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CLAROSY

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Des Feuilletons de CLAROSY, j'ai fait un roman complet, Moscou Nice, un aller simple, que j'ai mis sur le site www.conseilcotedazur.com (NEWS)

Valentina

Feuilleton 1

Dÿs sept heures, Madame Benazo pousse la porte de l'Hÿtel Alinéa et se dirige à son habitude vers le restaurant. C'est à peine si elle répond au bonjour de Roc Bimet le veilleur de nuit, son téléphone portable rivé à l'oreille. Décidée à couper court aux commentaires, elle vient s'assurer ce matin que le service Petit Déjeuner est irréprochable d'autant plus que la veille un scandale a secoué l'hÿtel. Une cliente irascible, mécontente des services assez piÿtres à son goût, a interpellé une réceptionniste stagiaire en lui jetant à la tête la clé de sa chambre :

« Vous devriez avoir honte !, a-t-elle dit. Votre petit-déjeuner, c'est de la merde ! Je n'ose pas croire que c'est un hÿtel trois étoiles ici ! Y'a mieux chez votre voisin d'en face qui m'a reçue l'an dernier. Vos chambres sont lamentables comparées à ce que j'ai vu aux Caraïbes, en Polynésie ou au Maghreb. Je quitte l'hÿtel et vous ne me reverrez pas de si tÿt ».

Lorsque Madame Benazo revient à la réception, il y a en elle la satisfaction du travail accompli : sa serveuse toujours fidÿle à son poste, une salle de restaurant nickel, des mets sans défaut ; qu'a-t-on à lui reprocher ? L'air serein elle regagne son bureau, mais tout d'un coup elle se lâche à l'endroit du veilleur de nuit, le ton solennel et grave :

--- Roc, vous avez reçu ma lettre ?

--- Quelle lettre Madame Benazo ? fait le veilleur de nuit.

--- Je vous ai envoyé une lettre recommandée. Vous avez commis une faute grave, vous n'avez plus rien à faire chez moi !, lance-t-elle avec de grands airs méprisants.

--- Madame, je ne vois pas ce que vous me reprochez ! Non seulement je n'ai pas reçu de lettre, mais vous me renvoyez sans aucun avertissement ; si c'est mon travail qui ne vous satisfait pas, alors licenciez-moi !, lui répond avec justesse Roc Bimet.

--- Hier soir, vous avez vendu à un client une chambre single à un prix trÿs bas ; c'est inacceptable ! Vous ne savez pas travailler et je ne veux pas vous garder. J'ai parlé à mon mari et je vous ai envoyé une lettre recommandée.

--- J'attends que vous m'envoyiez une lettre de licenciement. Ne croyez pas que je partirai d'ici de mon plein gré, s'impatiente le veilleur de nuit.

Les fulminations de Mme Benazo cessent quand Nadia la stagiaire et le chef réceptionniste entrent dans la piÿce. Elle change de registre et s'adonne au contrÿle des comptes, à l'encaissement des recettes de nuit qu'elle rapporte sur un cahier personnel, puis elle lit les consignes du veilleur de nuit. Elle s'assied devant l'ordinateur et invite à ses cÿtés la stagiaire qui, visiblement, est pétrifiée d'angoisse comme au premier jour de son arrivée. A la question de l'agression de la cliente irascible à son endroit, Mme Benazo oppose une fermeté, la balaye d'un revers de la main, arguant que c'était sans importance.

M. et Mme Benazo ont engagé Roc Bimet à la réception voilà déjà deux mois en lui proposant un contrat saisonnier de quatre mois et un salaire minimum hÿtelier qu'il a acceptés. Ayant déjà oeuvré pour différentes sociétés d'intérim de Nice à Monaco, il se languit qu'aucune déclaration préalable d'embauche n'ait encore été faite par ses employeurs à ce jour. Une semaine auparavant, il avait décidé de leur en parler. Depuis, leurs relations se sont dégradées. L'irritabilité de M. et Mme Benazo à son égard va en s'accroissant jour aprÿs jour quand bien même il redouble d'efforts dans son travail et tâche d'être aimable.

La mine ténébreuse, Roc rongeait son frein lorsque de la rue quelqu'un lui fait un grand signe de la main. Tiens ! Marc Olivier, un ancien réceptionniste de l'hÿtel que Roc identifie aussitÿt et fait venir :

--- Bonjour Roc ! Comment tu vas ? Je suis content de te revoir.

--- Ca va, ça va. Moi aussi je suis content de te revoir Marco.

--- Tu ne m'as pas l'air dans ton assiette Roc ! Allez, dis-moi tout !

--- Je suis fatigué, j'en peux plus ! Quelle histoire !

--- Laquelle ?

--- Une sale histoire avec Mme Benazo ! T'avais raison Marco, cette femme est complÿtement cinglée. Voilà qu'elle m'accuse maintenant de vendre des chambres à bas prix. Et ce n'est pas tout. Elle prétend que je fais du black la nuit car tous les matins elle trouverait des chambres défaites qu'elle n'a pas enregistrées.

--- Je sais ! C'est encore sa sale combine. Elle m'a déjà fait ce coup-là. Sur les 70 chambres de l'hÿtel, elle emploie seulement deux femmes de chambres ; pas étonnant qu'il reste des chambres défaites. Elle et son mari avaient monté un tas de combines des plus perfides au niveau de la réception.

--- C'est quoi ?

--- C'était plus fort que moi. Ils me demandaient de casser les prix pour attirer la clientÿle, ensuite ils me le reprochaient. Il y avait pire encore. Comme réceptionniste de nuit, ils me contraignaient à demander aux clients de payer en espÿces. Des factures sans numéro de référence étaient préétablies, et je n'avais plus qu'à les remplir à la

main et les donner. Il était hors de question que je touche au logiciel de réservation. Je n'en pouvais plus. J'ai craqué et je suis parti. Je suppose qu'ils te font pareil.

--- Mais, partir comme ça c'est une démission ! Tu as dû tout perdre : indemnité de licenciement, allocation de chÿmage

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