-
Compteur de contenus
17 -
Inscription
-
Dernière visite
À propos de Boris.B
- Date de naissance 13/11/1982
Boris.B's Achievements
-
Pour être une preuve, je devrais pouvoir la vérifier. Or (et c'est là tout le problème), je ne peux pas vérifier que votre évaluation archaïque du temps se fait sans l'aide de sensations (ce qui comprends les référentiels physiologiques, mais aussi nos sens tournés vers l'environnement tels que la vue, l'ouïe, l'odorat, etc.) Tout ce que je peux dire, pour m'a part, c'est qu'à l'approche de midi, ma sensation de faim se fait assez insistante pour apparaître à ma conscience, tout comme les ombres dehors ont un aspect différent du reste de la journée. Le fait que pour vous, les sensations et les émotions passent (peut-être) sous le radar de la conscience ne prouve pas qu'elles soient inutiles. Imaginons un instant un individu privé de toutes ses sensation et de sa capacité à "compter" le temps qui passe consciemment. Nous n'avons pas besoin de fabriquer un caisson de stase pour mener l'expérience ... une personne dans le coma suffira. Les besoins vitaux de celle-ci seront pris en compte, de sorte qu'elle ne puisse pas ressentir de manque ou de gêne particulière pendant son sommeil. Au bout de 2 ans de commas, pourrait-elle dire :"Je crois que 2 ans sont passés" ? Je ne pense pas. Les représentations que nous avons de ces drames nous montre plutôt des gens complètement désorientés et incapable de se rendre compte que 2 ans se sont écoulés et non pas 1 journée, comme ils seraient portés à le croire. Dans votre précédent message, vous disiez pouvoir tenir compte du temps qui passe instinctivement, à condition que celui-ci ne soit pas trop long. Je crois que vous avez raison. Néanmoins je pense que la condition du "cours laps de temps" démontre l'utilisation des sens dans le calcul du temps. En 5 minutes, nous n'avons peut-être pas le loisir de voir nos sens internes nous alarmer pour quelque ou quelque raison, mais nous pouvons cependant remarquer le "manque" de changement. Disons par exemple : je n'ai pas vu de voiture passer sur la route, je n'ai pas plus envie de boire ou d'uriner ; je ne suis pas beaucoup plus fatigué que tout à l'heure et j'ai seulement eu le temps de parcourir une petite distance à pieds (j'ai pu voir le chemin se dérouler sous mes yeux, je n'ai pas compté mes pas). Grâce à toutes ces informations, j'en déduit que 5 minutes ont passé.
-
Pourquoi à priori ? C'est d'après mon expérience, parfaitement concret. Prenons par exemple la mesure du temps et le sommeil, pendant lequel nous sommes inconscient. Si on me réveille au bout de 3 heures alors que j'ai l'habitude d'avoir 7 heures de sommeil, alors je sentirais dans mon corps et dans mon humeur, un état de fatigue très concrètement reconnaissable. Pas besoin de savoir compter pour comprendre que je n'ai pas assez dormi. Le terme pas assez est ici en gras car, il est un concept clef lié à une sensation de manque. A l'instar des mathématiques, plus abstraites, les concepts archaïques directement dérivés de nos sensations, tels que : Trop, Pas assez, Satisfaisant, Plus grand que, Moins grand que, ... , etc, comparent des valeurs et nous permettent de nous situer dans le temps et l'espace. Je crois que nous n'avons pas besoin d'outils de mesure (tels que les mathématiques) pour faire des comparaisons de valeurs. Il nous suffit d'être à l'écoute des degrés de lassitude/énergie dans notre corps. Evidemment ce moyen de mesure est tout à fait subjectif, mais il n'en reste pas moins concret et parfaitement compréhensible pour quiconque faisant l'expérience de ces sensations.
-
C'est curieux, mais quand je pense à la source cachée du langage, jaillissant de notre inconscient, les mathématiques et la logique ne me viennent pas à l'esprit. Bien au contraire, j'aurais tendance à croire que nos pensées sont plutôt une synthèse de nos sensations et émotions, apparaissant à notre conscience sous une forme propice à la communication avec autrui, mais aussi parfois avec nous-mêmes . Nos sensations sont pour nous des moyens de communications (autrement dit un langage), car d'une façon archaïque, elles nous prodiguent de précieuses informations. C'est ainsi que je peux par exemple, découvrir en moi la sensation de froid. Les réactions de mon corps (tremblements, brûlures), les sensations subjectives d'inconfort et d'engourdissement, me mèneront à la conclusion que j'ai froid. Mais pourtant, je n'ai pas besoin de connaître le vocable "froid" pour en faire l'expérience. D'ailleurs, le mot "froid" pour désigner ce que l'on ressent, s'obtient socialement lors de l'apprentissage des langages. On pourrait dire aussi "frio", "cold", ... Bref une telle sensation semble être connue et reconnue par une majorité d'êtres humains, mais les mots qui la désignent peuvent varier à l'infini. C'est pour cela, je crois, que les langages, les mathématiques et les algorithmes sont une extension de nos sensations, tout comme le chêne droit et robuste tire sa force de ses racines, cachées dans le sous-sol. Mais vous direz peut-être : qu'en est-il des concepts abstraits ? Si nos sensations sont à l'origine des langages, alors l'existence des concepts abstraits dans nos pensées, nécessiteraient de notre part une expérience du dit concept. Peut-on expérimenter par exemple, l'idée d'infini (chose qu'une personne vivante, finie, ne peut par définition, pas voir dans son ensemble) ? Et bien oui, on le peut, mais pour cela, oubliez tout ce que vous avez appris et regardez les étoiles loin de la civilisation : # Que voyez-vous ? * Une multitude de points de lumière ; il y en a tellement ! # Que ressentez vous ? * Toutes ces lumières ; je crois que je ne pourrais pas finir de les nommer (compter), même si je devais y employer le restant de mes nuits. Nous pourrons appeler ces sensations de grandeur, face à nos limites d'humains : l'innommable (ou l'innombrable), car nous nous croyons incapables de qualifier toute l'étendue de ce qu'il y a sous nos yeux. De là à l'idée d'infini, il n'y a qu'un pas, ... Quand aux fourmis, nous pouvons par anthropomorphisme confondre "compter" et ressentir avec plus ou moins d'intensité. Par exemple, un animal n'a pas besoin de savoir compter jusqu'à 40 pour ne pas dépasser la limite des 40 mètres autour de son nid. Il peut tout aussi bien ressentir une fatigue grandissante après chaque pas effectué et savoir instinctivement là où se trouve sa limite. Mettez une fourmi sur des skis ou une planche à roulette ... ou dopez la pour accroitre son endurance au delà de celle de ses congénères, et vous obtiendrez probablement une fourmi qui va plus loin ... mais elle ne s'en rendra pas vraiment compte, car à l'évidence, elle ne sait pas compter.