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Fred 69480

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À propos de Fred 69480

  • Date de naissance 08/07/1970

Informations Personnelles

  • Sexe
    Homme
  • Lieu
    Villefranche

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  1. Fred 69480

    Affaire Grégory

    L'émission "C dans l'air" d'hier traitait du suicide du juge Lambert. Un des journalistes présent a souligné qu'en 1984 il avait déjà 5 ou 6 années d'expérience. Il a été dit également qu'il avait à gérer 229 affaires simultanément ce qui pour une magistrate participant à l'émission est considérable. Un autre a fait remarquer qu'il n'est pas certain que les notes du juge Simon aient été décisives dans le geste de Mr Lambert puisque nous ne connaissons à ce jour pas le moment précis de son décès qui aurait pu intervenir avant la publication de ces notes.
  2. Fred 69480

    Affaire Grégory

    Le suicide du juge Lambert est un événement bien triste dont on ne peut exclure qu'il est lié à l'affaire Grégory et à l'image qui a été donnée de lui dans la gestion de l'enquête. Même s'il est vrai que les médias se sont parfois acharnés sur lui comme sur d’autres on ne peut pas oublier les nombreuses erreurs commises. C'est d'ailleurs en partie ces erreurs qui font qu'à ce jour les parents de l’enfant n’ont pas accès à la vérité qui leur est due, qu'un homme est mort et que Christine Villemin a été honteusement inculpée alors que sa totale innocence sera démontrée de manière éclatante par la suite. Je me suis documenté sur cette affaire en lisant les ouvrages écrits par le gendarme Sesmat chargé de l'enquête au tout début de l'affaire et celui de Laurence Lacour, journaliste d'Europe 1 qui a couvert l'affaire pendant plus de 4 années et qui rend compte des faits et de la frénésie médiatique irrationnelle qui a entourée l'enquête. Son récit précis et documenté m’a beaucoup ému. Il m’a aussi appris les subtilités d’une affaire que je ne connaissais que très superficiellement. La première erreur du juge Lambert est intervenue au tout début de l’enquête. Il n’a pas jugé bon lors de l’autopsie de demander des analyses complémentaires aux médecins légistes alors que ceux-ci les réclamaient. En effet, il n’a pas ordonné une analyse des viscères de l’enfant qui aurait pu démontrer ou infirmer un potentiel empoisonnement. Il n’a pas non plus jugé opportun de demander une analyse du peu d’eau contenue dans les poumons qui aurait permis de déterminer si en cas de noyade, celle-ci serait intervenue dans la Vologne ou en un autre lieu. Une analyse des poumons réalisée par la suite montrera qu’ils ne contiennent aucune substance liée à la rivière (minéraux, diatomées). Au terme de l’autopsie, malgré que les techniques de 1984 ne sont pas celles d’aujourd’hui, on ne connait ni l’heure ni la cause de la mort et l’absence de ces informations cruciales est hautement préjudiciable à la conduite de l’enquête. La seconde erreur commise est de ne pas avoir ordonné une perquisition de la maison des parents de Grégory qui aurait permis de rassembler des éléments matériels confirmant les dires de Christine Villemin. Les gendarmes feront des constats qui semble t’il ne sont consignés dans aucun rapport. Ils constateront notamment la présente de linge repassé ainsi que le fait que le fer à repasser est tiède. Ces éléments importants auraient dû valider les propos de Christine Villemin dès le départ. Contrairement à ce qui a pu être raconté à tort, les gendarmes se sont orientés sur la piste Bernard Laroche du fait de l’attitude équivoque de sa femme Marie-Ange Laroche. En effet, cette dernière ira téléphoner aux gendarmes d’une cabine téléphonique afin de leur faire des révélations qui n’en seront pas puisqu’elle leur apprend qu’un frère de Jean-Marie Villemin est parti le matin de l’assassinat à 5 heures de chez lui. Elle tentera également semble t’il d’orienter les gendarmes sur de fausses pistes et notamment celle de cousins. Les gendarmes apprendront également que Marie-Ange Laroche a passée toute la nuit de la veillée funéraire chez les parents de Grégory alors qu’elle ne faisait pas partie des proches de la famille. Certains participants diront par la suite qu’elle est venue écouter ce qui se disait à propos du drame et de l’enquête. Ces informations font émerger des doutes dans l’esprit des gendarmes qui interrogent le couple Laroche ainsi que Murielle Bolle. Au terme des auditions ils constatent une incohérence dans les versions puisque Murielle Bolle affirmera que quand elle est rentrée du lycée Bernard Laroche était présent alors que lui affirmera qu’elle était déjà présente. Pour éclaircir les faits les gendarmes entendront en garde à vue je crois Murielle Bolle qu’il leur racontera la version des faits qui fera mettre en détention Bernard Laroche. Au terme des déclarations de Murielle Bolle les gendarmes sont convaincus d’avoir découvert si ce n’est l’assassin au moins le ravisseur. Ils ont d’autres éléments les poussant à suspecter Bernard Laroche : - La présence sur la lettre de revendication du crime d’un foulage qui n’est autre que la signature de Bernard Laroche. Ce dernier sera d’ailleurs souillé par les gendarmes en cherchant des empreintes digitales avec de la poudre noire. - On retrouve chez lui une cassette avec la chanson « chef paie un coup à boire » ou quelque chose de ce genre, que le corbeau avait diffusée lors d’un appel téléphonique. - Une enveloppe sur laquelle on retrouve des insultes. - Des jumelles alors que des témoins affirment avoir vu un homme surveiller la maison de Grégory avec des jumelles. De plus ils valident la déposition de Murielle Bolle par des témoins qui affirment que le jour du meurtre elle est partie du lycée avec Bernard Laroche, le chauffeur du car scolaire qui ne la pas vue alors que sa chevelure rousse la distingue et elle qui se trompera sur le chauffeur du car qui n’était pas l’habituel ce jour-là. La description qu’elle fait d’une route barrée viendra accréditer sa déposition. En revanche il me semble qu’elle a eu du mal à reconnaître Docelles et le lieu où Bernard Laroche serait sorti de la voiture avec Grégory pour revenir peu de temps après sans lui. Ainsi au moment de l’audition de Murielle Bolle les gendarmes ont de nombreux indices qui jettent le doute sur Bernard Laroche et étayent les propos de la jeune fille. Sentant qu’ils sont à un moment clé de l’affaire ils demandent à ce que Murielle Bolle soit rapidement entendue par le juge Lambert. Ce dernier refuse et indique qu’il part en week-end. La jeune fille est remise pour le week-end à ses parents avec pour consigne de ne rien dire à personne. Le lundi suivant les gendarmes sollicitent à nouveau le juge Lambert afin qu’il procède à l’audition du témoin. Le juge est réticent mais les gendarmes lui forcent la main, c’est en tout cas ce qu’affirme Etienne Sesmat dans son livre. Murielle Bolle réitère ses déclarations devant le juge d’instruction qui commet alors à ce moment probablement la plus grosse des erreurs. Tout d’abord il renvoie la jeune fille dans sa famille plutôt que de la mettre à l’abri, la soumettant ainsi aux pressions familiales mais en plus, c’est le comble, il déclare aux journalistes que l’inculpation de Bernard Laroche est directement liée aux déclarations de sa belle-sœur. Immanquablement ce qui devait arriver arriva, Murielle Bolle revient sur ses déclarations sans doute sous la pression de ses proches. C’est d’ailleurs un des enjeux de l’enquête actuelle que de déterminer le contexte de ce revirement de version alors que déjà à l’époque des témoignages des voisins et de l’infirmière soulignaient l’existence de pressions si ce n’est de violences. Parallèlement des erreurs de procédure sont commises dans la saisie des experts graphologues et l’absence d’écrit du juge pour l’extension de la garde à vue de Murielle Bolle. Compte tenu de ces manquements des pièces essentielles sont retirées du dossier et avec la rétractation du témoin principal les charges contre Bernard Laroche s’amoindrissent. Après plusieurs mois d’incarcération et sous la pression des avocats de Bernard Laroche, le juge Lambert le fait libérer contre l’avis de sa hiérarchie. Malgré les nombreux avertissements qui lui sont adressés (gendarmes, journalistes…) le juge Lambert ne requiert pas de protection pour Bernard Laroche. Etait-ce à lui de le faire ? Alors que les soupçons s’orientent sur sa femme et que le suspect initial est libre, Jean-Marie Villemin tue Bernard Laroche. On peut souligner dans ce tragique événement la responsabilité partielle du juge Lambert qui d’abord n’a pas protégé l’inculpé malgré les alertes mais aussi par ce que son enquête empreinte de fautes de procédure conduit à la réduction des charges pesant sur Bernard Laroche et ouvre la porte de l’accusation de Christine Villemin. C’est la très mauvaise gestion de ce dossier qui conduit à cette situation poussant Jean-Marie Villemin à passer à l’acte. Pour être partial il faut citer également l'action de journalistes qui vont communiquer aux parents l'audition de Murielle Bolle. Par la suite le juge Lambert confiera l’enquête au SRPJ de Nancy et sous la pression des avocats de Marie-Ange Laroche et des médias à laquelle il devait être bien difficile de résister, il orientera l’enquête vers Christine Villemin. Tout ce processus se soldera par un non-lieu retentissant fin 1993 qui blanchira totalement Christine Villemin et soulignera les énormes carences de l’instruction initiale. Le juge Lambert écrira par la suite en substance que l’affaire Grégory ne concerne pas la justice des hommes ! Edifiants propos visant peut-être à le disculper car on peut imaginer que ce qui relèverait de la justice divine (car c’est le sous-entendu) échapperait largement à un juge d’instruction qui plus est « petit ». Ces propos n’ont pas dû être du gout des parents de Grégory toujours en quête de vérité. Le juge Maurice Simon qui reprend l’enquête en 1986 – 87 et dont les notes personnelles viennent d’être versées au dossier portera des appréciations très négatives sur son prédécesseur. Il est probable que s’il avait su que ses notes étaient amenées à figurer au dossier, il ne les aurait pas rédigées de la même manière. S’il est vrai qu’une telle affaire à 32 ans est compliquée à prendre en charge il n’en demeure pas moins que de nombreuses erreurs ont été commises par le juge Lambert. Cet homme a vécu avec ce fardeau pendant de nombreuses années ce qu’il confiait d’ailleurs il y a peu.
  3. Bienvenue sur ForumFr Fred 69480

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