Fahrenheit21

C'était un soir tiÿde, amolli ; un de ces soirs de bien-être où la chair et l'esprit sont heureux. Tout est jouissance et tout est charme. L'air tiÿde, embaumé, plein de senteurs d'herbes et de senteurs d'algues, caresse l'odorat de son parfum sauvage, caresse le palais de sa saveur marine, caresse l'esprit de sa douceur pénétrante. Nous allions maintenant au bord de l'abîme, au dessus de la vaste mer qui roulait, à cent mÿtres sous nous, ses petits flots.

Et nous buvions, la bouche ouverte et la poitrine dilatée, ce souffle frais qui avait passé l'Océan et qui nous glissait sur la peau, lent et salé par le long baiser des vagues.

...

Apaisé par l'espoir qu'il sentait autour de lui, il vivait heureux, buvait sec et mangeait beaucoup, sentant naître en lui, au crépuscule, des crises de poésie, cet attendrissement niais qui vient aux plus lourds devant certaines visions, des champs : une pluie de lumiÿre dans les branches, un coucher de soleil sur les coteaux lointains, avec des reflets de pourpre-sur le fleuve. Et il déclarait :