Les origines
Le carlin est sans doute le plus ancien petit molosse puisque, d'avis d'historiens, il existerait depuis deux ou trois mille ans.
C'est en Orient, plus précisément en Chine, que l'on trouve les premières traces de son existence : à Gullin, localité située au nord de Canton.
Les carlins étaient élevés à l'abri des regards, bien cachés derrière les remparts des cités sacrées où ils bénéficiaient de conditions privilégiées. Cet immense respect serait dû aux dessins de leurs rides sur le front, semblables aux idéogrammes chinois signifiant les plus hautes distinctions ; noblesse ou prince ; d'autres dessins en forme concentrique représentaient le diamant de l'Empereur.
De ce fait le carlin compte d'innombrables représentations, sculptées dans les matériaux les plus précieux, colorées d'or ou de turquoises.
A cette époque le carlin portait différents noms selon les provinces, les chinois le nommaient Foo ou Fu qui signifie race noble, mais aussi Lo Chaing Sze, Lo Chaing ou Lo Sze dans la province de Szechauan Lo Chaing durant la dynastie Lo Chaing ou encore Seu Chuang Pai Dog pour les carlins venant de Corée ou du Japon où ils portaient le nom de Pai Dog. Dans la province de Wang il s'appelait Wo qui veut dire très clair. Au Tibet il fut nommé Hand Dog.
Le carlin quitta son sol natal et gagna l'Europe grâce aux nombreux échanges commerciaux durant le XVème et XVIème siècle entre l'Extrême Orient et les importantes flottes marchandes portugaises puis hollandaises.
On le retrouve ainsi en Espagne, importé du Portugal, aux côtés de la reine Isabelle. Puis très vite il gagna l'Italie et la France.
Au nord de l'Europe c'est inévitablement en Hollande que l'on trouve le plus de spécimens et les membres de la Maison d'Orange en raffolent. Il conquit le c¿ur des anglais grâce à l'arrivée, en 1688, de Guillaume III d'Orange ; leur futur roi était en effet escorté de plusieurs carlins.
La Russie ne fait pas exception à l'accueil chaleureux réservé à ce drôle de petit chien. Son arrivée aurait pour origine la visite de l'ambassadeur russe en Chine, l'Empereur lui ayant offert en guise de présent quelques splendides sujets.
Le carlin envahit toutes les cours européennes, devint la coqueluche des milieux aristocratiques, était même considéré comme "un signe extérieur de richesse". Ainsi de nombreux témoignages et anecdotes marquent son histoire, de l'Empereur Ming à Bonaparte en passant par Guillaume Ier d'Orange "Le Taciturne" ou par la Reine Victoria (qui interdit la coupe d'oreille) ; mais aussi, nombreux sont les tableaux représentant le carlin.
Carlin extrait d'une peinture de Louis Michel Van Loo 1759
Après avoir connu un très vif succès, c'est surtout en France à la fin du XIXème siècle que le carlin fût supplanté par le pékinois, puis par les terriers. Au début du XXème siècle et durant toute sa première moitié la disparition du carlin s'accroît.
Pendant ce temps en Angleterre il existait déjà deux élevages réputés, celui de Lady Willoughby de Evesby du Linconshire (1840) et celui de Charles Morrisson de Walham Green. La popularité du carlin se développa jusque dans les années 1870 puis régressa. En 1883, les amateurs de carlins se réunissent, forment un club et organisent la première exposition. En 1887 ils rédigent un premier standard. Les expositions se multiplient et les éleveurs travaillent durement à l'inverse de la France qui laissa tomber le carlin dans l'oubli.
Le Carlin dans les années 1890
Ce n'est que dans les années 1960 grâce au Duc et à la Duchesse de Windsor que le carlin reprit ses lettres de noblesse et reconquit la France. En effet, le Duc et la Duchesse ne se déplaçaient jamais sans leurs carlins et ne manquaient pas non plus l'occasion de se faire photographier en leur compagnie. Mais rappelons pour information qu'en 1986 il y avait sept fois plus de carlins en Angleterre et 87 fois plus en Amérique qu'en France.
Le Duc et la Duchesse de Windsor
avec leurs carlins
Selon les pays le carlin se nomme différemment :
Angleterre : PUG dérivé du latin pugnus signifiant poing,
Hollande et Allemagne : MOPS du verbe moppen signifiant avoir l'air irrité,
Italie : CARLINO surnom de l'acteur Carlo Bertinazzi qui jouait le rôle de l'Arlequin dont le masque noir faisait penser au chien,
France : CARLIN diminutif de carlino.
Le caractère
Le trait de caractère le plus important du CARLIN est sa grande sensibilité. Il fera tout pour vous plaire et sera très malheureux si vous le grondez. Le CARLIN vous suivra partout et aimera par-dessus tout se coucher près de vous pour se faire caresser. Ne vous fiez pas à son apparence le CARLIN n'est pas agressif, il aime tout le monde pour autant qu'on lui donne un peu d'attention.
Le CARLIN n'aboie que rarement et lorsqu'il le fait ce n'est pas très fort et souvent sans raisons apparentes. Ce n'est pas un chien de garde. Il ne sera pas non plus enclin à chasser la vermine, il s'en amusera peut-être ou ne s'en occupera tout simplement pas.
Il est mitouflard et aime les coussins bien dodus. Par contre il aime faire des marches à l'extérieur avec ses maîtres.
La santé
Le CARLIN est une race très vieille et stable. Sa santé s'il est bien conformé ne pose pas de problème et son espérance de vie est de 15 ans.
Si la boite crânienne et le globe oculaire ne sont pas bien proportionnés (petite tête avec de gros yeux) il sera sujet a des otites et des problèmes respiratoires.
Si les yeux sont trop globuleux ils auront tendance à "sécher".
Le museau du carlin étant écrasé il faut faire attention aux températures trop froides ou trop chaudes.
Le carlin adore la nourriture alors attention à l'embonpoint.