Il est possible de dire que "le refus du monde" est une attitude philosophique très ancienne qui peut remonter à Épicure et aux épicuriens (cf. Lucrèce Il est doux, quand la mer est agitée... (LUCRÈCE, De la nature, liv. II, vers 1)
"Suave mari magno, turbantibus aequora ventis,
E terra magnum alterius spectare laborem,
Non quia vexari quemquam est jucunda voluptas.
Sed quibus ipse malis careas quia cernere suave est.
Quand l’Océan s’irrite, agité par l’orage,
Il est doux, sans péril, d’observer du rivage
Les efforts douloureux des tremblants matelots
Luttant contre la mort sur le gouffre des flots ;
Et quoique à la pitié leur destin nous invite,
On jouit en secret des malheurs qu’on évite.)"
Cette attitude se retrouve dans le monachisme chrétien et aussi chez les ermites et les anachorètes et plus tard dans le Jansénisme (XVII° siècle) et ses descendants jusqu'à nos jours, par exemple la Communauté "La Famille" dans l'est parisien qui repose sur le refus du monde, incarnation de l'impureté et de la perdition (par opposition au Salut qu'incarne pour membres la Famille).