par des alliances, ou des enchaînements d'alliance, entre les lignages des chefs[28], et à partir de là la possibilité de relation et d'alliance entre toutes les autres familles. Il importe de préciser que ces prescriptions s'imposent aux groupes, mais pas à des individus isolés ou à des familles désaffiliées. Bible et racisme [modifier] Comme tous les peuples dont l'organisation sociale est tribale[29], la Bible fait de l'histoire de l'Humanité une histoire raciste qui recommence après le déluge avec les trois fils de Noé, Sem, Cham, et Japhet, dont descendent les trois grandes races humaines qui peuplent les trois rives de la Méditerranée : les Sémites pour le Moyen-Orient, les Chamites l'Afrique, et les descendants de Japhet, l'Europe. La Genèse donne ensuite[30], avec la descendance de ces trois frères, l'origine généalogique de tous les peuples de la Terre qui sont présentés à la fois comme des peuples généalogiquement distincts, et en même temps apparentés. Ce dernier trait, qui rappelle l'unicité du règne humain, est une originalité qu'on ne trouve pas chez beaucoup de peuples primitifs qui se réservent l'appellation d'homme, rejetant les autres dans le monde animal. La destruction du Temple de Jérusalem par l'empereur Hadrien s'accompagne d'une destruction des généalogies qui sera pour le peuple, la cause de sa dispersion et d'un grand désarroi quant à son identité[31]. Ce genre de représentation généalogique totalisante des différents groupes ethniques connus se retrouve souvent dans les descriptions ethnologiques des peuples primitifs. Antiquité gréco-romaine [modifier] Le conception selon laquelle l'utilisation de la notion de racisme dans l'Antiquité est un anachronisme, est remise en question par les travaux de l'historien Benjamin Isaac qui propose la notion de « proto-racisme » traversant l'Antiquité grecque puis romaine, notion qui relève déjà d'un « racisme conceptualisé, fondé sur une argumentation d'allure scientifique qui se veut démonstrative »[32]. La pensée proto-raciste, qui évoluera évidemment au fil des siècles et des déplacements de centres d'influence et de pouvoir, se fonde, selon l'historien, sur deux théories qui ne seront que peu remises en question : d'une part, suivant le traité Des airs, des eaux, des lieux datant du Ve siècle av. J.-C. et attribué à Hippocrate, un classement déterministe des groupes humains basé sur la géographique qui définirait « des traits de caractère collectifs immuables », dans une conception qui induit rapidement une hiérarchisation des peuples ; d'autre part, la notion plus radicale de « pureté de la race », commune aux Grecs et aux Romains, qui préconise de ne pas se mélanger à d'autre peuple pour ne pas dégrader leur supériorité morale et physique. Maurice Sartre nuance toutefois le propos, expliquant qu'il existe de conceptions divergentes, voire opposées, à cette représentation, citant notamment l'explorateur et historien antique Hérodote ou encore le géographe Strabon qui « montre avec une force tout aussi convaincante les limites de la théorie environnementaliste » dont il ne fait pas usage dans la description qu'il fait des peuples et de leurs m¿urs[33]. Le philosophe Christian Delacampagne perçoit, quant à lui, dans l'attitude païenne - égyptienne, grecque puis romaine - face au juifs et dans la partition entre hommes libres d'un côté, femmes, enfants et esclaves de l'autre, des « classifications biologiques », de « type raciste »[34]. Il convient néanmoins de noter que si les arguments de types raciste ont pu servir à justifier la domination des Grecs et des Romains, ils n'ont jamais débouché sur des politiques d'exclusion ni ¿ a fortiori ¿ d'extermination. Au contraire, la capacité d'intégration, d'assimilation voire promotion des étrangers dans l'empire gréco-romain ¿ dans un relatif respect de leurs culture et de leurs traditions ¿ est bien connue des historiens. Néanmoins, on peut voir un lien entre le proto-racisme antique et les théories racistes contemporains dans une commune « négation des évidences au profit de théories préconçues dont peu importe le bien-fondé scientifique pourvu qu'elles justifient la situation dominante et le statut privilégié d'un groupe »[33]. Moyen ége [modifier] C'est surtout le Moyen ége qui donne des arguments aux partisans de l'existence d'un racisme antérieur à la modernité. Pour l'historien spécialiste de l'antisémitisme Gavin I. Langmuir, l'une de ses manifestations serait la cristallisation de l'antijudaïsme des premiers théologiens chrétiens en un antisémitisme chrétien dès le XIIIe siècle[35]. D'autres en voient les premières manifestations dès la fin du XIe siècle et les premiers pogroms qui jalonnent la première croisade populaire menée par Pierre l'Ermite. Au XIIIe siècle, la crise rencontrée par l'église catholique, menacée par les hérésies cathares, albigeoises, vaudoises aboutit à une rigidification de sa doctrine qui se manifeste notamment par la création de l'Inquisition dans les années 1230 et par ce que Delacampagne désigne comme la « démonisation » des « infidèles »[36]. Selon Delacampagne, l'idée que la conversion absout le juif s'efface alors devant la croyance que la judéité est une condition héréditaire et intangible. Ce mouvement n'épargne d'ailleurs pas d'autres catégories de la population. Sa manifestation la plus probante est la mise en place progressive à partir de 1449 d'un système de certificat de pureté de sang (limpieza de sangre) dans la péninsule Ibérique pour accéder à certaines corporations ou être admis dans les universités ou les ordres. Ce mouvement, qui se traduit par le décret de l'Alhambra de 1492, concerne quatre groupes précis : les juifs, les musulmans convertis, les pénitenciés de l'Inquisition et les cagots, c'est-à-dire les descendants présumés de lépreux[37]. Delacampagne mentionne la ségrégation qui touche cette dernière catégorie de population comme une étape majeure dans la constitution du racisme moderne. Selon lui, c'est la première fois que la discrimination d'un groupe social reçoit au XIVe siècle une justification appuyée sur les conclusions de la science. Les chirurgiens, tel Ambroise Paré, apportent en effet leur caution à l'idée que les cagots, descendants présumés de lépreux, continuent de porter la lèpre bien qu'ils n'en manifestent pas les signes extérieurs[38]. Dans les sociétés non européennes [modifier] Plusieurs études ont mis en avant l'existence d'attitudes que leurs auteurs considèrent comme racistes dans des sociétés extérieures à l'aire culturelle européenne. Au Japon, la transmission héréditaire de l'appartenance à la caste des burakumins jusqu'au début de l'ère Meiji a pu être analysée comme le produit d'une construction symbolique de type raciste. Les travaux menés par l'historien Bernard Lewis sur les représentations développées par la civilisation musulmane à l'égard des autres êtres humains concluent sur l'existence d'un système perceptif qu'il qualifie de raciste, notamment à l'égard des populations noires[39]. Au Moyen ége, le racisme des Arabes à l'égard des Noirs, en particulier des Noirs non musulmans, fondé sur le mythe [40] de la malédiction de Cham, le père de Canaan, prononcée par Noé[41], servit de prétexte à la traite négrière et à l'esclavage, qui, selon eux, s'appliquait aux Noirs, descendants de Cham qui avait vu Noé nu lors de son ivresse (une autre interprétation les rattache à Koush). Les Noirs étaient donc considérés comme « inférieurs » et « voués » à l'esclavage. Plusieurs auteurs arabes les comparaient à des animaux[42]. Le poète al-Mutanabbi méprisait le gouverneur égyptien Abu al-Misk Kafur au Xe siècle à cause de la couleur de sa peau[42]. Le mot arabe abid qui signifiait esclave est devenu à partir du VIIIe siècle plus ou moins synonyme de « Noir »[43]. Quant au mot arabe zanj, il désignait de façon péjorative les Noirs[44]. Ces jugements racistes étaient récurrents dans les ¿uvres des historiens et des géographes arabes : ainsi, Ibn Khaldoun a pu écrire au XIVe siècle : « Les seuls peuples à accepter vraiment l'esclavage sans espoir de retour sont les nègres, en raison d'un degré inférieur d'humanité, leur place étant plus proche du stade de l'animal »[45]. é la même période, le lettré égyptien Al-Abshibi écrivait : « Quand il [le Noir] a faim, il vole et lorsqu'il est rassasié, il fornique »[46]. Les Arabes présents sur la côte orientale de l'Afrique utilisaient le mot « cafre » pour désigner les Noirs de l'intérieur et du Sud. Ce mot vient de kāfir qui signifie « infidèle » ou « mécréant »[47]. Le racisme moderne [modifier] Les différents auteurs qui conçoivent le racisme comme une spécificité de la modernité européenne s'accordent pour mettre en avant la conjugaison de deux facteurs dans la genèse de cette nouvelle attitude : le développement de la science moderne. Il inaugure un système de perception essentialiste de l'altérité et un système de justification des conduites racistes qui s'appuient sur des théories à prétention scientifique de la race. La réinterprétation des textes religieux face au fait scientifique. La théorie préadamiste de Isaac La Peyrère un fondement. l'expansion européenne qui débute au XVe siècle[48]. Elle entraîne la mise en place d'un système économique et social esclavagiste, et d'une traite négrière à destination des colonies ; parallèlement, elle s'accompagne du développement d'une attitude coloniale à l'égard des populations non européennes qui pénètre progressivement la métropole[49]. La biologisation du social [modifier] Pour Colette Guillaumin[50] le racisme est contemporain de la naissance d'un nouveau regard porté sur l'altérité ; il est constitué par le développement de la science moderne et la substitution d'une causalité interne, typique de la modernité, à une définition externe de l'homme qui prévalait avant la période moderne. Alors que l'unité de l'humanité trouvait auparavant son principe à l'extérieur de l'homme, dans son rapport à Dieu, l'homme ne se réfère désormais qu'à lui-même pour se déterminer. Comme en attestent les débats théologiques sur l'âme des indiens ou des femmes, le rejet de la différence et les hiérarchies sociales s'appuyaient sur une justification religieuse ou basée sur un ordre sacré (caste) ; ils se parent désormais des habits de la justification biologique, renvoyant à l'ordre de la nature[51]. La conception de cette Nature elle-même connaît une mutation profonde : elle devient mesurable, quantifiable, réductible à des lois accessibles à la raison humaine. Ce changement de regard engendre un système perceptif essentialiste : l'hétérogénéité au sein de l'espèce humaine ne doit son existence qu'à une différence logée dans le corps de l'homme, que les scientifiques européens s'acharneront à mettre en évidence tout au long du XIXe siècle et au cours de la première moitié du XXe siècle. Pour Pierre-Henri Boulle, on peut percevoir en France dès la fin du XVIIe siècle les premières expressions de ce mode de perception. C'est au XVIIIe siècle qu'il se répand parmi les élites politiques, administratives et scientifiques, avant de se généraliser au plus grand nombre dans le courant du XIXe siècle[52]. Pour Colette Guillaumin ce mode de perception se généralise au tournant des XVIIIe siècle et XIXe siècle[53]. Dans la première partie de son ouvrage Les origines du totalitarisme, Hannah Arendt date l'apparition de l'antisémitisme, qu'elle différencie de l'antijudaïsme, du début du XIXe siècle ; c'est aussi la date d'origine qu'assigne le philosophe Gilbert Varet aux « phénomènes racistes expressément dits »[54]. La propagation hors de l'Europe apparaît dans cette optique comme un produit de l'influence européenne : André Béteille développe ainsi la thèse d'une « racialisation » du système de castes en Inde après la colonisation britannique[55]. Au Japon, des travaux menés par John Price, Georges De Vos, Hiroshi Wagatsuma ou Ian Neary au sujet des Burakumin parviennent à des conclusions identiques[56]. La colonisation et l'esclavage [modifier] La question de l'antériorité ou de la postérité du racisme au développement de l'esclavage dans les colonies européennes fait l'objet de nombreux débats. Le consensus s'établit néanmoins au sujet du rôle joué par le développement de l'esclavage sur le durcissement et la diffusion de l'attitude raciale. Selon l'historien américain Isaac Saney, « les documents historiques attestent de l'absence générale de préjugés raciaux universalisés et de notions de supériorité et d'infériorité raciale avant l'apparition du commerce transatlantique des esclaves. Si les notions d'altérité et de supériorité existaient, elles ne prenaient pas appui sur une vision du monde racialisée »[57]. Développement de l'esclavage et de la science moderne ont étroitement interagi dans la construction du racisme moderne. La catégorie de « nosopolitique » qualifie chez la philosophe Elsa Dorlin l'usage des catégories de « sain » et de « malsain » par le discours médical appliqué dans un premier temps aux femmes, puis aux esclaves. Alors que le Blanc, considéré comme « naturellement » supérieur par les médecins, est défini comme l'étalon de la santé, le tempérament des Noirs est par contraste déclaré « pathologique » ; il est porteur de maladies spécifiques, que seule la soumission au régime de travail imposé par les colons peut atténuer, mais difficilement guérir, tant elles paraissent intrinsèquement liées à sa nature[58]. Le racisme dit « scientifique » [modifier] Article détaillé : Racialisme. Le « racisme scientifique », ou « racialisme » (ou « raciologie »), classifie les êtres humains d'après leurs différences morphologiques en application d'une méthode héritée de la zoologie. Les théoriciens du racialisme comptent des personnes tels que Blumenbach ou le Arthur de Gobineau, célèbre pour son traité sur « l'inégalité des races ». L'idéologie raciste [modifier] En Europe et aux états-Unis, le paradigme racial s'est étroitement articulé à partir du XIXe siècle, à l'extérieur avec la politique impérialiste et, sur le plan intérieur, avec la gestion politique des populations minoritaires. Pour Hanna Arendt, « la pensée raciale » est ainsi devenue une idéologie avec l'ère de l'impérialisme débutant à la fin du XIXe siècle[59]. L'idéologie raciste devient alors un « projet politique » qui « engendre et reproduit des structures de domination fondées sur des catégories essentialistes de la race »[60]. é l'image de la diversité des positions racistes dans le monde académique, les formes de racisme et donc les usages politiques de la race ont fortement varié selon les contextes nationaux et la position occupée par leurs promoteurs dans l'espace politique. La hantise du métissage : le racisme différentialiste [modifier] En 2006, théorisant le « mélange humain » (et le distinguant du « métissage », à fortes connotations racialistes), le philosophe Vincent Cespedes utilise le concept de « mixophobie » (mixo, « mélange », phobia, « peur ») pour rendre compte de « la peur du mélange », fondement psychologique du repli des racistes sur leur prétendue « race », opposée aux autres « races » avec lesquelles ils ne veulent pas se mélanger[61] . Il oppose à ce concept un autre néologisme : la « mixophilie[62] » (« l'amour du mélange »). L'un des points fondamentaux d'opposition des doctrinaires racistes est la question de la mixité raciale. La position « mixophobe » se caractérise par un rejet du « métissage », présenté comme un facteur de dégénérescence des groupes humains. Il existe toutefois un large spectre de positions mixophobes, depuis le rejet pur et simple de tout contact entre les « races » jusqu'à la promotion du métissage, sous réserve du respect des conditions de son efficacité. La mixophobie radicale [modifier] La position mixophobe radicale est le corollaire de la construction du mythe de la pureté de la race qui affirme la supériorité des races pures sur les races dites métissées. L'imaginaire médical de la souillure ou de la contamination du sang en constitue l'un des motifs récurrents. Au milieu du XIXe siècle, deux des chefs de file du racisme biologique, Joseph Arthur de Gobineau (1816-1882) et Robert Knox (1791-1862) contribueront largement à l'introduction de cette position en France et en Grande-Bretagne[63]. Les promoteurs du mythe de la race aryenne - Vacher de Lapouge, Houston Chamberlain, et plus tard Adolf Hitler- qui voient dans la « race germanique » la survivance à l'état pur de la « race indo-européenne » se caractérisent tous par une mixophobie radicale. Le métissage sous condition [modifier] Le rejet de la mixité peut connaître des gradations. Nombreux sont les scientifiques qui réfutent la thèse du « choc des hérédités » de Vacher de Lapouge selon laquelle le métissage peut être tenu pour un facteur d'infécondité[64]. Pour les partisans du métissage, les bienfaits de celui-ci restent toutefois conditionnés au respect de certaines règles. Comme l'affirment la majorité des raciologues, pour que le métissage soit profitable, il convient notamment que « la distance entre les races ne soit pas trop grande ». Pour ces mixophobes modérés, comme les philosophes Gustave Le Bon, Ernest Renan, Théodule Ribot ou la grande majorité des polygénistes républicains, seul le métissage entre les races blanches ne présente aucun risque et devrait être préconisé[65]. Pour les rares mixophiles, le métissage peut répondre à deux préoccupations : « l'acclimatement », qui figure au centre des préoccupations des colonialistes. Les Européens sont en effet jugés inaptes à s'adapter aux climats tropicaux des colonies. Le métissage apparaît comme le moyen d'acquérir, en s'unissant aux indigènes, les caractéristiques qui leur permettront de surmonter ce handicap physiologique[66]. l'amélioration des races inférieures. Le « sang régénérateur » du Blanc peut pour certains raciologues, être un facteur d'amélioration de la race. Un métis sera ainsi jugé pour le monogéniste Armand de Quatrefages comme plus évolué qu'un Noir[67]. Conséquences politiques de la mixophobie [modifier] La hantise du métissage ne s'accompagne pas nécessairement d'une prescription politique : dans l'Essai sur l'inégalité des races humaines, qui énonce la première philosophie de l'histoire basée sur le concept de race, le pessimisme romantique antimoderniste et aristocratique d'Arthur de Gobineau ne fait que ruminer la décadence de la civilisation occidentale dont l'essence aurait été altérée par la contamination du sang de la race blanche[68]. S'il voit dans la pénétration des idées républicaines l'une des manifestations de cette dégénérescence, il n'en tire pas de conséquences politiques : le processus en cours lui semble irréversible. Cette position est toutefois restée extrêmement marginale et la longue liste des suiveurs de Gobineau a tiré de ses postulats des conclusions nettement plus volontaristes. La position mixophobe conduit à la défense d'une stricte séparation des groupes humains constitués en races. Sur le plan de la politique extérieure, les mixophobes se caractérisent souvent par des positions anti-colonialistes, conséquences de leur refus du modèle assimilationniste produit par la colonisation. Gobineau, Robert Knox, Gustave Le Bon, ou Hitler marquent tous leur réprobation devant les aventures coloniales de leurs pays respectifs[69]. Le philosophe Pierre-André Taguieff considère que l'ethno-différentialisme est l'actualisation sur des bases culturalistes de cette position mixophobe[70]. Sur le plan de la politique intérieure, la conséquence logique de ce racisme d'exclusion est l'instauration d'un système ségrégationniste : les lois de Nuremberg en Allemagne, les lois Jim Crow aux états-Unis ou l'apartheid sud-africain en sont autant de manifestations. La défense de la pureté de la race peut aussi aboutir à un racisme « purificateur » ou d'extermination ; c'est celui qui sera mis en ¿uvre par le régime nazi avec le génocide des Juifs et des Tziganes. La mixophobie est aussi, comme pour Vacher de Lapouge ou le régime nazi, l'une des positions idéologiques compatibles avec l'eugénisme. é l'opposé, le racisme mixophile s'incarne au XIXe siècle dans une position colonialiste et assimilationniste dont l'objectif est la « réduction universelle des différences [¿] à un modèle unique », celui de l'impérialisme occidental[71]. Le racisme impérialiste [modifier] La suprématie de la « race blanche » et l'idéologie coloniale [modifier] Article connexe : Idéologie coloniale française. La suprématie de la race blanche ou caucasienne est un postulat sur lequel s'accordent très largement les scientifiques, philosophes et hommes politiques du XIXe siècle. Combiné avec la mission civilisatrice, le suprématisme blanc est un élément fondamental de l'idéologie coloniale. Une fois opérée la conquête, il constitue aussi le principe justificatif des législations opérant des distinctions de droit sur une base raciale, la forme paroxystique de cet ordre juridique inégalitaire étant la ségrégation raciale. Les idéologies coloniales des pays se réclamant d'un fonctionnement démocratique se sont trouvées confrontées au problème de leur légitimité, au regard des principes censés régir leur ordre politique et juridique. En France tout particulièrement, elle doit surmonter sous la Troisième République le paradoxe de l'affirmation d'une volonté de conquête et d'assujettissement d'une part, et de principes émancipateurs et égalitaires d'autre part. Le programme colonial français ne peut se réaliser que par l'affirmation d'une infériorité tenue pour évidente et incontestable des populations visées, laquelle justifie une mission civilisatrice dont le fardeau repose sur les seules épaules de la race blanche[72]. Le darwinisme social : du laissez-faire à la « lutte des races » [modifier] Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, les rapports entre science et politique évoluent considérablement. Les politiciens recourent non seulement à l'autorité des scientifiques, dont le prestige va croissant, pour légitimer leurs décisions. Mais plus encore, ils sont imprégnés d'une représentation du monde qui voit dans le mécanisme de la nature la loi organisatrice de la destinée humaine : la vogue du paradigme évolutionniste constitue la toile de fond scientifique de l'idéologie coloniale de la fin du XIXe siècle. Le système évolutionniste d'Herbert Spencer, traditionnellement tenu pour le précurseur du « darwinisme social », marque un glissement de la théorie darwinienne du monde naturel au monde social. Postulant, avec Lamarck mais contre Darwin, l'hérédité des caractères acquis, Spencer considère que le libre jeu du marché, qui est selon lui le plus à même d'assurer efficacement « la sélection des plus aptes », doit être le moteur du progrès humain. Le libéralisme de Spencer, qui se traduit notamment par un refus des visées coloniales étatistes, ne prône pas d'interventions de l'état dans le processus civilisateur (les état y sont au contraire amenés à disparaître). étendu aux collectifs, nationaux ou ethniques, conçus comme des entités homogènes, le mot d'ordre évolutionniste de Spencer connaîtra cependant une large fortune dans le camp colonialiste, au travers du concept de « lutte des races »[73]. Selon cette conception, la lutte que se livreraient depuis l'origine les différents groupes humains doit conduire à la domination des races les plus aptes et à la disparition inexorable des races inférieures. Après la conquête de l'Algérie par la France, les médecins français, constatant la baisse de la population « indigène », n'y verront que la confirmation d'une extinction prochaine et prévisible de la race arabe, qu'ils considèrent inadaptée aux nouvelles conditions de leur temps[74]. La lutte des races n'implique ainsi pas nécessairement un processus violent d'extermination : les tenants du darwinisme social sont persuadés que les races inférieures disparaîtront silencieusement de la surface du globe, « sans que l'homme blanc et civilisé ait à se souiller les mains d'un sang innocent »[75]. Le racisme comme loisir de masse : les zoos humains [modifier] Affiche annonçant la tenue d'un zoo humain (Völkerschau) à Stuttgart, Allemagne, en 1928 Sur le continent européen lui-même, le succès énorme des zoos humains constitue pour Pascal Blanchard, Nicolas Bancel et Sandrine Lemaire l'une des modalités de transmission du « racisme scientifique » à une large partie de la population[76]. é partir des années 1870, ces zoos exposent dans les grandes capitales européennes et américaines des échantillons des peuples colonisés dans un environnement reconstitué, aux côtés des bêtes sauvages. Le principe en sera repris pour les Expositions universelles, les Expositions coloniales et jusqu'aux foires régionales. Ces exhibitions humaines contribuent à fixer « un rapport à l'autre fondé sur son objectivation et sa domination »[77]. Elles s'insèrent dans le schéma évolutionniste en mettant en scène la frontière entre civilisés et sauvages et s'accompagnent du déploiement d'un racisme populaire dans la grande presse[78] Donc avant de dire que tu sais ce qu'est le racisme, renseignes toi un peu avant. xris :blush:
  7. Bien sûr c'est évident, tu apportes de la nuance dans ce débat qui en manque cruellement. xris :blush:
  8. faudrait déjà que tu saches ce que veut dire le mot culture :blush: c'est toi qui disais:"quellle haute estime de soi et de ses convictions quand même, pour un débat de café du commerce, parce que ce n'est que ça un forum, y'a un moment faut arrêter de se la péter les gars" c'est toi qui ne vois pas au dela, qui fais une simplification comme d'habitude avec des gens comme toi( tu n'es pas le premier et ne sera certainement pas le dernier à nous sortir ce type de foutaises et flagorneries,) t'arrives dans un topic déjà bien achalandé et tu viens donner des leçons;;; trop fort mais habituel, nous en avons eu une tripotée de mêmes avis que toi, et cela ne leur a pas donné raison pour autant. Il est inutile d'argumenter quant l'ideologie est si pregnante que tu ne peux t'en détacher et inutile de nous décliner la tienne, elle transparait dans chacun de tes posts. Elle est si présente, si importante dans ton discours qu'aucun argument même le plus pertinent qu'il soit ne viendra jamais ébranler tes certitudes. Et comme je n'aime pas perdre mon temps avec de l'ergotage et du coupage de cheveu en quatre. Je te laisse à tes certitudes. xris
  9. Dis moi que viens tu faire sur un forum si tu ne supportes pas la contradiction????? antinomie quant tu nous tiens. je vois que la conversation de bistro est ce que tu préfères de loin. C'est bien, tu vas pouvoir te cultiver. xris :blush:
  10. Re Puisque tu te permets de me faire dire ce que je ne dis pas, continues donc dans cette voie. Cela me fait toujours marrer ces gens qui posent un regard sans profondeur sur les problèmes de notre sociètè. c'est sûr que tu trouveras une analyse en profondeur et avec tous les éléments nécéssaire à la compréhension du problème au bistro du coin. T'as raison. vas donc te cultiver. Ce type de discours réducteur et faussement étayé ne prouve rien; rien que la mauvaise foi de ceux qui veulent utiliser ces chiffres à des fins politiques. xris :blush:
  11. Citer des chiffres, eh bien, on peut leur faire dire tout et n'importe quoi, ,il y a dans notre histoire suffisamment de manipulations statistiques pour s'en méfier. 2 - il est tout aussi facile de citer des chiffres sans donner d'explications concernant les causes et faire comme Zemmour un raccourci facile entre l'origine ethnique et les faits de délinquance sans prendre en compte la situation sociale. bref rien de vraiment convainquant puisque cela reste de l'analyse de surface. Ce type d'analyse tu les trouves dans n'importe quel bistro parisien. jene crois pas que Zemmour soit sociologue, cela lui aurait permis de poser une analyse circonstanciée et non se complaire dans un argumentaire de surface. xris :blush:
  12. la religion en France recule, que ce soit chez les chrétiens ou chez les musulmans. Si il y a eu une grande influence jusqu'au 19 siècle, depuis, on ne peut pas dire que cela soit vrai, surtout depuis la loi sur la laicité de 1905. je ne savais pas qu'il y avait 2 milliards de chrétiens en France... nouveau ça???? xris :blush:
  13. Arrétons de tourner autour du pot, la loi dit que il est interdit de refuser un candidat à l'embauche pour raison raciale, ethnique, religieuse, culturelle, physique, C'est déplacer sémantiquement l'objet même du topic en parlant du refus d'embaucher des blancs vu que la réalité est toute autre, et que ce sont de manière prouvée par les statistiques du chomage, les gens des quartiers populaires et des dom tom sont les plus touchés par la discrimination. Focaliser sur autre chose me parait pour le moins artificiel et c'est mettre en compétition ce qui n'a pas lieu d'être. Lutter contre les discriminations; c'est lutter pour tous, que ce soient les femmes enceintes, les handicapés les personnes proches de la retraite, les seniors. Donc à part cette partie de la discussion complètement stérile(compétition blancs/ les autres) lutter contre les dérives amèliore le sort de tous. xris :blush:
  14. crois tu qu'à nous sortir tous les poncifs de la pensée de la droite réactionnaire, cela donnera plus d'à propos à ton élucubration. Ce que je remarque et cela se vérifie de plus en plus, c'est que quant on utilise le même procédé sur les gens de droite qu'ils utilisent pour stigmatiser une partie de notre population(quant ce ne sont pas les noirs, les arabes, les jaunes, ce sont les gauchistes, les socialos) peu sont véritablement aptes à réfléchir sur leur mode de pensée, beaucoup vont aller jouer la victime ou nous sortir le couplet de aimer la France. mais expliquez moi, Renaud qui chantait j'emmerde la France n'aime pas son pays??? Ferrat qui chantait les mercenaires, quatre cent enfants noirs, regardes toi paname n'aimait pas la France??? que les insugés de Craonne( les paroles de la chanson des insoumis) en 1918 n'aimaient pas la France???? de plus beaucoup ont quitté la France, justement parce qu'il l'aimaient, citons Victor Hugo, de Gaulle et consorts..... Allons quant ça vous arrange alors c'est tout beau tout propre mais quant cela vient de gamins d'une autre couleur(parce que le fond du problème est bien là) alors c'est une manifestation de haine du pays. Dans le genre mauvaise foi, on touche carrément au sublime, au haut du panier, l'élite quoi. xris :blush: .
  15. AHhhh bon seul un intellectuel de haut niveau peut critiquer un autre intellectuel??? il n'y aurait pas beaucoup de démocratie dans notre pays si on suit ce type de raisonemment. cela n'est guère étonnant au vu de ta signature voici un petit biopse de J.Ernest Renan cela éclaire tes positions d'un vrai regard critique surtout sur la théorie de Gobineau tiré de wikipedia "Fasciné par la science, Ernest Renan adhère immédiatement aux théories de Darwin sur l'évolution des espèces et partage les idées racistes de Gobineau sur les races supérieures et inférieures. Dans le même esprit il établit un rapport étroit entre les religions et leur racines ethnico-géographiques. Une part essentielle de son œuvre est d'ailleurs consacrée aux religions avec par exemple son Histoire des origines du christianisme (7 volumes de 1863 à 1881) et sa Vie de Jésus (1863). Ce livre qui marqua les milieux intellectuels de son vivant contient la thèse alors controversée selon laquelle la biographie de Jésus doit être comprise comme celle de n’importe quel autre homme et la Bible comme devant être soumise à un examen critique comme n’importe quel autre document historique. Ceci déclencha des débats passionnés et la colère de l’église catholique."
  16. outre les termes gauchistes, pleurnicher, démocrasseux tu as d'autres exemples de ton arrogant mépris???? parce qu'à ce petit jeu, même le plus bête d'entre les anes peut te renvoyer les mêmes mots et cela avancerait à quoi???? xris :blush: s'appeler vox populi quant on affiche un tel mépris, n'y a 't'il pas de quoi se remettre en question???? si tu le peux bien sûr. a bon entendeur
  17. Réduire l'héritage culturel à cette seule équation judeo-chrétienne est tout aussi abusif, notre lég culurel est multiple. Cela ne veut pas dire que notre culture est multiculturelle mais que nous avons hérité de beaucoup d'influences culturelles qui se retrouvent entre autre dans notre langue. xris :blush:
  18. Et alors??? tu crois que ton quote illustre quelque chose??? MDR, trop fort dans le genre. n'aurais tu pas des cousins trolls????xris Alcina je suis d'accord en partie avec toi, pour un immigré de fraiche date oui, mais un français de 2 génération n'est plus un immigré, c'est un français. le titre du topic est racoleur, le racisme n'est pas l'apanage d'un peuple, des racistes, on en trouve dans toutes les nationalités dans toutes les religions et chez toutes les classes sociales. c'est un évidence qu'il n'y a pas lieu de nier.
  19. Analyse pertinente qui remet bien dans l'esprit la perspective de ce que pourrait être une gestion des affaires publiques si jamais la droite extréme arrivait au commandes. xris :blush:
  20. je suis assez d'accord mais un travail de reflexion est entrepris par des musulmans à titre personnel, ils ne sont pas si rares et leur réflexion rejoint ce que cluthlu a dit. A l'évidence, il serait nécéssaire que cela soit aussi entrepris par les diverses autorités religieuses et non pas rester à un stade de reflexion personnel; PS/je suis saoulé de ceux qui se disent être pour les bons français soient incapables d'écrire notre lague correctement en respectant la forme et l'orthographe, avant de se réclamer de la France, qu'ils écrivent donc correctement le français, ce sera déjà un début. xris :blush:
  21. est ce réèlleement le but de ce parti????? ne gagne t'il pas au contraire à diviser la sociètè entre bons et mauvais français???? au vu des réactions, on peut légitimement se poser la question????? xris :blush:
  22. Un lien vers une étude des sciences sociales sur le mouvement de droite extrème http://www.persee.fr/web/revues/home/presc...num_44_3_394842 Un autre sur l'histoire de ce mouvement http://leweb2zero.tv/video/pointt_8145d9e50047844
  23. il y a plus d'une analyse et celles ci sont utiles pour comprendre pourquoi de façon historique et politique, vous avez ce type de position face à lIslam, mais aussi le Judaisme et l'immigration, il permet de faire le lien avec tous ces petits mots sans argumentaire précis que tes camarades et toi nous assénnez depuis quelques jours sous couvert d'une défense de la laicité qui n'en est absolumment pas une. je ne m'attendais pas à ce que vous les lisiez de toutes les façons mais il informera les autres forumeurs sur vos réèlles positions idéologiques. xris :blush:
  24. Une vue d'ensemble de wikipedia Les historiens et philosophes classent tantôt le Front national comme un parti d'extrême droite, tantôt de droite extrême voire comme un parti tribunitien à tendance fasciste. L'historien Pierre Milza, spécialiste du fascisme, et Guy Antonetti, professeur d'histoire contemporaine à Paris II, ne classent pas le FN parmi les partis fascistes[réf. nécessaire]. Michel Dobry, professeur à Paris I, est plus enclin à qualifier le FN de parti « fascisant » que de parti faciste[11]. Selon Jean-Marie Le Pen, « l'extrême droite, le mot est équivoque dans la mesure où il comporte le mot extrême. Nos adversaires confondent volontairement, et dans l'intention de tromper, une position géographique sur l'échiquier politique avec une position d'extrémisme politique. Or notre philosophie, notre principe d'action et notre programme ne sont pas extrémistes et par conséquent nous occupons la place qui est libre. Je crois qu'il n'y a pas de droite, le centre actuel n'est pas la droite, bien qu'une grande partie du peuple de droite vote pour les candidats du centre et même de la gauche[12]. » Le qualificatif « populiste » est assez unanimement utilisé par les historiens et politologues de l'Institut d'études politiques de Paris[réf. nécessaire], mais est critiqué par les membres du laboratoire de Michel Dobry, professeur à l'Université Paris-I[réf. nécessaire]. Ainsi dès 1984, Pierre-André Taguieff parle de « national-populisme » pour qualifier le Front national. En 1988, René Rémond reprend ce qualificatif et parle de « résurgence du populisme » (Notre siècle, 1988, Fayard). Néanmoins, dans l'actualisation de son ¿uvre de référence Les Droites en France, il reprend l'expression « extrême droite » pour dire qu'elle est en France principalement représentée électoralement par le Front national qui se présente « comme la seule vraie droite », reprochant aux autres d'avoir trahi leurs valeurs, trompé leurs électeurs, et d'être de connivence avec la gauche (la « bande des quatre »). Dans son interview donnée le 6 octobre 2005 au journal Le Figaro, René Rémond confirme que le Front national « s'inscrit dans le cadre de la démocratie représentative », « ne se confond pas non plus avec celles des droites qui rejettent l'héritage de 1789 », qualifiant au passage Jean-Marie Le Pen de « fils de la Révolution » et réaffirme que « l'appellation qui est proposée de populiste me convient assez bien » car « si elle ne définit pas l'idéologie de cet "extrémisme de droite", elle caractérise sa stratégie et désigne sa sociologie ». Quant à l'épithète de « tribunitienne », René Rémond rappelle qu'elle est aussi appropriée, car il s'agit là d'une « fonction critique exercée par une démagogie qui exploite tous les sujets de mécontentement ». Il note par ailleurs que cette épithète a été introduite dans le vocabulaire politique par Georges Lavau à propos du Parti communiste français. Dans « Le Populisme du FN » : un dangereux contresens, Annie Collovald souligne le manque de fiabilité des sondages utilisés pour déterminer le composition sociologique de l'électorat FN et le caractère biaisé de certaines estimations, comme le niveau d'études : un baccalauréat est synonyme de déclassement pour une personne issue d'un milieu aisé, mais de promotion pour une personne issue d'un milieu modeste. Elle pointe aussi le fait que les cadres du FN exercent souvent des professions supérieures. Michel Winock et Pascal Perrineau (Histoire de l'extrême droite en France) continuent à parler d'extrême droite, sans confondre le FN avec les mouvements habituellement classés sous cette catégorie (GUD, Jeunesses identitaires, etc.). Dans La France politique : XIXe-XXe siècles, Michel Winock définit le FN comme la conjonction de toutes les familles de l'extrême droite française : contre-révolutionnaire, pétainiste, fasciste, OAS. é l'inverse de René Rémond, Michel Winock, s'appuyant sur diverses déclarations, considère que le FN est radicalement hostile à l'essentiel de l'héritage légué par la Révolution française et à ses valeurs (la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, violemment dénoncée par le chef du FN). Dénominations du parti [modifier] Le Front national, fondé en 1972 sous le nom de « Front national pour l'unité française », a immédiatement cessé de faire usage de ce nom officiel pour se désigner comme « Front national » (affiches électorales dès 1973, etc.). é une date inconnue entre 1990 et 1997, le nom du parti est statutairement devenu « Front national ». Lors de la crise « mégretiste », la veille du jour (28 janvier 1999) où Bruno Mégret, délégué général exclu du parti, allait faire déposer, en sous-préfecture de Boulogne-Billancourt, une déclaration de changement d'intitulé d'association, visant à renommer le parti en « Front national-Mouvement national » (déclaration considérée comme nulle par la justice en mai 1999), Jean-Marie Le Pen, président du parti, faisait déposer, le 27 janvier 1999, une déclaration de création d'association « Front national pour l'unité française », peut-être par précaution contre la volonté du camp mégrétiste de s'emparer du parti. Parallèlement, les services du FN restés au « Paquebot » (surnom courant du siège du FN à Saint-Cloud) avaient commencé à faire usage, pour leurs envois postaux, d'un cachet « F.N.U.F. » (sigle de la nouvelle association) avec l'adresse du FN (même bâtiment avec entrée dans deux rues différentes). Le cachet « F.N.U.F. » a continué de rester en usage (même à la fin de l'année 2005) après que la justice française, en mai 1999, eut déclaré nuls et non avenus le « congrès de Marignane » (23-24 janvier 1999) et les réunions ayant abouti à sa convocation (« conseil national » du FN du 13 décembre 1998). L'usage continu du cachet « F.N.U.F. » a contribué à faire croire que le FN avait, sinon conservé, du moins retrouvé son intitulé complet d'origine. Souvent, les opposants au FN se livrent à des calembours sur son nom, en l'appelant par exemple « F-Haine » [13], ou donnent au sigle une signification fantaisiste, comme « F comme facho et N comme nazi ». Un autre jeu de mot consiste à montrer que « France » est une anagramme de « race FN ». Ce jeu de mot avait été notamment utilisé dans un sketch du Vrai Journal où on voyait un Noir se faire abattre alors qu'il tentait d'arracher une affiche du FN intitulée « la France d'abord ! ». Celui-ci s'écroulait en déchirant les lettres F et N du mot « France », créant ainsi le mot « race », et transformant l'affiche en « la race d'abord ! ». Le slogan du sketch était alors : « FN, les deux lettres en trop » [14]. Les militants et les électeurs du Front national sont appelés « frontistes ». Place dans le paysage politique français [modifier] Du milieu des années 1980 à 2007, selon les types d'élections, le Front national représentait entre 11 et 18 % de l'électorat français au niveau national, dépassant 30 % dans certaines villes et régions, ce qui en a souvent fait le troisième parti de France. Il était cependant presque systématiquement écarté des responsabilités politiques, à cause des systèmes électoraux français, qui le privaient d'élus, et du refus des autres partis de droite, le jugeant trop extrémiste, de s'allier avec lui. é partir de 2007, les scores du FN lors des élections autres que présidentielle n'excèdent jamais 6,3 % des suffrages exprimés (score aux élections européennes de 2009), et ses élus sont de moins en moins nombreux, avec une influence électorale amoindrie[15]. Le Front national est le seul parti pour lequel a été créé un mouvement militant dont le seul but est depuis 1990 de perturber ou d'empêcher son expression politique : Ras l'front. Alliances électorales [modifier] Article détaillé : Alliances électorales du Front national. Des arrangements entre droite et FN ont eu lieu entre 1977 et 1992. Le RPR a condamné les alliances en septembre 1988 ; le Parti républicain a fait de même en 1991. Ils sont passés à la rétorsion à partir de 1992 et celle-ci est devenue systématique à partir de 1998. Aux élections cantonales de 1994, Ernest Chénière, député RPR de l'Oise, battu au premier tour à Creil, s'allie au candidat FN encore en lice, avec l'accord de Jean-François Mancel, secrétaire général du RPR, et la bénédiction de Jean-Marie Le Pen. En 1998, Philippe Séguin démet de ses fonctions Jean-François Mancel. Lois électorales [modifier] Du fait de son isolement politique, le FN, malgré ses résultats électoraux qui l'ont fait apparaître comme le troisième parti politique de France en nombre d'électeurs, n'a aucun député et aucun sénateur, un seul maire de ville importante (Orange de 1995 à 2005) ¿ conséquence de la crise mégrétiste, le Front national a perdu certaines municipalités ¿ et n'est représenté dans aucun des grands organismes nationaux. Il dispose cependant de quelques députés européens (trois depuis les dernières élections, sept auparavant) et conseillers régionaux (156 depuis les dernières élections, 138 auparavant). L'ancien président socialiste François Mitterrand, en faisant changer la loi électorale pour les législatives (en passant à la proportionnelle par listes départementales), avait permis, en son temps, l'entrée au Parlement de députés frontistes, dont la majorité venaient de la droite (comme Bruno Chauvierre, François Bachelot, Bruno Mégret, Charles de Chambrun, Pierre Descaves, Gabriel Domenech, Jean Roussel, Olivier d'Ormesson, Michel de Rostolan, Yvon Briant, édouard Frédéric-Dupont), ce qui permit à Pierre Joxe d'ironiser en 1985 : « Mais l'extrême droite est déjà à l'Assemblée ! ». Les analystes politiques[Qui ?] ont souvent vu dans cette modification un moyen de limiter l'ampleur de la « victoire annoncée » de la droite emmenée par Jacques Chirac. Ce dernier changea d'ailleurs le mode de scrutin dès son accès au pouvoir en 1986. Les modes électoraux en France ont régulièrement été changés ¿ à ce titre la France peut être considérée comme le pays d'Europe le plus instable dans le choix des modes électoraux. Le dernier changement en date est celui mis en place dans le cadre des élections régionales de 2004. Celles-ci ont été remportées par des partis de la gauche dans 24 des 26 régions françaises (à l'exception de l'Alsace et de la Corse). Ses opposants expliquent son manque d'élus et son isolement politique par ses positions extrêmes, notamment sur l'immigration, et à cause des écarts verbaux de son président. Un effet important de la faible représentation du FN dans les instances élues est que la dotation financière allouée au FN est la moitié de ce qu'elle serait si les scrutins étaient proportionnels. En effet, l'état français verse une dotation à tous les partis politiques fixée suivant le nombre d'élus appartenant au parti, établie à 50 % sur le nombre de suffrages réalisés, et à 50 % sur le nombre de parlementaires (aucun dans le cas du FN) affiliés au parti politique en question. Le FN percevra ainsi au titre de l'année 2007 un financement public de 4 579 545,86 ¿, sur la seule première fraction de l'aide publique (décret n° 2007-100 du 26 janvier 2007). Cette absence de représentation parlementaire permet aussi au président de la République de ne pas tenir compte de l'opinion des électeurs du FN. Ainsi Jacques Chirac, contrairement à son successeur Nicolas Sarkozy, avait pris l'habitude de consulter uniquement les représentants des partis représentés au Parlement français (Assemblée nationale et Sénat), même lorsqu'il s'agit de l'Union européenne. Le Front national axe son programme[16] sur quelques grands thèmes : * la forte limitation de l'immigration, accusée d'appauvrir les Français les plus démunis et d'enrichir les plus aisés en leur permettant de faire pression par là sur le coût du travail et d'être une menace pour la culture française, est un des points de son programme qui suscitent le plus de passion, dans un sens ou dans l'autre ; le thème de l'immigration n'est cependant apparu comme thème central dans le programme et le discours du Front national que dans les années 1980 (lors de l'élection présidentielle de 1974 par exemple, la plate-forme de quatre pages proposée par Jean-Marie Le Pen ne fait aucune allusion à l'immigration[17]), ce que Patrick Weil analyse comme une perception de l'immigration vue comme un thème devenu payant au niveau électoral. * le retour dans leur pays d'origine d'un grand nombre d'immigrés ou d'enfants d'immigrés ayant acquis la nationalité française, si ceux-ci ont été condamnés pour un crime ou un délit (application du principe de la double peine) ; * la souveraineté vis-à-vis des états-Unis d'Amérique et des organisations internationales telles que l'OTAN et l'Union européenne ; * la préservation des modes de vie traditionnels, notamment ruraux, au besoin par le protectionnisme et l'arrêt de la construction des mosquées en France ; * la répression des crimes et délits, avec des peines plus élevées ; * le rétablissement de la peine de mort, en particulier pour les terroristes, les assassins ou criminels sexuels notamment pédophiles et les grands trafiquants de drogues ; * la diminution du nombre des fonctionnaires ; * la diminution des impôts et taxes sur les sociétés ; * la suppression des subventions publiques aux associations qu'il considère comme « noyautées » par l'extrême gauche (culture, insertion, agitation socio-politique, etc.) ; * le retour à une morale « moins laxiste » ; * le natalisme, avec une position visant à restreindre le recours à l'avortement (notamment salaire familial versé à la mère au foyer, facilitation de l'adoption des enfants français) (extrait du programme présidentiel 2002). * l'abrogation de la loi Pleven de 1972 (interdisant les propos racistes, elle est une refonte du décret-loi Marchandeau du 21 avril 1939), de la loi Gayssot de 1990 (renforçant l'arsenal législatif contre le racisme et interdisant la diffusion du négationnisme)[18]. * l'abrogation de la double nationalité Si les positions sur l'immigration et sur la souveraineté sont des constantes du parti, dans d'autres domaines, comme les services publics et les institutions, différents courants existent en son sein. Cette diversité est vue par ses opposants comme un manque de cohérence ou même comme le signe d'une absence de propositions politico-économiques réelles, alors que d'autres y voient la preuve d'un dynamisme et d'un véritable débat au sein du mouvement. Les positions du FN sur l'immigration, l'islam et plus généralement sur les personnes d'origine étrangère sont considérées par ses opposants comme des tendances à rejeter les droits de l'homme et une dérive vers le fascisme. Ses partisans considèrent, eux, que cette conception s'appuie sur une vision déformée du FN de la part de personnes qui ne connaissent son programme qu'au travers de commentaires hostiles et faussés. Front national et négationnisme [modifier] Depuis les années 1980, la mise en doute du consensus sur l'extermination des Juifs durant la Seconde Guerre mondiale fait partie du discours politique du Front national, ceci en liaison avec d'autres mouvements d'extrême droite[19]. Un négationniste explicite comme François Duprat fit partie des instances dirigeantes du parti dès sa création[20], mais il faut attendre les années 1980, avec certains « dérapages verbaux » de son principal dirigeant (« Durafour crématoire », les chambres à gaz vues comme un « point de détail de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale ») pour que le soutien voilé ou explicite au négationnisme fasse explicitement partie du discours frontiste[19], ce qui a entraîné le départ de quelques uns de ses responsables politiques[21]. Pour l'historien Pierre Milza, le soutien voilé au négationnisme constitue un élément important de la stratégie de réhabilitation de l'héritage politique dont se réclame l'extrême droite en France. L'implication de ce courant dans la collaboration avec le régime nazi, y compris avec l'extermination des Juifs, a durablement mis au ban toute une culture politique qui avait porté au pouvoir les dirigeants du régime de Vichy. En ce sens, la mise en doute des crimes nazis ou de leur ampleur constitue un « formidable enjeu de mémoire[19] ». Voir aussi [modifier] Bibliographie [modifier] Bibliographie sur le Front national ou sur ses membres * Nonna Mayer et Pascal Perrineau, Le Front national à découvert, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1989, rééd., 1996. * Gilles Bresson et Christian Lionet, Le Pen. Biographie, éd. du Seuil, 1994. * Nonna Mayer et Pascal Perrineau, Le Front national à découvert, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1989, rééd., 1996. * Michel Soudais, Le Front national en face, éd. Flammarion, 1996 (ISBN 2-08-067251-7). * Jean-Pierre Cohen et Bernard Antony, Ni raciste, ni antisémite. Le FN répond aux organisations juives qui le combattent injustement, 1997. * Pascal Perrineau, Le Symptôme Le Pen. Radiographie des électeurs du Front national. éd. Fayard, Paris, 1997. * Jean-Pierre Thiollet, Le Chevallier à découvert, Laurens, 1998. * Olivier Guland, Le Pen, Mégret et les Juifs, L'obsession du « complot mondialiste », La Découverte, 2000. * Virginie Martin, '"Toulon sous le Front national. Analyse d'entretiens non directifs", L'Harmattan, 2000 * Sophie Bourrel, Le Front National et le droit, Presses Universitaires du Septentrion, 2001. * Annie Collovald, Le « Populisme du FN » : un dangereux contresens, éd. du Croquant, 2003. * Sergiu Miscoiu, Le Front National et ses répercussions sur l'échiquier politique français 1972-2002, éd. de la Fondation pour les études Européennes, Cluj-Napoca, 2005. * Christiane Chombeau, Le Pen fille & père, éditions du Panama, 2007 (ISBN 978-2-7557-0303-0). Bibliographie sur la droite ou l'extrême droite * René Rémond, Les Droites en France, éd. Aubier-Montaigne, 1982 * Pierre-André Taguieff, « La Rhétorique du national-populisme », dans Cahiers Bernard Lazare, n° 109, juin-juillet 1984, pp. 19-38. * Michel Winock (dir.), Histoire de l'extrême droite en France, éd. du Seuil, « Points », 1994. * Pierre-André Taguieff, « Le Populisme et la science politique. Du mirage conceptuel aux vrais problèmes », Vingtième siècle. Revue d'histoire, n° 56, octobre-décembre 1997, pp. 4-33. * Anne-Marie Duranton-Crabol, « L'extrême droite », dans Serge Berstein, Pierre Milza et Jean-Louis Bianco, Les Années Mitterrand, les années du changement. 1981-1984, éd. Perrin, 2001. * Pierre-André Taguieff, « Populisme, nationalisme, national-populisme. Réflexions critiques sur les approches, les usages et les modèles » in Gil Delannoi et Pierre-André Taguieff (sous la dir.), Nationalismes en perspective, Paris, Berg International, 2001, pp. 303-407. * Pierre Milza, L'Europe en chemise noire : les extrêmes droites en Europe de 1945 à aujourd'hui, Champs Flammarion, 2002. * Michel Dobry (dir.), Le Mythe de l'allergie française au fascisme, éd. Albin Michel, 2003. * Erwan Lecoeur, Un néo-populisme à la française. Trente ans de Front national. éd. La Découverte, 2003. * Michel Winock, La France politique. XIXe-XXe siècles, éd. du Seuil, « Points », 2003. * Robert O. Paxton, Le Fascisme en action, éd. du Seuil, 2004. * René Rémond : Les Droites aujourd'hui, éd. Audibert, 2005. xris :blush:
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