Bonjour on me demande d'identifiez la focalisation des passages suivants pour demain quelqu'un peu m'aider svp merci
La Jalousie de Alain Robbe-Grillet (1957) A… est assise à table, la petite table à écrire qui se trouve contre la cloison de droite, celle du couloir. Elle se penche en avant sur quelque travail minutieux et long : remaillage d’un bas très fin, polissage des ongles, dessin au crayon d’une taille réduite. Mais A… ne dessine jamais ; pour reprendre une maille filée, elle se serait placée plus près du jour ; si elle avait eu besoin d’une table pour se faire les ongles, elle n’aurait pas choisi cette table-là. Malgré l’apparente immobilité de la tête et des épaules, des vibrations saccadées agitent la masse noire de ses cheveux. De temps en temps elle redresse le buste et semble prendre du recul pour mieux juger de son ouvrage. D’un geste lent, elle rejette en arrière une mèche, plus courte, qui s’est détachée de cette coiffure trop mouvante, et la gêne. La main s’attarde à remettre en ordre les ondulations, où les doigts effilés se plient et se déplient, l’un après l’autre, avec rapidité quoique sans brusquerie, le mouvement se communiquant de l’un à l’autre d’une manière continue, comme s’ils étaient entraînés par le même mécanisme. Penchée de nouveau, elle a maintenant repris sa tâche interrompue. La chevelure lustrée luit de reflets roux, dans le creux des boucles. De légers tremblements, vite amortis, la parcourent d’une épaule vers l’autre, sans qu’il soit possible de voir remuer, de la moindre pulsation, le reste du corps.