Aller au contenu

Affaire Bissonnet....


Invité David Web

Messages recommandés

Invité David Web
Invités, Posté(e)
Invité David Web
Invité David Web Invités 0 message
Posté(e)

Affaire Bissonnet...

Le président Joël Mocaer s'est tourné vers le box.

- M. Belkacem, vous avez la parole.

Il s'est levé et aucun mot n'est sorti de sa bouche. Du regard, le président l'a encouragé. Les premières phrases, hachées, ont résonné dans le micro.

Meziane Belkacem, 51 ans, est le premier des trois accusés à s'expliquer sur les faits. Il s'emmêle dans la chronologie, ne comprend pas toujours précisément les questions qui lui sont posées. Meziane Belkacem est analphabète. Depuis qu'il est en prison, il apprend à lire.

Au président qui lui fait remarquer quelques contradictions, il répond, du même ton calme:

- Là, face à vous, j'suis mal. Alors, si je me rappelle pas très bien, c'est pas pour cacher. J'ai rien à cacher. J'ai avoué. C'est ça l'important. Le reste, pour moi, c'est des détails. Si je suis maladroit, je suis désolé.

Son récit, économe de mots, impressionne. Les jurés l'écoutent avec une rare attention. La veille, l'adjudant chef Bernard Genies qui a dirigé toute l'enquête de gendarmerie, a résumé le sentiment partagé par son équipe. ¿Celui qui dit la vérité dans cette affaire, c'est Meziane Belkacem¿.

Devant la cour, il reprend l'histoire de sa rencontre avec Jean-Michel Bissonnet,telle qu'il l'avait racontée en septembre. Les petits boulots (laveur de carreaux, ramasseur de feuilles mortes) qu'il fait dans sa villa, l'admiration qu'il porte à Jean-Michel Bissonnet, l'attention que celui-ci lui témoigne.

- Quand j'arrivais, il prenait le café avec moi. Je trouvais ça gentil. Je l'admirais, je voulais lui ressembler. Il avait réussi dans la vie à la force de son travail. Je me disais qu'il y avait beaucoup à apprendre de lui.

C'est autour d'un café que selon son récit, Jean-Michel Bissonnet évoque l'idée d'un contrat.

- M. Bissonnet, ça faisait longtemps qu'il me parlait de faire le travail. Il me disait: y'a quelqu'un qui m'emmerde. Il me traîne en justice, il me coûte cher. Je voudrais bien qu'il disparaisse. Il m'a demandé si je connaissais quelqu'un qui pouvait le faire disparaître.

Meziane Belkacem en parle à sa femme. ¿Je croyais qu'il plaisantait¿.

Mais peu à peu, dit-il, les choses se précisent.

- Il insistait. Il disait: il faut que je trouve quelqu'un. J'en ai un à 60.000 euros, mais c'est cher. Je paie que 30.000.

Fin février, alors qu'il revient travailler dans la propriété, Jean-Michel Bissonnet relance Meziane Belkacem.

- Et là, j'ai accepté. Il m'a dit: je te dirai au dernier moment qui c'est. Mais t'inquiète pas, c'est pas Georges Frêche. Il y aura un ami qui te donnera un coup de main.

C'est le 8 mars au matin, le jour même du crime, poursuit-il, qu'il apprend qu'il s'agit de Bernadette Bissonnet.

- Sur le coup, j'étais étourdi. Mais M. Bissonnet m'a dit: ¿T'inquiète pas, ça va bien se passer. Personne ne saura rien.

C'est dans la suite de la journée que le scénario se précise.

- On a pris le café. J'ai commencé à travailler. Ce jour là, je faisais les vitres à l'intérieur. Mme Bissonnet est partie. M. Bissonnet est venu me parler. Il m'a montré une liasse d'argent. Il m'a dit: tu les prends si tu veux. Je lui ai dit, pas maintenant. Il m'a aussi demandé si je voulais un lingot d'or. Il m'a remis le double des clés du 4X4 et la télécommande du portail.

Un peu plus tard dans la matinée, les deux hommes empruntent le 4X4 de Bernadette Bissonnet, prétextant qu'ils ont des galets à charrier. Le but, explique Meziane Belkacem, est de justifier les éventuelles empreintes qu'il pourrait laisser dans le véhicule puisqu'il devait quitter la villa à son volant après le meurtre. Jean-Michel Bissonnet, précise-t-il, lui indique aussi qu'il coupera le dispositif qui éclaire automatiquement l'allée qui mène à la villa, après l'ouverture du portail.

- M. Bissonnet m'a dit: on dira que c'est un cambriolage qui a mal tourné. Et il a ajouté que si je me faisais attraper, il se dénoncerait.

L'après-midi, alors que Bernadette Bissonnet s'absente de nouveau de la villa, Amaury d'Harcourt vient rejoindre Jean-Michel Bissonnet.

- Vous le connaissiez? demande le président

- Non. Je l'avais jamais vu. Pas même un bonjour.

Meziane Belkacem raconte que les trois hommes se retrouvent dans le garage. Enfilent des gants pour manipuler l'arme - un fusil à canon scié - qui doit servir à tuer Bernadette Bissonnet.

- C'est M. Bissonnet qui me disait pour le montage et le démontage de l'arme. Et M. d'Harcourt comment il fallait tirer. Il m'a dit de tirer le plus près possible, parce que sinon, elle serait que blessée. A 50-60 cm. Je devais viser le coeur. La tête, je leur avais dit que je refusais.

L'aide-ménager donne d'autres détails: la cachette de l'arme, sur le rebord d'une fenêtre, le chien, que M. Bissonnet lui avait promis d'emmener avec lui ce soir là, pour qu'il n'aboie pas - ce qui a été le cas - les conseils ¿pour cacher l'arme et pour que Mme Bissonnet ne s'enfuie pas¿, l'alarme qu'il devait déclencher ¿en passant la main devant la cellule¿.

Et puis, cette idée, que Meziane Belkacem a refusée:

- Je devais appeler Jean-Michel Bissonnet avec le portable de sa femme pour faire croire qu'il y avait un cambriolage. Je l'ai pas fait.

- Pourquoi? demande le président

- Parce que c'était ma voix. je me suis dit que c'était un piège, j'ai refusé.

Il ajoute:

- Un Arabe, personne peut le croire. Sa parole contre la mienne, j'avais aucune chance. Moi, j'étais un moins que rien.

Avant de se séparer, poursuit-il, Jean-Michel Bissonnet lui dit:

- Ce soir, il faut pas caler. Tu verras, je t'oublierai pas. Je laisse pas tomber les amis.

Le président en vient au récit de l'assassinat, après que Meziane Belkacem fût entré dans la propriété, prétextant avoir oublié son portable. Le fusil à canon scié sous le bras, il emprunte l'escalier qui mène à l'étage des chambres. Bernadette Bissonnet l'attend au pied. Il redescend, elle lui demande s'il a retrouvé son portable. N'entend pas la réponse.

- Elle était face à moi. J'ai tiré. Là, il s'est passé quelque chose¿que¿j'ai du mal à dire. Elle a levé son bras pour se protéger - il fait le geste - et elle a dit: ¿maman¿¿J'ai tellement honte.

Il tire une deuxième fois. S'aperçoit qu'il saigne, éponge ses traces, glisse comme convenu l'arme dans un étui de raquette de tennis et sort de la propriété au volant du 4X4 qu'il abandonne trois cents mètres plus loin, à l'endroit convenu.

Là, dit-il, Amaury d'Harcourt l'attend.

- Il s'est penché à la fenêtre, il m'a dit: ¿ça s'est bien passé? J'ai dit ¿non¿. il a rien dit, il a pris l'arme et il est parti. Je l'ai pas revu.

Lorsqu'il reçoit, deux jours après l'assassinat, un appel de la gendarmerie le convoquant comme témoin, Meziane Belkacem n'est pas surpris.

- M. Bissonnet m'avait dit: ¿les premiers vers lesquels ils vont aller, c'est toi et moi. Il faut rien dire.

Mais il porte un pansement au pouce qui n'échappe pas aux gendarmes qui l'accueillent. En tirant, il s'est arraché l'ongle. Le morceau entier figure parmi les indices retrouvés par les enquêteurs sur le tapis du vestibule de la villa, à quelques mètres de la victime.

Le Monde.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant
Invité David Web
Invités, Posté(e)
Invité David Web
Invité David Web Invités 0 message
Posté(e)

La cour d'assises de l'Hérault a diffusé l'enregistrement de l'appel au 17 de Jean-Michel Bissonnet après la découverte du cadavre de sa femme, provoquant ses larmes mais aussi l'émotion et les cris de son fils Marc.

"[font=-->vraiment sûr qu'elle est morte".[/font]

Sa "vie de rêve" avec Bernadette

[/font]

Dans le box des accusés, Jean-Michel Bissonnet est penché, les coudes sur le rebord du box des accusés, il se tient la tête entre les mains. Il pleure. Son fils Florent a quitté le prétoire avant le début de la diffusion. En revanche, son second fils, Marc, est resté dans le prétoire. Lui aussi pleure. Soudain, il hurle, couvrant l'enregistrement. "Et là, il est en train d'essuyer les traces de sang, là peut-être ? Il est en train d'essuyer des traces de sang ?"[/font] Il se lève, sort du prétoire.

Les deux fils soutiennent leur père, qui nie son implication dans le crime alors qu'il est désigné par Méziane Belkacem qui a avoué le crime et Amaury d'Harcourt[/font] qui a notamment reconnu sa complicité dans l'élaboration du meurtre, comme son instigateur.

La journée de vendredi est consacrée à l'audition de Jean-Michel Bissonnet. Dans la matinée, l'homme avait évoqué "la vie de rêve" avec Bernadette, dénonçant des accusations "fausses" ayant conduit à sa mise en cause.

source.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

  • 4 semaines après...
Invité David Web
Invités, Posté(e)
Invité David Web
Invité David Web Invités 0 message
Posté(e)

Verdict :

jean-michel-bissonnet-10299145sqdiu_1713.jpg?v=2

Jean-Michel Bissonnet[/font], l'homme d'affaires accusé d'avoir commandité le meurtre de sa femme, a été condamné jeudi à 30 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de l'Hérault. L'avocat général Pierre Denier avait requis mardi la réclusion criminelle à perpétuité.

[font=-->

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.

×