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Entre les murs de François Bégaudeau


leonarde

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Membre, Posté(e)
leonarde Membre 2 messages
Baby Forumeur‚
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Chronique de la vie quotidienne pleine d'humour et de finesse, le troisième roman de François Bégaudeau dépeint un collège comme laboratoire des maux d'une cité du 19ème arrondissement de Paris.

Succession de saynètes, « Entre les murs » est un roman tantôt drôle, tantôt dur ¿ toujours émouvant.

A travers le portrait d'une galerie de personnages vus par le prisme d'un professeur de français, l'auteur nous raconte une Zone d'Education Prioritaire ¿ les fameuses ZEP ¿ avec ses petits conflits et ses grands cas sociaux.

Il y a Dico qui veut changer de classe tous les quatre matins.

Tarek qui n'arrête pas réclamer des dictées.

Souleymane qui oublie de quitter sa capuche et son bonnet à chaque début de classe.

Mézut, la forte tête (à claques).

Ming, Chinois sans papier en instance d'expulsion.

Sandra avec son gros bourrelet au-dessus de la ceinture.

Hinda qui « ressemble à je ne sais plus qui mais en mieux ».

Le style est jubilatoire avec ses effets de répétitions (les motifs brodés sur les t-shirt, par exemple), les bons mots du prof « charrieur », le langage vivant du « parler banlieue », le comique de situations burlesques (qu'est-ce que ça veut dire scénario ? vraisemblable ? somme toute ?).

Il n'y a pas que cela. Sans avoir l'air d'y toucher, Bégaudeau aborde des sujets sérieux ¿ l'exclusion d'un élève sans papier, des conseils de discipline qui se terminent immanquablement par le renvoi d'élèves « pour leur bien » dixit le principal, des classes indisciplinées et au niveau douteux, le CPE débordé, la démission de professeurs face à des élèves démotivés, l'échec d'un système pédagogique qui accompagne les collégiens dans des voies de garage, les chamailleries et les violences ¿

Mais s'il aborde des sujets sérieux, l'auteur, lui ne se prend pas au sérieux, alimentant sa chronique d'une plume légère et pleine d'humour. Il réussit là où Samuel Benchetrit n'a pas convaincu dans « Les chroniques de l'asphalte ».

Entre les murs de son collège et de ses tracas quotidiens, Bégaudeau a isolé les germes des problèmes d'une cité. Une réussite.

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