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miss-j'écris

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À propos de miss-j'écris

  • Date de naissance 20/07/1995

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    Femme
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    L'écris à l'ordi, le dessin et la musqiue.

miss-j'écris's Achievements

Baby Forumeur

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Réputation sur la communauté

  1. éa me fait marrer de voir que l'on m'a confondu avec Charly-Tango. Il a changé de sexe en l'espace de quelques secondes. =D Mais bon, on tolère et on en rigole. ^^
  2. Voici le chapitre 3. Si vous apercevez des fautes orthographe ou de conjuguaison, faites le moi savoir. ^^ Bonne Lecture. 3. Poursuivie par Jacob et Pélori sous leur forme animale, je courais entre les arbres. Jacob était un loup brun aux yeux d'un vert vif. Notre masse corporelle semblait être identique, mais ma puissance était plus importante que quiconque aurait pu le croire. Même moi. J'étais un loup noir d'environ soixante-dix kilos et aux yeux d'un bleu lumineux. Cyril trouvait que mes deux pattes arrière étaient étrangement anormales. Pour moi, elles avaient tout de banal pour un loup-garou et pourtant, quelque chose semblait avoir attiré son attention. ---------Lorsque ma transformation fut terminée, après que les douleurs eurent définitivement disparu, j'avais ressenti, comparé et analysé la différence entre mon esprit humain et celui de l'animal. Lorsque les instincts de louve m'avaient habité, je me sentais très bien, j'étais heureuse d'avoir quatre pattes et des pensées plus claires ainsi qu'un odorat, une ouïe et une vue plus évolués. Cette sensation de bien-être fut automatiquement suivie d'une intense envie de me nourrir. Une impression de brûlure à l'intérieur. Ma langue en était devenue très sèche. Jamais je n'aurais cru penser cela auparavant, mais à présent, c'était bien ce que j'allais vivre. J'étais libre de courir dans la forêt, de me défouler et de m'amuser à ma guise tout en respectant les règles de l'anonymat des loups-garous. ---------Alors que nous nous disputions la première place en faisant la course entre les arbres, Jacob ne cessait de me bousculer avec Pélori qui lui, réussit à me faire tomber. Je me relevai, eus un jappement mécontent avant de l'attaquer par vengeance en l'envoyant valser dans les orties. Cyril, Jerry et Phil nous rejoignirent. Tous les trois étaient blonds donc, leur fourrure s'accordait avec leur chevelure. Ces trois loups arboraient une fourrure couleur sable. Un sable foncé pour Cyril, un sable légèrement doré pour Jerry et pour Phil, une fourrure dorée aux nuances grises. Je fis deux fois le tour sur moi-même. Cyril me fonça dedans puis me fit basculer au sol. Il mit tout son poids sur moi et poussa un petit grognement amusant. Je lui mordis la patte, grondai et lui donnai un coup de mâchoire. Il se retira rapidement sans me lâcher du regard. Il craignait peut-être mes dents. Pélori venait à peine de s'extirper des orties que le vent se leva avec un souffle froid qui ébouriffa mon épaisse fourrure, m'offrant toutes les odeurs de la forêt qui d'ailleurs, en était chargé. Parmi les senteurs, je perçus celle d'un cerf affaibli et blessé, il s'agissait d'une piste datant d'une demi-heure voire plus. Je fis signe aux autres de me suivre. Jacob cessa d'embêter Jerry et Phil et courut vers moi. J'accélérai. Mes pattes martelaient les feuilles et les brindilles, de plus en plus rapides. Tu as trouvé quelque chose ? Notre capacité à lire dans les pensées pour communiquer était une chose extraordinaire. J'en étais fascinée. Oui, j'essaye de suivre la piste d'un cerf blessé. D'autres prédateurs sont passés, j'espère ne pas me tromper. Visant l'un des arbres dont l'écorce était lacérée, je pris un grand élan, sautai pour m'agripper à l'une de ses branches puis y grimpai. Dès que je fus en bonne position, (là où je pouvais apercevoir correctement ce que je cherchais) je guettai les alentours afin d'observer notre futur repas. Je reniflai l'air et jappai avant de redescendre d'un bond qui provoqua ¿ à ma retombée ¿ de légers tremblements sous mes coussinets. J'informai mes compagnons par télépathie que le cerf était à terre et que ses prédateurs rôdaient autour comme des requin. J'aime causer des ennuis, alors, pourquoi ne pas m'amuser en me battant un peu ? Je ne laissai pas le temps à mes compagnons de comprendre pourquoi je souriais et montrai mes dents dans une grimace qui aurait pu se montrer effrayante. Je partis à toute vitesse vers le nord-est. Jacob n'eut pas de mal à me rejoindre quand je pris un virage sur ma droite, ralentis et sautai par-dessus son dos avant de plonger dans les fougères. Autour de moi, j'entendis les multitudes de questions résonner en échos dans mon crâne. Le premier inconvénient de la télépathie. Je déteste avoir mal au crâne. Que se passe-t-il, Laétia ? La voix de Cyril ne montrait que le minimum de son interrogation. Je vis sa fourrure à travers les buissons et les plantes qui nous séparaient. Il s'approcha de moi avant de traverser brusquement un buisson pour se mettre à mes côtés. Il y a un cerf gravement blessé à huit cents mètres de là, entouré d'autres bestioles qui attendent le bon moment pour s'entretuer. Moi qui adore la bagarre, je vais être servie. éa vous dit ? Nous traversâmes une pelouse libre lorsque tous mes compagnons approuvèrent ma décision d'un hurlement. Leur souffle sortit d'entre leurs crocs sous forme de fumée. Je sentis un vent brûlant parcourir le long de ma colonne vertébrale. Cinq cents mètres plus loin, l'odeur du cerf devint beaucoup plus nette. Je me précipitai, prise d'un sursaut d'énergie. Derrière moi, Jerry, Phil, Cyril, Pélori et Jacob, s'étaient soudainement dispersés, courant à travers les bois. Le vent tourna brutalement, m'envoyant l'odeur du cerf à demi mort en pleine figure. J'entendis le jappement de Jacob puis le son que produisaient ses pattes quand il accélérait. Soudain, il apparut à mes côtés, cherchant à prendre la tête. Je ripostai d'un coup de dent et lui arrachai une touffe de fourrure sombre tandis qu'il essayait de m'échapper. ---------Alors que je m'occupais de Jacob, des grondements féroces résonnèrent dans mes tympans, provoquant mon arrêt net. Je remuai le nez et reniflai. Nous étions arrivés, il fallait faire une première attaque foudroyante pour les effrayer. Je me tapis et avançai sans un bruit vers l'endroit d'où provenaient les bruits et les grognements. Malgré tout ce qui m'était arrivée, je me sentais davantage confiante en chasse, qu'enfermée dans une cage et enchaînée comme un animal. Je regardai mes concurrents s'épier sans cesse afin de voir lequel attaquerait le plus rapidement. En ce qui concernait le cerf, il était déjà mort et le parfum de son sang faisait palpiter mes narines dilatées. Je retroussai mes babines. Devant nous, six coyotes allaient s'entretuer pour se disputer un festin et j'étais prête à donner tout ce que j'avais pour réussir ma première chasse. De pauvres chiens galeux allaient se battre pour un énorme morceau de viande. Malgré tout, je savais pertinemment que nous serions les plus forts en masse. Derrière, Cyril concevait un plan, mais je n'y prêtai pas la moindre oreille et chargeai. Cyril hurla, mais je fonçai entre les chiens qui firent un bond pour s'écarter et se mirent à grogner. Je pris le corps du gros cerf en bouche et le balançai aussi loin que je pus. J'aperçus la silhouette de Jacob y planter ses crocs pour le traîner hors de portée. Ils nous regardèrent tour à tour puis prirent la décision de m'attaquer, ce que je perçus très vite. Ils étaient assez idiots pour se tuer eux-mêmes, je ne risquais pas d'avoir des difficultés à moins que¿ Un coyote ne faisait même pas la moitié de ma taille et méritait à peine que je le remarque, ou même que je me batte avec lui. Mais ceux-là voulaient la même chose que moi. Si le sang était bon alors, le reste du corps aussi. Nous risquions de manger du coyote aujourd'hui. Les six bestioles m'encerclèrent en poussant des grognements enragés. Je les fixai un par un, à l'affût du moindre mouvement d'attaque. Un grondement prolongé résonna. Un coyote brun-gris me cherchait. Il affirmait que lui et ses copains nous vaincraient. Un rire animal m'échappa puis d'une façon brusque, je fis deux pas en avant. Les effrayant. Soudain, des paroles attirèrent mon attention et durant une seconde, m'arrachèrent un sourire. Tu verras, Laétia est une vraie tueuse quand elle s'y met... le ton de Pélori était joyeux. Je n'en doute pas¿ répondit Jacob. Je me tournai vers lui, il m'adressa un regard scintillant comme un sourire puis je me détournai pour faire face à mes futures victimes. Fourrure dressée et queue tendue derrière moi, je baissai la tête entre mes épaules et aplatis mes oreilles. Mes lèvres se retroussèrent et je sentis le grondement monter en picotant. Le son se répercuta dans l'air devenu étrangement silencieux. Je me tapis, prête à bondir. Un autre coyote fit la première attaque. Il me percuta violemment l'épaule et me déséquilibra. Je trébuchai puis me tortillai pour faire face à mes adversaires. Le deuxième coyote pendait à mon épaule, crocs plantés jusqu'à l'os. Avec un rugissement de rage et de douleur, je me secouai et tombai sur le côté, essayant de me dégager en l'écrasant sous mon poids. Un horrible craquement résonna. Je me relevai, pris le cadavre en bouche et le balançai près de Jacob avant que je n'attaque à mon tour. Je sautai sur l'un d'eux et l'acculai à un arbre. Il se cabra et tenta de m'échapper. Je visai sa gorge et eus une bonne prise. Un sang épais, goûteux, me gicla dans la bouche. Deux des partenaires du coyote apeuré sautèrent sur mon dos. Mes pattes cédèrent alors qu'ils me mordaient à différents endroits avec des grognements enragés. Lâchant ma prise, je fis volte-face et balança ma patte, les envoyant heurter un arbre. Je pris le corps au sol et le balançai dans un coin avant de me redresser sur mes pattes arrière et de faire un pas vers les deux chiens couchés près de l'arbre qui essayaient de se relever. Deux autres me sautèrent sur le dos et je sentis leurs dents s'enfoncer dans la peau flasque au-dessus de mon crâne. Des éclairs de douleur me traversèrent. Je me redressai de nouveau sur mes pattes arrière et me laissai tomber sur le dos. Soudain, Jacob bondit et vint m'aider, attaquant les deux autres avec acharnement. Sous moi, mes deux adversaires étaient écrasés. Je me relevai et aperçus que l'un des deux bougeait et grognait encore. Je l'achevai d'un coup de dent et courus aider Jacob à tuer les derniers. Je les chargeai violemment sur, pris le premier dans ma mâchoire, transperçant sa chair le plus profondément possible. J'eus prise, le sang gicla sur moi et je secouai le corps jusqu'à qu'il soit raide, puis le laissai tomber. Le dernier coyote parvint à mordre ma patte avant. Je lui donnai un coup de griffe, il tomba, mais se releva rapidement. Il me fixa subitement et un grondement prolongé s'échappa du tréfonds de ma gorge. Je soutins froidement son regard. S'il me cherche, il va me trouver très rapidement. De façon inattendue, ses oreilles s'aplatirent et il prit la fuite en poussant de drôle de couinements. Mes compagnons arrivèrent en courant, contents du combat auquel ils venaient d'assister. Cyril vint se frotter soigneusement contre moi et se permit de faire ma toilette. Ce qui causa bien évidemment la surprise des autres et de la mienne en particulier. Cyril était très affectueux envers ses congénères et ses frères. J'eus l'impression soudaine d'avoir un petit ami. Pathétique ! Je sentis sa fourrure contre la mienne et sa langue nettoyant le sang sur mon flanc droit. Je bousculai Cyril de ma truffe au bout de quelques minutes pour lui faire comprendre que je pouvais le faire moi-même. J'essayai d'inspecter mes plaies, mais elles étaient hors d'atteinte. Je m'étirai pour évaluer la douleur. Une bonne dizaine d'entailles profondes qui ne saignaient que juste assez pour coller ma fourrure. J'y survivrais de toute façon. Après cela, Jacob apporta le cerf. Une fois l'animal posé à terre, nous lui déchirâmes la gorge et de la vapeur s'éleva en volutes dans l'air. Enfin, Cyril arracha un morceaux de viande qu'il goba tout entier pour nous donner envie. Regardant les autres se mettre à dévorer la chair avec sauvagerie, je les suivis sans éprouver le moindre écoeurement. Rassasié, nous entreprîmes d'en rapporter au reste de la meute. Je trottinais tranquillement, un coyote dans la bouche suivie du reste du groupe. J'avais réussi ma première chasse à merveille. Pourtant, j'avais encore envie de me défouler et Cyril s'en aperçut- je me trémoussais et trottinais trop rapidement en secouant la queue. Puisqu'il n'avait pas voulu prendre de coyote, il s'empara du mien puis me fit signe d'aller dépenser mon énergie. Je fis un bond sur moi-même puis décampai à toute allure dans les bois. Malgré ma soirée d'hier (qui avait été des plus mauvaises), je me sentais bien en leur compagnie. Je me plaisais énormément dans cet environnement et sachant que depuis pas mal d'année j'étais un¿loup-garou, Wouah ! ---------Malgré les éléments qui pouvaient nous rapprocher, Jerry et Phil étaient restés distant. Ils avaient rigolé quand je discutais mentalement avec eux, mais ne s'amusaient pas vraiment comme¿ comme s'ils n'avaient toujours pas digéré ce que je leur avais fait. Après tout, c'était de leur faute, pas de la mienne. Lorsque Jacob m'eut lâché pour que je puisse continuer à courir et pénétrer dans la prairie sous les yeux des autres loups du clan, une présence pesante se fit sentir dans mon do. Ses pattes martelaient le sol, provoquant de légers tremblements dans mes coussinets. Il finit par bondir, mais malheureusement, je basculai sur le côté au dernier moment, le laissant faire une splendide roulade avant. Il termina sa chute sur le dos. Je sautai sur lui sans l'intention de l'écraser, m'arrêtai net et baissai la tête afin que nos deux museaux soient l'un devant l'autre. Le sien me touchait presque. Jolie Roulade, Jacob¿ me moquai-je. Sa patte s'abattit sur mon museau et il se releva pour bondir derechef sur moi jusqu'à que nous fîmes quelques autres roulades jusqu'à terminer nos chamailleries au pied d'un rocher de la colline. J'eus un jappement amusé, me relevai et gravis le petit chemin dégagé derrière une petite masse de cailloux. J'y vais¿ annonçai-je en trottinant vers les roches montantes. Jacob me rejoignit au plus vite et me sauta sur le dos, mordit mon cou de sa truffes tâchée de sang, tira mon oreille droite et bloqua son poids sur le côté jusqu'à que nous soyons de nouveau tombés. Cyril, Pélori, Jerry et Phil arrivèrent en courant. Ils avaient repris forme humaine et étaient habillés. Jacob, de ses dents, me tirait toujours l'oreille alors que tout son corps était à moitié sur moi. De ma patte, je le bousculai et gravis le reste du chemin de roches plus vite. Des acclamations fusèrent derrière, mais si basses que l'on aurait dit qu'ils croyaient que je n'allais pas entendre. Ce qui était bien évidemment faux. ¿ éa sent quelque chose entre vous deux, insinua Pélori. J'entendis Jacob gronder et Cyril pouffer de rire. ---------Arrivée en haut, je pénétrai dans l'entrée. Jacob me rejoignit alors que j'avais déjà traversé le couloir. Où vas-tu ? Bah¿dans ma cage¿. répondis-je. Plus la peine, c'était seulement pour la sécurité des autres que nous t'avions mise dans une cage, car ta force nous avait effrayés. Il me donna un coup de museau dans l'épaule. Allez, suis-moi, je vais t'emmener dans ce qui te servira de chambre. Il était mon guide, je le suivis. Après avoir traversé le grand couloir, nous passâmes devant le médecin qui m'avait soigné dernièrement. Il m'adressa un sourire que je lui rendis d'un signe de tête amical. Comment avait-il fait pour me reconnaître aussi vite ? Dis-moi, ce médecin reconnaît-il toujours aussi facilement les gens ? Oh, s'il ne reconnaît pas l'un des nôtres, c'est que c'est forcément toi. C'est vrai que j'étais une nouvelle venue. Je passai devant les cages. Jacob avait été interpellé par un autre loup pendant que les autres se dépêchaient pour aller manger. Je lui jetai un coup d'¿il à Jeff, m'approchai lentement de sa cage et poussai une sorte de ronronnement. Je faisais de mon mieux pour le réveiller avec délicatesse. Lorsqu'il s'aperçut de ma présence, un éclat illumina ses prunelles. ¿ C'est toi ? demanda-t-il en m'étudiant attentivement sous ma nouvelle forme. Je fis que oui. Il sourit de toutes ses dents et passa une main entre les barreaux pour caresser ma fourrure. Un grondement suivi d'un étrange jappement attira mon attention, je me tournai vers Jacob qui me faisait signe de le suivre. Jacob aurait pu pousser un aboiement, mais n'étant pas un chien, il était incapable de le faire. J'adressai un signe amical à Jeff et m'en allai rejoindre mon ami qui se mit à courir. Après plusieurs mètres parcourus, deux grands couloirs s'offrirent à nous. Deux entrées d'escaliers opposés montant dans un sens quasi identique. Jacob prit celui de droite et monta lentement les marches. Pourquoi des escaliers, ma chambre est en haut ? Parfaitement. Autour de moi, les murs beiges étaient éclairés par des lanternes de chaque côté. J'avais entendu dire que Chris avait laissé tomber son envie de re-décorer la maison en peignant les murs à sa façon. é peine avions-nous monté une trentaine de marches, (qui se réduisait à quinze vu la taille de nos pattes et la longueur de nos pas) qu'une porte se dressa devant nous. Jacob s'arrêta, se leva sur ses pattes arrière et l'ouvrit. Puis il me regarda, souriant. Des vêtements propres sont posés sur le lit et dès que tu te seras préparée, rejoins-nous dans la salle où Jerry et Phil t'ont amenée hier. J'acquiesçai. Il fit demi-tour et descendit. En entrant dans la pièce, je me réjouis de l'endroit où j'allais passer mes nuits. Un lit gigantesque trônait au fond, juste à côté d'une large fenêtre. Un grand bureau en bois sombre à ma gauche. Avant d'aller explorer ma chambre et tout ce qu'elle pouvait cacher, j'entrepris de reprendre forme humaine. Je me concentrai pour trouver la force de reprendre mon aspect humain, mais ce fut difficile. Avec mon esprit partagé entre les questions, les réponses qui pourraient être envisageables et ma transformation, je ne pouvais y arriver sans avoir à attendre un long moment. Alors j'attendis, les yeux fermés et les griffes recourbées. Je faisais attention à ne pas bousiller la moquette beige avec mes griffes. Le temps semblait si long à présent. De façon déterminée, je vidai mon esprit, respirai et expirai par la bouche. Mon souffle sortit entre crocs et émit un mélange entre le grognement et le ronflement. éa sonnait affreusement bizarre venant de moi. Le fait d'attendre me fit trembler. Je ne supportais pas trop d'être immobile on dirait, j'en avais peut-être pas l'habitude. Qui sait. Soudain, une effroyablement douleur parcourue mes pattes. Prise au dépourvue, je poussai un petit hurlement tout en essayant de rester la plus discrète possible malgré la surprise. Voilà une attente qui récolte très bien ses fruits. En quelques minutes ¿ semblable à la vie éternelle et douloureuse ¿ mes pattes se transformèrent en bras et jambes, les poils disparurent, les crocs se retirèrent et mon visage s'aplatis et se modela pour reprendre sa forme initiale. Quand tout fut terminé ¿ avec hésitation et tremblement ¿ je me relever. Mes pieds se croisèrent et je me retins par l'une des barres en fer forgé du baldaquin pour garder mon équilibre. Devant moi était dressée une porte en bois foncé. Je secouai la tête, inspirai et expirai avant de m'y dirigeai pour l'ouvris. Les pas furent faciles à faire. J'avais enfin repris l'intégralité du contrôle de mes jambes. Quel bonheur ! Je contemplai la salle de bain : cabine de douche à gauche, toilette à droite et lavabo central. Les carreaux des murs, en damier blanc et noir, me donnèrent aussitôt envie de jouer une partie d'échec. Mais l'image que refléta le miroir me fit sursauter. J'étais couverte de sang de la tête aux pieds. Un rapide demi-tour. Je courus vers le lit et m'emparai des vêtements. Une fois le verrou tiré, je me laissai glisser avec délice sous la douche brûlante. ---------Je me demande bien qui a pu m'acheter ces vêtements ? Je n'aurais jamais cru avoir à porter de tels vêtements ! Tout un ensemble de cuir et de tissus. Des chaussures à talons et des baskets. Des sous-vêtements en dentelles ultra sexy et même des cuissardes. Que pouvais-je faire avec ce genre de truc ? Un strip tease ? Même pas en rêve ! Je jure que je tape celui qui a osé m'acheter ça ! Des pantalons en cuir qui, d'après leur forme, mouleraient trop mes fesses. Et Merde ! Il avait acheté tout ce que je n'appréciais pas. C'était bien trop voyant et sexy. ¿ Je suis obligée de les enfiler de toute façon, mes autres vêtements sont en miettes, maugréai-je à mi-voix tout en me rappelant les pauvres lambeaux de tissus sales jetés au sol après ma mutation. Je quittai la chambre en jurant grossièrement à cause du son des talons et descendis rapidement les escaliers. Soudain, le visage de Jacob apparut devant moi. Ses yeux s'écarquillèrent un instant, mais il se reprit rapidement, affichant désormais un charmant sourire. Il tendit sa main que j'hésitai un instant à prendre. ¿ Pourquoi cette tenue ? m'empressai-je de demander. ¿ Mon père veut te voir. C'est l'alpha de notre clan et il a besoin de t'expliquer plusieurs choses. ¿ Mais qui m'a acheté ces vêtements ? ¿ Pélori sûrement, répondit-il sans y prêter une grande attention. Mon père veut te voir et vite. ¿ C'est important ? ¿ Sûrement, je ne sais pas ce qu'il veut te demander. Ce sont ses plans à lui, nous ne sommes pas censés être au courant de tout. Je le regardai, mais lui n'osa pas lever ses yeux. J'avais déjà entendu le mot « Alpha » quelque part. Peut-être bien dans un livre ou dans un journal. J'avais un jour lu que¿ l'Alpha était le dominant d'une meute. Comme ici : de loups-garous. Chaque loup devait lui obéir, se soumettre à lui et ne jamais rien faire sans sa permission sous risque d'une sanction. Je risquais d'en connaître beaucoup plus sur le mode de vie des loups-garous et de l'Alpha d'ici plusieurs jours. J'allais probablement être gâtée en surprise. Nous fîmes le chemin inverse, passâmes le hall et traversâmes une fois de plus le grand couloir avant d'emprunter celui de droite qui m'était familier. Nous pénétrâmes par la seule porte en bois du long couloir et la première vue que j'eus, fut le médecin, portant toujours ce même et long manteau noir. Sa discussion avec un grand homme au crâne dégarni s'arrêta lorsque celui-ci me regarda avec stupéfaction. Vraiment et j'en étais persuadée, - d'après la sensation de chaleur sur mon visage ¿ je rougissais. Je ne m'attendais vraiment pas à des regards comme ça ! Bon dieu ! J'ai l'impression d'être devenue un bon steak haché tout à coup. Question : Et pourquoi donc ? Réponse : Leurs regards et mes vêtements. Vive la finesse ! Je vais devenir le dessert ! Je secouais lentement mon menton et m'approchais du grand homme lorsque Jacob pris la parole. Je ne me sentais vraiment pas bien. Je suis l'agneau et les loups ne doivent pas me dévorer.
  3. Voici le chapitre 2. 2. Un second homme s'approcha de moi tout vêtu d'une longue cape noire balayant le sol avec fluidité. Son visage était marqué par d'horribles cicatrices. Il avait un ¿il jaune et un ¿il vert. Maladie ? De grandes chances, mais il n'y avait pas que ça. Une estafilade coupait son ¿il vert et une deuxième couvrait en diagonale son visage entier : de la tempe jusque sous sa joue droite. Cicatrices très nettes d'un combat a priori « très » sanglant. Son visage affichait un sourire serein bien que j'eu remarqué une étrange marque bleuâtre sous sa lèvre inférieure. Il me demanda gentiment de m'asseoir sur la table à sa droite en m'informant que normalement, ce n'était pas ici qu'il soignait les blessés. J'avais remarqué, voulus-je lui répondre avec le maximum de grossièreté, mais je m'abstins, voulant d'abord avoir la chance d'entendre leurs explications. L'homme retira soigneusement sa cape et la posa sur le dossier du grand canapé en velours sombre. Puis il me rejoignit afin de voir, avec tranquillité, mon problème au bras et les blessures qui recouvraient mon thorax. Je dus retirer mon T-shirt tâché de sang, mais le plus surprenant était mon abdomen dont certaines veines étaient apparentes et où tous les tatouages noirs - qui le recouvraient sur sa partie gauche - formaient des sortes de symboles indéchiffrables. Il fut en premier lieu très surpris et à la fois intéressé par ces symboles, mais comprenant qu'il valait mieux d'abord me soigner, il inspecta mes blessures à la tête. Pendant qu'il examinait mon bras devenu particulièrement douloureux et tripotait mon crâne, je me permis d'observer une nouvelle fois les autres occupants de la pièce lorsque l'un d'eux prit soudainement la parole. ¿ C'est que vous n'y êtes pas allés de main morte ! Dit-il en s'adressant à Jerry et Phil. Cette voix me rappelait une personne. J'arpentai la salle lorsque j'aperçus Jacob accompagné de son ami. Il était adossé contre le mur et avait les bras croisés sur son ventre. Son ami, lui, était assis en tailleur sur le grand canapé de velours. Jacob me jeta un coup d'¿il puis ajouta d'une voix grave : ¿ Vous auriez pu la tuer en la frappant ainsi ! La prochaine fois, ayez un peu plus de finesse ! Son voisin me regardait avec méfiance, ses yeux orange braqués sur moi comme s'il était prêt à m'attaquer. Je déglutis lorsqu'une sensation de chaleur m'envahit. Soudain, elle devint glaciale et me fit trembler. ¿ Arrête¿, murmura Jacob sous un léger grondement. Il plongea ses prunelles dans les miennes, ses yeux vert émeraude me réchauffèrent d'une façon presque automatique. Je me sentis complètement incomprise auprès de ces hommes si¿ étranges. Brusquement, une forte douleur pesa sur mon bras. J'ouvris la bouche pour proférer une insulte, mais me retins au dernier moment. Le médecin me lança un regard désolé puis se pinça la lèvre inférieure. ¿ Serre les dents, tu risques d'avoir mal, me prévint-il. J'obéis en fermant les yeux lorsque la douleur monta à ma tête. Elle fut rapidement suivie d'un craquement sonore qui résonna au moment même où je poussai un cri durement étouffé. Je rouvris lentement les yeux et vis mes jointures blanchir quand je contractai les muscles de ma main tout en essayant ¿ ce qui ne marcha pas comme je le souhaitais - d'estomper le maximum de l'adrénaline. ¿ Bordel de merde ! éa fait mal ! m'écriai-je avec grossièreté. ¿ Je sais, dit-il en m'adressant un sourire. C'est tout à fait normal. Normal ? Et puis quoi encore ! Je sautai sur mes pieds pour me placer entre le canapé et le grand fauteuil. Le médecin contourna la table pour se poster devant moi puis il recula d'un pas en me dévisageant de haut en bas. J'avais complètement oublié ma tenue. J'étais toujours en soutien-gorge et pourtant, je n'eus pas l'envie de me cacher pour me protéger de leurs regards comme une autre fille à ma place l'aurait fait. Je haussai un sourcil et grognai en retroussant mes lèvres, inconsciente de ce que ça pouvait réellement signifier. Il me regarda attentivement cherchant la colère dans mes iris. Je ne savais guère s'il y en avait en fait. Ma gorge me picota et un feu brûlant se déchaîna violemment dans ma cage thoracique, me faisant tousser. ¿ Je crois que les liquides perdent de leur effet, murmura l'homme qui venait de me soigner. Il se mit à me tourner autour. Je le suivis dans chacun de ses mouvements et grondai furieusement. En le suivant du regard, on aurait cru voir un prédateur rôdant autour de sa proie. Ma gorge émit un grognement primitif et il se redressa, joyeux. Jerry, quant à lui, bougonna en s'affalant au bout du canapé. ¿ Elle est parfaite ! déclara le médecin avec un grand sourire. ¿ Hein ? Et puis quoi encore ! Elle a failli me bouffer le bras ! s'emporta Jerry en exhibant la morsure. J'écarquillais les yeux de stupéfaction devant la taille des plaies en pleine cicatrisation lorsque mes yeux s'embrumèrent dans un nouveau flash. é travers, je pus apercevoir la masse de Jerry se levait d'une façon surprenante. J'attendis un moment avant d'entendre plusieurs grognements prolongés. J'eus l'impression d'être en train d'assister à un futur combat. La masse de Jerry disparut, les ténèbres firent leur apparition et m'engloutirent avec délicatesse. -------« La créature s'était à demi accroupie et montrait les dents alors que Jerry serrait son bras gravement blessé, presque arraché, on pouvait apercevoir comment il était déchiré, on pouvait voir de façon très nette les tissus musculaires et son sang couler. Le vent soufflait très fort et Jerry et Phil avaient sauté sur le toit d'un immeuble beaucoup plus haut. La bête regarda le paysage au loin, se redressa sur ses pattes arrière et poussa un rire sadique. Elle scruta le croissant de lune et les nuages qui se dégageaient pour la laisser luire dans la nuit, pour ne pas cacher sa beauté. Mais cela signifiait aussi que la pleine lune apparaîtrait dans une semaine. Un éclair foudroya le ciel lugubre et les nuages se dissipèrent puis réapparurent sur la lune. Ils s'écartèrent et tournoyèrent de façon brusque pour laisser ce croissant blanc faire son effet sur la bête. Son regard se posa sur Phil qui lui, essayait de se relever après un coup foudroyant. Lorsque cela fut fait, il la contourna, une seringue en main. Un signe de menace de sa part. La bête détestait ça. La créature se mit à le scruter de ses yeux d'un rouge vif, ouvrant sa bouche aux dents démesurées. Elle dévisagea ses antagonistes tout à tour et lorsqu'elle aperçut les blessures de Jerry en pleine guérison, elle chargea. Soudain, l'image s'arrêta sur ses yeux et toute la fureur qui y régnait. Même si la scène s'était figée, ses iris se modifièrent lorsque j'aperçus les yeux de la bête prendre un air ainsi qu'une couleur identique aux miens.» -------Je me crispai, essayant de me repasser la dernière scène dans ma tête pour analyser l'expression que la bête avait affiché. Comment avais-je pu être ainsi ? étais-je méchante ? Si oui, alors pourquoi ne l'étais-je pas à cet instant ? Hélas, je me trompais complètement. Un rire sardonique m'échappa et je me tournai lentement vers Jerry avant qu'un autre de ces rires ne m'échappe. Un voile épais remplaça la brume devant mes yeux. La gamme de couleurs s'assombrit. Ce fut comme si j'étais la bête et les pouvoirs de la lune s'abattaient sur moi. Je mourrais d'envie de parler et de laisser ma langue jouer avec mes mots. ¿ Dommage pour toi, j'aurais pu le bouffer, mais¿ vous avez triché. Au lieu de vous défendre par la force, vous vous êtes servi de médicaments¿ comme des lâches. Je vacillai un instant sur mes jambes puis me figeai. Un rire sardonique m'échappa. ¿ éa te dirait de recommencer ? lui demandai-je avant que mon visage n'affiche un sourire cruel et que mes traits ne se déforment. Jerry se mit à ronfler de fureur en s'abaissant dans une posture animale. Je fis craquer mes jointures et ma nuque endolorie en le défiant du regard. ¿ Prêt ? lui demandai-je en prenant une posture animale à mon tour. Je jetai un coup d'¿il à Jacob quand Jerry attaqua. Je sautai au dernier moment, l'esquivant pour m'agripper par je ne sais quel moyen au plafond. J'attendis quelques secondes avant de me laisser tomber sur mon adversaire, le prenant par surprise puis l'acculai contre le mur, deux mètres plus loin. Là où j'étais passée, tout était renversé. Jerry se débattit vivement et n'aimant pas le voir bouger ainsi, je m'emparai violemment de sa gorge, riant de voir ses jambes battre l'air. Soudain, une vive douleur faillit me faire hurler. Je lâchai brusquement Jerry quand on me frappa. Je bougeai à peine malgré toute la force du coup de poing. Je me retournai vers mon deuxième adversaire, prête à le zigouiller lorsque le médecin se mit entre nous. Un grognement prolongé s'échappa du tréfonds de sa gorge alors qu'il regardait Phil d'un ¿il mauvais. éa n'avait duré qu'un dixième de seconde mais ça ne serait sûrement pas le dernier affrontement. Je regardai le médecin, son comportement ne m'étonna pas, mais je repris vite conscience de mes actes, me repassant la scène dans la tête tout en oubliant que l'image floue qu'envoyaient mes yeux était redevenue normale. ¿ Phil, ramène-la dans la cage ! Je ne veux pas de problème. Quant à toi Jerry, arrête tes conneries et ne fais plus attention à elle. Plus facile à dire qu'à faire. Je lus sur son visage qu'il n'allait pas en rester là. Et¿ mais pourquoi j'arrive à voir ça ? Doux Jésus ! ¿ Elle n'est pas si parfaite que ça, grogna Jerry en se retirant pour s'asseoir là il était précédemment. Le médecin ne répondit pas, trop occupé à observer Phil me prendre par les cheveux. Je grondai et le repoussai avec violence. ¿ Bas les pattes où je te bouffe le bras, m'emportai-je en m'emparant de celui-ci et en y plantant mes ongles. Un craquement résonna suivi du cri de Phil. ¿ Espèce¿ espèce de Salope ! Tu me l'as pété ! ¿ Bien fait pour ta gueule, pourriture ! Il faillit me gifler, mais se retint alors que je quittais la pièce d'un pas rapide. Attrapant mon T-shirt au passage pour ne pas avoir à me balader en soutien-gorge. Alors que l'on passait de nouveau dans la foule, tous ces hommes qui me regardaient semblaient ne plus comprendre mon nouveau comportement quand ils me virent. Moi-même je ne me comprenais pas. Je secouai la tête pour libérer mon esprit et soupirai longuement. Je me rappelai soudain d'avoir aimé faire des conneries en tout genre, mais là, je ne me suivais plus. Aucun autre souvenir ne m'apparut, à part ma dernière sortie dans la forêt : j'avais tué un lapin avec un coutelas et l'avais pendu à la branche d'un arbre. éa pouvait paraître dégueulasse, mais j'avais aimé. éa avait été un¿ divertissement. Voilà tout ce que je savais pour le moment. Ma mémoire me reviendra peut-être pendant la nuit. Qui sait. Phil ouvrit la grille de ma cage et m'y poussa à l'intérieur. Je tombai à genoux pour qu'il puisse m'attacher. Puis il s'en alla dès que ce fut terminé sans avoir oublié de me donner une gifle, n'ayant pas osé le faire quand j'étais debout devant lui. Pathétique ! Il préférait me faire du mal lorsque j'étais incapable de me défendre. Enfoiré ! Je le regardai m'enfermer comme un animal et le suivis des yeux lorsqu'il partit. Les passants m'épiaient de leurs yeux sombres et pourtant, à quelques exceptions près, ils paraissaient inquiets. Mon corps fut soudainement submergé de tristesse. Je finis donc par m'allonger au sol dans la position du f¿tus sous les yeux légèrement étonnés de mes deux voisins. Je m'endormis quelques minutes plus tard, hantée par des images floues. ---------« Une fille grondait comme un animal lorsque l'homme la frappa, s'empara violemment de ses cheveux et la jeta à travers la pièce. Son corps meurtri heurta le mur souillé de sang. Elle tremblait, pleurait et lorsque son agresseur revint la frapper, elle se débattit comme elle le pouvait, mais elle était à moitié nue et très faible. Trop même. On pouvait voir ses côtes derrière la peau maigre qui la recouvrait. Depuis combien de temps n'avait-elle pas mangé ? --------Soudain, ce fut comme si j'étais dans son esprit. La seule question qu'elle se posait me poignarda avec violence. Plus aucun espoir ne l'habitait. Elle se demandait pourquoi elle ne mourait pas de faim. ¿ Espèce de Salope ! hurla son bourreau. Elle gronda et attaqua. Hélas, sa bouche se referma dans le vide. L'homme lui fourra un coup de poing si fort qu'elle crut qu'il venait de lui décrocher la mâchoire. Tout ce que voulait ce sadique, c'était la voir souffrir et rien d'autre. Il la haïssait. La jeune femme sentit les larmes arriver. Elle savait ce qu'il allait faire. Son corps tout entier se mit à trembler lorsque l'homme retira son pantalon. Elle n'avait plus la force de résister. » Un bruit me fit gémir. Un bruit de rouille, grille rouillée que l'on ouvre avec délicatesse plus précisément. Même endormie, mon ouïe incroyablement fine ne me manquait pas, loin de là. « Il la battait encore et encore avant de la violer. Il ne faisait que ça. Il aimait ça. Il s'excitait de cette façon. éa le faisait bander de la voir souffrir de ces atrocités. Elle était si jeune¿ qui était-elle ? » Quelqu'un parla, mais je ne prêtai pas attention à ses paroles. Je sentis quelqu'un me toucher. Je me rendormis. « Après que son salopard de violeur soit parti, la jeune femme s'endormit le corps recouvert de sang. Son sang. Comment faisait-elle pour dormir après tout ça ? Cauchemardait-elle ? Fermait-elle simplement les yeux pour laissait sa souffrance emplir le silence ? Tout ce que je sus dans l'instant, c'est qu'elle préférait mourir plutôt que de rester là. Elle souffrait trop et voulait que ça s'arrête enfin. » Je me réveillai brusquement, en sursaut et fus paniquée par la scène qui se déroulait devant moi ainsi que l'odeur qu'humaient mes narines. Je n'étais pas nue, recroquevillée dans son coin et regardant, avec horreur, mon propre violeur arrivait vers moi. Non. C'était loin de ce que j'étais sur le point de vivre. Mes mains étaient enchaînées, mais j'avais quitté ma cage. La lumière électrique éclairait l'abat-jour rouge d'une lampe. La pièce me donnait une très mauvaise impression de déjà-vu. Les murs étaient comme dans mon rêve sauf qu'ils n'étaient pas recouverts de sang. Soudain, une douleur me fit hurler. Ma vue se brouilla et je remarquai avec surprise que la pièce n'était qu'une hallucination de ma part. J'étais ¿ en fin de compte ¿ dans une autre cage, largement plus grande. é travers une vitre teintée qui se dressait devant moi, je vis leurs visages. Celui du médecin me regardait, l'air désolé. Je voulus lui hurler d'arrêter de me regarder avec cet air si¿ innocent, mais j'en fus incapable. Soudain, une autre douleur apparut comme une boule compacte dans mes chevilles. J'eus l'impression qu'elle grossissait, mais rien de tel. La douleur remonta avec rapidité le long de mes jambes. Je hurlai : ¿ Non ! je vous en supplie ! Arrêtez ! Ils me regardèrent. Certains visages m'étaient complètement inconnus. Je me débattis dans mes attaches. J'utilisais toutes mes réserves de forces, mais celles-ci m'avaient malheureusement abandonnées. Simple et maudite cause : médicaments ou plutôt une bonne dose de drogues vu que je me sentais bizarre. Je tirai sur les chaînes, hurlai pour échapper à la douleur, pleurai pour les supplier d'arrêter, grondai et mordis ma propre chair pour empêcher la douleur de monter plus haut dans mes bras. Je fus surprise de constater que mes dents étaient aussi tranchantes qu'une lame de rasoir. Un filet de ce liquide rouge coulait avec rapidité le long de mon bras droit. Je crus avoir atteins une veine. Soudain, je sentis leurs regards pesant sur moi, j'entendis des chuchotements, mais ne les compris pas, comme s'ils parlaient une autre langue. Je ne savais pas d'où venait la sensation de brûlure, de morsure et de torture, mais la seule chose dont j'étais sûre, c'est que j'avais mal. Je ne pouvais qu'attendre à présent. ------Mon martyre dura des heures au bout desquelles, anéantie par la fatigue et la douleur qui me rendait si fragile, je me laissai tomber sur le côté, laissant mes paupières closes tout en espérant que mon heure soit arrivée. --------Comme la gamine condamnée : j'attendais ma liberté. ---------------------¿ Psst ! Je grognai. Une voix s'éleva derrière. Non, ce n'était pas le paradis. ¿ C'est une vraie marmotte, Jacob, chuchota une voix amusée. ¿ Arrête de rire ! Ce qu'elle vit est difficile, répondit Jacob. Tu as bien vu sa réaction aux produits tout à l'heure. ¿ Ouais. Malheureusement, ajouta-t-il tristement. ¿ Psst ! J'ouvris difficilement les yeux et me retournai afin de voir les personnes qui m'agaçaient ainsi. Jacob et un homme que je n'avais jamais vu jusqu'à présent me regardaient. Leur présence m'effraya et mon c¿ur s'emballa. Leurs deux visages m'avaient observée derrière la vitre teintée sans broncher, sans aucune expression. Pourtant, derrière leurs prunelles si scintillantes, j'avais perçu de l'excitation. Oui, ça les avait excités de me voir souffrir. éa les avait tous excités. Une haine brûlante comme le feu d'un bûcher m'envahit. Je bondis pour me coller contre le mur, face à eux. Je montrai des dents et ravalai quelques larmes. ¿ Nous devons t'emmener, m'annonça l'homme dont la voix semblait vide, comme un écho dans l'espace devenu si silencieux. ¿ Hors de question ! Le bruit de ma voix fit sursauter mes deux voisins. Pourtant, ceux-là nous regardaient sans émettre le moindre petit son. Ils avaient même cessé de respirer. ¿ Nous ne voulons pas te faire de mal, calme-toi. Je me collai contre le mur et soupirai bruyamment puis me recouchai, cachant mon visage dans mes bras. Jacob me bouscula gentiment à l'aide d'un bâton. ¿ Laissez-moi en paix ! grondai-je, furieuse. Si vous ne voulez pas que je vous fasse du mal, dégagez ! ¿ Nous sommes différents de ces fils de pute de Jerry et Phil. Nous ne te voulons aucun mal, mais nous devons t'emmener, chuchota Jacob en ouvrant la cage. ¿ Tout ce qui a pu se passer cette nuit ne sont que des expériences, car beaucoup d'entre nous ont eu affreusement peur de toi. On voulait savoir si tu étais dangereuse, s'il fallait que l'on te tue, ajouta L'homme. Jusqu'à laisser votre excitation jaillir en me regardant souffrir ! Vous êtes¿ vous êtes des fils de pute ! La pensée que je venais d'exprimer me calma. étrangement, oui, elle me calma. Je regardai les deux hommes et remarquai seulement leur habillement. Ils étaient tout deux torse nu et simplement vêtus d'un pantalon et de baskets. Je soupirai de nouveau et ¿ après un bâillement - me levai avec une lenteur nonchalante. La dernière réplique que l'homme inconnu venait de prononcer ne m'avait fait ni chaud ni froid. Que je meure ou pas, mon esprit ne cessera d'être tourmenté. ¿ M'emmener où ? demandai-je d'un air dédaigneux. L'ami de Jacob entra pour me libérer des chaînes. Ses cheveux étaient attachés en une queue de cheval. Son visage fin et ses iris d'un violet rougeâtre semblaient brûler avec intensité. Pourquoi les mecs qui habitent ici sont-ils aussi canon ? Ils se sourirent l'un à l'autre. N'entendant aucune réponse venir à moi, je râlai : Quelles manières grotesques ! L'homme s'empara de mon poignet et m'obligea à le suivre. Ce que je fis en leur exprimant ma fureur par des grognements. Je n'avais pas encore digéré leurs putains d'expériences. Je scrutai les couloirs¿ vides. Tout le monde était sûrement encore endormi. L'immense maison semblait si déserte. Je regardai l'homme avec attention, il s'en aperçut très vite et me sourit. ¿ Je crois que je devrais faire les présentations, murmura Jacob en toisant son voisin. ¿ Non, je vais le faire, le coupa celui-ci avant de s'arrêter pour se tourner vers moi. Je suis Pélori, le Cadet de nos frères et toi ? Je farfouillai dans ma mémoire, mais ne trouvais aucun indice prouvant que j'avais un nom. Bordel ! J'ouvris la bouche, mais aucun son ne sortit. J'eus l'impression d'être devenue une coquille vide. Sans identité, sans rien. Jacob et Pélori tirèrent une tête étrange. Je grimaçai et détournai les yeux. ¿ Tu n'as pas de nom ? Tu ne t'en souviens pas ? me demanda Pélori tout en se penchant sur le côté afin de croiser mes yeux. Je ne le regardai pas et traçai lentement mon chemin. Mon intention n'était pas de les éviter eux, simplement leurs yeux. Pourquoi je ne me souviens pas de mon propre nom ? Que m'arrive-t-il ? Pélori et Jacob me rejoignirent très vite. Peut-être un peu trop. Mais comment se faisait-il qu'ils soient aussi rapides ? Je n'avais même pas entendu le bruit de leurs pas. ¿ Ce n'est rien. (Il s'adressa à son frère) C'est étrange, tu ne trouves pas ? ¿ Si. (Il se mit à côté de moi et me regarda) On va t'en trouver un en attendant que ta mémoire revienne. C'est sûrement le choc, je pense. J'acquiesçai, peu convaincue. Une question me hanta soudainement. ¿ Dis-moi¿ Jacob, pourquoi autant de monde hier ? Je voulais oublier la nuit que j'avais passée. Mieux valait changer de sujet, en prendre un qui m'intéresserait. ¿ Il y a eu une fête, répondit-il. ¿ Laquelle ? ¿ Les vingt-cinq ans de notre grand frère, Cyril. ¿ Ah bon ? Nous pénétrâmes dans le couloir de gauche. Un hurlement résonna en écho. Cet effroyable cri animal me fit sursauter. Un sursaut qui provoqua les rires de Pélori. ¿ Qu'est-ce que¿ ? ¿ C'est Cyril qui part en chasse, répondit-il, visiblement amusé. J'écarquillai les yeux et m'arrêtai net. Les garçons s'en aperçurent très vite. ¿ En chasse, tu dis ? ¿ Oui, en chasse, répondit Jacob. Soudain, son visage se figea. Il adressa un coup d'¿il à son frère qui eut un « oh » de stupeur. Puis il murmura « merde » en allemand. Je n'y fis pas attention. ¿ Pourquoi part-il en chasse ? demandai-je. ¿ Je¿ viens ! Tu verras par toi-même, répondit Jacob. Mais¿ voulus-je protester. Pélori me coupa. ¿ Allez ! Viens ! Et ils se mirent à courir. Leur vitesse m'impressionnait et j'essayai aussitôt de les suivre à la même cadence. J'accélérai en poussant sous la pression de mes jambes puis les doubler. Je levai la tête et regardai devant moi, j'aperçus des escaliers et un couloir de chaque côté. Soudain, ils tournèrent à droite, j'en fis de même, mais glissai puis me cognai dans le mur d'en face. Un tableau représentant une vingtaine d'hommes dont Pélori et Jacob se mit à trembler. J'empêchai la toile de tomber avant de suivre les deux frères qui continuaient en marchant. Mes oreilles percevaient leurs ricanements amusés. ¿ Où allons-nous ? les questionnai-je après les avoir rejoints. ¿ Dehors, répondit Pélori. ¿ Dehors ? ¿ Oui, nous ne te gardons pas ici comme prisonnière, ce n'est pas notre but. ¿ Quel est-il alors ? demandai-je en apercevant un petit éclat de lumière. ¿ Notre grand-frère te le dira, nous sommes incapables de te l'expliquer. ¿ Oh ! Et qu'allons-nous faire dehors ? ¿ Chasser. ¿ Chasser ? répétai-je, intriguée. ¿ Oui, il faut bien se nourrir. J'étais perdue. Je m'arrêtai. Jacob fit la même chose deux mètres plus loin et se tourna vers moi alors que Pélori, lui, continuait à avancer en me jetant un ou deux regards. ¿ Qu'y a-t-il ? ¿ Vous vous nourrissez de quoi ? demandai-je, méfiante. Je ne voulais pas finir en repas, moi. ¿ Tu verras, dit-il en me tendant la main. ¿ Jacob, insistai-je. ¿ Ce n'est pas toi que nous allons manger, contente ? Je poussai un petit grognement en inclinant ma tête en arrière et traçai mon chemin, passant rapidement devant Jacob qui se mit à rire. Je le connais à peine et il m'agace déjà. ---------Alors que l'on remontait une allée qui nous conduisait à la lumière, un nouveau hurlement résonna, différent de celui qui m'avait effrayé dans les couloirs, car il avait l'air plus humain. Jacob n'avait pas le comportement douteux de quelqu'un voulant tuer les gens pour les bouffer. Du moins¿, je l'espère. Bien que les apparences soient souvent trompeuses, Jacob et tous ceux que j'avais pu rencontrer n'avaient pas le profil de cannibales voulant me dévorer toute crue. é l'exception de Jerry et Phil peut-être. Non. Eux ils voulaient plutôt me tuer sans avoir à planter leurs dents. Une balle entre les deux yeux m'aurait amplement suffi, mais je suis sûre qu'ils voulaient plutôt me battre jusqu'à ce que mort s'en suive. Alors que l'on passait la grande entrée me permettant de pénétrer sous les éclats de la lumière matinale, quelque chose attira mon attention. Au-dessus de ma tête, je remarquai que l'entrée sous une forme extrêmement large, n'accrochait aucune porte. Jacob me tira légèrement le bras et la lumière m'aveugla brusquement. Je me tournai pour protéger mes yeux puis les fis cligner une multitude de fois avant d'affronter la luminosité. Ce fut plus difficile que je ne le croyais, il me fallut au moins une vingtaine de minutes avant que je puisse admirer correctement la verdure, comme si j'avais été privée de soleil toute ma vie. Je m'émerveillai comme une enfant devant le paysage. ----Devant moi, dans la grande prairie où les fleurs du printemps laissaient planer un délicieux parfum, quelques hommes parlaient entre eux et riaient bruyamment. En regardant l'horizon, je m'aperçus de la grande différence entre les vagues souvenirs que j'avais de mon ancien environnement et celui que j'avais devant moi. Les deux n'avaient aucun trait commun à part la verdure. Là où je vivais, les arbres étaient plus grands et un peu moins feuillus. Le paysage donnait un aperçu plus sombre et les maisons pouvaient se voir à vue d'¿il même dans les profonds sous-bois. Je me souvins qu'il y avait toujours une cabane quelque part alors que là, la forêt était épaisse et aucune habitation n'était visible. ¿ Où sommes-nous ? demandai-je, les yeux rivés sur un point invisible. Peut-être sur l'écorce d'un arbre au loin. ¿ Nous sommes en Colombie-Britannique. ¿ Quelle ville ? ¿ La ville est beaucoup plus loin, mais nous sommes dans une région appelée Prince George. Pourquoi me demandes-tu cela ? ¿ Parce que ce n'est pas chez moi, répondis-je en me tournant vers lui. Un sourire s'afficha sur ses lèvres et ses yeux verts se mirent à scintiller. ¿ C'est normal, Jerry et Phil étaient partis à Portland pour des affaires amicales avec d'autres¿ amis. Ils t'ont aperçu dans une ruelle abandonnée et¿ Il ne termina pas sa phrase, j'avais compris. Je passai prudemment sur une roche puis sautai sur une autre afin de rejoindre un chemin courant sous quelques branches qui nous conduisait à une grande et vaste étendue d'herbe. Cette descente fut amusante. Si je glissais, Jacob serait là pour me rattraper. ¿ Tu as toujours vécu ici ? demandai-je en me tournant pour le regarder. ¿ Non. Quand j'étais petit, j'ai vécu à Portland. ¿ Serait-ce possible que l'on se soit déjà vu à Portland? ¿ Je n'en ai pas le souvenir. ¿ Et moi, je n'ai plus de mémoire. ¿ Je suis sûr qu'elle te reviendra un jour, m'encouragea-t-il avec assurance. ¿ Je l'espère, renchéris-je. Nous reprîmes la route vers Pélori et un garçon qui devait probablement être Cyril. Sa tenue m'étonna. Il ne portait qu'un short et laissait son imposante musculature à la vue de tous. Il faisait pourtant frais ce matin. Ce n'était pas un temps pour se pavaner torse nu. Pourtant, il ne frissonnait pas, aucun de ses poils ne se dressait. Il n'avait absolument pas froid. était-ce quelque chose de normal ? ¿ Salut Cyril ! Alors, cette chasse, on la commence pour qu'on puisse montrer à¿ Laétia¿ Le concerné poussa un grondement sourd. ¿ Ce serait injuste de lui faire ce genre de chose, Jacob, et ça tu devrais le savoir depuis très longtemps. ¿ Mais¿ ¿ De quoi vous parlez ? demandai-je en tendant l'oreille pour mieux capter le sens de leurs paroles. Comme si j'étais incapable de comprendre. Pélori se tourna brusquement vers moi ¿ je faillis sursauter ¿ et prit la parole. ¿ Sachant que tu n'es pas humaine, Cyril veut te pousser à muter. Muter ? Pourquoi muter ? ¿ Attendez ! m'exclamai-je en levant les mains. Pas humaine ? Moi ? Je ne suis pas sûre de vous comprendre. C'est une plaisanterie ? Parce que si c'est le cas, je ne trouve pas ça drôle du tout. Cyril soupira. Il n'avait pas remarqué mon incapacité à comprendre le réel sens de leur charabia il y a deux minutes. ¿ Tu es des nôtres, annonça-t-il. Tu verras par toi-même ce que tu es, mais fais attention, les premières mutations sont souvent très douloureuses. Je n'ai pas assez souffert comme ça ! aboyai-je mentalement. Ah ! éa, c'est vraiment la meilleure ! Pélori regarda son frère d'un d'air dubitatif. ¿ Mais comment la pousser à muter ? ¿ En la menaçant de mort bien sûr, répondit-il. Jerry ! Phil ! ¿ Hey ! Dites-moi ce que je dois faire, je suis quoi au juste ? Cyril eut un grognement. Je déglutis en entendant ce qui se passait non loin de moi. Sous mes pieds, la terre se mit à trembler, me laissant percevoir leur rythme cardiaque comme si c'était le mien. ¿ Tu aurais dû savoir ça, Pélori, chuchota Cyril. Des grognements résonnèrent suivis de bruits de pas rapides se déplaçant brusquement dans notre direction. Je levai la tête et vis deux colosses arriver en courant, le visage crispé par un rictus et leurs yeux remplis d'une cruauté diabolique. Je regardai autour de moi et constatai que le nombre d'hommes que j'avais tenté de compter la veille avait diminué en flèche. Je me tournai vers mes adversaires, trop tard malheureusement. Jacob, Cyril, Pélori et les autres qui m'entouraient reculèrent le plus vite possible avant que Jerry ne me porte le premier coup qui me percuta de plein fouet, me projetant au sol, face contre terre. Phil se mit à rire et me fixa avec un sourire cruel. ¿ Tu fais moins la maligne. Je vais m'amuser à te faire du mal. Je portai directement une main sur mon nez après avoir relevé la tête. Je la retirai lorsque des gouttelettes de sang dégoulinèrent sur mes doigts et tombèrent dans ma paume. Je retroussai - sans aucune raison ¿ mes lèvres lorsque mes mains se mirent à trembler, me procurant une affreuse douleur dans le creux de mes coudes puis dans les épaules. Phil m'agrippa brusquement par les cheveux et me balança avant que Jerry ne vienne au même moment et ¿ sans même avoir touché le sol - m'asséner un coup en pleine mâchoire. Je m'écroulai lourdement au sol et roulai sur le côté. Je me roulai péniblement sur le flanc et fis en sorte de me retrouver à quatre pattes. Je mis une main sur ma bouche pour évaluer les dégâts. Rien d'inquiétant cependant, un liquide coulait le long de mes lèvres et pénétrait entre mes dents avant que je ne l'avale. J'eus soudain un déclic. Ma nuque se tordit de gauche à droite de façon instinctive. Des frissons me parcoururent jusqu'à que je ne craque. Prise dans un assaut de fureur, je me relevai et le frappai à mon tour. Jerry se retrouva à six mètres, projeté par ma main droite. Je m'accroupis et le regardai méchamment quand soudain, des mains me ceinturèrent. Je sautai sur mes pieds et à ma retombée, pris brusquement les épaules de Phil avant de balancer son corps par-dessus ma tête. Phil atterrit sur le dos, si violemment que la terre trembla sous le choc. -------Jerry revint à la charge peu de temps après et me frappa. é terre, une bile éc¿urante me remonta dans la gorge et je crachai du sang. Mon estomac se noua lorsque Jerry s'empara de ma tignasse d'une main et cogna ma tête contre le sol. Je fus paralysée pendant une fraction de seconde, avant de reprendre correctement mes esprits. Hélas, je fus arrêtée. Mes mains tremblèrent et mon visage se releva brusquement avant que je n'adresse un regard noir à mes deux adversaires. Un voile sombre se forma devant mes yeux, mais après une fraction de seconde, ma vue se fit plus nette. Mes deux adversaires voulurent me frapper à nouveau, mais Cyril intervint brusquement et, comme s'ils avaient été ses chiens, leur ordonna de reculer. Et ils lui obéirent avec regret. Un grondement animal résonna dans mon crâne alors que c'était de ma bouche qu'il sortait. Mes tempes se mirent à palpiter. Une forte impression de brûlure s'étendit sur la peau de mes bras et de mes jambes. La rage forma une boule compacte dans mes tripes au bord de l'explosion. Une démangeaison gagna mon thorax suivi de la brûlure. Mon cuir chevelu commençait à me picoter. Un craquement sonore résonna dans mes tympans alors que ma peau commençait à s'étirer. Tandis que la sensation s'amplifiait, je tentai de repousser la douleur. Quel mot insignifiant, « souffrance » conviendrait beaucoup mieux. « Douleur » traduisait trop médiocrement la sensation de se faire écorcher vive, une vraie torture, plus terrible que celle que j'avais vécue cette nuit. J'essayai de reprendre ma respiration, mais un hurlement m'échappa. Je baissai la tête et regardai mes mains, avec dégoût, partagées entre l'état animal et humain. Je cambrai le dos puis m'écroulai, pliée en deux, en luttant pour garder le maximum de mes idées claires. La souffrance horrible que j'endurais n'était pas prête de finir. Mes muscles se formèrent et s'étirèrent, mes os se brisèrent et se dessoudèrent. Mon corps se déformait. Je perçus les pas qui se rapprochaient. Je perçus même leur inquiétude. De l'inquiétude ! ¿ Garde ton calme Laétia, ne panique pas. Je le regardai, visage crispé et respiration anormale alors que je me forçais à d'étouffer mes hurlements. Je secouai violemment la tête. ¿ Comment faire pour ne pas paniquer alors que l'on souffre le martyre ! aboyai-je d'un hurlement presque incompréhensible. Je ne pouvais même plus parler normalement ! Chacune de mes paroles étaient un rugissement de douleur. Les minutes infernales s'écoulèrent lentement. Trop lentement. Mes muscles se nouaient et se contractaient laissant mes cris résonner ainsi que les craquements sonores. Mon visage s'étira à son tour et je vis mes mains poilues et tordues. Je hurlai, les yeux rivés sur ma peau se déchirant. La silhouette floue de Cyril s'accroupit et sa main puissante me tint immobile pendant que l'autre couvrait ma bouche déformée. Je fermai les yeux aussi fort que possible. La panique montait en moi comme s'élancent vers le ciel les flammes d'un bûcher que l'on nourrit de fagots. Je me débattis violemment de l'emprise de Cyril et me roulai au sol en m'apercevant du liquide transparent qui coulait sur mes jambes encore coincées dans leur état indescriptible et répugnant. Je hurlai encore un long moment avant d'être submergée par l'épuisement. Je clignai des yeux, percevant différentes choses. Je me mis à quatre pattes, me démenai pour repousser la douleur. Les doigts crispés, je rampais au sol puis me plia brusquement pour poursuivre ma transformation. Toutes les douleurs s'arrêtèrent enfin. La main de Cyril se posa sur ma tête et la caressa lentement, tâtant mon épaisse fourrure. Mon souffle bruyant se fit court alors que j'essayais de me mettre debout. Mais je perdis l'équilibre, d'une, à cause de l'épuisement. Et de deux : parce que j'étais devenue une grosse bestiole à quatre pattes. Mes forces m'abandonnèrent soudainement. Je retombai lourdement sur le ventre. Autour de moi, le monde avait gagné une gamme de couleur inconnue de l'¿il humain, subtiles nuances de noirs, bruns et de gris que mon cerveau s'obstinait à convertir en blanc, rouge et vert. Je reniflai silencieusement et m'aperçus qu'avec cette mutation, les odeurs qui m'entouraient n'étaient plus les mêmes. Je pouvais sentir et flairer davantage de choses que je n'aurais pu le croire. Aller plus loin jusqu'à percevoir les battements du c¿ur d'un écureuil au fond des bois. Cyril attira toute mon attention en parlant d'une voix puissante. ¿ Sais¿tu ce que tu es ? De mon museau, je fis lentement que non. ¿ Un loup-garou. Hein ? Quoi ? Ce n'est pas possible, je croyais que ça n'existait pas ! ¿ Et bien, tu lis trop d'histoires, ils existent réellement et tous les mythes que nous trouvons sur eux sont d'une banalité complètement absurde. Alors, Cyril et les autres étaient des loups-garous capables de percevoir les pensées de toute la meute lorsque les membres sont contrôlés par leur loup. Cyril m'aida à me mettre correctement sur mes quatre pattes. Ce fut beaucoup plus facile à présent. Je m'étirai, baillai et trottinai vers mes nouveaux compagnons en secouant la queue. ¿ Maintenant, je crois que tu as compris lorsque je t'ai dit que Cyril allait chasser, supposa Jacob. Il s'agenouilla devant moi et me gratta sous le museau. Je voulus le lécher, mais je m'abstins. Ce n'était pas une bonne idée, je préférai répondre à sa supposition. Oui, mais¿ je ne sais pas comment faire, Jacob. Je posai mon arrière-train à terre. ¿ Oh que si ! éa fait un long moment que tu es loup-garou, tu es même un peu plus expérimentée que certains d'entres nous. Mon museau se tourna vers Pélori qui m'adressa un clin d'¿il. Pour nous six, il était temps d'aller en chasse. Je me redressai avec rapidité, museau tourné vers la forêt et déguerpis à toute vitesse entre les arbres. Jacob eut un splendide rire avant de pousser un petit grognement joueur qui m'avertit qu'il me visait.
  4. merci. Je mettrais le chapitre 2 un peu plus tard. ^^
  5. Voici le premier chapitre de mon roman bientôt terminé. Je pense que Charlie-Tango va vite me reconnaître ^^. 1. ------Jamais je n'aurais cru avoir aussi mal ! -------J'ouvris enfin les yeux et aperçus quelques particules de poussière. Malencontreusement couchée sur le côté, mon bras droit semblait être écrasé sous mon poids et pourtant ¿ à part mon mal de crâne - je ne sentais absolument rien. ------Je clignai des yeux et vis de grands barreaux de fer et des chaînes d'acier éparpillées au sol. En arrière plan, il y avait des jambes qui marchaient tranquillement, qui s'arrêtaient pour se tourner dans ma direction ou pour courir et ensuite disparaître dans la foule. Elles n'étaient pas fines comme celles d'une femme, mais musclées et poilues. Oh merde ! Me voilà dans de beaux draps ! Je tentai de me relever lorsque des chaînes m'arrêtèrent net et je sus tout de suite à qui elles appartenaient. ------Soudées sur des petites boucles d'acier incrustées sur le sol crasseux, mes attaches rampaient par terre comme des serpents. Mes chevilles, mes poignets et ma gorge étaient enchaînés. Je grimaçai de douleur pendant que mon mal de tête s'intensifiait. Je tirai sur les chaînes durant quelques minutes, mais elles refusèrent de céder. Je regardai autour de moi et m'aperçus que l'on m'observait. La plupart me fixaient sans comprendre et j'en déduisis donc - au bout d'un moment - qu'il valait mieux leur poser mes questions tout de suite avant qu'ils ne partent. ¿ Hé oh ! Quelqu'un pourrait m'aider ? Où suis-je ? Ils me regardaient fixement, mais ne répondirent pas. Leurs yeux sombres m'étudiaient attentivement comme si j'étais intéressante. Sottises. Je m'approchai d'eux autant que la longueur des chaînes me le permettait et agrippai les barreaux de ma prison. ¿ Pouvez-vous m'aider ? demandai-je avant de tirer un bon coup sur l'une des chaînes qui bloquait ma cheville. Les trois hommes me regardèrent puis partirent sans me répondre. ¿ Salopards ! Soudain, un ronflement bruyant se fit entendre. Durant une seconde, je crus avoir affaire à une vrai bête, mais après avoir tourné la tête, je remarquai avec ironie que le bruit venait simplement d'un gars qui dormait dans la cage à côté. Je ne lui prêtai pas plus d'une seconde de mon attention et regardai à travers les barreaux. J'examinai l'extérieur de ma cage. J'étais dans une immense maison où l'air dégageait une odeur sucrée que je ne sus identifier avec plus de précision. Et puis¿ Quelle foule ! Où suis-je ? Et puis, comment suis-je arrivée ici ? J'avais l'impression d'être faible, le cerveau vidé et fatigué à cause d'une horrible insomnie ou d'une amnésie partielle. Quelque chose du genre. Je ne savais pas. Ai-je un problème ou est-ce seulement une impression ? Hantée par des pensées incompréhensibles, je pris les chaînes entre mes mains et tirai de toutes mes forces en sachant très bien qu'elles ne se briseraient pas. é quoi bon essayer ? Moi-même je me posais la question et me répondais : seulement parce que mon instinct me disait d'essayer. Les passants masculins s'arrêtèrent pour me fixer avec insistance. Derrière la foule, en plissant les yeux, j'aperçus un autre homme - plus jeune - adossé contre un mur à m'épier sans cesse. Ses yeux vert émeraude, ses dents visibles et menaçantes dans sa bouche légèrement ouverte, lui donnaient un air purement séduisant. Pourquoi me regardait-il ainsi ? Comme si j'étais¿ comme si j'étais quelque chose d'important. Je le scrutai plus attentivement et écarquillai les yeux. C'est une blague ou j'ai réellement vu des dents pareilles à celles d'un animal ? pensai-je avec étonnement. Le garçon eut beau s'apercevoir que je le dévisageais, son regard se fit plus pesant. Ses yeux me pénétrèrent d'une façon si brusque que j'eus soudainement l'impression d'avoir couru un marathon. J'ose avouer qu'il était bien le seul à ne pas me considérer comme un spectacle, une chose que l'on fixait avec insistance puis que l'on oubliait en s'en allant. Il haussa un sourcil lorsqu'une voix s'éleva. J'arquai le mien en essayant de me détourner de ses yeux verts. ¿ Jacob ! Bordel, Jacob ! Arrête de disparaître comme ça, où je t'arrache les jambes ! Le jeune homme se détourna en même temps que moi vers quelqu'un que ¿ malheureusement ¿ je ne pus voir. La foule s'agrandissait, mais cela ne m'empêcha pas de prêter attention à leurs paroles. ¿ Que fais-tu ici ? ¿ Oh rien, je regarde la jeune femme que Jerry et Phil ont amenée il y a deux jours, répondit le jeune homme. Elle a l'air de ne pas comprendre pourquoi elle est ici. L'ont-ils frappée ? ¿ Oh oui ! Si tu avais vu la force qu'elle déploie quand elle est en colère ! C'est¿ impressionnant ! ¿ Quand Pélori viendra-t-il pour qu'on lui fasse des tests ? Il avait l'air très curieux. Les passants me barrèrent soudainement la vue. Je maudis leur venue et partis gronder dans mon coin. ¿ Normalement, demain ou ce soir. Mais seulement lorsqu'il aura fini son travail. Alors, comment la trouves-tu ? Bonne question ! ¿ Sa beauté me frappe, répondit-il. La foule se décomposa et je pus voir le prénommé Jacob. Je continuai de tirer sur les chaînes sans toutefois y mettre beaucoup de conviction, car je me savais incapable de les briser. Où est Merlin quand on a besoin de lui. Au bout d'un instant, je finis par renoncer. ¿ Elle ne peut pas briser les chaînes, les liquides que nous lui avons administrés l'ont affaibli à un tel point qu'elle doit se sentir comme une humaine, murmura le voisin de Jacob. Il était plus grand que lui, peut être un peu moins musclé, mais tout aussi séduisant. Ses courts cheveux blonds lui donnaient un air de gros dur, mais ses traits démentaient cette dureté qu'il essayait de garder. Il m'a l'air plutôt sympa ce mec. ¿ Elle en a l'air pourtant, fit remarquer Jacob au bout de quelques minutes. ¿ Oui, tu as raison. Mais attends de voir quand l'effet des liquides se sera estompé et là, tu verras ce dont elle est vraiment capable, un vrai démon ! Soudain, l'homme s'en alla d'une façon si rapide que j'eus du mal à savoir par quel moyen il s'était évaporé. Jacob m'adressa un nouveau regard, plus perçant cette fois. Il le plongea dans le mien lorsque j'eus relevé la tête. Après quelques instants, il s'en alla en prenant à gauche pour pénétrer dans la foule. Il s'y enfonça jusqu'à disparaître. Pour ma part, j'eus du mal à réaliser qu'il venait de me regarder avec des yeux d'une telle¿ sensualité. Il me fallut plusieurs minutes pour reprendre correctement mes esprits. Je me remis à tirer sur les chaînes et à gronder contre les passants qui m'approchaient d'un peu trop près. Mon cerveau dans un état de contrôle pourtant absolu fut déstabilisé dans un souvenir et captivé par les dernières paroles de l'homme qui était avec ce¿ Jacob. Les ronflements de mon voisin de cage cessèrent enfin lorsqu'ils furent remplacés par un grondement féroce et affreusement ronchon. ¿ Hé ! Fermez vos gueules, bon sang ! Y'a des gens qui dorment ici ! Je me tournai vers lui. Il s'adressait à la foule devenue très bruyante. Des grognements parvinrent à mes oreilles. Je hoquetai. L'homme se tourna brusquement vers moi après que l'un des passants lui ait dit qu'il y avait une nouvelle venue et il m'adressa un sourire amical auquel je ne répondis pas. ¿ Bienvenue mademoiselle ! déclara-t-il. Je ne comprenais pas pourquoi il me souhaitait la bienvenue. Pourquoi serait-ce quelque chose de bien d'être ici ? Dans une cage où les hommes gueulaient et parlaient si vite que l'on ne comprenait pas le sens. Ni les raisons de leurs agitations d'ailleurs. Ils semblaient tous¿surexcités. Son sourire se décomposa et il vint s'agripper aux barreaux. ¿ Approche jeune fille, murmura-t-il avec des intonations rassurantes comme s'il comprenait mon manque de confiance. Je regardai autour de moi comme pour trouver un regard qui me dirait « tu peux y aller ! » Mais rien. Sans mot dire, hésitante, je m'approchai de lui à quatre pattes en ajustant les chaînes pour me permettre d'aller à sa rencontre. Dès que cela fut fait, l'une de ses mains passa entre les barreaux et caressa tendrement ma joue. J'appuyai ma tête contre sa paume et me mis à ronronner. Ma réaction était complètement insensée ! Pourquoi ronronnai-je ? ¿ Tu as l'air de ne pas comprendre ce qui t'arrive, devina-t-il en me regardant. Une autre voix s'éleva derrière moi malgré le vacarme que faisaient ceux qui s'arrêtaient pour m'observer, m'épier, me scruter. ¿ Bien sûr qu'elle ne comprend pas ! Elle s'est prise de sacrés coups sur la caboche. Regarde derrière sa tête et tu verras les dégâts ! Je me tournai violemment vers lui. Il était plutôt costaud. D'après son apparence : des rides sur le visage et l'air un peu trop ronchon, je dirais qu'il avait entre soixante et soixante-dix ans. Cependant, il ne faisait pas exactement son âge. Ses pommettes étaient légèrement creusées et son visage intact, ravissant. Celui qui me caressait la joue était plus jeune : une trentaine d'années tout au plus. Il se pencha en avant, si près des barreaux pour que je pu sentir son souffle chaud sur mon visage. Quelques mèches ondulées tombèrent devant ses prunelles et je remarquai que ses cheveux avaient été attachés en queue de cheval. J'aurais pourtant cru qu'ils étaient coupés à ras. Une illusion de ma part. Il eut un temps d'arrêt pour la refaire puis son regard me pénétra avec soudaineté. Des frissons me parcoururent de la tête au pied. Pourquoi ses yeux était-ils orange ? Il jeta un cou d'¿il par-dessus son épaule, puis sur tous les hommes qui passaient avant de me faite signe de me retourner afin qu'il puisse vérifier si ce que le vieux avait dit était vrai. Je le regardai avec méfiance, mais obéis sans ronchonner. é peine étais-je retournée qu'il me tâtait déjà le cuire chevelus puis les relevait d'une main. Ce ne fut qu'au bout d'une dizaine de minutes, qu'il relâcha ma tignasse afin que je puisse me mettre de nouveau face à lui. ¿ C'est vrai qu'ils ne t'ont pas loupée. Il eut une pause pour prêter attention au ronchonnement de l'homme derrière moi. Puis il reprit : ¿ Tu as mal ? Je secouai le menton comme signe négatif. Je ne sentais que les courbatures. D'ailleurs, j'avais remarqué une étrange sensation dans mon bras droit. Elle n'était pas douloureuse, ni apaisante, mais étrange. Je l'étudiai attentivement. L'épiderme de mon avant-bras semblait être d'une autre couleur, on aurait dit du gris virant légèrement au noir. L'homme écarquilla les yeux. ¿ Il faut soigner ça ! Billy ! Je ne comprenais pas le problème. ¿ Quoi ? demanda le vieux. ¿ Toi qui es du bon côté de ces putains de cages, demande un médecin pour soigner cette jeune fille. Il y a un problème avec son bras ! Si c'était si grave, pourquoi n'avais-je pas mal ? ¿ D'accord Jeff. Hé ! Hé ! Il y a un problème avec la jeune femme là ! Bougez votre cul et venez ! Ouais ! Gr¿ Je ne prêtai plus attention à ce que disait Billy et regardai Jeff. Il me souriait gentiment en tenant ma main entre les siennes pour essayer de trouver la douleur qui aurait dû être présente, mais je ne sentais absolument rien. Soudain, il tourna brusquement la tête, je suivis son mouvement et vis deux hommes vêtus d'une cape noire s'approcher de ma cage d'une démarche inquiétante. La foule se retirait pour les laisser passer. Je n'étais pas du tout rassurée en regardant ça. Je paniquais plutôt. Quelque chose apparut subitement devant mes yeux. Des scènes et des images puis des flashs. Du moins, ça y ressemblait. -------« Deux hommes montaient sur le toit où une personne, mi-humaine, mi-démon les regardait, immobile comme une statue. Lorsque les deux hommes furent montés, la créature rompit son immobilité et leva la tête. Elle souriait de toutes ses dents démesurées et tranchantes. La scène se propulsa dans tous les angles jusqu'à que la créature parle et émette un cri strident, suivi d'une voix loin d'être humaine, partagée entre le rugissement d'un animal et la voix sanglante d'un démon assoiffé de sang - avant de sauter pour attaquer de sa puissante mâchoire. » Je secouai la tête pour reprendre mes esprits, mais malheureusement, l'image de la créature restait figée dans ma mémoire. Comment¿ était-ce possible ? pensais-je en hochant lentement le menton. Un grincement se fit entendre derrière moi, je regardai Jeff avec des yeux suppliants. Je refusais d'aller avec eux. J'entendis derechef le grincement d'une porte puis deux sortes de rythmes cardiaques dans mon dos. Soudain, je sentis une main me frôler et je tournai subitement la tête pour la regarder me délivrer de l'emprise des chaînes avant qu'une seconde main ne se pose sur mon épaule. Elle me serrait si fort que je crus qu'elle voulait me briser la clavicule. J'étouffai un cri de douleur lorsqu'elle m'obligea à me mettre debout. Les traits de Jeff se transformèrent. Il gronda. ¿ Jerry, je te préviens, tu as intérêt à ne lui faire aucun mal ! ¿ Sinon quoi Jeff ? Hein ? Tu ne peux pas sortir de cette cage pour l'instant, dit le gardien d'un air de défi. Jeff eut un rictus en retroussant sa lèvre supérieure. Les dents qu'il montrait étaient loin d'être normales. Je le fixai, effrayée. ¿ Mais je sortirai un jour, ne te fais pas de souci pour ça, rétorqua-t-il froidement. Le garde et son ami se mirent à rire. Ce... Jerry me bouscula brusquement vers la sortie. Son collègue prit mes cheveux en main et m'obligea à avancer le plus vite possible, puis il me poussa jusqu'à que je tombe à genoux au milieu de la foule d'hommes qui s'écartaient comme s'ils éprouvaient de la peur. Jerry me remit debout en tirant sur mon bras anormalement grisâtre. Je grondai et il me poussa à nouveau. Je serrai mon bras contre ma poitrine et faillis m'écrouler une nouvelles fois en avant. Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ? me demandai-je alors que mon cerveau me dictait de mordre sans en comprendre le pourquoi. Je grondai plus fort, mais il me gifla puis il prit de nouveau ma tignasse en main et tira violemment. Jerry me jeta contre l'une des parois d'un des murs du couloir sombre. Il pouvait bien me tuer comme ça ! La chute me valut une large égratignure à la joue avant que je ne tombe sur mon bras. Beaucoup de discussions cessèrent autour de nous et les passants regardaient le comportement des gardes envers moi, mais ils ne firent rien pour les empêcher comme si c'était une routine habituelle. Son collègue me prit par les cheveux et me fit entrer dans un autre couloir, vide. Si j'avais pu, j'aurais tellement voulu leur foutre un de ces coups de poing¿ ¿ Salopards ! Jerry ouvrit une porte en bois avant de me gifler jusqu'à que je m'écroule encore une fois. Je soupirai un grand coup, mais restai au sol. Je sentis son pied tapoter mes côtes puis une main tordant mon bras pour m'obliger à me relever. Je finis par m'arracher à sa poigne avant de montrer des dents comme un animal. Mes jambes battirent l'air lorsqu'il s'empara de ma gorge. ¿ Jerry ! Phil ! Calmez-vous ! Laissez-la donc un peu tranquille ! Je détournai les yeux des mauvais gardiens pour aviser celui qui avait parlé. Un grand homme aux courts cheveux rouges vêtu d'une cape traînante ouverte sur son torse nu. Son corps élancé se tourna vers un autre homme puis de nouveau vers moi. Ses yeux noisette me regardèrent avec compassion. Comme si j'avais besoin de ça ! Jerry me laissa lourdement tomber au sol. Et c'est là que je fus submergée par la vive douleur qui réintégrait mon bras et faillis hurler. Je relevai la tête après avoir empêché mon cri de résonner et jetai un coup d'¿il aux occupants de la grande pièce. Ils me regardaient tous d'une étrange façon.
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