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KeepFeeling

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  • Date de naissance 17/01/1995

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  1. Ah! Ce n'est pas impossible, mais je n'ai jamais vu ça nulle part. Donc soit ça ne se fait plus chez moi, soit ça a cours dans des lieux où je ne vais pas. Je ne connais personne qui traîne un paquet de serviettes hygiéniques en entier sur soi, ce n'est pas très pratique, d'où le fait qu'on puisse en manquer, même en amenant ce dont on a besoin depuis la maison. Durant les premières années, on ne connaît pas forcément bien son corps, son cycle, et même en prévoyant, personne n'est à l'abri d'un oubli de remplir à nouveau son sac après la dernière fois, d'avoir généreusement offert ses dernières protections à une amie en détresse et se faire surprendre le lendemain, ou encore d'un flux plus important que d'habitude, et j'en passe. Je veux bien qu'on les responsabilise, mais je pense vraiment que d'attendre d'une jeune fille qu'elle n'ait jamais aucun problème parce qu'elle a des protections hygiéniques à la maison, c'est utopique. C'est vraiment mettre une pression inutile sur les adolescentes (et qui passe inaperçu parce que c'est normal dans notre société). C'est un peu stupide à dire, mais les menstruations pour les adolescents sont quelque chose de tabou, quelque chose de sale, et les filles (de chez moi en tout cas) n'en parlent qu'à contre-cœur, et ont d’ors et déjà honte d'aller voir l'infirmière. Personnellement, durant mon adolescence (qui ne remonte pas à si longtemps ahah), je me souviens que d'aller demander des serviettes à l'infirmière de l'école c'était la honte, c'était la solution de dernier recours après avoir quêter en chuchotant à l'oreille de toutes ses amies, et quand on demandait, on prenait ce que l'infirmière nous tendait sans discuter et on filait le plus vite possible. Je ne pourrais même pas t'expliquer pourquoi ce sentiment de honte, tellement ça me semble con aujourd'hui, mais la réalité des ados n'est clairement pas la même que celle des adultes à ce niveau. Finalement, par rapport à l'argent, je répondais plutôt à Sittelle qui disait que dans tous les cas, s'il y avait un accès aux serviettes hygiéniques à volonté, ça ne devrait pas être gratuit. À 12-13-14 ans, si le truc est payant, ça peut être un soucis pour s'en procurer au besoin!
  2. Ça me fait quand même rire de savoir que ça a existé ; à part sur les lieux de festivals avec les toilettes portatives, c'est pas un truc que j'ai connu. Comme ça a été dit, les imprévus, ça arrive. Puisque le sujet initial concerne, il me semble, les jeunes filles adolescentes, il est normal pour elles de ne pas forcément être régulières, et donc d'être prises au dépourvue. Y'a également le fait qu'on puisse avoir des règles relativement abondantes et avoir le besoin de changer souvent (et du coup manquer de protection et ne pas se sentir à l'aise d'aller voir l'infirmière 3 fois dans la même journée - surtout si on pense qu'elle gaspille, lol). Et finalement, même sans règles abondantes, je rappelle que les adolescentes doivent encore apprendre à gérer leurs menstruations, et que je trouve ça dommage que, sous prétexte qu'on doit les responsabiliser, ou les empêcher de gaspiller, on risque de rendre cet apprentissage plus difficile. C'est une question d'hygiène, et une jeune fille devrait pouvoir se changer de protection aussi souvent qu'elle le souhaite, peu importe que ce soit pour se sentir plus ''fraîche'', ou par peur que ça déborde, sans se sentir obligée de ''rationner'' ses protections parce qu'elle n'a pas d'argent ou qu'elle est gênée de se pointer encore une fois chez l'infirmière. Même si je ne partage pas cet avis, je peux encore comprendre pourquoi on veut mettre ça payant pour les adultes, mais ce n'est pas rendre service à nos ados que de les mettre dans une situation de restriction. Pensons un peu à les laisser établir leur rapport à leur corps avant de penser à les responsabiliser contre le gaspillage, surtout que je ne pense pas que ce serait la majorité des jeunes filles qui en abuseraient de manière volontaire et injustifiée. ' ^^
  3. Mais pourtant ça serait parfaitement logique. Si les élèves ne paient pas pour utiliser les toilettes et le PQ (on rigole, mais ça reste vrai), pourquoi est-ce que les femmes (et adolescentes) devraient payer pour avoir des protections hygiéniques? On s'accorde pour dire que c'est naturel d'aller faire pipi et caca, et que ça doit être accessible normalement dans tout lieu public, à tout le monde sans exception. Je ne vois pas de grande différence avec le fait d'avoir ses règles, ce qui est aussi quelque chose de parfaitement naturel et d'incontrôlable. Sinon, pour répondre à la question de ceux qui se demandaient ce que venait faire le féminisme là-dedans, je pense que c'est tout simplement lié à ce que je viens de dire : il ne viendrait à l'idée de personne de forcer les gens à payer pour se torcher le cul dans les lieux publics, donc ça ne choque personne que le PQ soit gratuit. Dans le même ordre d'idées, c'est stigmatiser les femmes pour une condition naturelle qui ne concerne qu'elles (et donc elles sont les seules à devoir payer pour) et qu'elles ne peuvent pas empêcher (à moins de se bourrer d'hormones) que de les faire payer pour l'accès aux protections hygiéniques. Si personne n'a à payer directement pour le PQ, les femmes ne devraient pas non plus avoir à payer leurs protections hygiéniques (dans les lieux publics, dans une situation d'immédiat). Enfin, c'est l'hypothèse qui me semble la plus plausible (et je la trouve quand même assez juste). ' ^^ Outre ça, c'est tout simplement un accès de base à du matériel hygiénique, pour la santé et le bien-être physique et mental des jeunes filles, elles ne devraient pas avoir à se casser la tête pour trouver des protections. Les imprévus arrivent plus que de coutume, et si on veut des adolescentes bien dans leur corps, aussi bien ne pas leur mettre des bâtons dans les roues.
  4. My bad (en partie). Du coup, je remercie rapidement @Titsta et @fx. et je m'excuse pour (ma part de) la dérive du sujet. Titsta, je te répondrai en privé pour le reste, dès que j'aurai un peu plus de temps et de courage.
  5. Je n'ai pas prétendu que mes enfants seront plus équilibré. J'ai dit ce que je sais leur avoir transmis. À tout moment, contrairement à vous, je ne parle que de moi, de mes enfants et de leur éducation, ainsi que des risques que comporte une éducation genrée, des risques réels, prouvés, démontrés, observables. À aucun moment je n'ai parlé de vos enfants comme vous vous permettez de parler des miens. Alors oui, vous pouvez cesser le HS et les attaques personnelles. Moi, j'offre un chapeau, je n'y peux rien si vous jugez qu'il vous va. À bon entendeur.
  6. @Foraveur J'aimerais savoir ce que c'est, ça, si ce n'est pas une remarque déplacée. Si vous vous permettez de juger mes enfants directement, je pense que ça me donne le droit de vous dire qu'il y a un problème. Vous me dites que je juge votre éducation? Non, mais je juge ses fruits potentiels. Vous dites que mon éducation va rendre mes enfants faibles et les victimiser, et je vous demande à cause de quoi? Votre style d'éducation, ou le mien? C'est là la question. Vous parlez de tolérance et de respect d'autrui, mais vous ne le faites pas vous-mêmes. Ça suffit. Édit : Je ne les encourage pas dans une direction ou dans une autre. Ils y vont d'eux-mêmes, et je les accompagne, parce que c'est ridicule de leur faire croire que leurs goûts sont mauvais quand ils ne font de mal à personne. Point.
  7. À cause de qui le HS? Tu m'en voudras pas de te répondre après avoir émis un jugement gratuit et très mature sur mon enfant de 5 ans? Qui a sans doute beaucoup plus de force d'ailleurs que toi et moi réunis dans nos préjugés à la con. Ce que je lui ai transmis, c'est l'acceptation de soi, c'est la tolérance, l'empathie, l'ouverture d'esprit, et l'envie d'apprendre (je suis rendue avec un futur mini chef, c'est inspirant au final la dînette!). Je vois mal laquelle de ces choses va l'affaiblir en tant que personne. Il ne grandira pas dans la frustration de devoir jouer avec des trucs qui ne l'intéressent pas, ou avec le sentiment d'injustice de ne pas pouvoir jouer avec la même chose que la petite voisine juste pour une différence sociale qu'il ne comprend pas et dont il n'a rien à foutre. À l'école, dans quelques mois, il n'ira pas émettre de jugement sur les autres, les rabaisser ou rire d'eux parce que ''C'est un truc de fille ça, ark! T'as pas le droit!'', il sera beaucoup plus ouvert à tout le monde. Il a bien moins de chances de devenir un jour un intimidateur, puisque je ne le brime pas, et que je lui enseigne le respect des goûts de tous. S'il se fait intimider, il saura qu'il n'est pas dans le tort. D'ailleurs, s'il se fait intimider, ce sera par des enfants qui auront eu le genre d'éducation que vous donnez. Les enfants peuvent être méchants pour X ou Y raisons, mais ils ne seront pas méchants sur des bêtises comme les jouets ou les couleurs préférées à moins que leurs parents ne le leur enseignent. Le problème, ce n'est pas les enfants. Ce sont les parents. Les enfants ne naissent pas avec des préjugés en tête, ils ne connaissent pas les codes sociaux, et s'ils intimident ou rejettent en fonction d'eux, c'est parce qu'on les aura éduqués pour qu'ils le fassent. Je n'éduquerai jamais mes enfants dans une optique qui leur fait du mal, qui est injuste pour eux, qui les brime, non seulement parce que ça les rendra malheureux, amers, mais aussi parce que plus tard, ça leur donnera le droit d'agir ainsi avec les autres. Petit rappel final, il y a eu une époque, après la ségrégation aux États-Unis, où l'excuse par excellence pour ne pas mélanger les enfants noirs et les enfants blancs était ''Ils risquent de subir des moqueries à cause de leur couleur de peau''. Aujourd'hui, les enfants blancs penseraient encore en majorité et partout dans le monde qu'un enfant à la peau noir leur est inférieur, s'il n'y avait pas eu des parents qui ont mis leurs culottes, assumé l'éducation de leurs enfants et leur ont enseigné le respect. On ne gagne rien à brimer des potentielles victimes de harcèlement et d'intimidation au lieu d'agir aux sources et d'éduquer les intimidateurs. Ça commence par les parents. Et moi, mon travail, je le fais très bien, je vous assure. Si mon enfant se fait intimider, ce ne sera pas de sa faute à lui. Ce ne sera pas lui, l'intimidateur.
  8. Je t'en prie^^ 

    Merci à toi pour tes posts plus intéressants les uns que les autres! 

    C'est rare de lire des trucs ni tendance TM ni abolo avec une réelle déconstruction des stéréotypes de genre etc, franchement c'est intéressant.^^ 

    1. KeepFeeling

      KeepFeeling

      Je te retourne le compliment! ;) 

      D'ailleurs, certains de tes posts m'ont donné envie d'exprimer mon avis en profondeur, ahah. Ça fait du bien de lire des argumentations bien construites, surtout avec un avis qui nous rejoint. ' ^^

    2. Elsa

      Elsa

      Hey! 

      Je ne sais pas si tu connais et/ou si ça t'intéresse mais je viens de tomber sur une chaîne YT que je trouve bien argumentée justement (je ne suis pas d'accord avec toutes les idées mais en tout cas c'est bien etayé pour ce que j'ai lu)

      https://www.youtube.com/channel/UCDPxVSjvT-KyQhAetmYTWcg

      Pour ma part, j'essaie d'être concise et claire et précise dès le départ et tant mieux si ça a pu te faire du bien de me lire! Mais par exemple, je n'ai pas (plus) la patience, ni l'envie, de forcer les gens à déconstruire leurs idées et stéréotypes donc je me protège et évite de continuer à écrire et m'impliquer pour du vent! Donc voilà, on va certainement se recroiser souvent mais tu comprendras peut-être mieux ma manière d'opérer :p 

      Bonne journée!

      je voulais dire "de ce que j'ai vu" ^^ 

  9. Merci @Elsa Je réponds franchement, c'est juste que visiblement, on ne fonctionne pas de la même façon. Tu m'imposes de m'imaginer dans une situation que je ne laisserais pas arriver : soit mon gosse est trop petit pour connaître les goûts de ses amis et leur acheter lui-même un cadeau, et auquel cas je ne le balancerai pas dans une autre famille sans avoir au moins rencontré une fois la mère ou le père (et lui demander au passage pour le cadeau...), soit mon gosse est assez vieux pour acheter lui-même son cadeau avec son argent de poche ou me dire « Eh bien mon pote il aime X et Y », auquel cas la question ne se pose pas. Donc, pour le coup, c'est uniquement une question de mode de fonctionnement.
  10. Dans ce cas, je ferais ce que j'aimerais qu'on fasse pour moi, et j'offrirais quelque chose de neutre, probablement éducatif, dans le meilleur des cas. Je vois mal pourquoi je donnerais un cadeau à un enfant que je ne connais ni d'Ève, ni d'Adam (sachant que je parle quand même aux mères des amis de fils ahah), donc bon, ahah.
  11. Je lui apporte ce qu'il a envie d'avoir, en me renseignant auprès de lui ou de ses parents, sans supposer de ses goûts parce qu'il est né doté un pénis. Que ce soit une poupée, une dînette, une petite voiture, un livre, un casse-tête ou un costume de super-héros m'importe peu, quand on fait un cadeau, c'est pour faire plaisir à l'autre, autant que ça corresponde à ce qui lui fait plaisir.
  12. Si tu empêches tes enfants d'aimer quelque chose ou d'être eux-mêmes sous prétexte que ça ne correspond pas aux codes sociaux inventés dernièrement, oui, tu les élèves dans l'oppression. Les différences de genre de sont pas déterminées par des jouets et des couleurs.
  13. Être un garçon ne dépend pas d'une couleur, d'un vêtement ou des préférences d'une activité. Pour le reste, mon aîné qui correspond au parfait petit garçon de la société patriarcale joue lui aussi à la dînette, et mon cadet qui tripe maquillage joue aussi aux petites voitures (puisque être masculin ou féminin ça dépend apparemment des jouets avec lesquels on joue enfant et des couleurs que l'on aime, hein). J'suis pas désolée que mes enfants heurtent votre vision d'oppresseur viril.
  14. @Titsta Tu réussis à marcher avec les chevilles aussi gonflées? Comment est-ce que tu comptes améliorer la situation avec un discours aussi paternaliste (vous les femmes vous ne comprenez pas que vous êtes manipulées, donc tu auras sûrement du mal à comprendre mon analyse parfaite de ta mauvaise compréhension du monde, mais ne t'inquiète pas, je vais t'aider à surpasser cet état d'aveuglement)? Le fait que toi, en tant qu'homme-individu, tu fréquentes des femmes qui gagnent plus que toi n'est PAS représentatif de ce phénomène de société. Bien sûr qu'il y a des hommes qui gagnant moins que bien des femmes, et des femmes qui gagnent plus que bien des hommes. C'est clair que si tu compares un concierge à une chirurgienne, tu vas trouver une inégalité salariale conséquente. Mais quand tu compares un homme et une femme qui font le même travail avec les mêmes compétences, c'est largement prouvé qu'en majorité, les femmes sont payées moins cher que les hommes. Ce n'est pas une donnée absolue, mais c'est une donnée majoritaire. En revanche, si tu dis que les femmes fonctionnent de telle ou telle manière, et qu'on est 10 femmes de tous les âges et probablement de milieux et de situations différentes à ne pas se reconnaître dans ton discours, ce n'est peut-être pas absolu, mais c'est clairement plus représentatif d'une erreur dans ton analyse. On sait ce qui se passe dans nos têtes et dans nos vies, on est bien mieux placées que toi pour te dire si on correspond à ton schéma ou pas. C'est totalement absurde de douter d'un fait comme l'inégalité salariale entre les hommes et les femmes, mais d'appliquer une théorie psychologique sur un sexe en entier et dire à celles qui ne s'y retrouvent pas qu'elles ont tort et qu'elles se ferment les yeux. Je ne nie pas l'influence de la société, nous sommes tous influencés par notre milieu, mais être influencé ne veut certainement pas dire être déterminé. Et s'il y a autant de phénomènes de masse malgré qu'on se batte depuis des décennies pour que ça s'arrête, c'est peut-être un peu parce qu'à toutes les fois où on essaie de s'en sortir et de revendiquer nos différences (et notre droit de l'être), il y a un bonhomme (ou une bonne femme) bienpensant(e) comme toi qui va s'acharner à nous emprisonner dans ces schémas stupides en prétendant faire le contraire. Tu peux prétexter ''l'obéissance du nombre'' ou ce que tu veux, ici on est juste des femmes capables de te dire si en tant que femmes (qui côtoient d'autres femmes et ont peut-être même élevé des filles qui sont devenues des femmes) on se reconnaît dans ton portrait général du fonctionnement de notre sexe. Si pour toi, ce n'est pas une preuve rationnelle, tu combats dans le vide, pour des chiffres et pas pour des êtres humains. Ce que tu devrais prendre en compte en priorité, c'est l'individu devant toi, et si je te dis que moi, et une grande partie des femmes que je connais, nous ne nous encastrons pas dans ton phénomène de société, ton influence de masse, alors au lieu de me rabaisser à quelqu'un qui ne comprend pas tes grandes analyses sociologiques, au lieu de me forcer à entrer dans ton carcan, tu devrais peut-être accorder une importance à mon point de vue. Si tu te bats pour les femmes et leurs droits, leur reconnaissance en tant qu'êtres humains égaux aux hommes, et que tu t'efforces de faire taire les femmes, de minimiser leurs avis et leurs ressentis quand ça ne correspond pas à tes idées, tu n'iras pas loin, et tu ne changeras rien. Nous savons qu'il y a des comportements généralisés à cause de l'éducation genrée (j'y arrive tranquillement, j'ai réussi à me calmer en abordant le reste), et je dirais que les femmes ici, du moins sur ce sujet, en sont justement assez conscientes pour vivre selon leurs désirs et non pas selon un effet de masse, et que c'est exactement pour cette raison qu'elles réfutent tes généralités. Qu'on y corresponde ou pas n'a aucune importance. On est des personnes, pas des statistiques sociologiques, et ce n'est pas en poussant les femmes de manière globale dans des statistiques que tu vas abolir ces mêmes statistiques. Bon, passons maintenant au sujet le plus sensible du sexisme (il est probablement trop subtil pour que la plupart des gens comprennent qu'ils sont sexistes en le défendant). J'aimerais comprendre c'est quoi pour toi la féminité et la virilité. Et surtout, j'aimerais savoir en quoi, pour toi, la virilité ou la féminité fait en sorte qu'on soit un homme ou une femme. Parce qu'être un homme et être une femme, c'est quelque chose qu'on est de manière fondamentale. C'est dans la tête, c'est notre identité intime. Notre identité intime n'est pas déterminé par la proportion d'hommes ou de femmes qu'on fréquente. Ça fait partie de nous, c'est notre nature. Ça ne dépend pas d'un pénis ou d'un vagin, et encore moins d'un comportement social (ce que tu décris, parce que si un garçon a besoin d'autres hommes pour en devenir un à son tour, alors être un homme n'est qu'une construction sociétaire). Navrée, mais je ne pourrais même pas rire au nez d'une femme qui me dit que mon degré de féminité dépend de l'éducation féminine que je vais avoir eu dans ma vie tellement je trouverais ça aberrant. Une femme musclée aux cheveux courts qui pratique des sports de combat ou qui est militaire ou je ne sais quoi de ''socialement masculin'' n'est pas moins une femme que moi, jeune fille qui porte des robes, du rouge à lèvres et des petites fleurs sur mes ongles. C'est la même chose pour les hommes. La féminité et la virilité ne sont pas des choses qui s'acquièrent au contact des gens d'un même sexe ; en revanche on peut acquérir le comportement social qui prouve selon la société patriarcale qu'on peut se ranger dans la case fille ou la case garçon. Être féministe, c'est aussi se battre contre les stéréotypes de genre et l'éducation genrée, en as-tu seulement conscience, ou tu te sens simplement castré par l'idée que la virilité c'est un leurre social dicté par le patriarcat? Peut-être que tu n'en as réellement pas conscience, remarque. Ça serait rassurant. Il y a des choses que je tranche parce qu'elles sont ainsi. Que tu aies voulu ou non être machiste ou sexiste dans certains de tes propos ne les rend pas moins machistes et sexistes, et en réalité c'est comme ça qu'on avance, en acceptant que parfois, on se trompe. Si je n'avais jamais accepté que mes idées préconçues ou même inconscientes pouvaient aller à l'encontre de ce que je crois juste, je serais encore emprisonnée dans l'éducation religieuse fermée de mes parents, avec l'idée que je suis une salope qui a eu des enfants hors mariage, avec des principes d'éducation genrée qui brimeraient mes enfants, avec des principes sexistes et homophobes. Je n'en suis probablement pas totalement débarrassée, et si jamais on m'indique que mes propos sont blessants, réducteurs ou inexacts, j'essaie de comprendre pourquoi et généralement j'apprends beaucoup ce faisant. Ça ne change pas toujours mon avis, mais ça me permet de voir tous les côtés d'une même médaille. Je n'ai pas la science infuse. Toi non plus. C'est un pas en avant pour chacun de nous de le reconnaître. Finalement, effectivement, certaines femmes ont des remises en question à faire à certains niveaux. Ça reste néanmoins facile pour un homme cis, hétéro et probablement blanc de dire aux femmes (qu'il veut protéger de l'oppression) que c'est à elles de changer, surtout dans un cas comme celui-ci, où, je le rappelle, on défend toutes notre individualité.
  15. @Promethee_Hades Même si, de manière globale, je vais laisser Samira te répondre, puisque ce sont ses propos que tu cites, je pense que tu compares des pommes et des oranges. Quand on parle de personnes fragilisées qui subissent la prostitution, on ne parle pas de travailleurs sous-payés, même si les deux sont à prendre en compte. La majorité des gens qui pratiquent la prostitution sont dans des situations dont ils ne peuvent pas se sortir par la simple force de leur volonté. Que ce soit une jeune fille à la rue, en fugue, une personne sous le seuil de pauvreté, un(e) drogué, une personne seule, isolée (pour ne citer que ce qu'on retrouve dans nos pays occidentaux en majorité), ceux et celles qui sont les plus vulnérables se font embrigader dans la prostitution. Ce n'est pas un choix éclairé, ce n'est pas quelque chose qui a été désiré, ce n'est pas le fruit de la lâcheté, c'est une manipulation. Ces gens se font littéralement exploités parce que leurs vies sont littéralement entre les mains de proxénètes, des clients et des réseaux de prostitution, ils évoluent dans un milieu de dépendance, de violence et dans un climat de peur desquels ils ne peuvent pas s'extirper par eux-mêmes. Ils ne gagnent pas d'argent, vivent dans des conditions épouvantables, et sont conditionnés à se laisser utiliser. La prostitution sous contrainte (et pas par facilité, wtf) n'est pas un mythe, et c'est le cas de la majorité des gens qui se prostituent. Des gens qui sont affaiblis psychologiquement et qui se laissent embarquer dans un réseau, avant de ne plus pouvoir en sortir parce que c'est un cercle vicieux, c'est très commun, beaucoup plus qu'on en a l'impression, et c'est en ça qu'on ne peut pas parler de choix. Il y a les travailleurs du sexe, et il y a les victimes des réseaux de prostitution. Bien qu'ils pratiquent la même activité, ils n'ont rien à voir l'un avec l'autre.
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