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Bellovese

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  1. Bellovese

    Où est Alésia ?

    Quand on affirme certaines choses,‭ ‬il faut au minimum les sourcer,‭ ‬se contenter de quelques affirmations péremptoires c'est largement insuffisant,‭ ‬et il faut surtout faire la différence entre les quelques‭ "‬magouilles‭" ‬répertoriées ou supposées,‭ ‬et le contexte d'une époque où les techniques de fouille étaient encore très approximatives et donc critiquables.‭ ‬Les recherches ont été relativement bien menées si on considère que nous en étions au début de l'archéologie et que certaines techniques ont été‭ "‬inventées‭" ‬au fur et à mesure de l'avancée des travaux,‭ ‬et même si les contextes et les stratigraphies n'ont pas été respectés,‭ ‬ce qui pose encore problème aujourd'hui‭ ! ‬Il est faux de dire qu'il ne subsiste rien de cette époque,‭ ‬au contraire de nombreux comptes-rendus,‭ ‬notes et croquis ont été conservés ce qui n'est déjà pas si mal si on considère le temps écoulé‭ ! ‬Certains éléments sont reproduits dans l'ouvrage de M.Reddé‭ ( ‬Alésia :‭ ‬L’archéologie face à l’imaginaire‭ ‬,‭ ‬pp‭ ‬84-97‭ )‬,‭ ‬je trouve étrange que quelqu'un qui soi-disant s'intéresse au sujet,‭ ‬ait fait l'économie de le consulter.‭ ‬Dans le détail,‭ ‬voici comment ont été retrouvées ou exposées les quelques archives qui nous restent : -Les résultats des fouilles à Alise sont consignés dans au paragraphe III du chapitre X de l’histoire de Jules César par Napoléon III -Le cultivateur Victor Pernet qui a participé aux fouilles a couché par écrit ses souvenirs dans la revue Pro Alesia,‭ ‬ses notes ont paru de‭ ‬1906‭ ‬à‭ ‬1914. -En‭ ‬1948,‭ ‬Pierre Millot petit-fils de Paul Millot‭ (‬responsable des fouilles à l’époque‭) ‬a retrouvé dans les archives familiales des documents originaux ainsi qu’un plan général des fouilles. -J.Harmand et l’abbé Joly ont par la suite découverts de nombreux documents,‭ ‬notamment au musée des antiquités nationales. -Joël Le Gall qui a été‭ –‬entre autres-‭ ‬directeur des fouilles à Alise a quant à lui,‭ ‬retrouvé de nombreux documents d’époque dans les archives locales et dans celles de Victor Pernet. Pour autant,‭ ‬il ne faut pas être naïf,‭ ‬de nombreux compte-rendus ne nous sont pas parvenus,‭ ‬notre documentation reste donc lacunaire sur le sujet,‭ ‬et d’autre part il est curieux de constater‭ ‬-effectivement-‭ ‬que les archives qui nous manquent,‭ ‬sont en majorité celles de la période Stoffel‭ (‬1862-1865‭) ‬,‭ ‬celle qui alimente justement une forte suspicion sur les conditions de récolte de nombreux artéfacts. Ne nous emballons pas,‭ ‬à priori le nom ne mute qu'à partir de‭ ‬1390‭ ! ‬Avant, les registres mentionnent Alasia‭ ! ‬De toute façon je me méfie beaucoup de ce type de modification quand il est postérieur au IXe siècle,‭ ‬c'est à dire après la redécouverte des commentaires de César par le moine Héri qui en a fait la publicité.‭ ‬Par contre,‭ ‬je suis open sur des documents antérieurs si il est attesté que ce sont des originaux,‭ ‬et pas des copies postérieures à Héri‭ (‬en effet certains textes rédigés avant‭ ‬le IXe siècle qui comportaient Alisia ont été recopiés à l'identique lors des siècles suivants,‭ ‬mais le nom Alisia s'est trouvé modifié en Alésia par des copistes influençables‭)‬. Il est vrai qu'une partie de la plaine était marécageuse ce qui explique peut-être le coude effectué par les fortifications romaines et qui ne s'explique pas,‭ ‬mais il est un fait scientifique incontournable qu'il faut rappeler,‭ ‬c'est qu'il y a bien un siège romain à Alise et qu'il y a bien eu un fossé mis en eau par détournement de l'Oze.‭ ‬Donc que ce soit Jules César ou pas qui a assiégé l'oppidum,‭ ‬le ou les assiégeants ont quand même détourné la rivière‭ ! Qu'il y ait eu des marécages n'a pas empêché cette mise en eau fluviatile. Et heureusement,‭ ‬puisque l'hypothèse de Chaux présuppose que la cité fut détruite‭ (‬comme Carthage‭) ‬et le nom oublié,‭ ‬ce qui dans le contexte peut paraître logique, A Alise au contraire la cité n'a jamais cessé de prospérer tranquillement pour devenir une petite ville gallo-romaine au rayonnement régional certain. Regardez seulement la carte, les collines crèvent les yeux. Depuis le mont Auxois, vous voyez au nord les hauteurs de Bussy, et un peu plus loin, au nord-ouest, celles du mont Réa. Si vous êtes Jules César et que vous n'avez ni boussole ni GPS, c'est là, le septentrion. Et il suffit encore d'un simple coup d'oeil sur la carte pour voir quelle est la colline qui est trop loin pour être incluse dans le périmètre fortifié. Le fait qu'il y ait une colline au Nord d'Alise ne signifie pas qu'il s'agit de LA colline décrite par César,‭ ‬cette partie du texte est relativement claire et suppose une topographie particulière,‭ ‬de plus la stratégie militaire mise en œuvre tant par les romains que par les gaulois doit pouvoir s'appliquer au lieu avec une certaine logique, Sans développer à l'extrême un des points qui fait le plus débat depuis‭ ‬150‭ ‬ans,‭ ‬il faut remarquer que cette colline n'est pas fondamentalement différente de toutes celles qui entourent Alise. Que le mont Réa a bien été englobé,‭ ‬sans difficultés particulières,‭ ‬dans les lignes romaines. Qu'au lieu d'être un handicap comme semble l'exprimer le texte césarien,‭ ‬le mont Réa est au contraire excessivement facile à défendre. Et qu'il reste impossible d'expliquer de manière rationnelle comment les‭ ‬60000‭ ‬guerriers de Vercassivellaunos ont pu se cacher à proximité et déclencher une attaque surprise,‭ ‬sans avoir été préalablement repérés largement en amont. Personnellement,‭ ‬je ne sais pas comment un militaire décrit un terrain de manœuvre,‭ ‬surtout dans l'antiquité,‭ ‬et je ne sais pas non plus quel est le brillant défenseur du site qui‭ ‬,le premier,‭ ‬a eu l'idée de pallier avec cet argument,‭ ‬l'inadéquation de la plaine des Laumes avec la description césarienne, qui est pourtant assez précise‭ ‬: Une plaine de‭ ‬4,5‭ ‬km de longueur entourée de collines,‭ ‬c'est une description topographique,‭ ‬pas un simple élément stratégique,‭ ‬même si la particularité de cette plaine aux dimensions très réduites,‭ ‬amène César à renouveler trois fois sa description, Il est évident que la poliorcétique à mettre en œuvre dans un espace aussi restreint a été profondément influencée par la physionomie du lieu,‭ ‬d'où l'insistance de César à rappeler pour ses lecteurs la taille de cette plaine, D'ailleurs,‭ ‬et bien que cela puisse être aussi et en partie un trait littéraire,‭ ‬César précise que la cavalerie gauloise‭ ( ‬relativement restreinte‭ = ‬8000‭ ‬hommes‭)‬,‭ ‬envahit toute la plaine,‭ ‬ceci est bien évidemment impossible dans une plaine comme celle des Laumes,‭ ‬même en forçant le trait‭ !
  2. Bellovese

    Où est Alésia ?

    Et l'oppidum de Syam-La Chaux est assez vaste pour tout ça ? :smile2: Superficie : César écrit que la ligne de circonvallation formée par les Romains occupait un circuit de onze mille pas. 11000 pas c'est 8 kilomètres. Tu ne mets pas 80 000 hommes (estimation césarienne possiblement exagérée, mais prenons la pour vraie) dans un périmètre de 8 km de circonférence ? Oui, l'oppidum de Chaux est assez vaste puisqu'il fait 1000 ha ! Pour revenir sur ce point qui divise aussi et depuis longtemps pro et anti Alise, je pense qu’il ne faut pas le caricaturer, ce qui est fait bien trop souvent. Évidemment que 80000 gaulois plus 12 à 15000 cavaliers et leurs montures tiennent sur l’oppidum d’Alise qui fait 97 ha .Dans la catégorie des oppida, ce dernier n’est pas ridicule, loin de là, en général les tailles varient de 10 à 200 ha. Le tout est de savoir dans quelles conditions ? Sur cet oppidum, doivent coexister : 1) une "urbs" de taille inconnue (et sa population), peut-être simple bourgade, mais malgré tout il s’agit de l’Alésia des mandubiens, donc il est possible que l’aire urbaine ne soit pas anecdotique. 2) Un nombre de têtes de bétail probablement important puisqu’il s’agit de tenir un siège qui peut durer un mois, ce troupeau (prévu pour plusieurs dizaines de milliers d’hommes ... ) a besoin d’une aire de pacage raisonnablement étendue. 3) Et bien sûr il faut y loger les 80000 guerriers de Vercingétorix. Le problème n’est pas de savoir si ce beau monde peut tenir debout et pendant quelques heures sur un oppidum de 97 ha, le problème est de savoir si cette situation peut perdurer plusieurs semaines ? Vercingétorix avait prévu l’éventualité d’un siège long puisqu’il avait amassé des vivres pour un mois, mais cette situation est logiquement intenable sur un oppidum comme celui d’Alise. Le siège d’Alise était jouable avec 20000 hommes mais pas avec 80000, quelle erreur ! Voilà pourquoi depuis longtemps Vercingétorix passe pour un imbécile, un piètre stratège, voire un traitre... Sauf, si évidemment Alise n’est pas Alésia... Ceci dit, comme les historiens nous affirment qu’il n’y a aucun doute... Il faudra quand même qu’un jour,par exemple, l’un de ces érudits nous explique pourquoi à Alise une partie des troupes se seraient massées sur le flanc Nord-Est de l’oppidum, et pas sur le flanc Sud-Est, là où débouchait le passage menant à l’oppidum, là où accessoirement il a été possible de bâtir le village d’Alise actuel, et là où il était possible de descendre directement sur la plaine des Laumes. Hormis le fait que cet emplacement à l’Orient est décrit par Jules César à l’occasion d’une incursion sur les retranchements romains, repoussée par les cavaliers germains; en terme de stratégie, aucun historien ne nous a jamais expliqué quelle logique présidait au choix de cet emplacement. Sauf, si cela ne s'explique pas parce qu'il n'y en aucune adaptée à cet emplacement !
  3. Bellovese

    Où est Alésia ?

    Dans ce domaine les choses sont claires, seuls les universitaires et quelques archéologues spécialistes de l’antiquité sont autorisés à donner un avis sur le sujet, il suffit de voir comment la thèse d’Alésia à Alise est défendue un peu partout... il suffit de se réclamer de tel ou tel auteur sérieux, de Camille Jullian à Christian Goudineau en passant par Michel Rambaud ou bien évidemment Michel Reddé pour s’en rendre compte. Ne pas se réclamer de ces auteurs revient à se discréditer d’emblée, quelque soit sa conviction ou la pertinence de ses arguments, et même si on a lu la Guerre des Gaules. D’ailleurs, même les historiens de l’antiquité comme Plutarque, Diodore de Sicile ou Dion Cassius qui bénéficiaient de nombreux témoignages de première main (Je parle là de ceux qui se trouvaient à Alésia) et qui sont de plus en plus utilisés par l’archéologie parce qu’on se rend compte au fil des ans et des découvertes, que leurs écrits -à nuancer parfois- sont parfaitement crédibles. ne le sont plus dès que l’on parle d’Alésia à Chaux, uniquement parce que cela dessert la thèse d’Alésia à Alise-Sainte-Reine. Et ce qu’il faudrait rajouter c’est qu’un historien patenté, si crédible soit-il au moment où il écrit sur Alésia, peut ne plus l’être quelques années après si on compare sa démonstration à l’aune des dernières avancées scientifiques ou philologiques. Tous les historiens sont tributaires du contexte de l’époque dans laquelle ils écrivent, ainsi et quelque soit la qualité de C.Jullian, il écrivait dans une époque fortement teintée de nationalisme, sa vision de la bataille d’Alésia en était faussée. Michel Rambaud qui a beaucoup fait pour décrédibiliser l'œuvre de César, ce qui pose encore problème dès qu'intervient la question du sérieux des descriptions césariennes, écrivait dans un contexte post seconde guerre mondiale et en pleine guerre froide, tout comme d’autres auteurs de cette époque. Pour eux César ou Vercingétorix étaient tour à tour des menteurs, voire pour Vercingétorix, soit un traitre soit carrément un espion, le contexte idéologique jouait à plein. Bref, tout ça pour dire, que si le sérieux des historiens ne peut être mis en doute, leur vision du siège d’Alise (et d'Alésia) peut elle, être mise en cause, puisqu’ils sont tributaires d’un contexte subjectif. Même si l’image de Vercingétorix et des gaulois en général s’est améliorée ces dernières années, et qu’il n’est plus considéré comme un traitre ou un espion, il reste quelque part un "imbécile" pour s’être réfugié sur le site d’Alise, qui est stratégiquement indéfendable pour certaines raisons déjà évoquées. Le but de la recherche à chaux est justement de réhabiliter la stratégie de Vercingétorix, qui en se réfugiant sur un site comme celui-là, redevient le grand chef de guerre qu’il n’a sans doute jamais cessé d’être. Quant à César, alors que ses descriptions (malgré l’apport de l’archéologie) ne s’accordent toujours pas au site d’Alise, il redevient tout à fait crédible lorsqu’on applique chaque phrase du BG au site de Chaux. Donc, non, on ne peut pas contester les démonstrations des historiens sur le sujet, mais oui, il faut le faire quand même !
  4. Bellovese

    Où est Alésia ?

    . Si Berthier a affirmé une telle chose, peut-on savoir dans quel ouvrage et, si possible, la page ? C'est juste pour vérification, parce que moi qui l'ai lu ça ne me dit vraiment rien. Effectivement, Berthier ne s’étend pas trop sur cet aspect dans son chapitre sur l’Alésia officielle. Dans ce chapitre où il reprend point par point les nombreux aspects du site d’Alise-sainte-Reine qui lui semblent manquer de cohérence, Berthier ne s’attarde pas trop sur les armes, sans doute par manque de preuves. De plus en 1990, il lui manquait le rapport de fouille 91/97 qui lui aurait permis sans aucun doute quelques constations éclairantes. Concernant les monnaies romaines, il relève que les monnaies ont été récoltées dans plusieurs endroits différents, pour atterrir finalement dans un seul, le fameux fossé au pied du mont Réa, laissant ainsi le lecteur se forger sa propre opinion sur ces contradictions. Par contre, après s’être attardé longuement sur l’analyse des différentes monnaies, à la page 111, il ne se gêne pas pour citer A.Piganiol qui était pourtant un des défenseurs comme tant d’autres du site bourguignon, ce dernier affirmant en 1927 (La conquête romaine) : "Mieux vaudra ne pas invoquer en sa faveur les monnaies censément retrouvées sur les cadavres du mont Réa. Les truquages dont on se rendit coupable au temps de Napoléon III incitent à la prudence." Ce n’est donc pas parce que j’estime qu’il ne sert à rien d’insister sur les magouilles du XIXe siècle, notamment parce qu’elles ne modifient pas démesurément la datation du siège, qu’elles n’ont pas eu lieu.
  5. Bellovese

    Où est Alésia ?

    Juste pour que les choses soient claires, à Alise-sainte-Reine il s’agit de fouilles de grande ampleur et non de simples sondages, la nuance est importante. Il est vrai que dans les hautes sphères de l’archéologie, il y a longtemps que ce n’est plus un sujet de discussion, mais c’était déjà le cas des le XIXe siècle alors même que l’archéologie était balbutiante. Le mérite principal des dernières fouilles est au moins d’avoir permis d’établir un catalogue exhaustif de tous les artéfacts retrouvés sur le site, puisque la date du siège était déjà tranchée d’avance. Quant à dire que les derniers qui en discutent sont des régionalistes, c’est en grande partie vrai pour un certain nombre de sites, mais pas en ce qui concerne Chaux puisque la majorité des sympathisants sont exogènes. Argument à prendre avec des pincettes, et ce n’est pas le meilleur. Soyons clair, un élément métallique est excessivement difficile à dater, dans l’immense majorité des cas c’est le contexte qui permet la datation. Quel est le contexte à Alise-sainte-Reine ? Pour le siège principal (on sait qu’il y en a eu d’autres, mais dont il est difficile d’évaluer l’impact), il est romain de fin d’époque républicaine, milieu/fin du 1er siècle av.J.-C. c’est la grande majorité des éléments retrouvés sur place (fouilles anciennes, récentes, prospections) qui donnent ce contexte. Partant de là, effectivement il y a des doutes sur les épées, d’une part à cause de certains témoignages, mais surtout parce qu’il est possible de s’étonner que toutes les épées retrouvées en «bon» état l’ont été du temps de Napoléon III, aucune lors des dernières fouilles. Il y a doute sur les monnaies romaines dont les datations du XIXe s’arrêtent en -54, ce qui semble logique pour un siège de -52, sauf ... et c’est M.Reddé qui soulève le problème, que lors des dernières fouilles sur un nombre de monnaies découvertes infiniment moins important, il a été retrouvé des monnaies postérieures. Il est donc impossible que les fouilleurs napoléoniens, en fouillant un peu partout sans tenir compte de la stratigraphie, n’aient pas mis au jour de nombreuses pièces postérieures, notamment gallo-romaines, suite à l’occupation et à la remise en culture des lieux. Il est donc évident que les fouilleurs du XIXe ont fait disparaître toutes les pièces romaines postérieures à -52. Quant au statère de Vercingétorix, il est de notoriété publique maintenant qu’il provient d’ailleurs ( Pionsat), mais M.Reddé ne s’en cache pas dans son ouvrage sur Alésia. Conclusion, oui on sait qu’il y a eu des malversations du temps de Napoléon III, mais d’une part elles sont difficiles à prouver pour certaines, et deuxièmement cela ne change rien au fait que nous sommes bien là au premier siècle av.J.-C. Faut-il donc s’acharner à continuer à en parler, même si cela pèse malgré tout sur le débat, où vaut-il mieux mettre en exergue toutes les autres faiblesses du site qui n’en manque pas ? Je ne pense pas que les archéologues soient là pour servir la soupe aux politiciens, même si ils ont un intérêt évident à ce que le muséoparc leur serve de vitrine pour leurs travaux. Si les fouilleurs de 1991 à 1997 avaient découvert au fond des fossés des artéfacts clairement identifiables autour de 300 ap.J.-C. par exemple, il est évident qu’ils n’auraient pu faire autrement que de reconnaître qu’ils se trompaient depuis toujours. La qualité du travail des archéologues n’enlève rien au fait qu’il est toujours aussi difficile d’adpter le texte de Jules César au terrain, et ça, ça ne change pas !
  6. Bellovese

    Où est Alésia ?

    Bonjour, Je n’ai pas connaissance de ces traductions, il serait utile d’en avoir les références, d’après le dictionnaire Gaffiot Latin-Français bien connu des latinistes, la seule définition possible pour demissa loca est terrain bas. J’ai bien peur, mais peut-être serai-je démenti, que la traduction par terrain marécageux n’ait été utilisée que pour améliorer la concordance du terrain d’Alise-Ste-Reine avec le texte de Jules César ! Pour enfoncer le clou voici les traductions du texte par deux éminents latinistes : L.A. Constans : Les Belles Lettres Il remplit le fossé intérieur , dans les parties qui étaient en plaine et basses, d’eau qu’il dériva de la rivière. M. Rat : Bibliographie Celui qui était intérieur, creusé dans les parties basses de la plaine, fut rempli d’eau dérivée de la rivière. A aucun moment ces deux traductions n’emploient le terme de marécageux, par contre un des fossés a bien été mis en eau à Alise c’est incontestable. Ce qui est tout aussi incontestable, c’est qu’effectivement la plaine des Laumes est parfaitement plate, je le sais pour y être passé plusieurs fois et encore cet été ! Si la traduction communément admise par les latinistes qui implique que le fossé intérieur a été creusé dans les parties basses de la plaine est la bonne, cela semble impliquer aussi que le ou les autres fossés ont été creusés dans une partie de la plaine qui était plus élevée. Ce cas de figure est totalement exclu dans la plaine des Laumes, puisque les fossés sont distants de quelques mètres et que le site ne présente pas de différences de niveaux notables. Nous avons là un des problèmes qui se pose dans l’interprétation des travaux de siège à Alise, et encore c’est bien le moindre.
  7. Bellovese

    Où est Alésia ?

    Sur ce point précis , je suis curieux de voir ça , les linguistes s'accordent justement pour réfuter cette hypothèse , mais ils ne sont pas infaillibles ... Je ne suis pas tout à fait d'accord , à la base le muséoparc est une excellente idée, si et seulement si nous sommes bien à Alésia . D'un point de vue historique , présenter des fortifications grandeur nature même si elles ne correspondent pas totalement au texte , devrait permettre de se représenter comment les romains concevaient un siège dans l'antiquité . Le site lui-même n'est pas dénué d'intérêt et il est tout à fait vraisemblable que le complexe sera conçu sérieusement . Sur la polémique en elle-même , si il s'avère en définitive que nous ne sommes pas à Alésia , les archéologues devront faire leur mea-culpa , mais nous en sommes loin ! Avant d'en arriver là , il faut déjà que des fouilles parfaitement ciblées et faites de manière sérieuse soient effectuées , et vu la réticence ( le mot est faible ) de la DRAC de Franche-Comté , l'autre bataille d'Alésia n'est pas encore terminée. J'en profite pour signaler aux Lyonnais qui s'intéresseraient au sujet qu'une grosse conférence sur le site de Chaux et les dernières recherches scientifiques effectuées , a lieu à Lyon le vendredi 25 novembre : Salle Rameau
  8. Bellovese

    Où est Alésia ?

    Bonjour, Sauf , que selon toute vraisemblance , Alise était à l’époque républicaine en territoire Lingon. Ceci dit , je suis d’accord que cela ne change pas grand chose à la problématique . La version originale est pour moi celle écrite par César ... Les copies postérieures à l’époque romaine peuvent toutes avoir subi des erreurs de copistes . Quant aux traductions postérieures à 1865 , il est vraisemblable qu’elles ont été influencées par la topographie du site alisien , toutefois cela ne semble pas remettre en jeu la qualité intrinsèque des traductions elles-mêmes . Écrire "soit-disant traducteurs" à propos de L.A Constans ou M.Rat par exemple , est abusif , la qualité de leurs traductions est reconnue même par ceux qui en critiquent certaines phrases. Hormis les précautions à prendre lorsqu’on est en présence d’un ouvrage qui fait aussi œuvre de propagande , il ne semble pas qu’il y ait des raisons de douter de la véracité des faits exposés par Jules César . Globalement et jusqu’à maintenant , la plupart des découvertes archéologiques ne remettent pas en cause les indications césariennes , même si parfois elles peuvent nuancer l’ouvrage. Seuls les sites de sièges type Gergovie ou Alésia sont assez éloignés des descriptions , ce qui n’est pas le cas de Bibracte par exemple .
  9. Bellovese

    Où est Alésia ?

    Bon , Condorman n’est pas revenu ( pour l’instant ) défendre pied à pied et avec acharnement le site d’Alaise ; j’en profite pour délivrer une info pour les curieux qui passeraient par hasard dans le jura cet été ( enfin , par hasard , faut déjà le vouloir :D ). Une conférence sur la thèse Berthier est organisée le vendredi 15 juillet à 20h30 salle de l’oppidum à Champagnole . Elle est animée par le journaliste et historien Franck Ferrand . Pour rappel , la thèse André Berthier c’est principalement un portrait-robot avec lequel il a déterminé une topographie relativement précise du site d’Alésia , et la découverte qui s’ensuivit du site de Chaux-des-Crotenay dans le jura à proximité de Champagnole .
  10. Bellovese

    Où est Alésia ?

    Ahhh , ben là , on comprend mieux ! J'ai cru avoir affaire à une de ces bonnes vieilles blagues sur le sujet ... Genre , Alésia c'est où ? Réponse : "Au fond de mon jardin !" Ou "A Paris , rue d'Alésia !" C'est vrai que c'est tordant , mais bon , on se lasse ... Ceci dit , c'est quand même la première fois que je rencontre quelqu'un qui confond la bataille d'Alésia avec celle d'Uxellodunum ! D'où le quiproquo !!!
  11. Bellovese

    Où est Alésia ?

    Si tu me l'affirmes , je te crois ! Mais au delà de la blagounette à 2 balles , c'est quoi le but de ton intervention ?
  12. Bellovese

    Où est Alésia ?

    Ce que tu oublies de préciser , c’est qu’avant d’être rédigé Alésia en 1390 , la forme usité pour désigner ce lieu était : Alasia ( 1139,1192 , 1234 , 1275 ) En 1279 une charte fait même état de Alaise . Les écrits postérieurs qui portent la forme Alésia relèvent donc plus d’une fantaisie de copistes , d’ailleurs si nous sommes revenus à la forme Alaise , c’est pour revenir au nom qui était réellement en usage . Nous sommes en pays de montagnes et collines , il est donc incontestable que le lieu est plus crédible que le site d’Alise-ste-Reine . Le texte de César s’applique bien évidemment à ce type d’environnement , topographiquement comme stratégiquement , après le terrain doit parler ! Par contre , et tout le monde peut le vérifier sur une carte , trouver une plaine à proximité d’Alaise relève de la fiction . La seule plaine digne de ce nom est bien trop éloignée , elle se trouve au sud de Quingey . De quelle époque ? Considérant la richesse archéologique de la région , il faudrait ( et il faudra ) faire un jour des fouilles supplémentaires . Si je ne me souviens plus des résultats des fouilles à Alaise , ce n’est pas parce qu’elles sont interdites , c’est parce que je n’ai plus le détail sous le coude . Mais puisque tu sembles connaître le résultats des fouilles conduites en 1952 et 1953 par Maurice Dayet et Louis Déroche , quels sont donc les éléments qui peuvent laisser penser qu’Alaise à abrité la ville des mandubiens et les 80000 guerriers de Vercingétorix ? Ps Certes , j’admets bien volontiers que du temps de César , il avait affaire à plusieurs Gaules , puisqu’il en a fait un pluriel . Mais le pluriel de L me fait plutôt penser au général ...
  13. Bellovese

    Où est Alésia ?

    Ceci dit le seul avantage d'Alaise , est la parenté de sa prononciation avec Alésia et sa localisation en Franche-comté , à part ça , je ne vois pas comment ce site pourrait être le lieu du légendaire affrontement . Topographiquement ça ne colle pas avec le texte et les fouilles qui ont eu lieu sur place ont invalidé le site , si je me souviens bien il n'y avait rien se rapportant à la Tène finale . Dès lors comment supposer que le site ait pu abriter la ville des Mandubiens ?
  14. Bellovese

    Où est Alésia ?

    Bonjour, Pour ceux que la question intéresse , voici les deux derniers événements télévisuels sur le sujet: Le premier est un reportage de 4 minutes diffusé par TF1 au mois de novembre suivi par l'analyse du journaliste qui a conçu le sujet ( 5 min ) : http://videos.tf1.fr/infos/apres-enquete/l...ia-6184763.html Le deuxième est un débat qui a eu lieu sur la chaine LCP fin novembre réunissant deux partisans du site de Syam-Chaux-des-Crotenay et deux défenseurs du site d'Alise . Suivant votre débit , il sera peut-être nécessaire de revenir un peu en arrière avec le curseur de progression pour une meilleure fluidité et surtout il faut penser à mettre le son qui n'est pas activé ( durée 40 min ) : http://www.publicsenat.fr/vod/le-debat/ale...-continue/66604
  15. Bellovese

    Où est Alésia ?

    ...? Cette intervention de haute volée me laisse perplexe ... Je vais y réfléchir , mais le message sous-jacent m'échappe !
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