lendehors

"Je suis assis devant un piano, rien d'autre ne compte. Je ne sais rien dire, rien d'écrire de ce qui m'entoure. Ni la marque de l'instrument (un Steinway, ou un Playel, un Gaveau ?), ni s'il est droit, ni s'il est à queue. Je ne peux pas dépeindre la chambre où je me trouve, ni dater la saison, le jour ni l'heure. Suis-je seul ? Y at-il autour de moi des personnes qui m'écoutent ? Je n'en sais rien. Je ne veux rien savoir. Je suis simplement là ; avec mes mains. Je ne vois qu'elles ; glissant, aériennes, sur le clavier. Je n'entends que cette musique qu'elles soulèvent, qu'elles attirent hors du piano, et qui m'envahit. Une musique improvisée qui d'abord me possède, m'envelloppe, avant de s'écouler le long de mes bras, jusqu'à ces mains qu'elle imprègne. Par moments, pour assourdir ou forcer le son, je me sert de mes pieds. Je sens, mais de plus loin, leur pressions sur les pédales. Quelque chose, au fond de moi chante et s'accroupit. Je suis dans le bonheur. J'improvise. J'improvise ! Aucun doute, ce sont bien mes mains que je fixe. Je reconnais mon alliance, d'une épaisseur rare ; comme si Germaine avait voulu, ostensiblement, me lier à vie. J'aperçois la petite éminence au-dessus du médius, résultat d'un coup de marteau malhabile, du temps où je bricolais dans notre maison de campagne. Je reconnais les récentes gerçures semées de quelques taches de son, conséquences de l'hiver et de l'âge. Je distingue ce curieux point noir - une sorte de mouche - à la racine de l'index gauche. "Si un jour tu te perdais, on te retrouverait toujours grâce à cette marque", disait ma mère. La souplesse de mes doigts, de mes poignets, la vélocité de mes mains, leur dextérité m’émerveillent. Acrobatiques, inventives, tantôt agitées, tantôt tranquilles, je ne peux en détacher les yeux. Ma virtuosité est sans limites. Mon invention sans brisre. Je m'interprète sur toute les clefs, sur tous les rythmes ; en rondes, en blanches, en noires, en croches, en crescendos et en soupirs ... Une fête ! Simple, naturelle, facile. Si facile qu'au matin je déclare à Germaine que je m'en vais, tout de suite, faire l'achat d'une piano. - Te mettre au piano à ton âge, tu n'y penses pas, Albert ! - J'ai un don. Elle ne voulut pas l'entendre. - C'est aujourd'hui que tu t'en aperçois ? .... Tu n'as rien d'un artiste. Rien....... Andrée Chedid : Extrait de L'artiste et autres nouvelles parue chez Librio. Une petite présentation en quelques mots : ... ou par là : http://fr.wikipedia....r%C3%A9e_Chedid ou mieux encore ici, en musique des mots et des notes : http://terresdefemme...e-mourante.html ( Terres de Femmes ; une très bonne adresse du net, enfin ceci étant ce n'est que mon avis ... ) ....Jusqu'au dernier moment, l'homme avait cru rêver" Un petit passage par le sourire de Louise et m'en vais de ce pas ... à bientôt Lucy, Cajou etc etc ...

http://marsenjules.b...em-raum-mit-dir Bonjour....

Egon SCHIELE : Autoportrait ( http://fr.wikipedia....ki/Egon_Schiele ) Illustration de la couverture du roman Roman avec cocaïne de M. Aguéev, sortie chez Belfond, c'est surtout ce dernier ici qui justifiera mon intervention ... faisant par là même une petite escroquerie au topic de Louise, puisqu'il n'est pas question de littérature. Roman avec Cocaïne ... "Chers et bons prophètes, n'attisez pas dans nos âmes les sentiments élevés et humains et ne faites aucune tentative pour nous rendre meilleurs. Car, voyez-vous, tant que nous sommes mauvais, nous nous contentons de petites lâchetés ; quand nous devenons meilleurs, nous tuons" M. Aguéev (de son vrai nom : Mark Levi ) est un écrivain Russe et serait d'origine juive .... comme John Kennedy Toole et son fameux roman : "La conjuration des imbéciles", tout deux n'écriront qu'un seul et unique roman. Énorme succès pour ces deux romans. L'action se situe durant l'adolescence du narrateur, au cours de la Première Guerre Mondiale et jusqu'après la Révolution. Mais l'environnement historique en est pratiquement absent. La lucidité extrême, sans la moindre concession, sans la moindre "coquetterie" (qui accompagne si souvent la prose des auteurs qui se veulent "sincères" ), une lucidité qui va presque jusqu'à la cruauté quand il s'agit du narrateur lui-même, n'éclaire, d'une façon éblouissante, que les protagonistes du récit, à la manière d'une torche électrique qui plonge dans la nuit tout ce qui entoure sa tache lumineuse. ( extrait de Lydia Chweitzer, préface et traduction du roman.) Pour un homme amoureux, toutes le femmes ne sont que des femmes, à l'exception de celle qu'il aime- elle est pour lui un être humain. Pour une femme amoureuse, tout les hommes ne sont que des êtres humains, à l'exception de celui qu'elle aime ; pour elle, c'est un homme.... (Chapitre Sonia, page 114.) Comme le sont les autoportraits d'Egon SCHIELE ... ce roman est tourmenté et en souffrance mais comme les peintures du peintre autrichien, il est aussi aux traits vifs, dérangeants et cause de malaises pour les ventres mous. A lire et à voir pour l'un et pour l'autre ... absolument et sans retenue ... Au passage bonjour à Louise et à toutes zé tous (un merci spéciale à Lucy pour ses petites bulles .... ainsi qu'à Louise pour ce très beau topic.) à bientôt ..

... puisqu'il se fait tard : http://www.dailymoti...ic#.US_XrjdXsxE à plus ...

Voyageur ... ... de l'indifférence ... tiédeur et détachement ... ou de la tristesse ... un "hésitant" nostalgique.

....ceci : http://www.youtube.c...d&v=n9QvnU3vM3w ... passionnément, merci ...

Egon Schiele : Wally en chemisier rouge J’AIMAIS TOUT Je voulais regarder les Hommes en colère avec amour Pour obliger leurs yeux à me rendre la pareille Et les envieux, je voulais les combler de cadeaux et dire Que je ne valais rien. … J’entendais de doux vents - tourbillons Fendre les lignes d’air Et la jeune fille, Qui lisait d’une voix plaintive, Et les enfants Qui me regardaient avec de grands yeux Et répondaient par des caresses au regard que je leur rendais Et les nuages au loin Ils posaient leurs bons yeux plissés sur moi. Les jeunes filles blafardes et blanches me montraient Leurs jambes noires et leurs jarretelles rouges Et parlaient avec des doigts noirs. Mais moi, je pensais aux mondes lointains: digitales. Si j’étais là moi-même, Je l’avais à peine su. ( Egon Schiele : Moi, l'éternel enfant ) Bonjour au sourire de Louise .... à bientôt par ici ou par là ....

https://www.youtube.com/watch?v=RX2cPUs-ot0&feature=c4-overview&list=ALBTKoXRg38BBa7CCDvHlKL0QOyPIltwKH

Salut tous .... http://www.youtube.com/watch?v=ilo-jXa2N78&list=PL620AB9026BCC6AA0

"le retour" "...L'air s'était bien réchauffé et il y avait une généreuse éclosion d’éphémères au dessus des eaux brumeuses et barattées de la Yellowstone. Une centaine d'hirondelles fondaient du ciel pour gober ces insectes. Il est impossible de regarder voler une hirondelle sans désirer en devenir une, au moins pour un moment. Au sud-ouest se dressaient les monts Absaroka enneigés et au nord-ouest les Crazy Mountains aux pics couvert d'un capuchon crémeux. Je m'étais dis que lors de ce voyage j'escaladerais la première montagne de ma vie, mêm si je devais me renseigner sur les chaussures adéquates et autres détails ..." "... j'ai dérangé les hirondelles, mais au bout d'un quart d'heure elles ont décidé que j'étais inoffensif et recommencé de rapporter des insectes à leur progéniture. Je me demandais depuis un bon moment si à soixante ans je n'étais pas trop vieux pour changer de vie, même si en tout état de cause je n'avais pas le choix..." Jim Harrison : Une Odyssée Américaine. (chapitre "Montana IV", extrait)

... hummmm désolé Rob je vais quelque peu "détourner" l'ambiance, pour juste une petite dédicace à deux fidéles ... compagnes (de forum). Lucy, Louise, à plus ... http://www.youtube.c...h?v=q7DBoiyBoJ8

Franck Molder : Ride http://www.1bit-wonder.com/006/%5B1bit_006%5D07_-_Frank_Molder_-_Ride.mp3

... Mïlo (à ne pas confondre avec Miró, même si son œuvre "Petit pas jaune dans la neige" est très inspiré du Triptyque "Bleu" du peintre Catalan, pour qui Mïlo aura longtemps une grande fascination) est un peintre de le scène underground, ses débuts, très inspiré par Miró comme nous venons de le voir, le conduira vers quelque chose de plus "brutale", de sanguin, naturel, détaché de tout académisme formel, proche de "L'action Painting", il transgresse les courants "esthétisants" et emprunte au quotidien le matériau brute, décortiquant, pendant ses travaux, les particules et matières ( une rapide étude des œuvres de Tapiès pour ses travaux sur et avec matière, lui fournira une grande source d'inspiration). Actuellement exposant, pour la première fois, à la Galerie de L'Agora, Mïlo donne à voir trois œuvres : "Petit pas jaune dans la neige", une œuvre majeure : "With a right hand" et enfin son dernier travail : "The blues of the father" . http://www.youtube.c...h?v=HP6pMGOFN3o ( ... le premier qui me chante La peinture à l'huile c'est plus difficile mais bien plus beau que la peinture à l'eau ..., se prend cette main dans la tronche .... )

!( ... ou )