En voyant ce soleil m'illuminer,

ces arbres couleur d'automne,

ce froid qui se me saisit dès la porte franchie

ces mots qui se bousculent par milliers

et ces souvenirs qui s'enfuient à tire d'ailes

ces champignons qui n'attendent qu'une omelette

pour se mettre en valeur,

cette guitare qui me revient pour casser ce silence

j'ai compris que pour grandir

il faudrait que je mise sur mes initiales

sur ce curé en pataugas qui me benirait de sa droite évangélique,

avant de contempler mon appareil photo,

fidèle compagnon de mes balades,

de mes errances, de mes délires nocturnes

de mes nuits electriques,

de cette histoire sans fin

de ce stylo qui refuserait de l'ecrire

de ce clavier qui n'en ferait qu'à sa tête,

de cette chanson de lavilliers qui m'accompagnerait

jusqu'au bout de la nuit

mais qui suis-je ? que suis-je devenu ?

je regarde autour de moi,

de ce regard désabusé qui autrefois me plaisait

et qui maintenant ne me fais plus rien

même plus sourire

je sais que ces escaliers, un jour,

faudra que je les prenne

pour me rejoindre

mais je remets toujours à hier

ce que demain et aujourd'hui je n'aurais pas fait

de toute façon

car en manque de courage en moi,

et puis aussi

de cette musique si belle et si triste

venant du coeur

venant de moi

un jour je grandirais

me promis-je

et enfin je mettrais le mot fin

à cette histoire sans fin.