Allez je vais mettre le chapitre 2.
Ceux voulant d'abord lire le chapitre 1, allez sur la page 8.
Sinon, j'attends tout vos avis. ^^
Et désolée pour la présentation de ce chapitre =S ^^
2.
Un second homme s'approcha de moi. Il était vêtu d'une longue cape noire descendant sur ses mollets. Son visage était marqué par d'horribles cicatrices. Il avait un ¿il jaune et un ¿il vert. Une estafilade coupait son ¿il vert et une deuxième recouvrait - en diagonale ¿ son visage entier : de la tempe jusque sous sa joue droite.
Il affichait un sourire amical et me demanda gentiment de m'asseoir sur la table en bois à sa droite en m'informant que normalement, ce n'était pas ici qu'il soignait les blessés. Il retira soigneusement sa cape et la posa sur le dossier du grand canapé en velours sombre avant de me rejoindre afin de voir - avec tranquillité - mon problème au bras et, mes blessures qui recouvraient mon thorax ¿ je dû retirer mon T-shirt taché de sang devant des hommes mais, le plus choquant dans tout ça, ce fut mon abdomen où certaines veines étaient apparentes et où tous les tatouages noirs qui le recouvraient sur sa partie gauche ¿ puis regardait celles à la tête. Pendant qu'il inspectait mon bras et tripotait mon crâne, je me permis de regarder les autres hommes dans la grande pièce lorsque l'un d'eux pris la parole.
- C'est que vous n'y êtes pas allés de main morte ! Dit-il en s'adressant à Jerry et Phil.
Cette voix me rappelait une personne. Je le regardai lorsque j'aperçus Jacob accompagnait de son ami qui venait de parler.
Son voisin me regardait avec méfiance. Ses yeux orange braqués sur moi comme s'il était prêt à m'attaquer.
Jacob se tourna vers moi et plongea ses prunelles dans les miennes quand brusquement, une forte douleur pesa sur mon bras. J'ouvris la bouche pour proférer une insulte mais, me retins au dernier moment. Le médecin leva la tête et se pinça la lèvre inférieure.
- Serre les dents, tu risques d'avoir mal, me prévint-il.
J'obéis en fermant les yeux lorsque la douleur de mon bras monta à ma tête, un craquement sonore résonna suivi de mon cri durement étouffé. Je rouvris les yeux et vis mes jointures blanchir à vue d'oeil quand je contractai les muscles de ma main en la serrant le plus fort possible tout en essayant ¿ ce qui ne marcha pas comme je le souhaitais - d'estompé le maximum de l'adrénaline.
- Bordel de merde ! éa fait mal ! M'écriai-je avec grossièreté
- Je sais, dit-il en m'adressant un sourire. C'est tout à fait normal.
Normal !? Et puis quoi encore !
Je quittai la table pour me placer entre le canapé et le grand fauteuil. Le médecin contourna la table pour se mettre devant moi puis il recula d'un pas en me regardant de haut en bas. J'avais complètement oublié ma tenue. J'étais presque nue.
Je haussai un sourcil et grognai en retroussant les lèvres sur mes dents, inconsciente de ce que ça pouvait réellement signifier. Il me regarda attentivement afin d'apercevoir la colère dans mes iris. Je ne savais guère s'il y en avait en fait. Ma gorge me picotait et un feu brûlant se déchaînait violemment dans ma cage thoracique, me faisant tousser.
- Je crois que les liquides perdent de leur effet, murmura celui-ci en me tournant autour.
Je le suivis des yeux et grondai furieusement.
En le regardant, j'aurais cru le voir comme un prédateur rôdant autour de sa proie. Ma gorge gronda férocement et il se redressa, joyeux.
Jerry, quant à lui, bougonnait en s'affalant sur le fauteuil.
- Elle est parfaite ! Déclara le médecin avec un grand sourire.
- Hein ?! Et puis quoi encore ! Elle a faillit me bouffer le bras ! S'emporta Jerry en brandissant la morsure.
J'écarquillai les yeux de stupéfaction devant la taille des trous en pleine cicatrisation lorsqu'un nouveau flash apparut devant mes yeux qui se voilèrent. Je vis la masse de Jerry se levait d'une façon surprenante. J'attendis un moment avant d'entendre plusieurs grognements prolongés.
---------« La créature s'était à demi accroupi et montrée des dents alors que Jerry serrait son bras gravement blessé, presque arraché, on pouvait apercevoir comment il était déchiré, on voyait très bien les tissus musculaires et son sang coulait.
Le vent soufflait très fort et Jerry et Phil avaient sauté sur le toit d'un immeuble, beaucoup plus haut. La bête regarda le paysage au loin, se redressa sur ses pattes arrière et poussa un rire sadique. Son regard se posa sur Phil qui lui, essayait de se relever et lorsque cela fut fait, il la contourna, une seringue en main.
La créature le regardait de ses yeux d'un rouge vif, montra sa bouche pleine de dents démesurées, puis alors qu'elle sentait que les blessures de Jerry ¿ Graves ou pas - commençaient à guérir, elle attaqua de nouveau quand soudain, l'image s'arrêta sur ses yeux et la fureur qui y régnait. Ses iris changèrent de couleur lorsque j'aperçus les yeux de la bête prendre un air ainsi qu'une couleur identique aux miens.»
---------Le hic de cette histoire ou plutôt¿ le choc je dois dire. Comment ais-je pu être ainsi ? Etais-je méchante ? Si oui, alors pourquoi ne l'étais-je pas à cet instant ?
Hélas, je me trompais complètement.
Un rire sardonique m'échappa et je me tournai lentement vers Jerry avant qu'un autre de ces rires ne m'échappe. Un voile se forma rapidement devant mes yeux. La gamme de couleur s'assombris.
- Dommage pour toi, j'aurais pu le bouffer mais¿vous aviez triché. Au lieu de vous défendre par la force vous vous êtes servi de médicaments. Comme des lâches (Je ris, un rire étrangement identique à celui de la créature) ça te dit de recommencer ? Lui demandai-je avant que mon visage n'affiche un sourire cruel et que mes traits ne se déforment.
Jerry se mit à ronfler de fureur en s'abaissant dans une posture légèrement animal. Je
craquai mes jointures et ma nuque endolorie en le défiant de mon regard.
- Prêt ? Le défiai-je en prenant une posture animale à mon tour.
Je jetai un coup d'¿il à Jacob quand Jerry attaqua le premier, je sautai au dernier moment, l'esquivai et m'agrippai par je ne sais quel moyen au plafond. J'attendis quelques secondes avant de me laisser tomber sur mon adversaire, le prenant par surprise puis je l'acculai contre le mur, deux mètres plus loin. Là où j'étais passée, tout était tombé. Jerry se débattait vivement et, n'aimant pas le voir bouger ainsi, je m'emparai violemment de sa gorge, riant de voir ses jambes battre l'air.
Soudainement, une vive douleur faillit me faire hurler de nouveau. Je lâchai brusquement Jerry quand on me frappa très fort. Je bougeai à peine malgré toute la force qu'il avait mise dans son poing. Je me retournai vers mon deuxième adversaire, prête à le zigouiller lorsque le médecin se mit entre nous. Un grognement prolongé s'échappa du tréfonds de sa gorge alors qu'il regardait Phil. Son comportement ne m'étonna pas. Mais je repris conscience de mes actes, me repassant la scène dans la tête.
- Phil, ramène la dans la cage ! Je ne veux pas de problème. Quant à toi Jerry, arrête tes conneries et ne fais plus attention à elle.
- Elle n'est pas si parfaite que ça, grogna celui-ci.
Le médecin ne répondit pas lorsque Phil me prit par les cheveux. Je grondai.
- Bas les pattes où je te bouffe le bras, m'emportai-je alors que je m'emparais de son bras tout en y plantant mes ongles.
Un craquement résonna suivi du cri de Phil.
- Espèce¿espèce de Salope ! tu m'as pété le bras !
- Bien fait pour ta gueule, pourriture !
Il faillit me gifler mais s'astreignit alors que je quittai la pièce d'un pas rapide en attrapant mon T-shirt au passage afin de ne pas avoir à me balader en soutien-gorge.
Alors que l'on passait de nouveau dans la foule, tous ses hommes qui me regardaient, semblaient ne plus comprendre mon nouveau comportement quand ils me virent. Moi même je ne me comprends pas. Je secouai la tête pour libérer mon esprit mais, quelque chose me fit prendre conscience d'un sujet important comme¿ mon passé.
J'avais souvent pour habitude de faire des conneries en tout genre, mais là, je ne me suivais pas. Je ne me rappelle de rien d'autre, à part ma dernière connerie dans la forêt : j'avais tué un lapin avec un coutelas et l'avais pendu à la branche d'un arbre.
C'est dégueulasse mais bon, j'avais aimé. C'était un¿divertissement. Voilà tout ce que je savais sur moi pour le moment.
Ma mémoire me reviendra peut être pendant la nuit.
--------Phil ouvrit la grille et me poussa dans la cage. Je tombai à genoux et il m'attacha comme un animal. Il s'en alla dès que ce fut terminé après m'avoir giflé pour son bras.
Mon corps fut soudainement submergé de tristesse. Le voile se dissipa et je m'allongeai au sol dans une position de f¿tus sous les yeux de Jeff et Billy. Je m'endormis quelques minutes plus tard, hantée par des images floues.
« Une femme grondait comme un animal lorsqu'un homme la frappa, s'empara violemment de ses cheveux et la jeta à travers la pièce, son corps endolori heurta le
mur souillé de sang. Elle tremblait, pleurait et lorsque son agresseur revint la frapper,
elle se débattit comme elle le pouvait mais, elle était à moitié nue, elle était faible. Trop
faible. Et cela faisait des jours. Elle n'avait rien mangé, ni bu depuis plusieurs semaines
et se demandait pourquoi elle ne mourrait pas de faim ou sentait la mort se
rapprochait petit à petit.
- Espèce de Salope Hurla-t-il.!
Elle gronda et attaqua. Hélas, sa bouche se referma dans le vide. L'homme lui fourra
un coup-de-poing, si fort qu'elle crut qu'il venait de lui arracher la mâchoire.
Elle sentait les larmes arrivaient.
Son corps se mit à tremblait lorsque l'homme retira son pantalon. Elle n'avait plus la
force de résistait. »
Un bruit me fit gémir.
« Il la bat encore et encore avant de la violer. Elle était si jeune.
Qui était-elle ? »
Quelqu'un parla, mais je ne prêtai pas attention à ses paroles. Je sentis quelqu'un me
toucher. Je me rendormis.
« Après le viol, la jeune femme s'endormit le corps recouvert de sang. Son sang. Elle
préférait mourir que de rester ici. Elle souffrait trop, elle voulait que ça s'arrête
enfin. »
Je me réveillai brusquement, en sursaut et paniquai à la vue que j'avais devant moi.
Mes mains étaient enchaînées, mais je n'étais plus dans ma cage. J'étais dans une
salle partagée entre la lumière rouge et blanche de la faible luminosité juste au
dessus de ma tête et la lumière rouge sang à cause d'une lampe au couvercle
ensanglanté. La pièce me donnait une très mauvaise impression de déjà-vu. Les murs
étaient comme dans mon rêve sauf, qu'ils étaient recouverts de sang. Soudain, une
douleur me fit hurler. Ma vue se brouilla et je m'aperçus que la pièce n'était qu'une
hallucination de ma part.
J'étais ¿ en fin de compte ¿ dans une autre cage, largement plus grande.
Je tirai sur les chaînes, hurlai pour échapper à la douleur, pleurai pour les supplier
d'arrêter, grondai et mordis ma propre chair pour empêcher la douleur de monter plus
haut dans mes bras. Je sentis les regards sur moi, j'entendis des chuchotements
presque insonores pour mes tympans.
Je ne sais pas d'où venait la sensation de brûlure, de morsure et de torture mais, ce
qui était sûr, c'était que j'avais mal. Je ne pouvais que hurler et pleurer.
--------Mon martyre dura des heures au bout duquel, anéantie par la fatigue et la douleur qui me rendait si fragile tout d'un coup, je me laissais tomber sur le côté en laissant mes
paupières closes tout en espérant, que mon heure soit arrivée.
--------Enfin ma liberté.
------------------------- Psst !
Je grognai. Une voix s'éleva derrière. Non, ce n'était pas le paradis.
- C'est une vraie marmotte, Jacob, chuchota une voix amusée.
- Arrête de rire ! Ce qu'elle vit est difficile, répondit Jacob. Tu as vu comment elle a
réagi aux produits tout à l'heure.
- ouais. Malheureusement, ajouta-t-il, tristement.
- Psst ! Siffla-t-il un peu plus fort.
J'ouvris difficilement les yeux et me retournai afin de voir les personnes qui
m'agaçaient ainsi.
Jacob et un homme que je n'avais jamais vu jusqu'à présent me regardaient. Leur
présence me fit mal, je bondis pour me coller violemment contre le mur, face à eux.
Je montrai des dents et ravalai quelques larmes.
- Nous devons t'emmener, m'annonça l'homme.
- Hors de question!
- Nous ne voulons pas te faire de mal, calme toi.
Je me recroquevillai et soupirai bruyamment avant de me recouchais en cachant mon
visage d'un de mes bras. Jacob me le bouscula gentiment à l'aide d'un bâton.
- Laissez-moi en paix ! Grondai-je, furieuse à présent. Si vous ne voulez pas que je
vous fasse du mal, dégagez !
- Nous sommes différents de ces fils de pute de Jerry et Phil. Nous devons t'emmener,
chuchota Jacob en ouvrant la cage. - - Tout ce qui a pu ce passé cette nuit, ne sont
que des expériences, car beaucoup d'entre nous ont eut affreusement peur de toi. On
voulait savoir si tu étais dangereuse, s'il fallait que l'on te tue.
Je soupirai de nouveau et ¿ après un bâillement - me levai d'une lenteur nonchalante.
- M'emmener où ? Demandai-je, d'un air dédaigneux.
L'ami de Jacob entra pour me libérer des chaînes. Ses cheveux étaient attachés en une
queue de cheval. Son visage fins et ses iris d'un violet rougeâtre semblaient brûlés.
Pourquoi les mecs qui habitent ici sont-ils aussi canons ?
Ils ne me répondirent pas.
Quelles manières grotesques !
L'homme s'empara de mon poignet et m'obligea à le suivre. Ce que je fis en grondant
légèrement. Je n'ai pas encore digéré leurs putains d'expériences.
Je jetai un regard autour de moi. Tout le monde était sûrement encore endormi.
L'immense maison semblait si vide.
Je regardai l'homme avec attention, il s'en aperçut très vite et me sourit.
- Je crois que je devrais faire les présentations, insinua Jacob en le regardant.
- Non, je vais le faire, dit-il avant de s'arrêter et de se tourner vers moi. Je suis
Pélori, le Cadet de nos frères et toi ?
Je farfouillai dans ma mémoire mais, ne trouvais aucun indice prouvant que j'avais un
nom. Bordel !
J'ouvris la bouche mais, aucun son ne sortait. J'avais l'impression d'être une coquille
vide. Sans identité, sans rien. Jacob et Pélori tirèrent une tête étrange. Je grimaçai et
détournai les yeux.
- Tu n'as pas de nom ? Tu ne t'en souviens pas ? Demanda Pélori en se penchant sur
le côté afin de croiser mes yeux.
Je ne le regardai pas, traçai mon chemin et continuai à marcher droit devant moi.
Pourquoi me souvenais-je pas de mon propre nom ? Que se passe-t-il ?
Pélori et Jacob me rejoignirent très vite. Peut être un peu trop vite. Mais comment se
fait-il qu'ils soient aussi rapides. Je n'ai même pas entendu le bruit de leurs pas.
- Ce n'est rien, (il s'adressait à son frère) C'est étrange, tu ne trouves pas ? - Si. (Il se mit à côté de moi et me regarda) On va t'en trouver un en attendat que ta mémoire revienne. C'est sûrement le choc, je pense.
J'acquiesçai mais, une question me hanta soudainement.
- Dis-moi¿Jacob, pourquoi autant de monde hier ?Je voulais oublier la nuit quej'avais passé. Je préférais changer de sujet.
- Il y a eu une fête, répondit-il.
- Laquelle ?
- Les vingt-cinq ans de notre grand-frère, Cyril.
- Ah bon ?
Nous pénétrâmes dans le couloir de gauche. Un hurlement animal résonna en écho en
me faisant sursauter. Un sursaut qui provoqua les rires de Pélori.
- Qu'est-ce que¿
- C'est Cyril qui part en chasse, dit-il, très amusé.
J'écarquillai les yeux et m'arrêtai net. Les garçons s'en aperçurent très vite.
- En chasse tu dis ?
- Oui, en chasse, répondit Jacob.
Soudain son visage se figea. Il adressa un coup d'¿il à son frère qui eut un « oh » de
stupeur.
- Pourquoi part-il en chasse ? Demandai-je.
- Je¿viens ! Tu verras par toi-même, répondit Jacob
- Mais¿ voulais-je protester, mais Pélori me coupa.
- Aller ! Viens !
Et ils se mirent à courir. Leur vitesse m'impressionnait et j'essayai de les suivre dans
la même cadence. J'accélérai sur la pression de mes jambes et les doublai. Je levai la
tête et regardai devant moi en apercevant des escaliers et un couloir de chaque côté.
Soudain, ils tournèrent à droite, j'en fis de même mais, je glissai et tapai le mur d'en
face. Un tableau représentant une vingtaine d'hommes dont Pélori et Jacob se mit à
trembler. J'empêchai le tableau de tomber avant de suivre les deux frères qui
continuaient tout droit en marchant. Mes oreilles percevaient leurs ricanements
amusés
- Où allons-nous ? Demandai-je après les avoir rejoint.
- Dehors, répondit Pélori.
- Dehors ?
- Oui, nous ne te gardons pas ici comme prisonnière, ce n'est pas notre but.
- Quel est-il alors ? Demandai-je en apercevant un petit éclat de lumière.
- Notre grand-frère te le dira, nous sommes incapables de te l'expliquer.
- Oh. Et qu'allons nous faire dehors ?
- Chasser.
- Chasser ? Répétai-je, intriguée.
- Oui, il faut bien se nourrit.
J'étais perdue. Je m'arrêtai. Jacob fis la même chose deux mètres plus loin et se
tourna vers moi alors que Pélori, lui, continuait à avancer en me jetant un ou deux
regards.
- Qu'y a-t-il ?
- Vous vous nourrissez de quoi ? Demandai-je, très inquiète.
Je ne voulais pas finir en repas, moi.
- Tu verras, dit-il en me tendant la main.
- Jacob, insistai-je.
- Ce n'est pas toi que nous allons manger, contente ?
Je poussai un petit grognement et traçai mon chemin, passai rapidement devant Jacob
qui se mit à rire.
Je le connais à peine et il m'agace déjà.
----------Alors que l'on remontait une allée qui nous conduisait vers la lumière plus loin, un
nouveau hurlement résonna, différent de celui qui m'avait effrayé dans les couloirs, il
était plus humain. Jacob n'avait pas l'air de quelqu'un voulant tuer les gens pour les
bouffer.
Du moins¿je l'espère.
Bien que les apparences soient souvent trompeuses, Jacob et tous ceux que j'avais pu
rencontrer, n'avaient pas le profil de cannibales voulant me dévorer toute crue. é
l'exception de Jerry et Phil peut-être. Non, eux ils voulaient plutôt me tuer.
Alors que l'on passait la grande entrée me permettant de pénétrer sous les éclats de la
lumière matinale, quelque chose attira mon attention. Au-dessus de ma tête, je remarquai
que l'entrée sous une forme assez banale, avait une grande porte et vu son état, elle avait
été forcée plusieurs fois. Jacob me tira légèrement le bras et la lumière m'aveugla
brusquement. Je clignai des paupières une multitude de fois avant de m'habituer au soleil.
Ce fut plus difficile que je ne le croyais, il me fallut au moins une vingtaine de minutes avant
que je ne puisse admirer le paysage.
---------Devant moi, dans la grande prairie où les fleurs du printemps laissaient planer un délicieux
parfum dans l'air, il y avait quelques hommes qui parlaient entre eux et riaient
bruyamment, l'air joyeux.
En regardant l'horizon, je m'aperçus de la grande différence entre les vagues souvenirs que
j'avais de mon ancien environnement et celui de maintenant. Les deux n'avaient aucun trait
commun. Le paysage où je vivais était plus rocheux, il y avait beaucoup plus d'arbres qui
rendaient le paysage moins fleurit et plus sombre et, les maisons¿les maisons se voyaient
à vue d'¿il, même en montagne ou dans les profonds sous bois.
Je me souviens qu'il y avait toujours une cabane quelque part alors que là ! Il faudrait
- au moins ¿ une dizaine de kilomètres avant d'apercevoir la moindre habitation.
- Où somme nous ? Demandai-je, les yeux rivées vers l'horizon.
- Nous sommes en Colombie-britannique.
- Quelle ville ?
- La ville est beaucoup plus loin mais, nous sommes dans une région appelée Prince
George. Pourquoi me demandes-tu cela ?
- Parce que ce n'est pas chez moi, répondis-je en me tournant vers lui.
Un sourire s'afficha sur ses lèvres et ses yeux verts se mirent à scintillaient.
- C'est normal, Jerry et Phil étaient partis à Portland pour des affaires amicales avec
d'autres¿hum¿avec des amis, ils t'ont aperçu dans une ruelle abandonnée et¿
Il ne termina pas sa phrase, j'avais compris. Je passai prudemment sur une roche puis
sautai sur une autre afin de descendre pour rejoindre un chemin sous quelques branches qui
nous conduisaient à la grande et vaste prairie.
- Tu as toujours vécu ici ?
- Non. Quand j'étais petit, j'ai vécu à Portland.
- Serait-ce possible que l'on se soit déjà vu à Portland?
- Je n'en ai pas le souvenir.
- Moi, je n'ai plus de mémoire.
- J'en suis sûr qu'elle te reviendra un jour, m'encouragea-t-il avec assurance.
- Je l'espère, renchéris-je.
Nous reprîmes la route vers Pélori et un garçon qui devait probablement être Cyril. Sa
tenue m'étonna. Il ne portait qu'un short et laissait son imposante musculature à la vue de
tous.
- Salut Cyril ! Alors, cette chasse ? On la commence pour qu'on puisse montrer à¿Laétia¿
- hop hop hop ! Attends voir, tu veux lui montrer ce qu'elle est déjà ! C'est à elle de savoir
seule ce qu'elle est à présent.
- Mais¿
- de quoi vous parlez ? Demandai-je en essayant de tendre l'oreille pour capter le sens de
leurs paroles.
Comme si j'étais incapable de comprendre.
Pélori se tourna brusquement vers ¿ je faillis sursauter ¿ moi et pris la parole.
- Sachant que tu n'es pas humaine, Cyril veut te pousser à muter.
Muter ?! Pourquoi muter ?
- Attendez ! M'exclamai-je. Vous me dites que je ne suis pas humaine ? Je ne vous suis plus
du tout. Vous me faites vraiment peur là.
Cyril soupira. Il n'avait pas remarqué un incapacité à comprendre le réel sens de leur
charabia il y a deux minutes.
- Tu es des nôtres, annonça-t-il. Tu verras par toi-même ce que tu es mais, fais attention,
les premières mutations sont souvent très douloureuses.
Je n'ai pas assez souffert comme ça ! Aboyai-je, mentalement. Ah ! ça c'est vraiment
la meilleure !
Jacob regarda son frère d'un d'air dubitatif.
- Mais comment la pousser à muter ?
- En la menaçant de mort bien sûr, répondit-il. Jerry ! Phil !
- Hey ! Dites-moi ce que je dois faire, je suis quoi ?
Cyril gronda violemment et je déglutis bruyamment en entendant ce qui ce passé non loin
de moi.
Sous moi, la terre se mit à trembler, je percevais leur rythme cardiaque comme si c'était le
mien.
- Tu aurais dû savoir ça, Pélori, chuchota Cyril.
Des grognements résonnèrent puis des bruits de pas rapides se déplaçaient brusquement
dans notre direction. Deux colosses arrivèrent en courant vers moi. Leur visage crispait par
une allure bestiale et leurs yeux remplis d'une cruauté diabolique. Je regardai autour de
moi et m'aperçus que le nombre d'hommes avait diminué en flèches.
Je me tournai vers mes adversaires, trop tard malheureusement.
Jacob, Cyril, Pélori et les autres qui m'entouraient reculèrent le plus vite possible avant que
Jerry ne vienne m'adresser le premier coup qui me percuta de plein-fouet, me projetant au
sol, face contre terre. Phil poussa un rire sardonique.
- Tu fais moins la maligne. Je vais m'amuser à te faire du mal.
Je portai directement une main sur mon nez après avoir relevé la tête. Je retirai ma main
lorsque j'aperçus des gouttelettes de sang dégoulinaient de mes doigts et d'autres
tombaient dans ma main. Je retroussai - sans aucune raison ¿ mes lèvres lorsque mes
mains se mirent à trembler, me procurant une affreuse douleur dans le creux de mes
coudes puis dans les épaules.
Phil m'agrippa brusquement par les cheveux et me balança avant que Jerry ne vienne au
même moment et - avant même que je ne touche le sol - m'asséna un coup en pleine
mâchoire. Je m'écroulai lourdement au sol et roulai sur le côté. Je m'adossai péniblement
sur le flanc avant de me retrouver péniblement à quatre pattes. Je mis une main sur ma
bouche pour évaluer la douleur. Rien d'inquiétant, cependant, un liquide coula le long de
mes lèvres, pénétrant entre mes dents avant que je ne l'avale.
J'eus soudain un déclic. Ma nuque se tordit et craqua. Des frissons me parcoururent jusqu'à que je craque. Je me relevai et le frappai à mon tour. Jerry se retrouva à six mètres, face
contre terre. Je m'accroupis et le regardai méchamment quand soudain, des mains me
ceinturèrent de force. Je sautai sur mes pieds et, à ma retombée, je pris brusquement les
épaules de Phil avant de balancer son corps par-dessus ma tête. Phil atterrit sur le dos. Si
violemment que la terre tremblait sous le raisonnement du choc.
----------Jerry revint à la charge peu de temps après et me frappa. é terre, une bile écoeurante me remonta dans la gorge et je crachai un jet de sang. Mon estomac se noua lorsque Jerry s'empara de ma tignasse d'une main et cogna ma tête contre le sol.
Je fus paralysée pendant une fraction de secondes, afin de reprendre correctement mes
esprits.
Hélas, je fus arrêtée.
Mes mains tremblèrent et mon visage se releva brusquement avant que je n'adresse un
regard noir à mes deux adversaires. Un voile sombre recouvra mes yeux, mais après une
fraction de secondes, ma vue revint aussi vite.
- Reculez ! Ordonna Cyril à mes antagonistes.
Ils lui obéirent. Jerry et Phil reculaient avec regret.
Un grondement animal résonna dans mon crâne alors que c'était de ma bouche qu'il y
sortait.
Mes tempes se mirent à palpiter. Une forte impression de brûlure s'étendit sur la peau de
mes bras et de mes jambes. La rage forma une boule compacte dans mes tripes, au bord
de l'explosion. Une démangeaison gagna mon thorax suivi de la brûlure. Mon cuir chevelu
commençait à me picoter.
Un craquement sonore résonna dans mes tympans alors que ma peau commençait à
s'étirer. Tandis que la sensation s'amplifiait, je tentai de repousser la douleur. Quel mot
insignifiant ¿ souffrance conviendrait beaucoup mieux. « Douleur » traduit trop
médiocrement la sensation de se faire écorcher vive, une vraie torture, plus terrible que
celle que j'avais vécu cette nuit. J'essayai de reprendre ma respiration mais, un hurlement
m'échappa. Je baissai la tête et aperçus mes mains ¿ avec dégoût - partagées entre l'état
animal et celui d'humain.
Je cambrai le dos puis m'écroulai, plié en deux. Tout en luttant pour garder le maximum de
mes idées claires.
La souffrance horrible que j'endurais n'était pas prête de finir.
Le déchirement de mes vêtements se fit entendre alors que tout mon corps se déformait,
sous un voile flou.
Je vis soudainement Cyril s'approchait.
- Garde ton calme Laétia, ne panique pas.
Je le regardai, visage crispé, respiration anormale alors que j'essayais d'étouffer durement mes hurlements.
________Comment faire pour ne pas paniquer alors que l'on souffre le martyre !
Je ne pouvais même plus parler normalement ! Chacune de mes paroles étaient un rugissement de douleur.
Les minutes infernales s'écoulèrent lentement. Trop même. Mes muscles se nouaient et se
contractaient laissant mes cris résonnaient ainsi que les craquements sonores alors que
j'étais encerclée de colosses. Mon visage s'étira à son tour et je vis mes mains poilues et
tordues alors que la peau se déchirait lentement. Je hurlai et crachai du sang.
La silhouette floue de Cyril s'abaissait et sa main puissante me tint immobile pendant que
l'autre était sur ma bouche déformée.
Je fermai les yeux le plus fort possible alors que la panique montait en moi comme le
bûcher que l'on nourrissait. Je me débattis violemment de l'emprise de Cyril et me roulai au
sol en m'apercevant de la texture de mes jambes déformées et encore coincées entre son
état indescriptible et répugnant.
Je hurlai encore plusieurs instants avant d'être submergée par l'épuisement.
Je clignai des yeux, percevant différentes choses. Je me mis derechef à quatre pattes afin
de poursuivre ma transformation.
Toutes les douleurs s'arrêtèrent enfin.
La main de Cyril se posa de nouveau sur moi, sur ma tête et la caressa lentement, tâtant
mon épaisse fourrure. Mon souffle bruyant se fit court alors que j'essayai de me mettre
debout, mais je perdis l'équilibre car, d'une, à cause de l'épuisement et de deux, parce que
j'étais devenue une grosse bestiole à quatre pattes. Mes forces m'abandonnèrent
soudainement. Je retombai lourdement sur le ventre.
Autour de moi, le monde avait gagné une gamme de couleur inconnue de l'¿il humain,
subtiles nuances de noirs, bruns et de gris que mon cerveau s'obstine à convertir en blanc,
rouge et vert. Je reniflai silencieusement et m'aperçus que, avec cette mutation, les odeurs qui m'entouraient n'étaient plus les mêmes. Je pouvais sentir et flairer plus de choses que je n'aurais pu le croire. Aller plus loin jusqu'à percevoir les battements du c¿ur d'un écureuil au fond des bois.
Cyril attira toute mon attention en parlant d'une voix puissante. - Sais¿tu ce que tu es?
De mon museau, je fis lentement que non.
- Un loup-garou.
_______Hein ? Quoi ? Ce n'est pas possible, je croyais que ça n'existait pas !
- Et bien, tu lis trop d'histoires, ils existent réellement et tous les mythes que nous
trouvons sur eux sont d'une banalité enfantine complètement absurde.
Alors, Cyril et les autres étaient des loups-garous capable de percevoir les pensées de toute
la meute lorsque les membres sont contrôlés par leur loup. Plutôt tentant comme chose
mais, je ne me sens pas encore capable de faire ce qu'ils font eux, je n'en suis pas au
même stade.
Cyril m'aida à me mettre correctement sur mes quatre pattes. Ce fut beaucoup plus facile à
présent. Je m'étirai, baillai et trottinai vers mes nouveaux compagnons en secouant la
queue.
- Maintenant, je crois que tu as compris lorsque je t'ai dit que Cyril allait chasser ?
_______Oui, mais¿ je ne sais pas comment faire.
Je posai mon arrière train à terre afin de m'asseoir.
- Oh que si ! éa fait un long moment que tu es loup-garou, tu es même un peu plus expérimenté que certains d'entres nous.
Mon museau se tourna vers Pélori qui m'adressa un clin d'¿il.
Pour nous six, il était temps d'aller en chasse.
Je me redressai avec rapidité, museau vers la forêt lorsque je déguerpis à toute vitesse entre les arbres.