J'ai pas envie de faire mon ado déprimée, ou de bassiner ce poste avec des phrases déprimantes, je veux juste m'exprimer sur le fait d'être différent (et à l'extrême) dans cette société.
Déjà au collège, je sais que c'est pas le lieu friendly company, je n'ai eu aucun ami, et j'en ai beaucoup souffert. J'ai passé ces quatre années à me remettre en question sur mon comportement face aux autres, à me demander ce qui n'allait pas chez moi etc... J'étais entourée sans l'être, et bizarrement, j'étais plutôt bien appréciée des gens, parce-que je jouais le rôle de la camarade gentille à la perfection. À l'écoute, drôle (je me vente pas je retranscris ce qu'on dit de moi) je me donnais à fond dès que je pensais entrevoir une relation amicale. Mais j'avais beau me tordre en douze, c'était toujours dans le même sens.
Je n'ai jamais pu faire semblant; je ne pouvais pas aimer tel ou tel chanteur parce-que tout le monde l'aimait si je ne l'aimais pas. Je ne voulais pas faire l'effort de m'intégrer si je voyais que je n'avais aucun intérêt avec le groupe en question. Si au début j'en ai beaucoup souffert, j'ai fini par n'en avoir plus rien à faire et c'est devenu dangereux. J'ai commencer à mépriser secrètement les autres (c'est à dire inconsciemment), que ce soit des camarades ou même ma propre famille! J'avais tellement souffert d'être isolée en étant avec les autres que j'ai commencé à me placer au-dessus des autres. (J'ai réalisé la plupart de ces choses durant le confinement, comme quoi, j'ai pas eu le loisir de m'ennuyer). J'ai récemment fait des recherches sur ce phénomène de mépriser les autres, être prétentieuse et se placer au-dessus des autres. C'est en regardant une vidéo sur youtube traitant sur les troubles d'un criminel que j'ai compris mon problème qui est assez complexe; le criminel avait toujours jalousé depuis son enfance ceux qui réussissaient, il les adulait autant qu'il les détestait. En grandissant, il a développé un complexe d'infériorité qu'il a réprimé au fond de lui, et pour soulager sa frustration, il tuait ou arnaquait des banquiers, des personnes importantes etc, pour justement se sentir supérieur (il se mentait à lui-même).
Je ne suis pas entrain de dire que je suis comme le criminel et que j'ai des envies de meurtres -loin de là- mais j'ai compris en écoutant son histoire que je vivais un sentiment similaire. Que ce soit avec ma grande sœur qui semble tout réussir, des amis dans l'entourage qui font la fierté de leur parents etc..Je voulais leur réussite et connaître la même joie qu'eux, mais je ne voulais rien faire non plus pour avoir ça, puisque ça semblait si facile pour eux de l'obtenir, cette réussite, comme si elle leur était tombée sur la tête...
Enfin, une fois qu'on a remarqué cette jalousie, ce complexe, qu'on l'a réellement analysé et qu'on accepte que ça fasse partie de nous, ça devient plus facile de s'en rendre compte quand on blesse quelqu'un en le méprisant, de demander pardon à la personne et à sois-même.
Peut-être que toute cette analyse est bidon en fait, parce que je ne suis pas psy (que je n'en consulte pas, 50 balles la séance!!) et que je me juge moi-même du haut de mes 17 ans... Mais bon, apprendre à vivre avec les autres, pour ne plus vivre des relations dans un seul sens, c'est d'abord apprendre à se connaître, à analyser ses réactions, à faire le eux du fameux miroir quoi... Car comme je l'entends souvent de ma mère, la vie est un jeu (oui je sais c'est scandaleux, mais j'y ai longuement réfléchis et je trouve qu'elle a raison) et il faut apprendre à jouer pour gagner (n'oublions pas qu'il n'y a pas qu'une seule interprétation du terme "gagner").
Si vous avez lu jusque là, merci. Aujourd'hui était l'anniversaire de mes 17 ans qui a été à la fois instructif et décevant, mais c'était quand même mon anniversaire et je suis contente de l'avoir vécu. Bon courage à tous pour vivre votre vie.
-Embour.
