Au fil de nos lectures philosophiques...

Je ne sais pas si le sujet trouvera des participants. j'espère.

Parce qu'on découvre de vrais bijoux chez les philosophes.

"La philosophie du non" de Bachelard traînait près de ma table de nuit.

Je le prends... et j'en suis en-chan-té !

De quoi faire aimer la philo à ses plus grands détracteurs.

Je prends juste un petit extrait (il en viendra peut-être d'autres):

" Il suffit d'une racine qui interrompt le rythme de la bêche

pour que s'obscurcisse la joie du jardinier, pour que le travailleur,

oubliant la claire rationalité de sa tâche,

anime l'outil d'une énergie vengeresse. "

Je trouve ça génial, et si vrai !

(Il s'agissait de montrer qu'un comportement ou une pensée irrationels nous guettent à chaque instant.)

Pour peu que le jardinier déterre quelques vers au même moment, je vous dis pas l’envolée poétique de ses divagations mentales, s’écriant :

Un ver oui,mais trois vers, bonjour les dégâts!

« Si j'analyse le processus qu'exprime la proposition « je pense », j'obtiens toute une série d'affirmations téméraires qu'il est difficile, peut être impossible de fonder ; par exemple, que c'est moi qui pense, qu'il faut qu'il y ait un quelque chose qui pense, que la pensée est le résultat de l'activité d'un être conçu comme cause, qu'il y a un « je », enfin que ce qu'il faut entendre par pensée est une donnée déjà bien établie, - que je sais ce qu'est penser. Car si je n'avais déjà en mon for intérieur tranché la question, quel critère me permettrait de décider si cet acte intérieur n'est pas « vouloir » ou « sentir » ?

Nietzsche, Par delà le bien et le mal

J'ai trouvé cet extrait sur : http://www.webphilo.com/videos/index.php

Je trouve le site très bien fait si quelqu'un cherche des textes par rapport à des auteurs ou des textes par rapport à un thème en particulier et en fonction des auteurs.

Il s'agissait de montrer qu'un comportement ou une pensée irrationnels nous guettent à chaque instant.

Mais n'est-ce pas faire preuve de rationalité que d'intégrer/prendre en compte notre penchant d'irrationalité?

Comme on construit des véhicules avec ABS, air-bags, antipatinage, ESP, barres de renfort latérales, châssis déformable... des innovations très rationnelles pour faire face à des aléas, des situations imprévues, non planifiées! On tente de cadrer la part de chaos dans une fourchette relativement maitrisée/domptée.

Pourquoi n'en serait-il pas de même avec notre psyché, nous acceptons une dose raisonnable d'irrationnel, variable selon l'individu, et derrière ce qui semble un phénomène non rationnel de prime abord pour une personne, il se cache des processus psychiques rationnels pour le traiter/interpréter.

Ce qui est une erreur, c'est de croire que notre conscience est aux commandes, intégrales, de notre soi, c'est ça qui donne l'illusion de comportements erratiques!