A toute histoire il faut un début.
Mon histoire commence comme bien des histoires, aux cris de ma mère me donnant la vie.
Je vis le jour dans le Sud du Vietnam, non loin de Phan thiet, on m'a dit bel enfant comme on dit à tous bel enfant.
Les jours passèrent ma foi sans tressaillir, je dois avouer à l'époque que je n'avais guère conscience de ce que j'étais, d'où je vivais, je fis à 6 ans peut être un peu avant la connaissance d'une amie, vous savez ces amies d'enfance qui vous font aimer la vie, mais comme beaucoup à Phan Thiet, la dengue l'a repris à moi bien plus rapidement que je ne l'aurais voulu.
Mais sachons le, tous ceux qui partent partent trop tôt ce fut ma première confrontation à ce qu'on appelle communément la mort d'un proche. Vous savez quand enfant vous avez connu 4 ans une jeune fille souriante et que du jour au lendemain elle ne vient plus à l'école c'est dur, au début je ne comprenais pas.
Mais comprenez,
J'avais 10 ans.
Je me suis dis au moins un mois qu'elle était malade. Et ça pour sur elle l'était.
Quand je demandais à ma mère de l'inviter elle me répondait toujours sombrement qu'on ne pouvait plus, et qu'il fallait l'oublier. Ne comprenant pas, je dois avouer que j'espérais toujours la voir revenir à l'école.
Puis le temps passant je pensais de moins en moins à elle. Ce fut étrange mais elle sorti de ma vie.
C'était facile au début. D'oublier.
On est si malléable, si flexible à dix ans.
Et vous savez qui le sait si bien ? Ceux qui n'ont dans le cœur qu'une folie.
La même folie qui conduit tout un pays dans un suicide constant. Frappant avec répétition sa chair du même couteau, et d'en faire des machines, au service d'une cause dont ils n'ont pour l'instant ni la conscience, ni la force mais oui alors qu'à coté de moi vivait ma première amie, à l'école on m'apprenait à lire. Les écrits de l'oncle Hô en textes d'études, des psaumes à sa gloire tels ceux que les grands poètes eurent écrit pour Jésus, Mahomet, Bouddha, Vishnou, Abraham et tant d'autre nous notre prophète serait Hô.
Qu'alors nous étions si innocent combien nous ne rendions compte de peu. Et chaque soir que je rentrais, ma mère pleurant, non sur les affres d'un ivrogne de père mais sur la bien trop grande réussite de sa fille. Oh oui, j'apprenais si bien, et quand donc je lui racontais mes prouesse et mes leçons des larmes coulaient sur un sourire, un mélange de colère, de fierté, de joie, la tristesse de devoir se taire. Quand sa propre fille ramenait dans le domaine familial ce pourquoi son propre père se saoulait en silence et en secret.
Mais jamais, non jamais elle ne pleurerait devant moi, elle souriait si fort, que dehors le soleil n'eût pu que se sentir si faible, si flou, ce sourire qui m'a transpercé et réchauffé du haut de mes onze ans quand j'ai enfin compris que je n'étais pas seule bien que si peu puissent concevoir ce qu'était ma vie.
Double vie, depuis deux ans je comprenais mon pays, ce malaise éternel m'avait été expliqué par mon père, insoutenable vérité qui pourtant me fit tant de bien, je n'étais pas libre d'être ou de penser, mon corps ma tête propriété de l'état et quand chez moi je rentrais. J'étudiais ce que j'étudiais démêlant à l'aide de mes frères propagandes et histoires. J'avais alors neuf ans et je savais déjà ce que tenir sa langue voulait dire.
Seule en classe, je suis passée de bonne élève, à machine à réciter. Cela fut ma façon longtemps de concerter norme, réalité et autorité.
Mon père l'ivrogne, la bête noire devint le héro qu'il a toujours mérité d'être. Je vécu dans une double vie, les années les plus belles et insouciantes de ma si courte vie.
Aussi étrange que tout puisse paraître, je pense avoir été heureuse.
Et ce fut si bon.
Bonne nuit à vous, car maintenant, j'ai les mains qui tremblent, et c'est dur d'écrire quand la chaleur vous monte à la tête et que le siège de l'âme devient le siège du souvenir.
Il me faut dormir, bonne nuit, bonne nuit, bonne nuit et merci de m'avoir lue.
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