Pour être cool et sexy? Portez la barbe de trois jours
Lundi 17 mars - 20:49 On la croyait disparue avec Gainsbourg, elle revient plus drue que jamais.
C'est le summum du chic en ce début de millénaire. Pas le boc ou le collier, des ornements de la fin du XXe siècle! Pas la moustache ou le favori effilé, trop tribal! Pas non plus la barbe fleurie des Sébastien (Chabal et Tellier) qui exigent le corps qui va avec. Non, la barbe de trois jours. Celle des aventuriers, des couche-tard, des séducteurs malgré eux, des hommes d'action qui n'ont pas le temps de se raser (sauf pour se demander s'ils deviendront président de la République). Le poil fier, c'est la revanche de la virilité tranquille sur le machisme vindicatif ou le narcissisme culturiste. Mais la barbe de trois jours n'a pas la même signification selon que l'on a 20 ou 50 ans, que l'on soit de gauche ou de droite, blond ou brun. Décodage.
Le musicien Sébastien Tellier La barbe gainsbourienne: C'est celle de David Duchovny dans la série «Californication», de Hugh Laurie dans «Docteur House» ou de Daniel Auteuil dans «MR73». C'est le poil de ceux qui boivent et fument, vivent la nuit (on se rase le matin), n'ont pas de femme attitrée à la maison (80% des rasoirs sont achetés par des clientes) et affichent une certaine déglingue. Irrésistible pour les femmes qui se sentent une âme d'infirmière. C'est la barbe existentielle.
La barbe à papa. C'est celle des frais sexagénaires comme François Berléand ou Jacques Weber. Souvent blanche, elle dissimile les premiers signes d'affaissement du visage et dotent son propriétaire d'une certaine sagesse ou élégance. C'est la barbe lifting.
La barbe qui mûrit: C'est celle de Julien Doré, le gagnant de la Nouvelle Star, ou de James Blunt, des poils plutôt lisses et parfois clarsemés qui cachent des visages encore poupins. C'est la barbe repousse-minette (hélas, elles adorent ça !)
La barbe dandy: C'est celle d'Edouard Baer, de Yann Barthès, de Romain Duris, des «adulescents» décalés, lunaires, moqueurs, aux coiffures savamment décoiffées, qui ne veulent pas ressembler à leurs pères rasés de près ¿ signe d'aliénation. Message subliminal: Raser me rase.
La barbe «j'ai tellement mieux à faire »: C'est celle, poivre et sel, à gros grain, de George Clooney qui l'affiche depuis plusieurs semaines comme le comble d'une virilité décomplexée. Suffisamment courte pour laisser entrevoir les rides et fossettes, suffisamment longue pour dissimuler les petits défauts. C'est l'ornement du chef. Un signe de liberté.
La barbe du «j'aurais pas dû»: Celle de Pierre Moscovici, député socialiste français, qui, du coup, ressemble à Gérard Jugnot version SDF.
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Source: 24heures.ch