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15 juillet 1910. Marie Curie et Paul Langevin entament une liaison secrètes. Début d'un scandale.


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15 juillet 1910. Marie Curie et Paul Langevin entament une liaison secrètes. Début d'un scandale.

Marie est veuve depuis quatre ans, Paul est malheureux en ménage. Cela suffit pour les rapprocher physiquement.

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Vous croyez que la presse people touche aujourd'hui le fond avec les amours de DSK, Rihanna ou Britney Spears ? Dites-vous bien qu'il y a un siècle c'était pire encore. La malheureuse Marie Curie, pourtant Prix Nobel, est piétinée, traînée dans la boue et pire encore parce qu'elle trouve un peu de bonheur dans les bras du physicien Paul Langevin, déjà marié. Comment ? Une Polonaise vole le mari d'une brave Française ? Quel scandale ! Qu'elle quitte la France ! Qu'elle rende ses prix ! L'Action française, le Petit Journal et bien d'autres journaux se déchaînent alors avec une violence que la presse à scandales d'aujourd'hui n'oserait pas.

En 1910, quand Marie se rapproche de Paul, elle est déjà veuve depuis quatre ans. Son époux, Pierre, est mort écrasé par un attelage, sur les quais de la Seine, près de la place Saint-Michel. Très attachée à son époux, la physicienne est détruite. Pour tenir, elle se jette à corps perdu dans ses travaux et l'éducation de ses deux enfants. Elle n'est plus qu'une ombre jusqu'à ce jour du printemps 1910, où elle arrive pour dîner chez ses amis, les Borel, en "robe blanche, une rose à la ceinture". Stupéfaction ! Incrédulité ! La veuve rayonne. Les Borel se regardent, s'interrogent. Elle n'avoue rien. Surtout pas qu'elle est amoureuse de Paul Langevin, physicien célèbre, ex-élève de Pierre et de cinq ans son cadet. Peu à peu, timidement, Marie Curie et Paul Langevin se sont rapprochés. Ou, plutôt, la solitude de l'une et le mauvais mariage de l'autre les ont rapprochés. Il lui a avoué sa flamme au-dessus d'un bec Bunsen. Elle l'a acceptée avec beaucoup de radioactivité. Impossible de vivre leur amour au grand jour. Il est marié et sa femme n'est pas commode. Elle n'hésite pas à le cogner. Oui, oui !

"À samedi, ma chérie"

Alors, pour se livrer en toute quiétude à des expériences de physique appliquée, à des transferts de fluides amoureux, le couple loue, le 15 juillet 1910, un deux-pièces au cinquième étage d'un immeuble situé au 5, rue du Banquier. Pas trop loin de la Sorbonne. Ils s'y retrouvent dès qu'ils ont un moment de libre. C'est leur "chez nous". Lettre de Paul : "Je t'écris en toute hâte pour te dire que, si tu n'es pas venue le matin, je retournerai chez nous l'après-midi à partir de 2 heures... Je suis aussi impatient de te revoir, beaucoup plus que je ne suis inquiet des difficultés à venir. Cela me sera si bon d'entendre de nouveau ta voix et de revoir tes chers yeux... À samedi, ma chérie, je ne cesse de penser à toi. Je t'embrasse tendrement... Je tiens à obtenir des conditions d'existence acceptables pour nous deux et je suis d'accord avec toi sur ce qu'il convient de faire pour les obtenir. Nous parlerons de cela demain. De toute manière, je passerai chez nous, vers huit heures et demie."

Jeanne Langevin finit par soupçonner quelque chose. Elle est de la race des jalouses agressives. Son mari tremble devant elle. D'autant que la mère et la soeur de Jeanne la soutiennent, n'hésitant pas à insulter et à cogner ce grand imbécile de Paul qui s'échine à vouloir faire des expériences au lieu de gagner plein d'argent dans le privé. Bref, Jeanne renifle quelque chose de pas catholique dans l'attitude de son époux. Il traîne trop souvent autour de la veuve. Il y a aiguille (de radium, bien sûr) sous roche. Elle se plaint à des amis de les voir prendre souvent le train ensemble pour se rendre au labo. Les vacances arrivent à point nommé. Les Langevin partent en Bretagne. Paul et Marie s'envoient de longues lettres amoureuses. Catastrophe, l'une d'elles est interceptée par Jeanne, qui tombe à bras raccourcis sur Paul. Quasiment hystérique, elle menace de dévoiler sa liaison avec Marie, quitte à déclencher un scandale national. Elle parle même de tuer la Polonaise si celle-ci persiste à vouloir lui voler son époux. Le physicien prend la menace au sérieux, il en parle à Marie quand ils se retrouvent à Paris. Mais que faire ? Osera-t-elle ? Un beau jour, l'épouse bafouée, accompagnée de sa soeur, passe à l'attaque. Elles accostent Marie Curie dans la rue pour l'injurier et la mettre en demeure de quitter la France. C'est la guerre. Des amis, mis au courant du drame, conseillent à Marie de s'éloigner de Paris en attendant que la virago ne se calme, mais celle-ci refuse de céder. Peu à peu, la tempête s'apaise, car Langevin promet à son épouse de ne plus revoir Marie.

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