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Yavin

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Dans la jungle de Béart


Samedi 04 octobre - 15:24

Avec Vinyan, Emmanuelle Béart s'abandonne dans un rôle de mère écorchée qui sombre peu à peu dans la folie. La protégée de Rivette, Sautet et Téchiné n'a jamais affiché une telle indépendance bravache.



A la quarantaine, Emmanuelle Béart se félicite d'avoir suivi en Thaïlande un jeune cinéaste, Fabrice Du Welz. Car son histoire d'un couple qui a perdu son garçonnet dans l'enfer du tsunami prend vite l'ampleur d'un conte ensorcelé d'émotions viscérales. Vinyan ¿ «âme errante qui tourmente les vivants» ¿ révèle aussi Béart dans un rôle qui suinte le talent par tous les pores.

¿ Peut-on voir une fable sous le fantastique de Vinyan?

¿ (Soupirs.) Avec ce film, je pars dans des délires d'interprétation, de métaphores. Vinyan résonne plus dans le surréalisme des rêves imaginaires, dans le flux chaotique et permanent des contradictions de ce couple. Fabrice a filmé à sa manière, gracieuse et insolente, à la limite du rejet, avec une caméra fouilleuse, laboureuse de ce magma hostile des âmes, de la nature. Alors, fantastique¿ Plutôt un film humain.

¿ Comment détectez-vous des affinités possibles avec un jeune cinéaste?

¿ Le scénario. (Sourire.) Puis l'intuition que ce metteur en scène allait transcender les émotions, capter la paranoïa, la culpabilisation, les débordements¿ Je n'aurais pas tenté l'aventure sans Fabrice Du Welz, cet étrange mélange de vieux monsieur et de gosse audacieux.

¿ Les enfants peuvent se montrer cruels, non?

¿ Et Fabrice l'était à l'occasion, parce qu'il ne lâche jamais son histoire! (Rire.) Sur ce tournage, nous avons parfois atteint des états limite. En même temps, les acteurs exploitent ces extrêmes. Alors, qui est cruel? Je me souviens qu'une fois, il me demande: «Tu peux juste me faire un petit truc, on a vingt minutes de lumière». Là, je découvre qu'il voulait une scène où je pète les plombs, la totale hystérie. A ce stade, j'avais le personnage dans les jambes, son usure, le corps et la tête qui fatiguaient. Je n'avais plus de pudeur déplacée, je n'avais plus peur du ridicule, je me suis lâchée.

¿ Est-ce l'expérience qui autorise cet abandon?

¿ Oh, moi je ne suis pas habituée aux territoires confortables. Avant, je provoquais malgré moi, comme si je m'engageais dans un combat. Désormais, j'ai pris la liberté de provoquer, c'est mon expression.




CéCILE LECOULTRE / PARIS
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Source: 24Heures.ch
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