Vous voulez un démontage des propos de ce fumier ? Ok. C'est parti.
« Il faut distinguer le féminisme de la femme et de la féminité ».
Alors, rien que sur la première phrase y a tant à dire je pourrais faire un chapitre.
Premièrement, sérieusement, cette phrase est complètement STUPIDE. Distinguer les trois ? Y a une seule personne en France qui ne sait pas qu'il y a une différence entre les trois ?
On remarquera d'ailleurs dans la vidéo qu'il n'aborde pas les deux mots suivants : jamais il ne parle de la femme. Jamais il ne parle de la féminité.
Cette phrase d'introduction n'est en fait qu'une truquerie destinée à faire passer son discours pour philosophique. C'est le moment où, en général, on distingue les mots pour expliquer la différence et ensuite aborder le sujet. Là, cette distinction est évidente, et c'est un simple pastiche destiné à faire passer son message comme réfléchi. Ça commence bien, vous l'aurez remarqué...
On reprend cette phrase. Déjà, LE féminisme. LA femme. LA féminité. Une seule manière de l'être. C'est pas comme si les féministes utilisaient régulièrement le pluriel pour signifier les différences entre les cas. L'Haume ou Lafâme, ce ne sont que des méthodes pour essayer de concasser des expériences très diverses au sein d'une seule et même chose. Vous avez compris ? Ouiii, c'est bien ça. Le but est de pouvoir taper sur le tout en un seul bloc. Croyez-vous que le féminisme de Valérie CG soit celui de Caroline Fourest ou de shahla sherkat ? Indice : Caroline fourest est une féministe abolitionniste, Valérie CG est anti-abolitionnisme et Shahla Sherkat est féministe musulmane. Des mouvements très variés, divers, opposés sur de nombreux points. Un peu comme si on disait que le FdG et le FN sont dans le même sac, car ils sont à l'extrême. Oui... mais non.
Poursuivons.
« Il prétend que l'histoire c'est la lutte des sexes »
C'est TOTALEMENT FAUX. Déjà, le IL renvoie à nouveau au paragraphe précédent, un seul sac, mais en sus de ça, il omet totalement le fait que le féminisme n'a jamais été la lutte des sexes, mais l'émancipation des femmes (et non de lafâme vous noterez encore une fois qu'on utilise le pluriel, c'est normal, plusieurs cas, plusieurs fonctionnements, plusieurs méthodes de pensées)
« On manipule les revendications féministes, qui sont souvent légitimes, de libération des femmes pour en réalité les mettre au service de la société marchande et du salariat »
Ce qui est magnifique, c'est qu'ici, et dans ce qui va suivre, il y a deux choses. D'une part, Alain Soral parle du fait que les revendications féministes sont souvent légitimes. On pourrait croire donc qu'il admet la pertinence de leur pensée, mais non, ce mot légitime est là juste en aparté. JAMAIS, à AUCUN MOMENT de la vidéo il ne parlera de cette légitimité. En fait, ce mot est juste là pour essayer de donner un ton amical. Ultra-paternaliste, d'ailleurs, il y a un côté « t'as raison, mais t'es conne ». Ce côté est largement mis en place par « on manipule les revendications féministes », c'est à dire la mise en avant d'une puissance qui utiliserait le féminisme, et donc l'idée que les féministes sont trop connes pour être capable de penser par elles-mêmes.
Et d'autres part, il ne conçoit même pas l'idée que le but n'est pas de mettre au service mais de donner le choix. pas une seule fois l'idée du choix ne sera évoqué. Ce ne seront que des ordres. Alain Soral, l'homme incapable de concevoir qu'on puisse exiger le choix ?
« La culpabiliser, et de forcer sa conscience, qu'être femme au foyer, mère de famille, épouse, c'est une souffrance, une aliénation et de la faire passer de la sphère d'influence du mari à celle du patron »
Alain Soral dit là un fait pertinent : le féminisme TM (TM signifie Marque Déposé, terme utilisé par de nombreuses féministes, pour parler des groupes importants qui décernent des brevets de féminismes) est en effet violent vis-à-vis du maquillage, des mères aux foyers etc... Ce qui est magnifique ici, c'est qu'il n'a pas tort. En revanche, ce qui est grandiose, c'est que ce fumier utilise un fait pour non pas chercher l'émancipation des femmes, mais essayer d'en faire une impossibilité. D'une part, encore une fois, il place tous les féministes dans un seul et même sac, ce qui permet d'utiliser les défauts des unes contre les autres. (second paragraphe, vous comprenez pourquoi il a utilisé le singulier) D'autre part, il met comme idée que les femmes seront toujours sous influence (patron ou mari) en oubliant le point principal du féminisme, et là je parle au singulier : l'émancipation. C'est à dire l'égalité. Or, les hommes sont soumis au patron à l'heure actuelle.
Là où Soral pourrait tout à fait être féministe, et conclure qu'il faut combattre le patronat pour les deux, il vire masculiniste, et en conclut que c'était une mauvaise idée. On est totalement dans cette idée de renvoyer les femmes sous le joug des hommes « parce qu'au final, elles n'y ont rien gagné ».
L'idée d'avoir « le choix » (c'est à dire le choix d'être mère au foyer OU de travailler) ne lui apparaît pas comme intéressante, ce qui est logique, vu qu'il ne s'intéresse aucunement aux femmes : il cherche juste à démonter les combats.
« la femme se retrouve grâce au combat féministe à subir une double aliénation, à savoir à la fois le mari et le patron »
Cette phrase illustre très bien le problème. Là où la conclusion logique serait donc qu'il y a un problème du côté des hommes qui continuent d'aliéner les femmes, Alain Soral va à l'inverse : les femmes auraient dû accepter l'aliénation du mari. Pire, il la présente comme inévitable. Il n'imagine même pas qu'on puisse se trouver non-aliéné par le mari, et, au lieu de voir qu'un combat reste à mener, il propose le retour en arrière, à savoir : l'aliénation au mari simplement. L'hypocrisie à son comble.
« Le féminisme ne transcende pas les rapports, l'intérêt a souvent été l'intérêt des bourgeoises »
Pour être précis, le féminisme TM est l'intérêt des bourgeoises blanches. C'est d'ailleurs pour cette raison que le concept d'intersectionnalité a été créé ces dernières années : pour recouper les différents vécus, car en effet, les diverses oppressions (classes, genre, transphobie, homophobie, validisme, et je ne vais pas toutes les citer) forment un canevas qui se recoupe et créer même des données totalement différentes.
Je vais donner un exemple ici : Les Slutwalk aux états-unis avaient pour but de revendiquer le droit d'aimer le sexe. De nombreuses femmes noires ont refusé d'y participer. Pourquoi ? Hé bien, en effet, l'idée d'aimer le sexe était assimilé à un côté sauvage. La femme blanche (je mets un singulier ici car je parle du point de vue social d'alors, qui recoupe en un seul groupe) devait être distinguée, et avait donc à s'émanciper. La reprise du terme « slut » (salope) était là pour mettre cette insulte en avant. Littéralement pour dire « j'aime le sexe et je le revendique »
Malheureusement, le côté sauvage est également le point attribué, par racisme, aux femmes noires ; Celle-ci ne pouvaient donc se retrouver dans cette réappropriation du terme, car c'était ce qu'on attendait d'elles. (à savoir aimer le sexe et être sauvage)
De ce fait, elles ont été nombreuses à ne pas participer à ces slutwalk. Voilà un exemple très précis qui met en avant l'intersectionnalité, ces points de jonctions entre les oppressions/
Si vous voulez un autre exemple de l'intersectionnalité, parlons Transphobie et racisme.
Une personne trans' cherchant un appart aura sans doute des difficultés, principalement quand elle montra sa carte d'identité.
En revanche, ça n'a rien à voir avec la difficulté évoquée par un homme trans récemment: lui, en tant que noir, est immédiatement considéré... comme un menteur. On ne le croit pas. On le prend pour un sans-papier qui a tenté son coup. Ici, un exemple très clair d'intersection très particulière et très éclairante, visible encore en 2014. Le racisme et la transphobie se conjugue pour donner une violence totalement différente et unique.
Et en effet, le féminisme TM n'est absolument pas intersectionnel. Il est effectivement bourgeois. Le soucis, c'est que Soral ne propose pas une lecture intersectionnelle, il en déduit immédiatement le rejet total et complet du féminisme. Au lieu de chercher une lecture pertinente et globale, il le rejette, et propose de renvoyer, une fois de plus, les femmes au foyer, sous l'aliénation du mari. D'ailleurs, Soral met bien en avant le fait que pour les bourgeoises, le féminisme a permis d'avoir accès à des métiers intéressants, mais encore une fois, il utilise ce fait, pour essayer de le discréditer. Au lieu de montrer qu'il faut aller plus loin. Qu'il faut élargir la réflexion, il propose de la supprimer.
Il va même jusqu'à essayer de faire passer ça pour un caprice en disant « échapper à l'ennui de la maîtresse de maison ». Là, c'est une nouvelle infantilisation. L'idée de l'égalité n'est plus intéressante, et la pertinence qu'il évoquait plus tôt est totalement balayée en mettant cette image de femme-enfant qui fait un caprice par ennui, là où l'on a simplement affaire à des personnes qui veulent avoir le droit de ne pas être sous le joug d'un mari.
« Le féminisme a rarement identifié cette contradiction ».
Tout est dans le rarement. D'une part, vous noterez qu'il n'en parle plus ensuite. Il s'en fout que certaines féministes l'aient mis en avant et continuent de le faire. Ça n'est pas important. En effet, s'il avait une pensée réellement développée, il poursuivrait dans ce chemin et travailleraient avec ces féministes. Mais non. Le rarement, en vérité, est juste là pour que dès qu'on pointera les féministes l'ayant signalé, il puisse dire « ah mais je n'ai pas dit le contraire ».
En réalité, de nombreuses féministes le signalent, et ce, très régulièrement, et depuis des décennies.
« C'est possible pour une femme de travailler dans la société du salariat si quelqu'un s'occupe de ses enfants en bas-âge... »
Là, Alain Soral montre à nouveau sa misogynie et son sexisme. Il n'imagine pas un seul instant que ce soit aussi le boulot du père. En fait, il se place dans l'idée qu'il y a « comme c'était avant » (lafâme qui s'occupe des enfants) et y ajoute lafâme qui bosse. Là où n'importe qui avec deux neurones connectés pourrait en venir à la conclusion qu'il y a un travail à faire pour que les pères s'occupent de ce qu'ils ont pondu, non, le but est simplement de montrer l'impossibilité de la double casquette, et de renvoyer lafâme à la maison.
« Y a une autre femme, qui a une double aliénation à elle, qui est la femme de ménage, ou la babysitter qui s'occupe et des enfants de la femme émancipé et des siens »
Alors, déjà, Alain Soral, à nouveau, reste dans cette idée que SEULE lafâme s'occupe des enfants, fait le ménage ou babysitte. Si cette idée est pertinente, une nouvelle fois, la conclusion devrait être : il faut éduquer les hommes. Mais non. Le but est de décridibiliser le féminisme.
En sus de ça, il met en avant cette idée que TOUTES les femmes ont des enfants. Il y a là un trait caractéristique du masculinisme. Une femme, ça a des enfants.
Vous noterez à nouveau que le père n'est jamais évoqué. Genre jamais. Il ne se pose pas la question de savoir s'il y a un problème dans la relation entre père et enfant. C'est le rôle de lafâme.
« Les féministes qui ont toujours été très peu nombreuses ont souvent été flattées par les médias et le pouvoir »
Cette phrase est grandiose. Rappelons que la France a mis plus de cinquante ans à accorder le droit de votes aux femmes (première revendications dans les années 1900) que l'IVG a conduit à de véritables « commandos anti-ivg » et que, de manière général, dans les médias, on entend cent fois plus parler des Femen que des déchainées. Ici encore, présentation d'un mensonge, avec toujours ce double jeu soralien qui consiste à placer des demi-vérités en en tirant des conclusions stupides, puis à rajouter des mensonges derrière qu'on prendra aussi pour vérité)
« Vrai lutte sociale, je dirais unisexe »
Ici, Alain Soral attaque le féminisme comme n'étant pas « une vraie lutte ». On rappellera qu'il avait parlé de légitimité plus tôt, une nouvelle preuve ici qu'il ne l'a JAMAIS pensé. C'était un mot en l'air, purement de la captatio benevolence : le seul but était de faire en sorte qu'on ne le prenne pas pour un salaud. Dommage, c'en est un.
L'idée de « vraie lutte » a constamment été utilisé pour faire taire tout ceux qui ne se trouvaient pas dans celle-ci. Cette distinction entre la lutte sérieuse (ici la lutte des classes) et les luttes pas sérieuses (féminisme, racisme, combat contre la transphobie, l'homophobie, le validisme et j'en passe) est terrible, car vous noterez que ça rejoint très précisément ce dont je parlais plus tôt : Là où une approche intersectionnelle rendrait ces luttes plus fortes, le refus de cette approche les affaiblit, et en prenant acte de cela, la volonté de rejeter les autres devient logique. Alain Soral met donc ce point en avant car son but est clair : faire taire les luttes qui ne le concernent pas, pour en revenir à la lutte qui le préoccupe. En tant qu'homme blanc cisgenre hétéro, évidemment, c'est la lutte des classes.
« Partout où le féminisme monte c'est là où la lutte des classes, la conscience des classes régressent. « plus la société se boboise »
Ici, on notera qu'Alain Soral met en avant à nouveau le problème de la division... qu'IL ORCHESTRE LUI-MÊME. Il fait cette division, parle de « vraie lutte » et ensuite vient se plaindre qu'il y a perte de puissance. Évidemment, vu qu'il exige des autres de se battre pour lui. C'est à dire que lui, le privilégié (cisgenre, hétéro, homme, blanc) exige que les oppressés viennent se battre pour lui. C'est comme si Warren Buffet lui demandait de se battre car son Yacht n'est pas assez grand. Non.
Le terme boboïse est aussi très clair. Une nouvelle attaque contre le féminisme. L'idée de légitimité évoquée plus tôt ? Pouah. Pas une vraie lutte, et le terme bobo est bien là pour le mettre en avant. Le côté capricieux évoqué plus haut trouve là un miroir, l'idée d'un côté carrément pédant bourgeois. But ? Faire taire le féminisme, à nouveau.
« Plus elle [la société NDM] devient bourgeoise »
Ici, le terme est utilisé juste pour son côté épouvantail. Une société qui deviendrait bourgeoise, au milieu d'une société avec de plus en plus d'écarts ? Non. Une société qui deviendrait bourgeoise, ça signifierait qu'elle serait plus bourgeoise, donc plus de bourgeois. Ce n'est pas ce qu'il veut dire. Le mot a juste été placé là pour faire peur, à nouveau, pour essayer de mettre en avant l'idée selon laquelle le féminisme, c'est bourgeois. Pourquoi faire ça ? Mais pour montrer que la vraie lutte c'est pas ça. On a encore affaire à une volonté de manipulation.
« Les femmes d'une intelligence supérieure et qui ont conscience de leur être et qui se battent pour leur liberté ont toujours pointé du doigt le mensonge, la naïveté du combat féministe strict. »
Ici, à nouveau, il y a dénigrement des féministes : elles sont stupides et naïves. On notera en sus le terme « féminisme strict » qui ne sera pas expliqué, faudrait pas non plus qu'il utilise des mots en sachant ce qu'ils veulent dire.
« et souvent le féminisme se réduit à un règlement de compte oedipien et bourgeois »
Outre la référence à Freud, qui n'est plus utilisée qu'en France parce que le complexe Oedipien est une ineptie et que nous sommes les derniers à croire qu'il a encore la moindre pertinence, ici, on tombe dans la psychophobie : Il essaie de faire passer les féministes pour des personnes avec des troubles psys, donc des personnes envers lesquelles on ne peut avoir confiance, qui ne savent pas ce qu'elles disent, bref des personnes sans crédibilité.
« Simone de Beauvoir, c'est la preuve que le féminisme c'est de la merde »
Voilà. Donc le terme légitimité plus tôt signalé, hein, vous vous le carrez dans le fion, JAMAIS il ne la pensé. Normal, il n'en a rien à foutre : le féminisme ne s'occupe pas de lui. IL EST DOMINANT. Donc il s'en cogne, il veut conserver ses privilèges, et le montre à la fin.
En conclusion, que dire de toute cette vidéo ?
Il y a beaucoup à en dire ? D'une part, il y a le caractère manipulateur de cette vidéo : Au début, mise en avant d'un côté quasiment philosophie, on distingue trois mots, 'fin on dit qu'il faut les distinguer, on prend trois mots évidents. Puis, on avance petit à petit. On fait des fausses concessions, on dit que c'est légitime, mais manipulé, et enfin, on termine par « ce sont des idiots, des malades mentales, des naïves, des bourgeoises et des menteuses ».
D'autre part, et c'est là où Soral se distingue de beaucoup d'ahuris de l'extrême droite : il utilise très couramment des demi-vérités. C'est à dire qu'il va prendre des faits (le féminisme TM est bourgeois) et les triturer pour arriver à une conclusion à l'opposée de celle qui devrait advenir. Pourquoi dis-je à l'opposé ? Car il parle de la légitimité de la libération des femmes. Donc il devrait parler intersectionnalité, il devrait parler ouverture. Mais non, il utilise cette demi-vérité, en tronquant le TM, pour ne garder que « le féminisme » et en en faisant non pas une méthode de réflexion féministe, mais une méthode de combat du féminisme dans sa globalité. Pourquoi Soral ne parle-t-il pas du caractère Blanc du féminisme TM ? Parce qu'il n'en a rien à foutre: ceux qui le regardent se préoccupent de la lutte des classes, pas du racisme. Il s'en cogne royalement du racisme. De plus, s'il le faisait, il tomberait lui-même dans une réflexion interesectionnelle alors qu'il cherche à l'éviter à tout prix au profit de la seule vraie lutte: la sienne.
En fait, ce type n'est rien de plus qu'un petit fumier accroché à ses privilèges, bien incapables de concevoir le monde autrement que par la lorgnette de la seule lutte dans laquelle il n'est pas le dominant, à savoir la lutte des classes, et qui veut tout bonnement écraser les autres.
Poubelle, comme d'hab. Si vous voulez du démontage de Soral, vous pouvez checker : TOUTES SES VIDÉOS ET TOUT SES DISCOURS FONCTIONNENT SUR CE MÊME PRINCIPE.
Bonne journée.
au passage
Tu pourrais éviter d'utiliser les problèmes psys comme une méthode de dénigrement d'autrui ? Merci.