Je me demande même si l'amour n'est pas le mot qui convient à décrire cette sensation de partage si profonde qu'il y a 'reconnaissance' de l'autre, complémentarité, car il subsiste des différences, toujours, mais que, dans le court laps de temps de notre vie, nous pouvons enfin avoir un alter ego avec qui aller plus loin en soi pour chacun.
L'être est profondément narcissique. Même dans l'humanité la plus altruiste subsiste cette forme de solitude existentielle de ce qui est incommunicable. L'Amour me semble alors exprimer cette sur-communication possible avec l'élu(e).
Cela rejoint d'ailleurs à mon sens l'absolu de l'Amour divin, puisqu'il est fantasme d'une compréhension totalement intime, au-delà du verbe : "et ton père, qui voit dans le secret, te le rendra".
Si l'Amour a un sens (ce qui n'est pas si souvent le cas), c'est bien dans cette forme d'empathie, voire d'impression de télépathie, qu'il peut être ressenti. Et ce sentiment ne peut exister bien longtemps (voire pas du tout) sans une vision du monde proche sur la justice, sur le partage, la possession, sur les finalités (ou non) de l'humanité, etc.