Pour en revenir à la racine du topic :
Faut-il considérer le plaisir, (voire le bonheur) comme une chose en soi positive?
Je me demande d'où vient ce faut-il/il faut. Au nom de quoi, faudrait-il considérer le plaisir voire le bonheur, comme une chose en soi positive ? et une chose en soi positive, c'est-à-dire dans l'absolu, cela est-il possible ? cela existe-t-il ? ... Ces dernières questions révèlent que le faut-il/il faut, est au nom de l'absolu, "en soi". Qui pourrait parler ainsi dans l'absolu ? est-ce possible ? cela existe-t-il ? dans l'absolu ? ... Enfin, une dernière question : pourquoi faudrait-il considérer le plaisir voire le bonheur, comme positifs dans l'absolu ?
Sur le pourquoi, on voit assez vite : c'est que communément, voire de bon sens, on se dit que le plaisir voire le bonheur, sont agréables. Mais l'agréable est-il l'utile ? ... Qu'on veuille joindre l'utile à l'agréable est aussi commun, c'est se vouloir pratique et se faciliter la tâche. Seulement, de telles choses communes sont-elles intéressantes ? pas forcément. Les facilités que l'on se donne dans l'existence, comme leur nom l'indique, nous facilitent la vie/la tâche. Oui, mais à quelle fin, et/ou avec quel effet ? ... Si c'est pour nous empâter, nous affaiblir, nous diminuer avec trop de facilités, on peut craindre pour notre survie, sans laquelle plus jamais il n'y a de plaisirs ni de bonheurs - sauf à considérer morbidement, que la mort est un bonheur éternel, un plaisir suprêmement jouissif ... Uh.
Donc on a compris que, de base, on voulait se faciliter la vie/la tâche. Tous les publicitaires ont compris cela, qui nous vendent "une vie rêvée" dans leurs mises en scène. C'est le mythe de l'âge d'or, de l'eden, et de la corne d'abondance : état paradisiaque. D'autres sont motivés pour le terrorisme, à cause de tels mythes placés "dans la vie future", par exemple. Est-ce positif ?
Ou plutôt négative comme l'absence, l'élimination de (toute) souffrance ou douleur ?
Il existe des personnes, dépourvues du sens du toucher. Elles ne ressentent jamais la douleur. C'est un vrai problème, quand leurs chairs crament sur une plaque de cuisson éteinte récemment utilisée. Parce que la brûlure reste réelle, peut s'infecter jusqu'à la mort, et de toutes façons les peaux mortes n'ont plus de souplesse et son hideuses.
Cela dit, Épicure n'était pas un hédoniste contrairement à ce qu'on raconte, et il cherchait tout simplement à vivre le moins malheureusement possible. Ça a au moins l'avantage de ne pas trop nous en demander. Au fond, Épicure voulait se faciliter la vie ...