Spleen fertile
Je n'ai presque plus de patience, de force, d'énergie, d'intelligence à revendre pour une majorité de choses que je ressent au fond comme stériles. Je subit alors les épreuves du jugement, de la pression, du doute, de la vulnérabilité, du désespoir, dans ce monde qui a érigé l'ego en roi, et accepté son inévitable fille : la stérilité. Stérilité physique, mentale, spirituelle, masquée par la surabondance.
Paraître plutôt qu'être, voilà le jeu de dupes auquel nous cédons chaque jour, auquel nous perdons toujours.
Prétendre, contrôler, prouver, contraindre, plutôt que chercher, découvrir, s'émerveiller, accompagner.
Tenir la vie dans une main de "faire" ... quitte à l'étrangler, plutôt que risquer de nous laisser saisir par elle.
Serrer fort, plutôt que laisser une ouverture et y découvrir sa beauté, sa bonté, sa simplicité, et accueillir sa véritable fille : l'humilité. Retour tant nécessaire à l'"humus", la terre... fertile cette fois-ci.
Jugé fainéant, immature, impatient, fragile, celui qui ne rentre pas dans la course infernale aura vite fait soit d'y céder sous la pression, soit d'y perdre son latin et son élan vital en luttes intérieures ou extérieures sans issues.
Ce monde a perdu le sens, ne sait plus vraiment où il va ni pourquoi, même s'il répond à tout-va que "ça va !" (qui ? où ?) et s’enorgueillit des efforts physiques, intellectuels et pseudo-spirituels qu'il déploie pour se rassurer. Mais ces efforts à contre-sens ne font que l'éloigner des vérités essentielles que son être profond brûle de lui révéler.
Heureusement, les dynamiques de la vie ne sont pas linéaires. Qui paraît le plus loin est peut-être le plus proche... Qui peut le moins, peut aussi le plus... Et qui semble perdu est parfois près du but.
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