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ElBlumich

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Tout ce qui a été posté par ElBlumich

  1. Nous avons pas mal dérivé par rapport au sujet de cette discussion. Mais ça reste dans le sujet quand même. En effet l'autonomie financière est une condition essentielle pour le jeune qu'on met à la porte, ou celui qui part de lui même. Je vois quand même quelques jeunes qui considèrent comme indispensables des biens ou des services qui coûtent très cher et dont moi à 52 ans, je me passe. Je cite en vrac: Le dernier smartphone, la 4G, les abonnements télés, les fringues de marque, les plats préparés (plutôt que les légumes cuisinés), le PC dernier cri, le forfait illimité, le tabac, etc... Quand j'entends que les temps sont très durs pour eux, qu'ils n'arrivent pas à joindre les 2 bouts, il arrive que je relativise. J'en vois beaucoup aussi qui sont débrouillards, et ont la sagesses très tôt de ne pas tomber dans tous ces pièges de notre système basé sur la consommation à outrance où les sollicitations sont permanentes. D'aucuns diront que c'est une question d'éducation. Certes, mais pas que. Nous connaissons tous des fratries dans lesquels ils y a en même temps des paniers percés, et des petites fourmis économes, ayant pourtant reçu exactement la même éducation dans le même contexte. Les exemples que je citais précédemment ne sont là que pour illustrer que notre rôle de parent est bien sûr d'orienter le jeune vers un comportement vertueux de petite fourmi, et de lui ouvrir les yeux par rapport à tous ces pièges, si on veut l'accompagner dans sa quête d'autonomie. Concernant l'éducation, je voulais juste citer sur le sujet des achats, une réflexion très pertinente d'une psychologue entendue à la radio: "Il est beaucoup plus facile de dire non à son enfant, quand on a les moyens de lui payer ce qu'il nous demande d'acheter, que quand on ne les a pas". Ça ne règle pas grand chose. Mais ça éclaire quand même beaucoup, et c'est tellement juste.
  2. Là je ne suis pas trop d'accord. En gros, "on est obligé de prendre un forfait illimité, sinon on paierait plus cher à cause des dépassements". La solution que je préconise consiste juste à considérer que passer des heures à communiquer avec son portable coûte cher, et n'est pas indispensable pour être heureux socialement. Ça peut même être néfaste... J'applique cette solution à moi-même. Le jour où je dois téléphoner longuement à quelqu'un, j'attends le soir et le fait depuis ma freebox. C'est une contrainte que j'accepte. Mais bon, j'ai 52ans. Cet ordi là précisémment je l'ai acheté 50€ sur le bon coin. C'est un 17", très confortable et fonctionnel pour un étudiant. Il y a plein d'autres occasions sur le bon coin. Je lui ai mis linux (plutôt que windows). Il ne tombe jamais en panne. J'ai juste eu à renforcer un peu la charnière. C'est sûr, il n'a que 70Go de disque dur et n'est pas le dernier cri. Mais il rempli largement la fonction. et ma fille est super satisfaite. Il ne s'agit pas de ça. Ma fille capte plusieurs hot spot wifi gratuits dont freewifi, depuis son appartement. Il y en a vraiment partout. Elle est à Périgueux. C'est pourtant pas une grande ville. Un ami a fait la même chose pour son fils à Paris. Re-Re Joyeux Noël à tous
  3. Coucou Kyoshiro02, Attention, ce lien n'est pas la bible. Tu peux tout remettre en question sans parler de survie. Ce lien parle de frais bancaire. J'ai dis qu'on pouvait avoir zéro de frais bancaire. (boursorama) Il parle d'un loyer à 500€. Tu peux trouver très confortable à la moitié, en province. Il parle d'un forfait mobile à 30€. Je paie 2€. Il parle de crédit à la consommation. A éviter absolument quand on sait compter. Etc... Si tu accumules toutes ces petites économies, tu arrives à beaucoup moins sans parler de survie. Il parle aussi d'investissement. C'est à dire qu'il réserve 150€ à faire fructifier... On est loin de la survie. Mais surtout comme mentionné, c'est très différent en province ou à Paris
  4. Re-bonjour January. Pour la taxe d'habitation, tu as raison, et je suis vraiment un fruit du chêne car je l'avais préparé, et je l'ai simplement oublié dans mon long post. Mon fils a payé 264€ dans des conditions similaires l'an dernier. soit 22€/mois. Pour l'IR, un célibataire doit compter 991/an (voir ce lien) soit 83€/mois. Ce qui n'est pas rien. J'avoue que je pensais que c'était moins pour des bas revenus comme ça. Mais d'un autre sens, c'est vrai que tout cela a été savamment calculé par des Cahuzac et compagnie... :blush: Donc, j'ai "oublié" 22+83=105€ / Mois. Autant pour moi. Ce qui porte à 678 + 105 = 783€/Mois le budget du jeune rapia économe dont je parlais. il y a bien sûr encore des choses à compter qu'on a oublié sans doute. Mais on commence à avoir fait le tour. Et on n'est qu'à la moitié des 1500€ dont nous parlions. Re bon-noël
  5. Tu trouveras toujours un amis qui a un vieux nokia (comme le mien) qui ne sait faire que téléphoner. D'ailleurs il m'en reste plusieurs si tu veux. Donne moi ton adresse. Sans déconner je t'en envoie un. Pour internet, j'ai dit plus haut qu'il y a des hot spot gratuit partout, comme celui que ma fille utilise. Le problème est peut-être un peu là. As-tu vraiment besoin des communications illimitées dont moi, 52 ans, sans aucun soucis financier, maison payée, me passe allègrement. je n'ai que 2h par moi, et ça me suffit bien. Le bon coin : 50€ le 17 " comme dit plus haut, avec linux installé, licence gratuite. C'est sûr que si tu succombes aux arguments des vendeurs de chez Boulanger, tu ne t'en tires pas pour moins de 400€. Joyeux Noël, et gros bisous.
  6. Bonjour January et Joyeux Noël à vous à vos proches, Vous avez raison, il faut être précis. Allons-y (sans animosité aucune surtout la veille de Noël ): Assurance habitation : Pour l'appartement de ma fille à Périgueux j'ai payé 7,99 pour les 4 derniers mois de l'année soit environ, 2€ / mois. Mais je pense que c'est biaisé par le fait que nous (parents qui payons) avons déjà une assurance habitation. J'appellerai l'assurance pour être plus précis. Frais de Santé : A priori, avec sécu + mutuelle, elle ne paye quasiment jamais rien. Mais c'est notre mutuelle qui la couvre. Donc vous avez raison. Il faut compter ça. En faisant une petite recherche là par exemple, on arrive à 54€/mois. Transport en commun : Elle est à pied ou s'arrange avec ses amis, sinon je crois bien c'était environ 30€ le trimestre. Soit 10€ / mois pour l'abonnement bus. Laverie : c'est environ 10€ / mois. Convention bancaire : Elle est chez Boursorama, la banque en ligne la moins chère. Entièrement gratuite. Même la carte bleue. D'ailleurs je viens de m'y mettre aussi. J'oubliais pour internet : Elle passe par un hot spot freeWifi. Entièrement gratuit. Pour le téléphone : FreeMobile : 2€ par mois (sms illimité + 2 heure de voix). C'est vrai, elle se passe de voiture. Elle co-voiture la plupart du temps. je ne compte rien car ça rentre dans ses 300€ mensuel. Pour info, j'ai un couple d'amis parisiens avec 2 enfants qui gagne très bien sa vie, et qui a fait le choix de se passer de voiture et d'utiliser les transports en commun. Ils louent quand même une voiture de temps en temps pour les vacances. Pour les dents, tout est remboursé par sécu + mutuelle. Pour les yeux, c'est vrai elle porte des lentilles jetables. Ce qui est un luxe car si elle portait des lunettes, elle ne paierait rien non plus. Nous payons donc pour elle : environ 72€ / mois. Mais ce n'est pas faire parti du quart monde que de porter des lunette (j'en porte). Donc je ne compte rien non plus. Pour prêt bancaire, c'est complètement vrai. Avec 1500€ mensuel, on n'a pas grand chose. Nous nous porterions caution. Et là je vous rejoins, on ne prête pas aux jeunes sans les parents derrière. J'arrive donc à 2€ + 54€ + 10€ + 10€ + 2€ Soit 78€ / mois en plus des 600 que nous lui donnons. En reprenant chaque point que vous citiez. Il reste la voiture. La voiture, quand on paye des frais kmtrique à ses salariés, c'est environ 0.30 centimes du km. Ça comprend tout (essence assurance entretien amortissement etc...). Donc là ça dépend beaucoup de ce qu'on veut faire. D'aucun s'en passe carrément et sciemment, comme dit plus haut... Effectivement un budget, ça se surveille. Et si nous sommes à l'aise aujourd'hui, c'est aussi parce que nous y avons pris garde. Je connais beaucoup de gens qui ne s'en sorte pas, indépendamment de ce qu'ils gagnent, et ils gagnent parfois (très) beaucoup ! Beaucoup de gens ont beaucoup de mal à se priver de quelque chose, du moment qu'ils sont limites de pouvoir se le payer. Je ne suis pas en train de dire qu'on vit à l'aise avec 678€/mois. Mais je pense quand même qu'il y a du mou pour arriver à 1500€/mois. Au moins au début de sa carrière. Toutes les dépenses que vous citiez, je les ai reprise une par une, sans exception. Vous avez oublié les fringues. Mais là aussi. Je porte actuellement un Jean de marque : "Faconnable" payé 2.5€ à la farfouille dont je suis très fier. On a oublié aussi les investissements : Mon fils s'est payé un portable neuf à 280€ avec son premier salaire. J'ai payé un portable à ma fille. Ecran 17", 50€ sur le bon coin, je lui ai installé linux, licence gratuite. Elle est super contente, ça ne tombe jamais en panne. Différence: 230€. Je vous embrasse très fort, et pas d'excès pour ces fêtes, c'est promis ?
  7. C'est compliqué de comparer 2 époques au niveau du train de vie. Il y a beaucoup de services aujourd'hui qui sont gratuits et qui coûtaient très cher dans les années 70-80. Prenez l'accès à la culture par exemple. Prenez toutes les musiques accessibles gratuitement sur internet (deezer, etc...), et traduisez cette disponibilité en CDs à payer. Vous arrivez à des sommes pharaoniques. Dans les années 70, pour pouvoir téléphoner à n'importe qui n'importe où, n'importe quand, il fallait être ministre minimum. Aujourd'hui, c'est quasiment gratuit. Cette richesse acquise est rarement mentionnée mais bien réelle. Ma fille est étudiante à Périgueux. Pour son "train de vie" elle a environ 300€/mois pour loyer, eau, elec. Elle est dans un petit studio sympa, très propre et en plein dans la vieille ville. Et elle a en plus 300 Euros pour le quotidien (repas, sorties, covoiturages). Elle se débrouille plutôt bien, n'achète pas de marque, ne fume pas, va aux sorties des marchés pour acheter des légumes certes moins beaux, mais aussi bons et beaucoup moins chers. Elle se paye quelques divertissements de temps en temps. Elle a bien quelques petites rallonges de temps en temps, mais pas trop. Nous pourrions facilement lui donner le triple, et lui payer une voiture en plus. Mais j'estime que ce ne serait pas lui rendre service et je suis très fier qu'elle apprenne ainsi la débrouillardise. Donc 1500€, je suis sûr qu'elle les dépenserait. Et 3000€ aussi d'ailleurs. Tout cela est bien relatif.
  8. Effectivement, re-visionnez le film "Tanguy", qui finit par faire un procès à ses parents. C'est très drôle !
  9. Je vous fais part d'un "truc" qui marche actuellement pas trop mal sur mon fils de 19ans. Il a glandé et s'est fait viré de son IUT (voir #23). Après divers orages et divers essais infructueux, je lui ai passé le message que la maison n'est pas l'hôtel de la façon suivante: "Tu as bien glandé à l'IUT, tu cherches une voix de reconversion, ça prend forme, c'est très bien. En attendant que ça se concrétise, tu as beaucoup de temps libre. Alors je t'invite à faire du woofing, à la maison si tu veux, ou ailleurs, ce qui te fera rencontrer du monde. Le woofing consiste à travailler 4 heures chez quelqu'un en échange du "mangé, logé, blanchi". Alors, si tu restes ici c'est pareil. Et si tu n’acceptes pas mes consignes, c'est normal à ton age. Mais alors va proposer tes services à d'autres, à l'étranger de préférence, ce qui te fera une bonne expérience". Cette formule a bien fait comprendre à mon fils qu'il n'est plus le petit oisillon au grand bec, que les parents doivent nourrir éternellement. Je lui ai dit aussi que ça contribuait à sa dignité. Il m'aide bien, ne se lève plus à 12h, et ça se passe pas trop mal, même si une piqûre de rappel est nécessaire régulièrement. Voilà, chaque cas est différent. Pour Thomas, ce "truc" marche bien. Pour d'autres, ce sera autre chose. Non seulement je n'ai pas honte de tout faire pour que "ma progéniture" quitte le nid, mais je pense même que ça fait parti de mon devoir de père. Et il sait que je serai très fier de lui, quand il n'aura plus besoin de moi. Comme entendu à la radio par une psychiatre récemment, "La relation filiale, et une relation d'amour, qui paradoxalement, si tout se passe bien, se fini pas une séparation".
  10. Tanguy ne fait rien de mal lui non plus. Pourtant, ses parents font l'impossible pour pousser le grand oisillon hors du nid. Y a pas plus normal et naturel: Vouloir faire voler son grand oisillon tout seul. C'est l'inverse qui est toxique. Toi, tu es toi. Tanguy est Tanguy. Malgré l'ambiance nauséabonde volontairement instauré par ses parents, Tanguy s'accroche au nid, et ne veut pas le quitter. C'est toute la problématique de cette excellente comédie. Cette discussion ne parle que des enfants qui ne font rien pour essayer de quitter le nid, s'y complaisent jusque très tard, et de l'attitude délicate à adopter suivant les cas. C'est peut-être un peu hors sujet. Le sujet parle d'enfant majeur. Ensuite, à lire les intervenants, ils ont l'air de tenir des propos humbles et raisonnés, qui ne relèvent pas de l'assistance sociale comme le cas que tu cites. Ils sont juste un peu désemparés comme André Dussolier et Sabine Azéma dans le film Tanguy.
  11. Ici encore, tous les cas sont dans la nature. Dans ma famille, nous avons eu vers 2001, une période assez compliquée. Nous bossions assez dur tous les 2. Avec 2 enfant de 4 et 5 ans. Ma belle mère Alzheimer avancé. Ma mère idem mais moins avancé + alcoolisme, et mon père cancer en phase terminal. Ce fut assez chaud. Aujourd'hui il ne reste plus que mon beau-père qui est assez en forme. Nos ados nous inquiètent mais à comparer à 2001, ce n'est pas grand chose. Nous les aimons, la vie continue, et un jour, ils s’occuperont de nous sans doute
  12. Merci pour cet autre exemple. Et laisse donc la psychologie moderne t'accuser de mauvaise mère. C'est ce qu'elle sait faire de mieux, et ça ne résout pas grand chose. A l'age de nos grands enfants, nous avons plutôt un "rôle d'accompagnant" vers l'autonomie qu'un rôle "d'éducation". L'éducation, c'était avant. Et tu as sans doute fait comme tous les intervenants de ce forum, du mieux qu'il était possible dans un contexte donné. Aujourd'hui tu vas de l'avant, et tu l'accompagnes avec sérénité vers sa vie de jeune adulte. C'est bien mieux que de ressasser des erreurs hypothétiques qui sont de toute façon impossibles à prouver. Qui peut vraiment statuer qu'il aurait fait mieux que toi ? Celui-là est tellement sûr de lui, qu'il aurait sans doute fait pire.
  13. Je connais aussi des parents qui n'ont jamais voulu faire connaître un peu "la galère" à leur enfant, et ont assumé jusqu'au bout leur tutelle financière, tout en suggérant à leur enfant de bosser. Dans 2 cas au moins, un américain rentier de naissance, et un fils richissime de mon village, dans ces 2 cas donc, l'enfant est devenu une épave alcoolique n'ayant jamais bosser de sa vie à plus de 50ans. Ça aussi, ça doit faire bien flipper pour un parent. Ces exemples ne prouvent rien du tout et ne sont absolument pas généralisables à quoique ce soit. C'était juste pour illustrer la diversité des cas possibles.
  14. C'est un peu hasardeux de porter un jugement sans connaître précisément le contexte: le caractère du jeune, l'éducation qu'il a reçu avant 18ans, et son environnement. Et accuser le parent par défaut est ici encore ce que l'auteur du bouquin que je suggère appelle "le prima de l'éducation parentale". L'auteur pense aussi que poser le principe du "parent déficient par défaut" est parfois très contre productif pour trouver une solution au jeune pour qu'il construise son autonomie. Car c'est bien ce problème qu'il faut résoudre. Et non pas trouver un coupable. J'ai aussi entendu beaucoup de témoignages sur certains jeunes qui ont besoin de connaître un peu la galère des petits boulots pour comprendre l'intérêt des études. Un an ou deux chez Quick. Quelques patrons véreux qui ne paient pas. Et d'un seul coup, on a une vraie motivation pour étudier. Certains jeunes ont besoin d'en passer par là. Alors vous me direz ici encore "c'est le parent qui n'a pas su être convainquant". Honte à lui. Je ne suis pas du tout d'accord avec ça. Je pense que dans ce type de cas, il y a des différences incroyables de maturité entre les enfants, et que bien souvent, les parents n'y sont pour rien du tout si leur enfant comprend très tard l'intérêt de faire des études. J'ai 2 enfants très dissemblables d'ailleurs la dessus. Je peux en témoigner
  15. A cette dame désemparée qui crie son désespoir : "Ma fille est affreuse, je n'y suis pour rien" je ne dirais pas "Si, forcément". Pourtant les miens ne sont pas affreux. Ils sont charmants, juste un peu fégnasses. Je dirais juste humblement que je suis incapable de statuer d'autorité que j'aurais fait mieux ou que je n'aurais pas fait pire. Je ne vois pas comment je pourrais prouver cela. Et je la renverrai au bouquin que j'ai cité plus haut :"Pourquoi nos enfants deviennent ce qu'ils sont". Passionnant. Ce livre s'appuie sur de nombreuses études statistiques menées de par le monde, sur des expériences faites dans certains pays, sur l'étude des vrais jumeaux élevés séparément, etc... il fait la part des choses entre nos expériences personnelles, intéressantes mais forcément restreintes, et ce que disent les statistiques. Le "si, forcément", l'auteur appelle ça "le Prima de l'éducation parentale" bien ancré dans nos têtes. La seule façon qui tendrait à prouver à cette dame que son enfant était de toute façon très compliqué à élever, ou l'inverse c'est possible, consisterait en une expérience imaginaire où sa fille aurait une vrai jumelle élevée par d'autres parents très différents, dans un environnement similaire. Évidemment cette expérience restera imaginaire. Mais toutes les études sur les vrais jumeaux minimisent bien plus qu'on imagine l'influence de l'éducation parentale dans un cas comme le sien. Ça n'empêche pas de faire au mieux avec nos enfants et de leur prodiguer tout notre amour. Mais voilà, je renvoie au bouquin, et je me garde bien d'un "si, forcément" contre lequel l'auteur s'insurge poliment. Cette dame peut avoir fait de grosses bêtises, mais ça reste à prouver. Elle peut aussi avoir fait le mieux qu'il était possible avec sa fille, qui sait ? Il est sans doute impossible de prouver le contraire.
  16. Mon fils qui s'est fait viré de son IUT nous a avoué effectivement sa grande impatience permanente à propos de tout. Le progrès c'est qu'il en a pris conscience. Tout, tout de suite, tout le temps. Dans leur monde, pour faire un exposé sur n'importe quel sujet, facile, Google est là. Pour traduire un texte, google traduction, pour connaître la meilleur route de n'importe où à n'importe où, Mappy. Pour parler à n'importe qui de n'importe où, tout de suite, le smartphone. L’instantanéité est leur quotidien. Alors les plus fragiles qui voient que cette règle, pourtant commode, ne s'applique pas aux résultats scolaires, se réfugient dans les jeux qui décervellent et qui gratifient. C'est le principe. Gratifier tout de suite. Cette fois encore, et contrairement à l'école, les récompenses y sont instantanées. Trois méchant tués et hop, je passe au niveau suivant et devient capitaine de vaisseau spatial. Mon fils a commencé la muscu, mais a rapidement arrêté car il sentait que ça serait long avant de ressembler à schwarzenegger. Et à l'école, bien évidemment, pour s'instruire, il faut savoir être patient un minimum. C'est difficile de se mettre à leur place. Ils sont nés dedans. La technologie les façonne et influence sans doute leurs caractères. Les plus malins profitent de tout ça, mais les plus vulnérables en pâtissent. Je connais un couple de haut-fonctionnaires qui avait pris conscience un peu tard de l'addiction aux jeux de leur gamin (pc dans la chambre). Voulant restreindre un peu le temps passé, ils ont dû faire appel aux gendarmes pour maîtriser leur fils devenu très violent.
  17. Oui bien sûr c'est toujours multifactoriel. En revanche le "cas lambda que nous rencontrons le plus souvent" pourrait laisser croire à quelques recettes qui marchent à tous les coups. Je n'y crois pas du tout et sans doute toi non plus. Il y a évidemment des erreurs à proscrire : pas d'amour, trop de violence, trop de laxisme, pas de cadre bien défini. Mais on ne peut jamais prédire si on aurait fait mieux ou pire que tel parent, face au comportement difficile de tel jeune. Je pense aussi que toujours remettre la responsabilité du jeune à plus tard, le maintient dans un état puéril, nocif à son développement vers l'age adulte. La notion même d'adolescence ne va pas de soi. Elle est propre à notre société occidentale. Elle n'existe pas dans les sociétés traditionnelles où le passage se fait sans transition, et toujours avec quelques rites spécifiques à chaque société. (loin de moi l'idée d'aller y vivre :blush: ) Protéger ne veut pas dire ramollir ou rendre fragile. Et c'est pourtant souvent ce qui se passe. Protéger veut dire aussi endurcir et préparer à l'age adulte, et c'est ça le plus compliqué. En tout cas, je n'excelle pas dans le domaine. Quand nous protégeons trop, nous pouvons nous poser la question d'un comportement égoïste visant à satisfaire inconsciemment notre instinct maternelle (ou paternel dans mon cas) au détriment du développement du jeune.
  18. Des amis de mes parents avait un fils brillant à l'école qui jouait du piano comme un dieu. Il s'est mis à déconner très doucement à partir de 18-20ans. A se droguer, à ne plus rien faire, à devenir violent avec ses parents. A venir la nuit leur piquer du pognon. Les parents ont été évidemment désemparés pendant des années de voir leur enfant dériver comme ça. La mère n'a pas dit "je n'y suis pour rien". Elle a souffert des propos accusateurs à peine voilés de l'entourage. Qu'est-ce qui a bien pu, dans l'éducation de ce jeune, provoquer une dérive lente vers la déchéance (car ça a fini comme ça) ? Au final, son fils avait une maladie psychique rarissime, difficile à diagnostiquer. Il a été pris en charge par la société. En HP. Ce cas précis n'est bien sûr pas généralisable. Mais je voulais le citer et répondre "Non, pas forcément". Et dire que par défaut, les parents sont toujours responsables dans l'inconscient collectif. Que dire aussi des toutes ces mères d'autistes à qui d'éminents spécialistes ont expliqué pendant des générations que tout leur malheur était dû à leur relation avec leur enfant dans la petite enfance. Était-il nécessaire d'ajouter de la souffrance à la souffrance ? Aujourd'hui on sait depuis peu que l'autisme est uniquement génétique. Combien de mère ont emporté leur culpabilité dans la tombe ? Mais par défaut, le parent est responsable. Encore une fois, ces cas sont extrêmes, et ne doivent pas extraire les parents de leur rôle de parent: aimer, éduquer, protéger, comprendre. Mais je me garde bien de donner quelque leçon à qui que ce soit qui a des difficultés avec son enfant.
  19. Bonjour à tous, Aujourd'hui mon fils est "dehors". Pour la journée. Il va avoir chaud. Je suis venu chercher un peu de réconfort sur ce forum et partager mon expérience avec les vôtres. Je me méfie beaucoup des propos presque toujours culpabilisants envers les parents. Ils n'ont pas fait "ce qu'il faut". Je renvois à l'excellent livre de Judith Rich Harris : "Pourquoi nos enfants deviennent ce qu'ils sont". On y comprend que l'essentiel de la socialisation des enfants est faites par leurs pairs. Et que les gènes y sont aussi pour beaucoup. Que chaque cas est différent. Que toute généralisation reste hasardeuse. Pour les gènes, c'est très simple de voir leurs effets. Il existe environ 30000 vrais jumeaux dans le monde qui ont été séparés et élevés, par le hasard de la vie dans des milieux sociaux-culturel différents. Ce qu'ils deviennent à long terme se ressemble beaucoup quelque soit l'éducation donnée par les parents. C'est assez troublant. Ça va jusqu'à la couleur des cheveux du conjoint ! Pour l'influence des pairs, c'est encore pire. Mais je vous renvoie au bouquin. Loin de moi l'idée de démissionner de mon rôle de parent. Il faut bien sûr éduquer, aimer, respecter et protéger ses enfants. Mais comme pour toute chose, l'excès d'amour et de protection peut devenir toxique pour eux comme pour nous. Et il ne sert à rien de se rendre malade en culpabilisant et étant accablé par le regard accusateur des autres avec leurs raisonnements de psychologie à 2 balles. Une bonne part (la plus grande part d'après l'auteur) de ce qu'il deviennent à long terme, ne dépend pas de nous. Alors il faut faire au mieux, en restant humble mais ferme, et être patient. Et c'est parfois très dur. Alors mon fils, à 19ans, vient de glander une année en IUT et s'est fait viré. Rien de grave. Juste beaucoup d'insouciance et un gros manque de maturité. Je le secoue beaucoup pour qu'il trouve des boulots d'été, pour qu'il se lève à 8h pour m'aider à la maison (bricolage, entretien, etc), bref pour le sortir de son état larvesque. Il n'y a rien de grave aujourd'hui. Il n'est pas en dépression, il ne boit pas, ne fume, ne se drogue pas, et il est apprécié de (presque) tous. Mais il est dans le monde bisounourses duquel j'essaie de l'extraire un peu. Je sais que ça ne se fera pas en un jour. De quoi se compose le monde des bisounourses? En fait il se compose de quelques éléments qui lui suffisent largement pour passer des journées agréables: 1) Le dormir : notre toit, sa chambre 2) Le manger : notre réfrigérateur 3) Le communiquer avec ses potes: notre abonnement, son smartphone 4) Le divertissements (films, facebook, etc) : notre liaison ethernet, son PC 5) Le "se détendre" : Notre piscine Tout va bien. Pourquoi changer ce monde tellement harmonieux ? Alors je l'ai traîné pour qu'il écrive CV, lettre de motivation, qu'il s'inscrive dans 20 agences d'intérim etc... et en attendant qu'il bosse cet été, je le somme de m'aider. J'ai écrit un petit règlement intérieur : 8h-12h 14h-18h. Et la sanction est tombé ce matin. Voyant qu'il ne se réveillait pas, je l'ai réveillé à 7h45. A 8h05 je lui ai mis un petit sac à dos sur la table de la cuisine: "Tu prends à boire, à manger, et tu reviens dans 10heures". Évidement, je ne vais pas le mettre en danger en le virant définitivement. Il reste protégé et reviendra dormir. Je ne fais qu'altérer légèrement le monde des bisounourses pour lui faire entrevoir le monde réel. Ça ne m'amuse pas de voir mon fils partir comme un chien battu avec son pain sec et sa bouteille d'eau. J'essaie de faire "au mieux", c'est tout. En discutant avec un ami qui a 3 enfants dont la première à eu 19 de moyennes au bac et les 2 autres sur le même gabarit, je lui ai demandé comment il avait fait ça ? C'est très simple m'a-t-il dit, je leur ai dit que s'ils étudiaient, c'était pour eux, pas pour nous. Super ! J'y avais pas pensé ! Quel parent n'a-t-il pas dit la même chose à son enfant ? Cet ami est sans doute persuadé qu'il a trouvé les bons mots, ou le bon ton. Et que sa théorie éducative est la bonne. La preuve, ça marche pour les 3. L'auteur du livre cité plus haut dit que ça ne prouve rien du tout. Les trois ont hérité aussi des mêmes gènes et ils évoluent au milieu de pairs similaires (mêmes écoles, etc...). Combien d'exemples avons-nous aussi de fratries très hétérogènes quant à la réussite scolaire, et la maturité. Pourquoi les mêmes causes produisent-ils souvent des effets aux antipodes. Pourquoi être si fier de l'un et culpabiliser autant pour l'autre ? Je pense que dans les 2 cas, on n'y est pas pour grand chose. Mais il faut quand même les aimer et les protéger pour ce qu'il sont.
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